RES
3 *
EG)
r
À
JE
nt ne
.
de *
|
1
G
Q
Le RS.
CES
DST
AA LC CE
Ne
des
RAS
CHANT
K
|
} | 1,
|
|
fl
1
ES %
V
ee
ce *
a PES
et “
à
Nr
F2
Aer
LR: : |
f tn
.
se
{
À
(a
re
<-
+
he
: %
dl
À | |
ait .
4?
me. À
f |
4
r
k
bd
;
Ne =
f 4 l Es, |
vu À
n un -
: en
# i \ | » 1 y | a" L at . d
ii LE , LE TR
M, a | ( DUREE Poe x
LPS un dt DTA
MONT
Pa
VrUn
LU} 14 U n
L'URL 1 l
ITR L LH
}
L :
RL ti 4 PAL
ni n : }
{ | an on
*
| 14 'A ne |
Wu
| y ae 0 LE
HISTOIRE NATURELLE
DES INSECTES
TOME :
MÊME LIBRAIRIE
HISTOIRE NATURELLE
DES LÉPIDOPTÈRES
| PAPILLONS)
PAR H. LUCAS
Aïide-naturaliste d'entomologie au Muséum d'histoire naturelle
Membre de la Société entomologique de France
* Chevalier de la Légion d'honneur
LÉPIDOPTÈRES D'EUROPE | LÉPIDOPTÈRES EXOTIQUES
avec À avec
80 PLANCHES REPRÉSENTANT 200 SUJETS 80 PLANCHES REPRÉSENTANT 400 SUJETS
COLORIÉES D'APRÈS NATURE COLORIÉES D'APRÈS NATURE
GRAVÉES SUR ACIER PAR PAUQUET &GRAVÉES SUR ACIER PAR PAUQUET
2° édiion. À vol. grand in-8 À volume grand in-8
Cart. en toile anglaise, non rogné. . 25 fr. Cart. en toile anglaise, non rogné. . . 2&fr.
Demi-rel.chag., doréentête,nonrog. 8@ fr. | Demi-rel. chag., doréen tête, nonrog. æ@fr.
L'ordre le plus remarquable et en même temps le plus attrayant, dans
la classe des insectes, est sans doute celui qui est connu sous le nom de
Lépidoptères. En effet, les animaux qui composent cet ordre s’en font
distinguer par la richesse et par la couleur dont ils sont parés ; aussi ces
insectes, si brillants de couleur, si remarquables par leur forme, aussi
gracieuse que variée, ont-ils toujours attiré le regard des persondes qui
se livrent à l'étude de l’entomologie, et plus que tous ceux des autres
ordres; un grand nombre d'auteurs se sont appliqués à les travailler
et à étudier avec soin leur histoire.
Dans le désir de rendre l'étude de l’ordre des Lépidoptères plus facile,
et dans l'espoir de mettre, autant que possible, à la portée de tout le
monde cette partie si intéressante de l’histoire naturelle, nous avons
représenté, par un grand nombre de figures gravées et coloriées avec le
plus grand soin, les espèces les plus remarquables soit par leurs cou-
leurs, soit par leurs formes.
Un volume est consacré aux Lépidoptères d'Europe, et l'autre aux
Lépidoptères d'Afrique, d’Asie et d'Amérique.
M. Lucas à mis à profit dans cette deuxième édition les dernières
recherches de nos entomologistes. Les changements qu'a subis cet ouvrage
en font un livre complétement neuf; c’est le meilleur guide que l’on
puisse donner aux débutants, et il remplace, pour ceux qui sont plus
avancés dans l'étude de la science, les grands ouvrages dont le prix est
beaucoup plus élevé.
PARIS. — IMP. SIMON RAÇON ET COMP., RUE D'ERFURTH, 1.
="
r _
M HISTOIRE NATURELLE
N }
DES INSECTES
LEURS MŒURS, LEURS-MÉTAMORPHOSES ET LEUR CLASSIFICATION
Q
1
7:
EC
TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE D'ENTOMOLOGIE
E. BLANCHARD
Membre de l'Institut
Professeur-administrateur au Muséum d'histoire naturelle
AVEC 20 PLANCHES REPRÉSENTANT 248 FIGURES
TOME PREMIER
PARIS
LIBRAIRIE F. SAVY
24, RUE HAUTEFEUILLE
HISTOIRE
DES INSECTES.
INTRODUCTION.
Une histoire des Insectes est une œuvre qui peut être envi-
sagée de diverses manières, selon les vues de l’auteur, selon
la direction particulière de ses études. C’est pourquoi une
foule d'ouvrages entomologiques qui ont paru sous ce titre
depuis un certain nombre d’années n’ont presque rien de com-
mun entre eux. Quelques-uns ont étudié les insectes exclusive-
ment sous le point de vue de leurs mœurs et de leurs habitu-
des. Les autres ont traité spécialement de leurs caractères et
de leur nomenclature. D’autres encore se sont attachés davan-
tage à leur classification, à leur distribution systématique ou
méthodique.
Notre Histoire des Insectes ne ressemble point à celles qui
l'ont précédée : succincte dans toutes ses parties, elle renferme
cependant les tableaux de toutes les tribus avec leurs caracte-
res principaux, ainsi que ceux des familles, des groupes et des
genres essentiels qui les composent. Vu le cadre restreint que
nous nous sommes imposé, les divisions inférieures, ayant
peu d'importance au point de vue scientifique, mais bonnes
toutefois à signaler dans un ouvrage descriptif, ont dû être
rejetées ici.
Notre ouvrage comprend un exposé de ce qui est connu ac-
tuellement sur les mœurs, les habitudes , les métamorphoses,
les instincts des insectes ; de ce qui est connu aussi sur les lo-
calités qu’ils recherchent particulièrement, sur les régions du
globe auxquelles paraissent attachés certains genres, certains
groupes. Nous avons recueilli de toutes parts les faits déjà du
domaine de la science et nous avons été assez heureux de pou-
voiren ajouter queiques nouveaux ; nous n'avons pas omis
(44
Il INTRODUCTION.
de montrer que diverses espèces étaient utiles à l’industrie,
tandis que d’autres lui étaient nuisibles : pour ceux-là
nous avons signalé autant que possible les moyens parais-
sant les plus propres à arrêter une multiplication redoutable,
principalement pour l’industrie agricole : moyens toujours
fort simples à la vérité; car c’est seulement une main-d'œuvre
particuliére, une main-d'œuvre souvent très-considérable
qu'exigent les exterminations d'insectes nuisibles. Tout ce que
le naturaliste peut apprendre au cultivateur, c’est de lui indi-
quer les circonstances les plus favorables pour arriver à des
résultats heureux. Tout ce que le naturaliste peut dire au légis-
lateur, c’est qu’une loi comme celle qui existe sur l’échenillage
est une loi insuffisante, qu’il est important que la loi soit
modifiée selon les localités, suivant les ennemis à combattre,
et qu’il est important alors que la loi soit exécutée. Quoiqu’en
cestant toujours dans des limites assez resserrées , nous avons
donné une étendue assez grande à l’histoire particulière des
insectes qui peuvent intéresser non-seulement l’entomologiste
et l’homme qui veut avoir une connaissance générale des in-
sectes ou commencer à étudier l’histoire de ces animaux, mais
aussi l’homme complétement étranger aux sciences naturelles
et qui toutefois voit avec intérêt les mœurs des abeilles, des
fourmis , l’histoire du ver à soie et de quelques autres encore,
qui veut connaître la nature des ravages des Termites, des
Criquets, etc.
C’est là ce que renferme notre travail; ce qui appartient
à l'anatomie n’y figure en rien; bien qu’en nous-même nous
ayons pris souvent en considération la structure anatomique
pour rapprocher ou éloigner certaines tribus ou familles. Ce
que nous aurions pu dire à chaque division, en ce qui touche
cette partie de la science, eût été pris dans les travaux de
quelques anatomistes distingués , et principalement dans ceux
de M. L. Dufour, et cela eût été insuffisant pour être utile à qui
que ce soit, à cause de nombreuses lacunes. Nous avons donc
préféré garder les faits que nous avons observés concernant
INTRODUCTION. 111
l'anatomie des insectes, pour le moment où nous serons à
même de donner un travail spécial sur ce sujet. Il n’était pas
nécessaire non plus, pour le but que nous nous étions proposé
(la classification et les mœurs), de donner de longs détails sur
toutes les parties constituant l’enveloppe.extérieure des insec-
tes, de ces êtres faisant partie de l’embranchement des ani-
maux articulés que les naturalistes ont ainsi définis :
Animaux ayant le corps divisé en une série d’anneaux,
pourvus de membres articulés, et dépourvus de squelette inté-
rieur.
Embranchement qui renferme plusieurs classes , celle des
insectes, distinguée des autres par un corps toujours divisé
entête, thorax (tronc) et abdomen (ventre), n'ayant jamais
plus detrois paires de pattes, offrant presque constamment des
ailes.
Nous avons déjà dit que les caractères des genres essentiels ,
des groupes, familles, tribus et ordres , figuraient dans ce
travail; or, comme dans le mode de groupement, aussi bien
que dans la nomenclature, nous avons apporté des modifica-
tions, il est nécessaire d’y revenir.
Prenons d’abord la nomenclature.
Jusqu'ici les principales coupes, comme les tribus, avaient
un nom tiré tantôt d’un de leurs caractères, tantôt de leurs
habitudes , tantôt encore du nom principal de la tribu : il en
était de même pour les familles. Quelques auteurs cependant
avaient adopté soit pour les familles , soit pour les groupes,
mais pas au delà, des noms tirés de ceux des genres princi-
paux et ayant une désinence particulière en ides (idæ), es
(itæ) ou quelque autre. Nous avons été plus loin, chaque
groupe porte un nom tiré de celui du genre principal avec la
désinence ites (itæ), comme Scarabéites (Scarabæitæ), Chryso-
mélites (Chrysomelitæ), comprenant le genre Scarabée et ceux
qui en sont très-voisins ; l’autre, le genre Chrysomèle et ceux
qui s’en rapprochent le plus. Les divisions au-dessus des grou-
pes, c'est-à-dire les familles, sont nommées d’après le même
principe, ont une désinence en ides (idæ); ce sont les Scarabæi-
IV INTRODUCTION.
des, les Chrysomélides, etc. Les divisions au-dessus des fa-
milles , les tribus, toujours d’après le même prineipe, ont
reçu une terminaison en iens (li); les Scarabæiens , les Chry-
soméliens, etc. (Scarabæii, Chrysomelii), ete. Ce mode de no-
menclature nous a paru avoir un double avantage. D’abord.
parce que les principaux genres se trouvant connus, il est tou-
jours facile de retenir celui de leurs tribus, de leurs familles,
de leurs groupes, puisque leurs noms en dérivent, ou bien
encore, le nom d’une tribu ou d’une famille étant connu, ce-
lui du genre principal reste en même temps fixé dans la mé-
moire. On supprime ainsi une foule de dénominations parti-
culières dont la signification, même en exprimant un des carae-
tères les plus importants, est insuffisante sans une définition,
aussi bien que tout autre nom. Ensuite la désinence particu-
lière fait reconnaître à elle seule s’il s’agit d’un groupe,
d’une famille, d’une tribu , ou d’un ordre, et indique par cela
même un degré d’affinités plus ou moins grand avec le genre
dont la grande division tire son nom.
Quant à ce qui regarde la clässification, voici en peu de
mots ce qu’il en est. Nous avons tâché de grouper les ordres
d’après les ressemblances les plus frappantes, en mettant en
première ligne ceux dont la structure organique aussi bien que
le développement de l'instinct, quelquefois peut-être de l’intel-
ligence , paraît devoir être la plus complète.
Les tribus et familles ont été rapprochées ou éloignées d’a-
près le même principe, en n’adoptant jamais un caractère
plus exclusivement qu’un autre, ainsi que cela a été fait par
la majorité des entomologistes. C’est l’ordre des Coléoptères
qui pour cette raison a dû subir les plus grandes modifica-
tions. Les principales divisions basées sur le nombre d'arti-
cles des tarses étaient regardées avec raison comme imparfai-
tes , car elles souffrent de nombreuses exceptions, et, d'après
ce mode de groupement, on se trouvait forcé d’éloigner des in-
sectes qui se ressemblaient extrêmement, sauf toutefois la
différence dans le nombre d'articles aux tarses; la même raison
INTRODUCTION. v
obligeait à rapprocher des genres très-différents. Les ento-
mologistes anglais ont les premiers présenté des classifica-
tions plus en rapport avec la masse des affinités naturelles;
mais comme toujours ils se sont occupés exclusivement des
insectes de la Grande-Bretagne, on ne peut considérer leurs
travaux comme complets. Prenant en considération tous les
êtres connus, nous avons été conduit encore à une disposition
générale assez différente.
Nous avons cherché constamment à ménager les affinités
les plus évidentes ; mais, lorsqu'on veut ranger les êtres sur
une série unique, il est impossible de re pas en rompre de
bien manifestes , parce qu’elles sont trop multiples.
C’est là un fait aujourd’hui presque généralement reconnu
dans la science.
Nous ne terminerons pas cette introduction sans dire quel-
ques mots touchant les coupes génériques ; pour les nouvelles,
nous en avons formé aussi peu que possible, seulement lorsque
cela nous a paru indispensable. Quant à certains genres admis
dans les collections et indiqués sans descriptions dans le
catalogue de la collection de M. le comte Dejean, nous les
avons conservés sous les mêmes noms quand ils nous étaient
connus, etnous en avons donné les principaux caractères tou-
tes les fois que nous avons cru en trouver de véritablement
propres à ces genres. |
On s’étonnera peut-être que certains genres bien caractéri-
sés dans divers ouvrages ne figurent pas dans le nôtre. La
raison que nous avons eue pour les rejeter, c’est que nous ne
les connaissions pas assez pour leur assigner avec certitude
leur véritable place et pour savoir s’ils différaient réellement
d’une manière suffisante de ceux que nous avons admis.
Les genres ayant une * sout caractérisés pour la première fois
dans cet ouvrage.
. &.
HISTOIRE
DES INSECTES.
DES INSECTES EN GÉNÉRAL.
Aucune classe d'animaux n'offre, dans son ensemble ,
un intérêt plus général que les insectes. Les mœurs , les
habitudes, les instincts de ces êtres sont si variés, que
chaque famille, chaque groupe souvent même très-res-
treint, donne matière à une histoire particulière.
L'Entomologie n’est cependant pas également appré-
ciée par tout le monde. Quelques-uns ne comprenant pas
toute l'influence que les sciences naturelles exercent sur la
pensée de l’homme et combien elles tendent à propager les
lumières qui constituent la civilisation, n'ont recherché
qu’une idée matérielle dans l'étude de chaque être, et
partout où ils n’ont pas rencontré ce but, ils ont vu
une occupation au moins inutile. Mais tous les jours,
l’on reconnaît que tel objet qui n’avait pas été soupçonné
pouvoir être réellement utile aux besoins de l’homme,
le devient par suite de nouvelles recherches et de nouvelles
études.
[l n’est personne évidemmentqui ne sache que les abeil-
les, les vers à soie , les cochenilles, les cantharides , etc.,
fournissent des branches d’industrie très-considérables ,
car ce sont là de véritables richesses pour un pays.
Mais ce ne sont pas bien certainement les seuls insectes
dont les produits peuvent être utilisés par l'homme; on
découvrira d'année en année, sans aucun doute, beaucoup
1
2 HISTOIRE
d'autres espèces qui méritent également de fixer notre
attention , sous le rapport industriel.
D'ailleurs les espèces nuisibles qui sont si nombreuses,
doivent être également l'objet de nos observations Plu-
sieurs travaux importants sont venus démontrer récem-
ment tous les services que l’étude de l'Entomologie
pouvait rendre à l’agriculture.
La connaissance des mœurs et des ruses que chaque es-
pèce met en œuvre pour sa propre conservation, peut
seule permettre de choisir les moyens et le moment le
plus favorable pour arrêter une multiplication trop fré-
quemment funeste aux produits de la terre.
Il importe donc bien essentiellement de savoir distin-
guer les insectes nuisibles aux végétaux, dene pas les con-
fondre aveclesespèces carnassières ; car celles-cisemblent
nées pour empêcher les espèces phytophages de se multi-
plier au delà de certaines limites assignées par la nature.
Nous ne nous étendrons pas iei plus longuement sur ce
sujet; à chaque page de ce livre nous nous attacherons à
faire ressortir tout l'intérêt que présente chaque genre
d'insectes, tant par ses mœurs en général que par le parti
que peut en tirer l’industrie humaine.
Nous divisons actuellement la classe des insectes en
douze ordres, dont les caractères distinctifs se trouvent
énoncés dans le tableau suivant :
DES INSECTES. 3
TABLEAU
PRÉSENTANT LA DIVISION DE LA CLASSE DES INSECTES
EN DOUZE ORDRES.
—
HYMÉNOPTÈRES
Ailes croisées horizontalement sur le corps, entièrement membra-
neuses et pourvues de nervures sans réticulations. Trois ocelles ou
yeux lisses sur lefront. Bouche composée de deux mandibules cornées,
de mâchoires et de lèvres plus ou moins allongées et propres à sucer.
COLÉOPTÈRES.
Ailes antérieures crustacées , ne se eroïisant jamais ; les postérieu-
res membraneuses offrant des nervures rameuses et se repliant sous les
premières (élytres). Bouche munie de mandibules, mâchoires et lèvres
libres propres à triturer les corps solides.
ORTHOPTÈRES.
Ailes antérieures semi-cornées, croisées ordinairement l’une sur
l'autre. Les postérieures membraneuses très-veinées et pliées longitu-
dinalement en éventail pendant le repos. Bouche composée de pièces
libres comme dans les Coléoptères.
THYSANOPTÈRES.
Ailes rudimentaires et inégales , dépourvues de nervures. Bouche
composée de pièces libres lancéolées.
NÉVROPTÈRES.
Ailes membraneuses , nues , couvertes d’un très grand nombre de
nervures et souvent d’une réticulation très-serrée. Bouche composée
de pièces libres.
LÉPIDOPTÈRES. |
Ailes membraneuses couvertes de petites écailles semblables à une
fine poussière. Boucle composée de mâchoires et de lèvres allongées
et soudées ensemble de manière à constituer une trompe; les mandi-
bules très-rudimentaires.
HÉMIPTÈRES.
Ailes membraneuses à nervures nombreuses, les antérieures sou-
4 HISTOIRE
vent cornées dans leur moitié antérieure. Bouche composée de pièces
soudées entreelles, de manière à constituer un sucçoir; les mandibules,
les mâchoires, la lèvre inférieure qui leur sert de gaine et la lèvre sur
périeure qui la protége en dessus, ayant la forme de soies grèles.
APHANIPTÈRES.
Ailes rudimentaires, réduites à de simples écaïlles. Bouche composée
de pièces soudées constituant un suçoir de trois pièces renfermées
entre deux lames articulées.
STREPSIPTÈRES.
Ailes antérieures ayant la forme de petits balanciers, longs , étroits
et élargis à l'extrémité. Les postérieures grandes , membraneuses ,
pourvues de nervures longitudinales, et se repliant en éventail.
DIPTÈRES.
Ailes antérieures grandes, veinées. Les postérieures très-rudimentai-
res, réduites à la forme de simples petits balanciers. Bouche composée
de pièces soudées entre elles, constituant un bec.
ANGPLURES.
Ailes totalement nulles. Abdomen dépourvu dappendices. Bouche
à peine saillante, composée de pièces tantôt propres à broyer, tantât
réunies pour constituer un suçoir.
THYSANURES.
Ailes totalement nulles. Abdomen pourvu d’appendices servant plus
ou moins à la locomotion. Bouche composée de pièces libres et mem-
braneuses.
DES INSECTES. 5
PREMIER ORDRE.
LES HYMÉNOPTÈRES.
Les Hyménoptères sont de tous les insectes les plus in-
dustrieux ; ce sont ceux chez lesquels on trouve sinon
l'intelligence, du moins l'instinct le plus développé. Ils met-
tent tout en œuvre pour assurer l'existence de leur pos-
térité. Les uns construisent des demeures immenses pour
élever leur progéniture, pour apporter leur nourriture,
pour donner des soins de tous les instants à ces larves, à
ces vers incapables de se mouvoir, et de subvenir eux-
mêmes aux besoins de leur existence. Ce sont ces insectes
dont nous admirons l'instinct merveilleux, la patience
infinie, qui nous offrent aussi le plus admirable exemple
de la sociabilité.
Chez d’autres Hyménoptères les larves sont aussi inca-
.pables que les précédentes de chercher leur nourriture et
ne peuvent vivre que d'insectes encore vivants; ils em-
ploient toutes les ruses imaginables pour approvisionner
leurs petits de la subsistance qui leur sera nécessaire pen-
dant toute la durée de leur état de larve.
D’autres, enfin, établissent le berceau de leur postérité
dans le corps même d’autres insectes.
Ceux-ci continuent à vivre renfermant en eux-mêmes
des germes de mort, qui ne les anéantissent qu'au moment
où ils ont acquis tout leur développement à l’état de larve.
Quelques Hyménoptères vivent aussi dans leur premier
état sur les végétaux , et ceux-là encore ne sont pas moins
dignes de fixer notre attention. Tous ces insectes subissent
des métamorphoses complètes ; c’est-à-dire qu’ils demeu-
rent, pendant leur état de nymphe, incapables de se mou-
voir et de prendre aucune nourriture. On les reconnaît
I.
G HISTOIRE
facilement à leurs quatre ailes nues, membraneuses et
parcourues par un nombre plus ou moins considérable de
nervures sans réticulations. Nous divisons le grand ordre
des Hyménoptères en treize tribus qui renferment toutes
plusieurs familles ou plusieurs groupes. Dans les sept
premières tribus on trouve ordinairement les femelles
armées d’un aiguillon. C’est pour cette raison que ces
insectes ont reçu le nom commun de porte-aiquillon, tan-
dis que les autres étaient appelés Térébrans en considéra-
tion de leur tarière; mais la valeur de ce caractère nous a
semblé insuffisante pour établir deux sections parmi les
Hyménoptères.
_ DIVISION
DE L'ORDRE DES HYMÉNOPTÈRES
EN TREIZE TRIBUS.
APIENS. ,
Mâchoires et lèvres ordinairement fort longues constituant une
trompe. La lèvre inférieure plus ou moins linéaire, avec l'extrémité
soyeuse. Pattes postérieures le plus souvent conformées pour récolter
le pollen des étamines, le premier article des tarses très-grand , en
palette carrée ou en forme de triangle. Ailes étendues pendant le repos.
VESPIENS.
Mandihules courtes, mâchoires longues, labre court et arrondi,
lèvre inférieure également courte. Antennes coudées. Pattes postérieu-
res simples, avec les jambes pourvues de deux épines à l'extrémité.
Ailes ployées longitudinalement pendant le repos.
EUMÉNIENS.
Mandibules étroites, prolongées en forme de bec, lèvre inférieure
longue, divisée en trois ou quatre filets. Antennes simplement arquées.
Pattes simples, avec les jambes postérieures très-épineuses. Aïles
ployées longitudinalement pendant le repos.
CRABRONIENS.
Tête ordinairement plus large que le thorax. Lebre peu ou point
DES INSECTES. 4
saillant. Mâchoires et lèvre inférieure courtes ne constituant pas de
trompe. Antennes droites, Pattes robustes, les postérieures guère plus
longues que les autres ; les jambes antérieures terminées par une
large pointe. :
SPHÉGIENS.
Tête large. Labre toujourssaillant. Mâchoires et lèvre assez courtes.
Antennes ordinairement longues, contournées dans les femelles. Pattes
propres à fouir ; les jambes et les tarses fortement ciliés; les posté-
rieures épineuses dans les femelles; celles-ci beaucoup plus longues
que les autres dans les deux sexes,
FORMICIENS.
Tête triangulaire. Labre large. Mandibules fortes. Mâchoires et
lèvre inférieure au moius aussi courtes queles mandibules. Antennes
toujours coudées. Pattes assez longues et grêles. Abdomen ovale,
attaché au thorax par un pédicule très-étroit.
CHRYSIDIENS.
Corps presque cylindrique pouvant se replier en forme de boule,
Mandibules arquées et pointues. Antennes insérées au-dessous de la
bouche, coudées et un peu amincies à l'extrémité. Pattes courtes, avec
les jambes antérieures armées d’épines. Abdomen attaché au thorax
par un pédicule très-court.
CHALCIDIENS.
Corps oblong plus ou moins épais. Mâchoires assez longues, les
palpes maxillaires très-courts. Antennes ordinairement coudées, de
douze à treize articles. Ailes n’offrant ordinairement qu’une seule
nervure bifurquée.
PROCTOTRUPIENS.
Corps oblong. Mâchoires munies de palpes longs et pendants. An-
tennes de dix à quinze articles, filiformes ou épaissies à l'extrémité,
Ailes n’offrant qu’une seule nervure bifurquée. Pattes simples et
grêles.
ICHNEUMONIENS.
Corps étroit et linéaire, Mächoires munies de palpes longs. Au-
tenues vibratiles , longues, grêles, filiformes , très-rapprochées à leur
base et composées d’un grand nombre d’articles. Pattes simples et
grèles. Ailes très-veinées offrant toujours des cellules complètes.
CYNIPSIENS.
Corps oblong. Mächoires munies de palpes fort longs. Antennes fili-
8 HISTOIRE
formes , de treize à quinze articles. Pattes grêles et simples. Ailes su-
périeures offrant quelques cellules , et les inférieures n’en présentant
qu’une seule.
SIRICIENS.
Corps long et cylindrique. Mandibules courtes et épaisses. Mà-
choires munies de palpes filiformes. Antennes sétacées ou filiformes.
Pattes simples, Ailes très-veinées. Abdomen sessile, ayant sa base unie
au thorax dans toute sa largeur.
TENTHRÉDINIENS.
Corps court et parallèle. Mandibules longues et aplaties. Mâchoires
munies de palpes composées de six articles. Antennes peu longues , de
forme variable. Pattes assez courtes. Abdomen sessile, tellement uni
au thorax qu’il semble n’en être que la suite.
PREMIÈRE TRIBU.
LES APIENS.
C'est ainsi que nous nommons la première tribu de
l’ordre des Hyménoptères qui à pour type l’Abeille et le
Bourdon; tous les insectes qui la composent vivent dans
leur premier état d’une sorte de miel, préparé par les
individus femelles, ou par des individus neutres, con-
nus vulgairement sous le nom d'ouvrières. La plupart
d’entre eux construisent des nids divisés intérieurement
en petites loges, plus ou moins nombreuses. Ce sont la
autant de demeures particulières pour les larves des
Apiens; ceux qui ne se construisent pas d'habitations
s'impatronisent dans celles d’autres espèces qui leur res-
semblent beaucoup par tous les caractères de leur orga-
nisation et particulièrement par les couleurs. Ils con-
fondent leur postérité avec celle des hôtes chez lesquels
ils se sont établis; vivant ainsi du bien d’autrui. C’est
pour cette raison qu’un naturaliste qui s’est beaucoup oc-
cupé de l’étude des Hyménoptères leur a appliqué la dé-
nomination de Parasiles.
DES INSECTES. 9
DIVISION
DE LA TRIBU DES APIENS
EN FAMILLES ,
Famille 1. APIDES.
Groupe. 1. MÉLIPONITES.
Genre 1. MÉLIPONE Jllig.
Gre. 2. TRIGONE. Latr.
Gpe. 2. APITES.
Gré. 1. ABEILLE. Lin.
Gpe. 3. BOMBITES.
Gre. 1. BOURDON. Fabr.
Fam. 2. PSITHYRIDES.
Gre. PSITHYRE. S£.-Farg.
Fam. 3. ANTHOPHORIDES.
GROUPES ET GENRES.
Pattes postérieures ayant des jambes
élargies et le 1°" article des tarses
dilaté à l'angle externe de sa base.
Langue cylindrique presque aussi
longue que le corps.
Jambes postérieures munies d’une
espèce de peigne à l’angle interne. Le
{€ article des tarses inerme.
Abdomen convexeen dessus, à peine
caréné en dessous.
Abdomen triangulaire et caréné en
dessous.
Jambes postérieures inermes ; le pre-
mier article des tarses quadrangulaire
avec son angle supérieur proéminent.
Jambes postérieures bi-épineuses à
l'extrémité, le 1°° article des tarses
dilaté à l’angle externe de la base.
Pattes postérieures simples sans dila-
tation ni poils propres à retenir le pol-
len, non plus que l'abdomen. Langue
cylindrique aussi longue que le corps.
Jambes postérieures dilatées en forme
de palette; le 1° article des tarses
offrant aussi une palette en dessus et
une brosse en dessous. Langue tou-
jours plus longue que la moitié du
corps.
10
Gpe.
Gre
HISTOIRE
1. EUGLOSSITES.
. 1. EUGLOSE. Latr.
Gre. 2. EULÆME. S/.-Farg.
Gpe.
Gre.
Gre.
Gre.
Gre.
Gre.
Gre.
Gpe.
Gre.
Gre.
Gre.
Gre.
1. ANTHOPHORITES.
37
2. ANTHOPHORE. Latr.
2. SARROPODE. Latr.
3. MACROCÈRE. Spin.
4. EUCÈRE. SCOpD.
5. MÉLISSODE. Latr.
6. MÉLITTURGE. Latr.
3. XYLOCOPITES.
{. ANCYLOSCÈLE. Latr.
2. CENTRIS. Fabr.
3. EPICHARIS. Ælug.
4. XYLOCOPE. Fabr.
Jambes postérieures très-renflées dans
les mâles, très-dilatées en forme de
palette creuse dans les femelles.
Labre carré. Écusson légèrement con:
vexe portant une petite fossette ve-
lue à son bord postérieur.
Labre avancé. Écusson plat sans fos-
sette.
Jambes postérieures garnies en dessus
de longs poils ainsi que le 1° article
des tarses. Mandibules étroites et
pointues, munies d’une seule dent.
Antennes courtes et filiformes dans les
deux sexes. Palpes maxillaires de six
articles.
Antennes courtes et filiformes dans
les deux sexes. Palpes maxillaires de
quatre articles.
Antennes très-longues dans les mâles.
Palpes maxillaires de cinq articles.
Antennes très-longues dans les mâles.
Palpes maxillaires de six articles.
Antennes filiformes très-longues dans
les mâles. Palpes maxillaires de qua-
tre articles.
Antennes courtes, de la longueur de
la face et renflées en massue.
Jambes postérieures garnies de longs
poils tant en dessus qu’en dessous,
ainsi que le premier article des tarses.
Mandibules élargies à l'extrémité.
Mandibules multidentées.
Mandibules quadridentées.
Mandibules faiblement tridentées.
Mandibules étroites, sillonnées, forte-
ment unidentées.
DES
Gre. 5. LESTIS. Si. Farg.
Fam. 4. ANDRÉNIDES.
Gpe. 1. DASYPODITES.
Gre. 1. PANURGE. Panz.
Gre. 2. DUFOURÉE. S{.-Farg.
Gre. 3. DASYPODE. Fabr.
Gpe. 2. ANDRÉNITES.
Gre. 1. ANDRÈNE. ZLatr.
Gre. 2. SCRAPTE. S£.-Farg.
Gre. 3. HALICTE. ZLatr.
Gre. 4. NOMIE. Latr.
Gre. 5. ANCYLE. S{.-Farg.
Gpe. 3. COLLÉTITES.
Fam. 5. OSMIIDES.
INSECTES. 11
Mandibules bidentées à l'extrémité.
Jambes postérieures munies de longs
poils pour la récolte du pollen.
Le premier article des tarses posté.
rieurs long, garni de très-longs poils.
Langue assez longue et linéaire.
Palpes labiaux de six articles. Anten-
nes en massue dans les deux sexes.
Palpes labiaux de six articles. Anten-
nes filiformes dans les mâles, courtes
et renflées dans les femelles.
Palpes labiaux de quatre articles. An-
tennes arquées dans les mâles, assez
longues et un peu renflées dans les
femelles.
Le premier article des tarses posté-
rieurs court dépourvu de longs poils.
Langue courte, dilatée à l'extrémité.
Antennes assez longues dans les deux
sexes. Ocelles disposés en triangle.
Antennes assez longues dans les deux
sexes. Ocelles presque en ligne droite.
Antennes des mâles beauconp plus
longues que celles des femelles. Ocel-
les disposés en ligne courbe.
Pattes postérieures arquées , très-ren-
flées dans les mâles. Ocelles presque
en ligne droite.
Antennes renflées en forme de mas-
sue cylindrique. Ocelles disposés en
ligne courbe.
Le premier article des tarses postérieurs
assez long, dépourvu de longs poils
Langue courte, trilobée.
Pattes postérieures simples, impro-
pres à récolter le pollen, une seule
12
HISTOIRE.
brosse sous le 1** article des tarses
Abdomen offrant une palette garnie de
poils étagés pour retenir le pollen.
Gre. 1. ipaysis. S.-Farg. Palpes maxillaires de trois articles.
Gre.
Gre
Gre
Gre.
Gre.
Gre.
Gre.
Gre.
Fam.
Gpe.
Gre.
Gre.
Gre
2. OSMIE. Panz.
. 3. CHALICODOME. Sé-Far.
. 4. MÉGACHILE. Latr.
5. LITHURGE. Lair.
6. ANTHOCOPE. S.-Farg.
7. ANTHIDIE. Fabr.
8. HÉRIADE. Spin.
9. CHÉLOSTOME. Latr.
6. NOMADIDES.
1. PHILÉRÉMITES.
1. AMMOBATES. ZLatr.
2. PHILÉRÈME. Lafr.
. 3. CAJELIOXYS. Lalr.
Mandibules tridentées.
Palpes maxillaires de quatre articles.
Mandibules bidentées , carénées.
Palpes maxillaires de deux articles.
Mandibules faiblement quadriden-
tées. Abdomen convexe en dessus.
Palpes maxillaires de deux articles.
Maudibules quadridentées. Abdomen
plat en dessus dans les femelles.
Palpes maxillaires de quatre articles.
Mandibules étroites, bidentées, lisses.
Palpes maxillaires de quatre articles.
Mandibules tridentées.
Palpes maxillaires d’un seul article.
Mandibules bidentées.
Palpes maxillaires de deux articles.
Mandibules triangulaires.
Palpes maxillaires de trois articles.
Mandibules grandes, étroites et échan-
crées à l'extrémité.
Pattes postérieures simples sans dila-
tations ni poils propres à recueillir
le pollen, non plus que l'abdomen.
Langue à peine aussi longue que la
tête.
Antennes courbées, grossissant à l’ex-
trémité.
Palpes maxillaires de six articles.
Palpes maxillaires de deux articles.
Écusson bituberculé au milieu.
Palpes maxillaires de deux articles
DES INSECTES. 13
Écusson unidenté de chaque côté.
Gre. 4. STELIS. Panz. Palpes maxillaires de deux articles
Écusson mutique.
Gre. 5. ALLODAPE.S£/.-Farg. Palpes maxillaires de quatre articles.
Crochets des tarses bifides.
Gre. 6. PASITES. Jurine. Palpes maxillaires de quatre articles.
Crochets des tarses simples.
Gpe. 2. ÉPÉOLITES. Antennes coudées#Palpes maxillaires
d’un seul article.
Gre. ÉPÉOLE. Fabr.
Gpe. 3. NOMADITES. Antennes coudées. Palpes maxillaires
de trois à six articles, le plus ordinai-
rement de six.
Gre. 1. AGLAE. S£.-Farg. Palpes maxillaires très-petits, d’un
seul article. Écusson lamellaire pro-
longé.
Gre. 2. CROCISE. Jur. Palpes maxillaires de trois articles.
Écusson lamellaire prolongé.
Gre. 3. oxœE. Klug Labre en carrélong. Palpes maxillaires
réduits à un simple article très-petit.
Gre. 4. mÉcectE. Latr. Écusson court, bidenté.
Gre. 5. ACANTHOPE. Klug. Pattes postérieures démesurément
longues.
Gre.6.HOPLIPHORE. S.-Farg.Écusson sans prolongement, avec
deux tubercules latéraux.
Gre.7.MÉSOCHEIRE. S.-Farg. Écusson prolongé postérieurement en
deux longues pointes.
Gr. 8. MÉSONYCHIE. S.-Farg. Écusson sans prolongement, bidenté
au milieu.
Gr. 9.CTÉNIOSCHÈLE. de Rom.Antennes sétacées, beaucoup plus
longues que le corps:
Gr. 10 NOMADE. Fab. Écusson élevé, bituberculé au milieu.
Gpe. 4. SPHÉCODITES. Antennes coudées dans les femelles,
arquées dans les mâles.
Gre. 1. spnécope. Latr. Écusson mutique. Crochets des tarses
bitides.
Le)
_
14 HISTOIRE
Gr. 2. RATHYME. Sf.-Farg. Écusson échancré au bord postérieur.
Crochets des tarses bifides.
Gpe. 5. PROSOPITES. Antennes arquées dans les deux sexes.
Gr. 1. FROSOPIS. Jur.
Sept familles constituent la tribu des Apiens; la pre-
mière est celle des Apipes, insectes remarquables entre
tous les autres Apiens, parce que chez eux il existe trois
sortes d'individus : des mâles, des femelles, et des neutres
ou ouvrières. Ces dernières,comme on lesait généralement,
ne sont autre chose que des femelles dont les organes re-
producteurs sont demeurésrudimentaires. Elles vivent par
conséquent impropres à la reproduction , et ont pour mis-
sion spéciale de soigner la postérité des femelles fécondes.
Trois groupes, les MELIPONITES, les APITES et les BOM-
BITES, appartiennent à cette famille.
Les premiers sont de petits insectes ressemblant à nos
abeilles, mais ayant une forme plus ramassée, des pattes
postérieures plus longues, un corps plus velu, une taille
beaucoup moins considérable. Ces méliponites habitent
exclusivement les parties chaudes du nouveau monde et
quelques îles de l’archipel Indien ; elles y sont abondantes
en individus et leurs espèces paraissent très-multipliées ;
cependant leurs mœurs n’ont pas encore été bien étudiées.
On sait seulement qu’elles forment des sociétés comme
nos abeilles ; bien des conjectures ont été faites sur cette
question, de savoir si leurs sociétés sont peu nombreuses
ou si, au contraire, elles le sont beaucoup. C'est cette
dernière hypothèse qui a paru la plus vraisemblable et qui
a porté un naturaliste distingué, M. Spinola, à croire que
probablement il devait exister plusieurs femelles fécondes
dans la même habitation, contrairement à ce que nous
observons chez les abeilles. Le volume peu considérable
DES INSECTES. 15
de l'abdomen des femelles rend surtout probable cette
présomption. Mais il est encore une autre considération
qui nous paraît donner une grande valeur à cettehypothèse,
c’est l’absence d'’aiguillon chez les mélipones. Nous de-
vons nécessairement induire de là que plusieurs femelles
fécondes peuvent vivre ensemble en bonne harmonie , car
les combats à mort que l’on observe chez les abeilles , ne
sauraient avoir lieu ici. D’autre part, il est certainement
impossible qu'il y ait toujours un nombre de neutres assez
considérable dans la ruche pour former des essaims quand
une femelle féconde vient à naître.
Au reste, nous ne savons pas encore si les Méliponites
se multiplient par essaims ; nous ignorons aussi si leurs
sociétés sont durables comme celles des abeilles, ou si
elles sont annuelles comme celles des bourdons et des
guêpes ; bien que le premier cas soit le plus probable.
Les voyageurs nous apprennent seulement que ces in-
sectes sont fort nombreux dans les vastes forêts de l’Amé-
rique méridionale , où l’on trouve généralement leurs nids
suspendus aux branches d’arbres. Dans leur intérieur,
des gâteaux de cire à un seul rang de cellules sont placés
horizontalement.
Les Méliponites étant fortnombreusesen espèces, chacune
d'elles a reçu un nom particulier dans la contrée qu’elle
habite. Plusieurs voyageurs nous ont rapporté cette no—
menclature ; mais comme elle n'offre à l'esprit qu’une sé-
rie de noms baroques, nous croyons au moins inutile de
la rapporter. Ces insectes n’ont pas manqué en effet de
fixer beaucoup l'attention des sauvages américains. Ceux-
ci récoltent leur miel et leur cire et l’emploient aux mêmes
usages que nous; seulement ils ne craignent point de dé-
truire ces industrieux insectes pour s'emparer de leurs
16 HISTOIRE
nids. Souvent ils les enfument; d'autres fois ils coupent
l'arbre auquel un de ces nids se trouve attaché, et ne
manquent pas de le détruire impitoyablement. Il paraît
cependant que quelques-uns ont tenté de transporter une
faible partie de couvain dans une ruche artificielle,
comme nous le faisons pour nos abeilles; ce moyen a
réussi pour quelques espèces; mais il n’en aurait pas été de
même, dit-on , pour toutes.
On a établi dans ce petit groupe d'insectes deux ou trois
genres ou divisions de genres d’après la configuration de
l’abdomen. Ce sont les genres Mélipone et Trigone.
Le groupe des AP1ITES est un de ceux qui doit fixer au
plus haut degré notre attention; l’histoire d'un seul genre
est l’histoire de ce groupe; l’histoire d’une seule espèce
est l’histoire du genre ; car toutes celles qui le composent
ont des habitudes entièrement semblables. Tout le monde
connaît l’abeille ; personne n’ignore que cet insecte fournit
à l'homme une branche d'industrie très-étendue. Mais ses
habitudes ne sont pas aussi généralement connues, malgré
les observations admirables de Réaumur et de Huber. Ce
dernier surtout a passé un grand nombre d’années à étu-
dier les abeilles, et les faits qu’il a recueillis forment fa
base de l’histoire de ces insectes. Huber se dévoua à cette
étude intéressante; il était aveugle cependant, et ce sont
les yeux d’un domestique dévoué, d’un pauvre paysan du
canton de Vaud, aimant passionnément les sciences, qui
permirent à Huber de mettre au jour l’un des ouvrages les
plus importants sur les mœurs des insectes. D'autres ob-
servateurs ont vérifié les expériences de l’histoire des
abeilles, et les résultats ont été en tous points les mé-
mes.
Les mâles des abeilles (pl. 1, fig. 1), que les éducateurs
DES INSECTES, 17
désignent ordinairement sous la dénomination de Faux-
Bourdons, sont plus gros que les ouvrières.
Leur tête est plus arrondie, ce qui est dû au grand de-
veloppement des yeux; les tarses ont leur premier article
allongé.
Les femelles, que l’on nomme les Reines (pl. 1, fig. 2),
et qui ont été appelées autrefois plus improprement os,
ont des ailes plus courtes que celles des mâles et des ou-
vrières. Leur tête est presque triangulaire. Les tarses ont
leur premier article dépourvu de brosse, leur abdomen
est muni d’un aiguillon.
Les neutres ou ouvrières (pl. 1, fig. 3) sont d’une taille
un peu moins grande. Leur abdomenest armé d’un aiguil-
lon dont la piqüre est très-douloureuse. Leurs pattes posté:
rieures sont conformées pour exécuter les travaux de ré-
coite et de construction. Ainsi le premier article du tarsea
reçu le nom de pièce carrée; il s'articule avec la jambe par
son angle supérieur, de manière à sereplier sur elle et à for-
mer une sorte de petite pince. Cet article, qui offre deux
petites épines à l’angle opposé à son insertion, est lisse au
côté externe; mais sa face interne est garnie de plusieurs
rangées de poils roides qui l’ont fait nommer la brosse.
La jambe a été appelée, en considération de sa forme, la
palette triangulaire, etune petite cavité à sa face externe
a reçu le nom de corbeille. La brosse sert à récolter le
pollen des fleurs sur les étamines ; la corbeille sert à l’em-
porter.
Ces divers instruments permettent encore aux abeilles de
récolter sur les végétaux une autre substance résineuse et
odorante qu’elles emploient essentiellement pour clore leur
habitation. On connaît cette substance sous le nom de
propolis. C’est sous le rapport de ses sécrétions que la-
‘)
18 HISTOIRE
e
beille est bien connue de tout le monde; c’est sous ce rap-
port que l’homme a su se rendre cet insecte si utile. Chacun
sait que nous lui devons la cire et le miel; on l’appelle
d’ailleurs la mouche à miel. Pendant longtemps on avait
pensé que la cire dont sont formées les alvéoles, était due
au pollen dont les ouvrières se nourrissent quelquefois.
Cette matière, ajoutait-on, était ensuite élaborée dans leur
estomac, puis dégorgée par la bouche sous l'apparence
d'une matière blanchâtre qui n’était autre chose que la
véritable cire.
Il appartenait à un paysan de Lusace de reconnaître le
premier la nature de cette sécrétion , il trouva les lamelles
de cire engagées entre les arceaux inférieurs des anneaux
de l'abdomen ou du ventre.
John Hunter, puis Huber, confirmèrent cette décou-
verte ; et les observations de ce dernier prouvèrent que
les abeilles exclusivement nourries de pollen ne secrètent
pas de cire , et qu’au contraire elles en fournissent lors-
qu'elles inangent des matières sucrées. Personne n’ignore
aujourd'hui combien il est facile d’apercevoir ces petites
plaques de cire en soulevant un peu les derniers anneaux
du ventre de l’abeille. C'est avec cette matière que les ou-
vrières construisent les loges ou cellules destinées à rece-
voir les œufs pondus par la femelle ou la reine. Les alvéo-
les ou cellules réunies sont connues généralement sous le
nom de géteaux. Chacune d'elles constitue un petit go-
det hexagonal fermé d’un côté seulement par un fond
pyramidal, résultant de la réunion de trois rhombes. Les
gâteaux sont le résultat de l’adossement de deux couches
d'alvéoles, disposés de telle sorte que le fond des uns
devient le fond des autres ; la base de chaque cellule est
en outre formée par la réunion de trois cellules opposées.
DES INSECTES. 19
La matière se trouve ainsi employée avec la plus stricte
économie.
Quand l'abeille ouvrière veut construire, elle prend suc-
cessivement à l’aide du premier article de ses tarses, qui
forme une pince avec la jambe, les lamelles de cire sé-
crétées entre les anneaux de son ventre. Elle les triture
avec ses mandibules et leur donne l’apparence de fila-
ments mous qu’elle applique contre la voûte de la ruche, ou
qu’elle ajoute aux lamelles déjà posées par d’autres. Plu-
sieurs abeilles travaillant simultanément forment bientôt
une masse assez étendue, elles y creusent alors des cellu-
les; il n'est question jusqu'ici que de celles dont nous
avons décrit la forme et la construction, que des alvéoles
petites destinées aux larves des ouvrières (pl. 1, fig. 5 €.)
et des moyennes destinées aux larves des mâles (pl. 1,
fig. 5 a.) Maisilest encore un autre ordre de cellules ; ce
sont celles qu’on appelle grandes, et qui recevront des
œufs et par suite des larves devant donner naissance à des
femelles ou reines. Elles ne sont ordinairement qu’au
nombre d’une vingtaine dans une ruche ne renfermant
souvent pas moins de vingt à vingt-cinq mille individus
neutres. Aussi rien n’est négligé pour qu'elles soient spa-
cieuses et commodes pour leurs habitants. Leur forme est
aussianormaleque les dimensions; elles sontordinairement
oblongues et si massives que le poids d’une seule est ju-
gée équivalent à celui de cent autres ; elles sont en outre
toujours posées verticalement, de manière à paraître dé-
tachées du gâteau; leur surface est plus ou moins guillochée
(voyez pl. 1, fig. 5 b). Dans l’intérieur de la ruche (pl. 1,
fig. 4), les gâteaux sont disposés parallèlement les uns
aux autres, mais il est vrai de dire que la disposition va-
rie beaucoup.
20 HISTOIRE
L’accouplement des abeilles a lieu seulement au prin-
temps. A cette époque, la reine abeille sort de la ruche,
disparaît bientôt dans les airs, où l’accouplement doit s’ef-
fectuer ; c’est le plus ordinairement au bout de vingt-cinq
à trente minutes après son départ que l’on voit revenir à
la ruche la femelle fécondée. Des signes irrécusables at-
testent toujours qu'elle a reçu l’approche du mâle; une
partie desorganes de celui-ci se trouvant rompus après la
fécondation et demeurant encore en partie engagés dans
la vulve de la femelle.
Un fait bien digne de remarque, c’est que le rapproche-
ment des sexes ne puisse jamais avoir lieu que dans l’air et
probablement à une hauteur considérable où les yeux ne
peuvent plus rien distinguer. Il a été démontré que tou-
tes les fois que les reines étaient enférmées dans les ru-
ches, elles demeuraient toujours infécondes, bien qu’elles
fussent entourées de mâles. Il en est de même lorsqu’el-
les peuvent s’ébattre dans une chambre assez spacieuse ;
une entière liberté leur est donc absolument nécessaire.
Lorsqu'une femelle revient à la ruche après avoir été
fécondée, elle est l’objet de toute l'attention, de tous les
soins des ouvrières qui se pressent autour d'elle.
C'est de quarante à quarante-huit heures après sa ren-
trée à la ruche qu’elle commence à pondre. Parcourant
les gâteaux, elle dépose un œuf dans chaque cellule ou
alvéole, et le fixe dans le fond, au moyen d’une matière
agglutinante. Cette femelle ne pond d’abord que des œufs
d'ouvrières ; seulement au bout d’une quinzaine de jours,
elle pond des œufs de femelles ; mais à un jour de distance,
pour que celles-ci n’éclosent pas toutes à la fois. Ce n’est
que onze mois après, au dire de Huber, que sont pondus
les œufs de mâles.
DES INSECTES, 21
Telle est la marche ordinaire, lorsque la reine abeille a
été fécondée peu de jours après sa naissance ; mais il pa-
raît qu’elle ne pond que des œufs de mâles, si elle n’a été
‘fécondée que, plus d’une vingtaine de jours après sa nais-
sance. On observe ce fait quand on retient une femelle
captive pendant un certain temps. Après la fécondation
elle commence à pondreses œufs comme les autres au bout
de quarante et quelques heures; mais tous sont des œufs
de mâles ainsi que ceux qu’elle pondra dans la suite. Voici
un fait bien étrange dont il paraît difficile de donner l’ex-
plication ; la ponte des œufs de mâles semble corres-
pondre toujours à un affaiblissement des femelles, ou à un
développement incomplet dans leurs organes.
Au moment de la ponte, les ouvrières redoublent de
soins auprès de la reine ; elles læ frottent avec leur trom-
pe, elles lui présentent de temps en temps le miel qu’el-
les dégorgent. Quand elle est pressée de pondre, si elle
laisse tomber plus d’un œuf dans une cellule, les ouvrières
retirent aussitôt les autres ; cela arrive fréquemment lors-
que les gâteaux n’offrent pas assez de loges pour contenir
tous les œufs pondus par la reine ; ils sont alors immé-
diatement détruits. Une fois ces œufs pondus, ils sont
abandonnés aux ouvrières appelées nourrices, parce
qu'elles ne font que soigner les petits, par opposition a
celles nommées cirières, qui ont pour mission spéciale
de construire les alvéoles.
Les mâles sont bien loin de recevoir les mêmes soins
des ouvrières après que la femelle a été fécondée. Quand
ils ont quitté la ruche ils ne doivent plus jamais y rentrer.
Étant impropres au travail ils ne feraient que consommer
les provisions amassées dans la ruche. Les ouvrières ne le
22 HISTOIRE
permettent jamais ; vers le mois de juillet elles font un
grand carnage de tous les mâles qui se présentent à la ru-
che pour y entrer, elles les tuent impitoyablement. Il y a
plus, les individus qui ne sont pas encore sortis, même
ceux qui sont encore en nymphe, ne sont pas épargnés
davantage. Les abeïlles tuent tous ces mâles désormais
inutiles dans leur demeure; et ce massacre ne leur coûte
pas grande peine, car on sait qu’elles attaquent des êtres
privés de tout moyen de défense.
Plusieurs observateurs prétendent que la nourriture
apportée aux larves est différente selon les âges ; mais les
expériences d’Huber ont démontré que la nourritureinflue
sur le développement des organes génitaux, et que celle
donnée aux larves des femelles est fort différente de celle
que reçoivent les larves des ouvrières.
Les ouvrières ou abeilles neutres sont, comme nous l’a-
vons déjà dit, des femelles infécondes ; elles ne possèdent
que lesrudiments des organes de la reproduction. Mais ils
peuvent se développer dans le cas où ces abeilles rece-
vraient une nourriture particulière à leur état de larve.
C’est ainsi que des larves d’ouvrières, placées auprès de
celles des reines, peuvent quelquefois devenir fécondes
quand elles ont reçu accidentellement quelques parcelles
de la gelée prolifique destinée aux larves des femelles.
Cette nourriture paraît influer si énergiquement sur le dé-
veloppement des ovaires, que ces ouvrières sont ainsi ren-
dues aptes à pondre quelques œufs.
Mais ce développement demeure imparfait, parce que
la nourriture prolifique n’a été administrée qu’en petite
quantité. Ces larves ayant vécu en outre dans les peti-
tes cellules , leur volume n’a pas pu s'étendre au delà des
DES INSECTES. 235
proportions ordinaires. Les abeilles auxquelles ces larves
donnent naissance ont donc du reste tous les caracteres
extérieurs des ouvrières.
Toutes les fois qu’une ruche a perdu sareine, s’il n'existe
pas à ce moment de larves destinées à devenir des femel-
les, elles ne tardent pas à adopter quelques larves d’ouvrières
pour en faire des femelles fécondes. Elles prolongent les
alvéoles de ces larves qui doivent devenir mères, et leur
donnentexelusivementde la nourriture prolifique. Il paraît
du reste que ces femelles, qui pendant leur vie de larve
n'ont reçu que peu de temps la gelée des femelles, ne
pondent que des œufs de mâles.
Les larves des abeilles sont blanchâtres, molles et apo-
des, c’est-à-dire privées de pattes. Chacune d'elles , ainsi
que nous l’avons déjà dit, est renfermée dans une alvéole
particulière, où les ouvrières lui apportent chaque jour le
miel destiné à sa nourriture. Ces larves, qui subissent
plusieurs changements de peau, prennent tout leur ac-
croissement dans un espace de temps très-peu considéra-
ble. Les ouvrières ferment alors les alvéoles avec un petit
couvercle de cire; et les larves se filent elles-mêmes à
l’intérieur un cocon soyeux dans lequel elles subissent
leur transformation en nymphe. L'insecte parfait éclôt sept
ou huit jours après cette métamorphose, etil perce lui-même
le cocon et le couvercle de cire. Les autres abeilles lui
prodiguent aussitôt tous les soins imaginables, jusqu’à ce
qu'il soit bien raffermi ; si c’est une ouvrière, elle ne tarde
pas à se mettre à l'ouvrage, et à se mêler aux autres
dans leurs laborieuses opérations.
A ces époques d'éclosions, le nombre des individus
devient ordinairement si considérable qu'ils ne peuvent
plus être tous contenus dans la ruche. I] n'est pas moin-
24 HISTOIRE
dre quelquefois, assure-t-on, de vingt-cinq à vingt-sept
mille.
C'est alors qu'ont lieu ces émigrations qu’on désigne
sous le nom d’ÆEssaims. Mais pour cela il est nécessaire
qu’une nouvelle reine soit éclose; l’ancienne abandonne
alors la ruche et va avec une partie des ouvrières fonder
une nouvelle colonie dans l’endroit qu’elles jugeront pro-
pice; elles se fixent sur un point quelconque se tenant
toutes attachées les unesaprès les autres; c’est le moment
que le cultivateur doit épier pour s'emparer des essaims
et en former une nouvelle ruche.
Dans certaines circonstances, il se trouve qu'une nou-
velle femelle est prête à éclore, tandis qu’une foule d’ou-
vrières étant encore en nymphes , le moment d’une émi-
gration w’est pas venu ; les abeilles retiennent alors cap-
tive dans sa cellule pendant plusieurs jours cette femelle
impatiente de sortir; mais elles ont soin de lui passer jour-
nellement de la nourriture, par une ouverture pratiquée
au couvercle de la loge.
C’est toujours la naissance d’une femelle qui détermine
une émigration ; car deux femelles ou reines ne sauraient
vivre en bonne harmonie dans la même ruche. Quand
cela arrive et que le nombre des ouvrières n’est pas assez
grand pour former un essaim, il y a entre les deux rei-
nes un combat à mort, dont les ouvrières demeurent
spectatrices sans jamais se mêler à l’action.
Les deux rivales s’élancent ordinairement l’une contre
l’autre, face à face, en cherchant à se saisir mutuelle-
ment, et quand l’uned’elles parvient àse placer au-dessus
de l’autre, elle lui perce l’abdomen avec son aiguillon , ce
qui lui donne la mort presque instantanément. Dès qu’une
reine est née dans la ruche, elle eherche à détruire celles
DES INSECTES. 25
qui ne sont pas encore sorties de leur loge. Elle déchire
ainsi avec ses mandibules le couvercle de l’alvéole et
perce de son aiguillon l'abeille femelle qui vient de naïtre ;
dans le cas où elle est encore en nymphe, elle l'abandonne
sans la piquer après avoir déchiré son couvercle ; mais les
ouvrières ne tardent pas alors à la tirer de sa loge aussi
bien que si elle avait été tuée.
Comme on le voit, les abeilles constituent de véritables
monarchies et non pas des républiques, comme on l'a tant
de fois répété : une seule reine est la dominatrice de son
peuple ; elle en est en même temps l'unique soutien. Si une
ruche venait à être privée de sa reine, sans qu’il restât aux
ouvrières l'espoir d’en avoir une, c’est-à-dire avant que les
œufs aient été pondus , on verrait aussitôt le décourage-
ment s'emparer de toutes les habitantes de la ruche ; elles
ne construiraient plus d’alvéoles, n’amasseraient plus de
provisions ; l’objet de leurs soins laborieux n’existant plus,
l'espoir de perpétuer l’espèce étant anéanti , elles vivraient
au jour le jour, jusqu’à ce qu’une mort prochaine vienne
mettre fin à leur existence. Mais si dans de telles circons-
tances on leur donne une femelle féconde ou une portion
de gâteau contenant soit des œufs, soit des larves qui pour-
ront leur donner un jour des reines, elles reprennent tout
aussitôt leur travail avec une nouvelle ardeur, et l’activité
renaît de toutes parts dans la ruche. Le but de propager
l’espèce étant toujours le seul moteur des travaux des in-
sectes.
Les abeilles ont de nombreux ennemis dont nous don-
nerons l’histoire quand il sera question de ces animaux.
Aussi des sentinelles sont-elles préposées à la garde de la
ruche ; il y a continuellement des ouvrières à l'entrée de
leur demeure, qui touchent de leurs antennes chaque indi-
Li
J
26 HISTOIRE
vidu qui veut entrer. Quand des frêlons, des sphinx tête-
de-mort, ete., cherchent à s’introduire dans les habitations,
toutes les abeilles se réunissent pour opposer leurs efforts
à l'entrée de ces ennemis.
Car il paraît qu’il est presque impossible aux abeilles
de s’opposer à leurs dégâts quand ils ont pénétré dans la
ruche: lorsque cela arrive, elles en sont quelquefois ré-
duites à abandonner leur demeure, et à chercher ail-
leurs un endroit propice à leur industrie.
Des Teignes, des Crabronides et d'autres insectes sont
autant d’ennemis pour les abeilles, qui ont été signalés
depuis les temps reculés ; car nous en trouvons une assez
longue énumération dans les Géorgiques de Virgile.
Les abeilles ont particulièrement servi d'exemple pour
montrer, selon les uns, l'intelligence vraiment merveil-
leuse de certains insectes, selon les autres l'instinct le plus
développé; c’est-à-dire que plusieurs naturalistes ont pensé
que toutes les actions des abeilles étaient du domaine
d'un instinct purement animal, tandis que d'autres les
ont rapportées à une intelligence comparable, en quelque
sorte, à celle de l’homme.
Il nous paraît que les deux .opinions sont également
inexactes ; certains actes de la vie deces insectes semblent
être seulement instinctifs, au lieu que quelques autres pa-
raissent être le résultat d’une idée, d’une pensée. Quoi-
qu'une semblable distinction soit extrêmement difficile à
faire, nous croyons qu’on doit ranger au nombredes faits
instinctifs tout ce qui a rapport à la construction des al-
véoles. L’abeille se met à l'ouvrage presque aussitôt sa nais -
sance; les cellules qu’elle confectionne sont semblables
a celle dans laquelle elle a vécu dans son premier âge ;
enfin , l'abeille n’apprend pas à construire; c’est une fa-
DES INSECTES. 27
cuité innée chez elle. L’abeille va encore naturellement
à la recherche de la nourriture, qu’elle doit apporter aux
larves. Les ouvrières, qu’on appelle nourrices, exécutent
toutes ce travail, d’après une impulsion qui semble
inhérente à leur existence. Les deux principales fonc-
tions des abeilles ouvrières, construire des alvéoles pour
loger les larves’, procurer la nourriture à ces mêmes lar-
ves, doivent être absolument du domaine de l'instinct.
Mais l'abeille va pomper le miel de certaines fleurs plutôt
que d’autres ; elle construit des cellules différentes pour
les ouvrières, pour les mâles, pour les femelles; elle ne leur
donne pas la même nourriture ; quand elle veut rendre
des larves ouvrières femelles fécondes, elle modifie la
forme de leurs alvéoles; elle change leur nourriture. L’a-
beille ne fait pas que se défendre contre l’ennemi qui vient
l’attaquer , ainsi que le font beaucoup d'animaux ; elle le
poursuit, après qu’il l’a abandonnée , et semble chercher
une vengeance.
Tous ces faits plus ou moins accidentels, étant le
résultat de diverses impulsions, qui se manifestent selon
les circonstances, elles ne peuvent être que du domaine de
l'intelligence. Et, en effet, il nous semble que tout être,
appelé par lanature à exécuter une chose quelconque, doit
avoir un certain degré d'intelligence ; car, lorsqu'il s'agira
d'accomplir les actes aux quels la nature l’a destiné, il ar-
rivera toujours des cas particuliers, qui pourront parfois en
entraver la marche, et dont la solution ne sera trouvée
que par une idée intelligente.
Si les abeilles se recommandent à notre admiration par
leursmœæurs, par cette étonnante harmonie qui existe dans
leurs divers royaumes, elles se recommandent bien mieux
28 HISTOIRE
encore aux yeux de tous par les services que nous rendent
leurs productions.
Le miel et la cire constituent des branches d'industrie
très considérables. La propriété d’un grand nombre d’a-
beilles est une véritable richesse pour eelui qui se livre à
leur éducation.
Une ruche fournit souvent de six à huit kilogrammes de
miel par année, et une quantité de cire qui n’est pas beau-
coup moindre. Aussi est-ce un rapport très-important pour
ceux qui pratiquent en grand l’éducation des abeilles ;
d'autant plus que cela ne réclame aucune peine, aucun
travail. Il suffit d’avoir un emplacement convenable sous
le rapport de l'exposition et des fleurs des alentours.
On a remarqué qu’un certain nombre d’abeilles étaient
constamment occupées , à l’entrée de la ruche, à établir
une sorte de ventilation à l’aide de leurs ailes; cette ob-
servation a conduit quelques personnes à imaginer un
ventilateur que l’on place à l'entrée des ruches; ce qui
peut alors permettre à ces abeilles de s'occuper d’un
autretravail. On a obtenu, en effet, par ce procédé, un pro-
duit plus considérable en miel et en cire; mais il paraît
aussi que plusieurs éducateurs ont trouvé des inconvé-
uients dans l'emploi des ventilateurs.
Au reste, le produit des abeilles est déjà si immense,
que son revenu tient un rang élevé, en France , parmi nos
produits agricoles.
On connaît plusieurs espèces d’abeilles, qui ont des.
mœurs en tout semblables ; celle qui a été l’objet des re-
cherches de Swammerdam, de Réaumur, de Huber, ete...
celle qui vit en France et dans tout le nord de l'Europe est
l'abeille mellifique (Apis mellifica Lin).
DES INSECTES. 29
On elève en Italie et en Grèce, peut-être aussi dans
ane assez grande partie de l'Orient, l'abeille liqurienne
(Apis liguslica), qui ressemble beaucoup à notre. espèce
commune, mais qui en diffère surtout par son corps bru-
nâtre, avec les trois premiers anneaux de l'abdomen fer-
rugineux et bordés de noir. C’est probablement cette es-
pèce dont nous ont entretenus les Grecs et les Romains.
Les abeilles sont connues de toute antiquité. La Bible
en fait mention, et elles y sont désignées en hébreu sous
le nom de Deborah. I est probable qu'avant toute civili-
sation les hommes surent profiter de leur travail.
Les abeilles étaient connues des Grecs sous les noms de
Melissa où Melitta. Le vieil Aristote n’a pas manqué de
donner leur histoire : il distinguait ainsi les trois sortes
d'individus , les abeilles, c’est-à-dire les ouvrières; le roi
des abeilles , c’est-à-dire la femeile ou la reine ; et le bour-
don vivant parmi les abeilles, c’est-à-dire le mâle. Il sa-
vait que les gâteaux de cire étaient composés de trois es-
pèces d’alvéoles pour ces différents individus; que le miel
amassé par elles servait à leur nourriture; il connaissait fa
formation des essaims, le massacre des mâles, qui a lieu
à une certaine époque de l’année ; en un mot, les principaux
faits de l’histoire de cet insecte ne lui étaient pas étran-
gers; mais ils ne sont pas précisés bien clairement dans
son récit, et des erreurs viennent se mêler à la réalité,
Il appréciait surtout les différentes qualités du miel, et
prétendait que celui du printemps était préférable à celui
de l'automne , et queles abeilles quiavaient fait leur récolte
sur le thym donnaient un miel plus exquis.
Nous savons aussi de quelle renommée jouissait chezles
anciens le miel du mont Hymetteen Attiqueet du mont Hy-
bla en Sicile. Nous accordons dureste aujourd'hui une re-
3.
30 HISTOIRE
nommée bien grande aussi au miel de Narbonne; mais
elle n’a pas eu l'avantage d’être également célébrée par
les poëtes.
Les produits des abeilles ne furent pas plus dédaignés
chez les Romains que chez les Grecs. Le Cygne de Mantoue
célébra admirablement les soins qu'il faut leur donner.
IT nous a laissé le récit de plusieurs traits de leur histoire ;
il nous a’ signalé leurs ennemis.
Pline, le naturaliste romain, nous dit que les abeilles
occupent le premier rang parmi les insectes , et que, plus
que tous les autres, elles ont droit à notre admiration ; car
elles sont, ajoute-t-il, les seuls animaux de ce genre qui
aient été créés pour l’homme : elles composent le miel, le
plus sucré, le plus doux et le plus salubre de tous les sucs;
elles fabriquent les rayons de la cire, qui servent pour bien
des usages ; enfin, elles supportent le travail, exécutent
des ouvrages, constituent des associations politiques,
ont des conseils, des chefs, et, ce qui est plus merveilleux,
une morale et des principes.
Cette seule citation suffit pour montrer quelle vénération
les anciens avaient pour les sociétés des abeilles. Peu s’en
fallut, sans doute , qu’on ne leur rendit un culte.
Mais ils avaient les plus singulières idées sur la repro-
duction de ces insectes ; leur génération était un problème,
parce qu’on n’avait jamais vu leur accouplement : de là
les idées les plus singulières sur leur naissance. Les uns
prétendaient que le ventre d’un bœuf tué récemment et en-
terré dans du fumier devait produire des abeilles ; selon
d’autres, c’était le corps d’un jeune bœuf qu’on avait fait
expirer sous les coups, ou bien encore des fleurs combi-
nées et disposées d’une manière convenable ; enfin, on in-
ventait à ce sujet toutes sortes de fables plus ou moins
DES INSECTES, 31
étranges, qu’il est à peu près inutile de retracer en détail.
On trouve en Égypte une espèce particulière d'abeilles,
qui est élevée dans ce pays comme l'abeille domestique
dans le nôtre : elle a été observée par M. Savigny et dé-
crite par Latreille, sous lenom d'abeille à bandes (Apis fas-
ciata). Sans aueun doute , c’est cette espèce qui est repré-
sentée si souvent sur les monuments égyptiens.
On la remarque ordinairement au-dessus des cartouches
qui renferment des noms propres ; une sorte de faisceau
est alors placé au-devant d’elle et au-dessous deux demi-
cercles. M. Champollion a interprété ce groupe dans son
ensemble comme un titre accompagnant le nom inscrit
dans le cartouche; ce qui paraît assez vraisemblable : mais
l'abeille est encore figurée dans d’autres circonstances ;
et, suivant Hor-Apollon, elle était l'emblème d’un peuple
obéissant aux ordres de son roi. Rien, en effet, n’est plus
en rapport avec l'observation exacte,
Mais ce n’est pas seulement chez les anciens que les
abeilles furent regardées commel’emblème de la royauté ;
on sait que de nos jours encore, les manteaux des empe-
reurs et des rois sont couverts d’abeilles d’or.
Outre les trois espèces d’abeilles que nous avons si-
gnalées, on en connaît encore plusieurs autres espèces étran-
gères; ce sont l’Abeille unicolore, qui habite les îles
de France et de Bourbon et se retrouve jusqu’à Madagas-
car; celle-ci fournit un miel vert très-estimé ;
L’Abeille indienne, que l’on rencontre au Bengale;
L’Abeille d'Adanson, répandue au Sénégal ;
L'Abeille de Péron , qui se trouve à Timor, où elle à
été découverte par le célèbre voyageur dont elle porte le
nom ; quelques autres espèces encore qui habitent le cap
de Bonne Espérance, les Indes orientales, etc.
3 2 HISTOIRE
Nous arrivons maintenant à l’histoire des BomB1TES, le
troisième groupe de la famille des Apides, qui se compose
essentiellement du genre Bourdon (Bombus).
Ces insectes, que tout le monde reconnaît à leur corps
gros et velu, sont répandus dans diverses parties du
monde, mais ils sont abondants en espèces, surtôut en
Europe ; ils ont dans leur organisation beaucoup de res-
semblance avec les abeilles ; on trouve également chez
eux trois sortes d'individus , des mâles, des femelles et des
neutres ou ouvrières ; ces dernières ont leurs pattes pos-
térieures conformées pour la récolte du pollen, ainsi que les
abeilles ouvrières.
Aussi les Bourdons construisent-ils des demeures
étendues , où ils élèvent leur progéniture. [ls forment des
sociétés assez nombreuses, mais ce nombre est peu con-
sidérable comparativement à celui que nous fournissent les
sociétés des abeilles, car ordinairement chaque nid ne -
renferme guère que cinquante à soixante individus, bien
que parfois on en trouve jusqu’à deux ou trois cents.
[is construisent leurs nids dans la terre, dans les prai-
ries , ou auprès des haies, employant la mousse pour
leurs constructions. C’est pour cela qu’on voit fréquem-
ment les Bourdons entrer dans la terre par un orifice as-
sez étroit, à la surface du sol.
Les sociétés des Bourdons ne durent jamais au dela
d’une saison , elles se dispersent chaque année vers le mi-
lieu de l’automne, Les femelles fécondes se cachent alors
dans les creux des arbres ou dans les fissures des mu-
railles, où elles passent l'hiver dans un engourdissement
plus ou moins complet. Les ouvrières et les mâles parais-
sent au contraire périr aux approches de lhiver, et ne pas
même chercher d’abri pour attendre la saison nouvelle.
DES INSECTES. 3:
Cependant, des que les premières chaleurs du prin-
temps se font sentir, la femelle Bourdon sort de son en-
gourdissement, et le moment de la ponte approchant pour
elle, il lui devient nécessaire de construire une demeure
qui recevra sa progéniture, les ouvrières, qui l’an passé
étaient uniquement occupées des travaux du domicile,
n'existant plus.
Chaque femelle isolément choisit une cavité qui lui
paraît propice, la nettoie ensuite et la rend aussi lisse
que possible. Ce premier travail achevé, elle va faire
une prévision de mousse pour en recouvrir son habitation.
L'industrieuse femelle ne s'occupe plus alors que de
la récolte du pollen et du miel, elle apporte à chaque ins-
tant à son nid les provisions qu’elle a amassées. Le mo-
ment de pondre étant enfin arrivé, elle forme des boules,
composées de pollen etde miel , et dépose un ou plusieurs
œufs dans l’intérieur de chacune d'elles. Les larves, qui ne
tardent pas à éelore, trouvent autour d’elles une nourriture
convenable; quand la matière alimentaire vient à di-
minuer, la femelle a soin d’apporter de nouvelles provi-
sions. Tous ces œufs, pondus au printemps, doivent sans ex-
ception donner naissance à des individus neutres, c’est-à-
dire à des ouvrières. Quand les larves ont pris tout leur
accroissement, elles se fabriquent, au milieu des boules
de pollen mêlé de miel, une coque soyeuse, dans laquelle
eHes se transforment en nymphes ; au bout de peu de
jours les insectes parfaits sortent de cette étroite retraite.
Toutes ces ouvrières se mettent bientôt à l’œuvre; elles
commencent par agrandir l’habitation, construite par la
mère, qui a suffi pour la première génération, mais qui ne
suffira plus pour les suivantes.
Les Bourdons qui font leur nid principalement avec de
9 4 HISTOIRE
la mousse, et c'est le plus grand nombre, en augmen-
tent la quantité et forment ordinairement au-dessous une
seconde voûte à parois de cire. Cette cire est sécrétée
comme celle des abeilles entre les anneaux de l'abdomen,
mais elle n’a point les mêmes propriétés, aussi est-il peu
probable qu’elle puisse jamais servir à nos besoins. Sa
couleur est d’un gris jaunâtre ; elle brûle facilement, mais
ne devient pas liquide quand on l’expose à la chaleur.
D'après les observations de Réaumur, les ouvrières
Bourdons construisent encore avec leur cire de petits go-
dets, où elles déposent du miel. Cette provision est em-
ployée pour humecter la pâtée qu’elles donnent aux larves.
Les gâteaux sont très-irréguliers dans l’intérieur des
nids, et composés de corps. oblongs appliqués les uns
contre les autres.
Quand le nombre des ouvrières est devenu assez consi-
dérable pour que les travaux de la colonie puissent
suivre facilement leur cours, la mère Bourdon pond
des œufs de mâles et de femelles ; femelles qui devien-
dront fécondes par l’accouplement avec les mâles qui
naissent en même temps qu’elles. Quoique jusqu’à pré-
sent l’observation ne nous apprenne rien à cet égard, M.
Lepeletier de Saint-Fargeau suppose avec assez de vrai-
semblance que les Bourdons apportent comme les abeilles
une nourriture particulière aux larves qui donnent
naissance à des femelles fécondes.
Les mâles et les femelles, qui sont nés au milieu de
l'été, produisent aussitôt une nouvelle génération, qui
n'arrive à l’état adulte qu’au mois d’août. Ces individus
sont ordinairement d’une taille un peu plus grande que
les précédents. C’est à cette époque qu’a lieu l’accouple-
ment des femelles qui vont hiverner, leurs mâles péris-
DES INSECTES. 395
sent presque immédiatement après l’accouplement; mais
ces femelles, comme nous l'avons vu déjà, vont hiverner
jusqu’au printemps suivant.
Les Bourdons comme les abeilles ont leurs ennemis :
des Teignes , plusieurs Diptères, s’introduisent dans leurs
‘nids, et les larves naissant des œufs qu'ils y ont déposés
vivent alors aux dépens des hôtes chez lesquels elles se
sont établies.
Les Bourdons sont assez nombreux en espèces ; on en
rencontre une quinzaine en Europe; toutes celles qui ont
été observées ont des mœurs très-analogues.
L'espèce la plus commune : noire, avec l'extrémité du
corps, de couleur blanche, la partie antérieure du thorax
et la base de l'abdomen jaunes, est désignée sous le nom de
Bourdon des jardins (Bombus hortorum, Lin.).
La seconde famille des APIENS, les PSITHYRIDES, sont
des insectes qui pendant longtemps ont été confondus avec
les Bourdons ; ils leur ressemblent en effet presque en tout
point par l’aspect général de leur corps et par la disposition
de leurs couleurs. Mais ces faux Bourdons n'ont pas les
pattes postérieures disposées de manière à récolter le pollen,
comme M. Lepeletier de Saint-Fargeau l'a si bien observé.
Les Psithyrides aussi ne construisent point d’habita-
tions ; il n’éxiste chez eux que deux sortes d'individus, des
mâles et des femelles. Des ouvrières, dépourvues des par-
ties propres à construire et à recueillir le pollen des fleurs,
n'auraient rempli aucun but dans la nature.
Les femelles des Psithyrides vont pondre leurs œufs dans
les nids des Bourdons, et les larves qui en naissent
vivent aux dépens des provisions amassées par les hôtes
chez lesquels ils ont pénétré ; c’est un fait bien étrange que
celui-là, et que nous retrouverons dans bien d'autres fa-
36 HISTOIRE
milles. Ces Psithyrides ne peuvent vivre à leur état de
larve que de miel et de pollen; ils n'ont aucun organe pro-
pre à récolter sur les fleurs, nià construire des habitations :
ils sont appelés par leur instinct à faire nourrir leur progé-
niture par les Bourdons ; ils leur sont tellement sembla-
bles, qu’ils s’introduisent chez eux, sans que ces Bourdons
soupçonnent qu'ils ne sont pas des leurs , et les accueillent
comme s'ils étaient réellement de la famille; les larves se
ressemblent à tel point, que le Bourdon n’hésite pas à four-
nir la nourriture aussi bien aux larves des Psithyrides
qu’aux siennes mêmes. |
Les Psithyrides ne se composent que du seul genre des
Psithyres (Psithyrus); celui-ci ne comprend encore qu'un
petit nombre d'espèces; toutes celles observées appar-
tiennent à l’Europe.
La famille des ANTHOPHORIDES , que nous faisons suC-
cèder à celle des Psithyrides, est composée d’insectes chez
lesquels il n'existe jamais que deux sortes d'individus,
de même que parmi tous les autres Apiens dont nous al-
lons donner l'histoire. Ces Hymenoptères ne forment plus
ces admirables sociétés, modèles d'ordre, de discipline,
d’obéissance, et surtout de bon gouvernement, comme
on l’a bien dit. Ils n’ont plus la propriété de sécréter
la cire. Ceux-ci cependant élèvent leur progéniture dans
des nids divisés en plusieurs loges, recevant chacune un
œuf et par suite une larve; mais chaque nid est l'ouvrage
d’une seule femelle; le soin qu’il faut donner à ses larves
est l'occupation de cette femelle : elle construit sa demeure,
elle pond ses œufs sans être entourée des soins d’une légion
d'ouvrières, comme la reine abeille ; elle seule va ramasser
le miel et le pollen, et pourvoit, chaque jour, à la subsis-
tance des êtres qu’elle a mis au monde.
DES INSECTES, 37
Chez ces insectes les jambes postérieures sont disposées
en forme de palette, ainsi que le premier article de leur
tarse, qui en outre porte une brosse en dessous; ce sont
tous leurs organes de récolte pour le pollen. Onne retrouve
plus la corbeille ni la disposition préhensile des pattes pos-
térieures, comme chez l’Abeille et le Bourdon.
Les ANTHOPHORIDES comprennent trois groupes : les Eu-
GLOSSITES, leS ANTHOPHORITES et les XYLOCOPITES.
Les premiers nous occuperont peu, car leurs habitudes
sont inconnues; leur conformation a seule marqué leur
place parmi les autres Apiens ; les Euglossites, si remar-
quables par leur trompe, qui est presque aussi longue que
tout leur corps, sont parés des plus brillantes couleurs :
quelques-uns d’entre eux ont des teintes métalliques du
plus grand éclat.
Ce sont des habitants de l'Amérique méridionale; peu
nombreux en espèces, ils ne constituent que deux genres :
les Euglosses { Euglossa) proprement dites ; les Eulèmes
(Eulæma, Saint-Farg.).
Dans toute la tribu des Apiens les Euglosses se font re-
marquer par l'éclat de leurs couleurs ; plusieurs sont d’un
vert d'émeraude doré éclatant. Les Eulèmes sont généra-
lement d’une taille plus considérable; leur corps est aussi |
plus velu et leurs nuances sont plus variées. Ils rappellent
l’aspect des Xylocopes. Aussi les anciens auteurs les pla-
caient-ils en partie parmi les Centris et en partie parmi les
Euglosses.
Cependant les caractères ne permettaient pas de tels rap-
prochements ; M. Lepeletier de Saint-Fargeau a bien déli-
mité le groupe qui nous occupe en ce moment. |
Les Anthophorites sont des insectes assez nombreux en
espèces, qui habitent l'Europe, particulièrement l Europe
4
38 HISTOIRE
méridionaie et le nord de l'Afrique, où ils sont tort
abondants : ils ressemblent beaucoup à nos abeilles com-
munes, mais ils sont plus velus, généralement d’une
teinte grisâtre ; ils ont une taille un peu plus considérable.
Ces insectes établissent le berceau de leur postérité dans
des excavations de vieilles murailles , dans la terre sablon-
ueuse escarpée et exposée aux rayons du soleil, ainsi que
dans les sablières. Une espèce du genre Anthophore (An-
thophora) a été l'objet d’une observation intéressante de
la part de Latreille. Cet insecte, noir avecles derniers seg-
ments de l'abdomen fauves , et connu sous le nom d’A4n-
thophore pariétine (pl. 2, fig. à mâle et fig. 2 femelle),
construit son nid dans les murs; il pratique des trous en-
tre les pierres qui ont été réunies par un sable fin et ar-
gileux , et ajoute à son nid un tube extérieur. En creusant
son tuyau , l’Anthophore apporte au dehors tout le sable
qu’elle a retiré, et l’humectant, au moyen d’une liqueur
visqueuse qu’elle a la propriété de sécréter, elle le fixe
successivement sous forme de petits rouleaux , en laissant
un petit espace entre chacun d'eux.
Toutefois ce tube ne doit pas subsister longtemps ; car
dès que le tuyau est suffisamment grand, notre insecte va
reprendre successivement les petits rouleaux de sable, pour
former les cloisons qui doivent clore la demeure de cha-
cune de ses larves.
Toutesles autres Anthophores construisent leurnid d'une
manière analogue ; elles divisent un long tuyau en une sé-
rie de cioisons; mais aucune d'elles n'a l’habitude d’accu-
muler au dehors, sous forme de tube, le sable qui doit
servir à achever leur construction, comme le fait l’Antho-
phore des murailles.
De même que tous les Apiens nidifiants, les Anthopho-
DES INSECTES. 39
res approvisionnent leurs larves d’une pâtée composée de
miel et de pollen, pour toute la durée de leur vie de
larve. Ces insectes vont fréquemment pomper le miel
dans les plantes à corolle infundibulée, les labiées, les
boraginées, les rhinanthacées, etc.
Le genre Anthophore comprend un assez grand nombre
d'espèces, qui se ressemblent beaucoup psF leur corps velu
et leurs nuances grisâtres.
Le genre Systrophe se compose de quelques espèces eu-
ropéennes remarquables par leur abdomen annelé de gris
et de blanc. Leurs mœurs sont très-analogues à celles des
véritables Anthophores.
Ilen est de même des Macrocèreset des Eucères, qui ont
des antennes aussi longues que tout lecorps chez les mâles.
Leurs habitudes sont exactement les mêmes que celles des
vraies Anthophores : ils construisent également leurs nids
dans les endroits sablonneux et bien exposés aux rayons du
soleil.
Les Mélitturges , qui appartiennent aussi au groupe des
Anthophorites, sont bien reconnaissables à leurs antennes
renflées en massue. On en connaît un petit nombre d’es-
pèces qui habitent l'Europe méridionale et l'Algérie. Mais
leurs habitudes n'ont pas été observées.
Les xYLOCOPITEs forment un groupe, composé de plu-
sieurs genres, la plupart très-nombreux en espèces,
répandues particulierement dans l’ Amérique méridionale,
l'Afrique intertropicale et les Indes orientales. Presque
tous sont de la taille de nos gros Bourdons ; quelques-uns
sont d’une dimension beaucoup plus grande.
Parmi les divers genres composant le groupe des X y-
locopites , nous comptons les Centris et les Epicharis,
grands et beaux insectes de l'Amérique méridionale,
40 HISTOIRE
ordinairement noirs et ornés de taches ou de bandes jau-
nes ou rougeâtres, puis le genre Xylocope, si nombreux
en espèces dans tous les pays chauds, et qui se ressemblent
cependant beaucoup entre elles. Le type du genre, la
Xylocope violette (Xy/ocopa violacea), est la seule espèce
européenne : on la reconnaît à son gros corps noir; Sa
tête et son corselet sont très-velus, son abdomen l’est
peu ; ses ailes sont noirâtres, sans transparence, et à reflet
violet. Cet insecte n’est pas rare aux environs de Paris ;
on le rencontre sur lesfleurs pendant toute la belle saison.
Réaumur lui a donné te nom d’Abeille perce-bois ; et c’est
en effet un des traits les plus caractéristiques des habitu-
des de la Xylocope. Quand elle veut construire son nid,
elle cherche du bois mort, quelquefois pourri; il est plus
facile alors de le creuser : elle choisit souvent des poutres
d’une grosseur considérable ; mais d’autres fois elle prend
un morceau de bois assez mince. Son premier travail est
de perforer ce bois avee ses mandibules; elle y construit
un ou plusieurs trous; car il n’est pas rare den trouver
trois ou quatre parallèles, assez grands pour qu’elle puisse
y entrer et en sortir facilement ; en creusant elle fait tom-
ber la sciure au dehors; c’est un travail long et pénible
pour la Xylocope que la perforation d'un trou; pour y
parvenir il lui faut souvent plusieurs semaines ; il est vrai
dedirequ'’on en rencontre fréquemment qui n’ont pas moins
de dix à quinze pouces de longueur ; ils sont à peu près
droits; seulement vers le bout ils se rapprochent de la su-
perficie du bois. Quand l’ Abeille perce-bois a terminé cette
dure besogne, elle ne songe plus qu'à y établir sa progéni-
ture : elle s’en va à la récolte du pollen; elle en garnit le
fond de son tube, après/’avoir mélangé avec du miel : lors-
que la quantité est jugée suffisante , elle dépose un œuf au
DES {NSECTES. 4!
milieu de cette pätée : puis elle établit au-dessus, au moyen
de la sciure de boiset d'un liquide adhérent qu’elle a la pro-
priétédesécréter, un plancher solide, qui va devenir le fond
d'une autre cellule. La Xylocope va recommencer ici le
même travail : elle divise de la sorte son tube en une série
de loges ou cellules, qui ne communiquent nullement entre
elles et qui contiennent chacune un œuf et toute la provi-
sion nécessaire à la larve qui va en sortir quelques jours
après. Réaumur s'étonne avec raison de cet instinct admi-
rable, qui fait connaitre à cette mère prévoyante la quantité
bien exacte de nourriture qui sera nécessaire pour la vie
de sa larve. En effet, elle ne se trompe jamais ; lorsque
le ver prend de l'accroissement , sa provision diminue; et,
quand il en a absorbé la totalité, il remplit à lui seul toute
sa loge ; il est alors parvenu au terme de sa croissance. Sa
métamorphose en nymphe s'effectue aussitôt ; et ce qu’il y
a de bien remarquable, c’est que la tête se trouve tournée
vers le fond de la cellule; de sorte que l’insecte parfait
cherche naturellement à sortir de ce côté. _
On comprend maintenant pourquoi la mère a rapproché
son tube de la superficie du bois. Sans cette précaution,
l’insecte nouvellement éelos aurait eu des prines infinies
pour sortir de sa prison et n’y aurait peut-être pas toujours
réussi : d’un autre côté, il devait lui être interdit de sortir
par ouverture pratiquée par la femelle. Celui qui occupe
le fond du tube, étant né le premier, comme cela arrive
toujours, puisque la femelle commence par pondre les œufs
des loges les plus profondes, il aurait culbuté tous les
autres ; et la nature s'oppose toujours à ces massacres.
La Xylocope profite quelquefois de tubes qu’elle trouve
tout formés. Nous en avons eu un exemple dans ces
dernières années, Il y avait au jardin des plantes de Pa:
4.
42 HISTOIRE
ris un tube de cuivre d'environ dix lignes à un pouce de
diamètre, qui était adapté à un appareil à la vapeur res-
tant inactif pendant la belle saison. L'extrémité de ce tube
était placé au-dessus d'une fenêtre et communiquait à l’ex-
térieur. Une femelle Xvlocope, jugeant sans doute qu’ur
tel domicile serait commode pour y établir le berceau de
sa progéniture, parce qu’il lui éviterait au moins la peine
de creuser uu tube dans du bois, s’y installa, et chaque jour
on la voyait entrer et ressortir plusieurs fois de cette de-
meure improvisée. Il nous paraît important de signaler ce
fait; car il y a véritablement de la part de la Xylocope
dérogation à ses habitudes ordinaires; et, comme nous
pensons voir cesser l'instinct et apparaître l'intelligence,
toutes les fois que l’animal n’exécute pas exactement les
mêmes travaux que ceux dont il tient l’existence, dès quil
modifie, choisit, préfère, e’est ie résultat d'une pensée :
nous ne pouvons apprécier la nature de cette pensée, mais
il est manifeste que c'est un résultat de l'intelligence.
On trouve des Xylocopes dans toutes les parties du
monde, mais cest surtout dans les régions chaudes
qu'on les rencontre plus abondamment.
M. Lepeletier de Saint-Fargeau a décrit soixante-deux
espèces de ce genre, et les diverses collections en renferment
encore beaucoup d’autres espèce inédites.
Les genres Centris, Epicharis et Lestis appartiennent
au même groupe. Les deux premiers sont essentielle-
ment propres aux régions équatoriales de l'Amérique ;
leurs mœurs nous sont inconnues, mais leur structure gé-
nérale et la grande ressemblance qu’ils ontavec nos Xylo-
copes nous font présumer que leurs habitudes ne doivent
pas en différer beaucoup. Ils sont tous d’une assez grande
taille, et le plus souvent ils nous offrent des couleurs jau-
DES INSECTES. 43
nes ou orangces assez vives et plus où moins nuancées,
Les Lestis constituent un petit genre propre à la Nou-
velle-Hollande. On n'en connaît que quelques espèces de
couleur vert-métallique.
La quatrième famille de la tribu des Apiens est celle des
ANDRENIDES. Ce sont des insectes qui ressemblent beau-
coup à ceux des autres familles de la même tribu par l'as-
pect et la structure générale, mais on les distingue faci:
lement par leur languette ou lèvre inférieure, dont le lobe
intermédiaire, en forme de cœur lancéolé, est plus court
que leur tête.
Les Andrenides ont les jambes postérieures munies de
longs poils propres à récolter le pollen, avec des espaces lis-
ses sur les hanches, à la base des cuisses.et sur les côtés
du corps.
Ces Apiens vivent tous solitairement. Comme ceux des
deux familles précédentes, ils se composent seulement de
deux sortes d'individus, Les femelles creusent dans
lesterrains de sable argileux, ou dans le mortier dont on
se sert pour lier les pierres des murailles, des trous pro-
fonds, qui vont devenir le berceau de leur progéniture,
Ces trous, que l’on rencontre toujours dans des expositions
méridionales, ne sont autre chose que des tubes obliques
ayant de six à huit pouces de longueur. Mais ce n’est pas la
tout le travail ; chaque femelle coustruit encore au fond
du grand trou plusieurs petits tubes ayant tous leur entrée
au fond du tube principal. Ce sont là autant de loges
distinctes pour chaque larve, toutes étant approvision-
nées par la prévoyante femelle d’une certaine quantité de
miel et de pollen. Chacune de ces retraites particulières
est ensuite fermée hermétiquement avec la terre et le sa-
ble qui ont été enlevés lors du creusement.
4 4 HISTOIRE
La plupart des ANDRENIDES se comportent de cette
manière; mais l’on remarque des différences importantes
à signaler dans les habitudes, suivant les genres et les es-
pèces.
Cette tribu se divise en trois groupes : ce sont les pa-
SYPODITES, leS ANDRÉNITES et leS COLLETITES.
Le premier se compose de quelques genres; ce sont
les Dasypodes, remarquables par leurs pattes postérieures
allongées , avec les jambes et le premier article des tarses
couverts de poils entrêmement longs ; ce qui leur sert à ré-
colter le pollen des fleurs.
On connaît un jetit nombre d'espèces de ce genre;
la plus commune estla Dasypode à pattes hérissées (Da-
sypoda hirtipes, Fab.), insecte couvert d’une pubescence
grisâtre tres-serrée, ayant l’abdomen de cette couleur chez
le mâle avec de longs poils au bord de chaque segment:
noir chez la femelle, avec quatre lignes transversales
blanches; et les pattes postérieures couvertes de poils
roussâtres.
Cette espèce est très-répandue dans la plus grande par-
tie de l'Europe; on la trouve fréquemment dans nos envi-
rons, où, chaque année, elle creuse dans les chemins des
trous profonds; comme toutes les autres Dasypodes, elle
a la faeulté de récolter à la fois une grande quantité de
pollen, à l’aide des longs poils qui garnissent ses pattes.
Elle choisit de préférence les plantes ehicoracées.
Le genre Panurge (Panurgus), que nous rapportons au
même groupe, à l'exemple de M. Lepeletier de Saint-Far-
geau, a été un peu observé dans ses habitudes par ce même
savant : il rapporte qu'il a remarqué dans le sentier battu
d'un jardin huit à dix Panurges femelles, appartenant à
la même espèce, qui tour à tour, chargées de pollen, en-
DES INSECTES. 43
traient dans un trou perpendiculaire et en ressortaient aus-
sitôt après avoir déposé leurs provisions.
Ce fait pourrait faire penser que ces insectes travail-
lent en commun ; mais il est évident que chaque femelle
se rendait à un tube particulier ayant son entrée dans un
conduit commun , qui servait à plusieurs individus.
D'ailleurs, le mème observateur ajoute qu’en d’autres
circonstances , il a vuplusieurs fois des Panurges travail-
ler et approvisionner leurs nids isolément. On connaît peu
d'espèces de ce genre; elles sont remarquables par leur
grosse tête; l'Europe et la Barbarie sont le pays de ces
Hyménoptères. La plus commune est le Panurge lobé
(Panurqus lobalus), qui est noir, avec les antennes rous-
sâtreset les cuisses postérieures dilatées en forme de lobe.
M. de Saint-Fargeau place dans le même groupe Île
genre Dufourée, dont les mœurs sont inconnues et qui
est établi sur deux espèces de la France méridionale,
Le second groupe, celui des ANPRENITES, renferme plu-
sieurs genres assez nombreux en espèces. Celui d’Andrène
en comprend une trentaine d'européennes et quelques au-
tres de Barbarie ; plusieurs d’entre elles sont communes : on
les rencontre fréquemment dans les chemins exposés au
midi, oùelles creusent l'habitation de leur progéniture. Le
genre Scrapter, qui est fondé sur un petit nombre d’espèe-
ces, ne s'éloigne de celui d’Andrène que par quelques ca-
ractères zoologiques. Leurs habitudes n'ont, du reste, pas
été observées. Les Halictes, qui ont été l’objet d’un mé-
moire intéressant de la part de M. Walckenaer, diffèrent
peu des autres Andrénites dans leurs mœurs. Cet obser-
vateur rapporte qu'il a trouvé plusieurs femelles dans le
même nid ; un autre entomologiste, fort attaché à l’étude
des Hyménoptères, affirme, au contraire, que chaque nid
46 HISTOIRE
est l'œuvre d’une seule femelle ; et, d’après lui, c’est un
hasard de rencontrer plusieurs nids donnant issue par la
même ouverture, bien quele fait soit possible. C’est, du reste,
aussi ce qui est confirmé par nos propres observations.
Les Nomies sont de petits Hyménoptères propres aux
régions chaudes du globe : on en rencontre seulement deux
espèces dans le midi de l’Europe; ils diffèrent peu des
Halictes, mais personne encore ne les a observés. Enfin le
genre Ancyle est étabii sur une espèce trouvée à Oran.
Notre troisième groupe de la famille des Andrénites
est celui des COLLETITES ; celui ci se compose essentielle-
ment du genre Collètes dont nous trouvons trois espèces
en France et aux environs de Paris, à la fin de l'été. La
plus commune est la Collète hérissée ( C. hirta, Fab.),
insecte de cinq à six lignes de long, noir, hérissé de poiis
roides d'un roux brun.
C'est l’espèce qui a été observée par Réaumur, et dont
l’on rencontre assez fréquemment les nids dans les murail-
les exposées au midi. Ces habitations consistent en espèces
de cylindres divisés en plusieurs cellules, placées au bout
les unes des autres, et ressemblant beaucoup par la forme
à un dé à coudre. Toutes ces cellules sont composées d’une
substance feutrée membraneuse, produite par une sorte de
-&omme liquide que les Collètes ont la propriété de sécréter,
:sans doute quand elles ont absorbé quelques substances
végétales, qu'elles dégorgent après les avoir triturées.
Chaque cellule à environ quatre à einq lignes de profon-
deur sur deux de diamètre. Leurs parois sont très-min-
ces , mais la pâtée de miel et de pollen qui y est placée pour
la nourriture de la larve, soutient les parois de la loge.
Notre cinquième famille de la tribu des A piens est celle
des OSMIIDES, insectes nidifiants comme ceux dont
DES INSECTES, 47
nous venons de donner l’histoire, mais bien remarquables
entre tous par leur manière de récolter le pollen. Tandis
que tous les autres Apiens nidifiants recueillent ce pol-
len sur les jambes et le premier article de leurs pattes pos-
térieures, ceux-ci l’entassent à l’aide des brosses de leurs
pattes sous l'abdomen , où il se trouve retenu par des
poils étagés dont il est garni en dessous. À ce seul carac-
tère on peut reconnaître les Osmiides parmi tous les au-
tres Hyménoptères.
Cette famille renferme un certain nombre de genres,
qui ne paraissent pas susceptibles de former plusieurs
groupes, à cause des affinités très-grandes qu'ils of-
frent entre eux.
Les Osmiides sont répandues dans les diverses parties
du monde; mais elles sont surtout fort abondantes dans
le midi de l’Europe et dans le nord de l’Afrique. Toutes
les Osmiides construisent des loges ou cellules ayant
à peu près la forme d’un dé; chez quelques-unes, elles
sont rangées les unes à la suite des autres; chez plusieurs
elles sont, au contraire, agglomérées les unes auprès des
autres. Mais toujours la femelle approvisionne chaque
loge de mieletde pollen et y dépose un œuf, en sorte que la
larve qui en sort, trouve auprès d’elle sa provision néces-
saire à la durée de son existence. C’est, au reste, ce qui
est pratiqué chez tous les Apiens solitaires nidifiants.
Les matériaux que les Osmiides emploient pour la
construction de leur nid varient infiniment, suivant les
genres. Les espèces du genre Chalicodome construisent
sur les murailles des nids faits d’un mortier très-dur. Une
espèce de ce genre a été fort bien observée par Réaumur,
et nous avons eu aussi très-fréquemment l’occasion d’€-
tudier ses habitudes. C’est la Chalicodome des murs (CAa
48 HISTOIRE
licodoma muraria, Fab.) Le mâle, un peu plus gros qu’une
abeille, est couvert de poils fauves roussâtres, à l’excep-
tion des trois derniers anneaux de l'abdomen, qui sont to-
talement revêtus de poils noirs. La femelle (pl. 2, fig. 3),
au contraire , est entièrement noire avec les poils du milieu
de la palette ventrale de couleur ferrugineuse, ainsi que
ceux des jambes et des tarses ; les ailes sont brunes à re-
flets violacés.
Cette femelle, avons-nous dit, établit le domicile de sa
postérité sur des murailles ; mais elle choisit toujours un
emplacement bien exposé à l’ardeur des rayons du soleil :
elle va à la recherche d’un sable fin, semblable à du gravier,
le mélange avec de la terre, et fait adhérer ces matériaux
au moyen de la liqueur visqueuse qu'elle a la pro-
priété de sécréter. L’abeille maconne, car c'est ainsi, non
sans raison, que l'appelle Réaumur, commence par appli-
quer ce mortier sur l'endroit qu'elle a choisi pour fixer
son nid ; quand la quantité est assez considérable, elle en
forme une cellule de forme oblongue à parois arrondies.
L'espace d’une journée lui suffit quelquefois pour ce tra-
vail ; les jours suivants, elle en confectionne de semblables
tout auprès, qui ne sont souvent séparées que par des pa-.
rois d’une médiocre épaisseur : elle ne s'attache pas à les
disposer bien régulièrement ; car les six, huit ou dix loges,
qui composent chaque nid , ne sont presque jamais pla-
cées à égale distance, ni exactement dans la même direc-
tion (pl. 2, fig. 5). L’abeille maconne façonne en dernier
lieu une enveloppe commune, qui est plus ou moins ar-
rondie ou ovalaire et légèrement bombée. Cette toiture est
composée d’un gravier plus gros que celui qui a servi à la
confection des cellules. Ces nids offrent une telle dureté,
qu’il est impossible de les briser ou de les détacher de la
DES INSECTES, 49
muraille à laquelle ils sont fixés, sans employer des ins-
truments de fer.
Il faut bien connaître ces humbles demeures pour les
distinguer sur les murs; on les prendrait volontiers pour
une plaque de terre qui s’est desséchée, ou pour une
inégalité dans la maçonnerie. Aucune ouverture exté—
rieure ne vient déceler cette retraite (pl. 2, fig. #).
La femelle qui l’a construite était née au mois d'avril, et
au mois de juin elle avait cessé d’exister. Les larves, qui
habitent pendant près de onze mois l’intérieur de ces nids,
au moment de se transformer en nymphes se filent une
coque soyeuse ayant l'apparence d’une membrane pellu—
cide. Quand l'insecte parfait éclôt, il ramollit le mortier
de sa demeure avec un liquide qu’il sécrète assez abon-
damment; enlevant chaque parcelle avec ses mandibules,
il finit par faire un trou qui lui livre passage à l'extérieur;
alors il prend bientôt son essor.
Comme ces nids offrent une grande solidité et qu'ils
résistent pendant plusieurs années aux intempéries des
saisons, il n’est pas rare de voir les Chalicodomes des
murs s'emparer d'anciens nids vides ; elles se contentent
alors de reboucher les trous et les fissures et de raccom-
moder les parties qui pourraient être détériorées. Dans ce
cas, on voit quelquefois plusieurs femelles qui s’en dis-
putent la possession, en se livrant des combats meurtriers.
Ces nids sont communs aux environs de Paris sur les
murs en moellons bien exposés au midi. Nous en avons
trouvé fréquemment sur une longue muraille dans les bois
du Vesinay, sur les coteaux de Bellevue, sur les murs du
parc de Meudon et de Conflans, et dans une foule d’autres
endroits.
La Chalicodomede Sicile ({Chalicodoma Sicula) formeun
Le]
30 - __ HISTOIRE
nid très-semblable à celui que nous venons de décrire;
mais il paraît qu'il est de forme sphérique et construit
autour d'une branche.
Les Osmies proprement dites construisent des cellules
assez analogues à celles des Chalicodomes; mais elles s’é-
pargnent en grande partie la peine que prennent celles-ci ;
elles cherchent un trou dans la pierre, ou dans le bois,
d’un diamètre capable de recevoir l’alvéole de mortier
qu’elles doivent construire. On trouve aussi quelquefois de
ces cellules isolées ; car, dans le cas où le trou n’a pas assez
de profondeur pour en établir plusieurs, POsmie n’en
construit qu'une seule, et va chercher de nouveaux en-
droits propices pour en faire quelques autres. Nous avons
rencontré de ces nids dans des fragments d'os; M. Le-
peletier de Saint-Fargeau rapporte avoir obtenu d'Algérie
des coquilles du genre hélice qui renfermaient des nids
d’Osmie. Chacune de ces coquilles contenait environ
une dizaine de cellules construites dans l’intérieur de la
spiraleavec de la bouse de vache mêléede terre, M. Lepele-
tier de Saint-Fargeau pense voir là une dérogation aux
habitudes des Osmies sur le choix des matériaux, et l’at-
tribue au manque d’eau qui se fait sentir quelquefois
dans les localités qu’habitent ces espèces. Mais c’est une
présomption qui mériterait d'être vérifiée.
Les Osmies sont assez nombreuses en espèces, en Europe
et dans le nord de l'Afrique.
Les espèces des genres Hériades et Chélostomes recher-
chent dans les bois, des tuyaux creusés par lesautres insec-
tes, souvent par des larves de Longicornes ; elles choisissent
encore, comme le font le plus ordinairement les Chélos-
tomes, des tuyaux du chaume qui couvre les habitations
des villages, ou bien encore les tiges mortes de certaines
DES INSECTES. 51
plantes à tige creuse, comme les joncées. Ces insectes s’é-
pargnent une partie du travail des autres Osmiides en
recherchant des tuyaux tout faits. Ils se contentent alors
d'établir dans leur intérieur des cloisons en mortier en
nombre suffisant pour y dresser autant de loges qu’elles
ont d'œufs à déposer.
La manière dont les Hériades et les Chélostomes
approvisionnent leur nid, ne diffère en rien de celle
qu'emploient les espèces de la même famille et de la fa-
mille précédente.
Les Aunthidies (Anfhidium), qui composent un genre
nombreux en espèces, toutes bien reconnaissables à leur
abdomen orné de bandes ou de taches jaunâtres sur un
fond brun ou noir, mettent la plus grande recherche dans
la construction de leurs nids. MM. Kirby et Westwood
ont eu l’occasion d'observer ces habitations. Les Anthi-
dies établissent le plus souvent la demeure de leur progé-
niture au pied des arbres ; ils l'entourent de mousse, et
construisent ordinairement, selon M. Westwood, de douze
à quinze loges ou cellules garnies de duvet laineux ; c’est
là que chaque larve se construit une coque soyeuse au
moment de sa transformation en nymphe.
Les Mégachiles, que l’on nomme aussi les Coupeuses de
feuilles, ne sont pas moins dignes de remarque dans leurs
habitudes. Ces insectes coupent des fragments de feuilles
et les emploient ensuite à la construction de leurs nids. Ils
creusent d'abord dans le sable ou dans la terre, quelque-
fois même ils choisissent un emplacement convenable
dans de vieux troncs d'arbres ou dans des murailles.
Ces terriers sont cylindriques et un peu obliques. Nos
Mégachiles les tapissent alors avec des feuilles.
Ces industrieux insectes choisissent celles de la plante
52 HISTOIRE
qui leur convient le mieux ; car il est probable que chaque
espèce a une préférence marquée pour certaines feuilles
plutôt que pour d’autres. Les Mégachiles coupent les mor-
ceaux de feuilles qui leur sont nécessaires avec leurs
mandibules, et ils sont toujours entaillés avec une netteté
parfaite, comme s’ils l’étaient avec un emporte-pièce. C’est
ce que l’on observe souvent à la campagne, dans nos en-
virons.
IL est une espèce de ce genre, qui a été particulièrement
observée par Réaumur, c’est la Mégachile centuneulaire
(Megachile centuncularis), bien communeen France. Cette
Osmiide, qui est noire et couverte d’un duvet blanc, a aussi
des poils entièrement roux sur le corselet chezla femelle,
et des poils roux et noirs mélangés sur le sommet de la
tête et le corselet du mâle. Son abdomen est également noir
avec les bords de chaque segment revêtus de duvet cen-
dré, Dans la femelle, les trois premiers anneaux seuls of-
frent ce caractère; tous les suivants ne présentent que
des poils noirs.
Onrencontre très-fréquemment cette Mégachile dansles
jardins des environs de Paris; elle pratique dans les ave-
nues ou sur les bords des chemins des trous qui forment à
l'intérieur de longs tubes cylindriques. C'est quand ce
premier travail est achevé que notre industrieux insecte
va à la recherche des fragments de feuilles qui lui sont en-
core nécessaires. Celui-ci choisit les feuilles de rosier. Il en
coupe des fragments à plusieurs reprises, les contourne et
les rapproche les uns des autres, de manière à simuler la
forme d’un dé à coudre. C’est au fond du tube qui a été
creusé par la laborieuse Mégachile que ces feuilles sont
immédiatement placées Mais ce godet, qui doit contenir
un œuf et plus tard une larve, n'aurait pas toute la solidité
>
DES INSECTES. 23
convenable, et le miel, apporté par la femelle pour servir
de nourriture à ses petits, s’en échapperait trop facilement.
Aussi notre insecte confectionne-t-il une seconde enve-
loppe, puis une troisième, puis®nfin jusqu'à huit ou dix;
les feuilles se desséchant, se resserrent encore davantage
en conservant la forme qui leur a été imprimée. Quand
un œuf a été déposé dans cette première loge, avec une
quantité suffisante de nourriture, cette femelle en ferme
l'entrée avec un fragment de feuille; aussitôt après elle se
met à construire d’autres loges à la suite, toujours rangées
bout à bout, dans toute la longueur du tube creusé en terre.
On trouve ordinairement dans chaque nid, trois, quatre ou
six de ces cellules. Mais ce qu'il v a de plus remarquable
dans le soin que mettent les Mégachiles dans le choix des
feuilles, c’est l’habileté avec laquelle elles savent rompre
leurs fragments de feuilles en rond ou en ellipse, selon
qu’elles le jugent nécessaire,
Dans chaque loge, comme la plupart des Apiens, la
larve se construit une coque soyeuse pour subir sa trans-
formation en nymphe.
On trouve communément en France la Mégachile des
poiriers ( Megachile pyrina, Lep. Saint-Fargeau) , qui
construit souvent son nid dans le terreau des arbres
pourris : elle emploie pour ses enveloppes des feuilles de
poirier ou de marronnier d'Inde.
La Mégachile à ceinture (Megachile cincta, Kirby), qui
se sert des feuilles de la bourdaine (Rhamnus frangula),
et plusieurs autres espèces propres à la France méridio-
nale.
Les Anthocopes construisent leurs nids d'une manière
assez analogue à celle des Mégachiles, mais avec cette dif-
férence que celles-ci emploient non pas des feuilles, mais
D.
54 HISTOIRE
bien les pétales des fleurs. Leurs terriers sont creusés
perpendiculairement dans la terre battue des chemins;
chacun d'eux ne contient jamais qu’une seule alvéole
qu’elles tapissent de ces morceaux de pétales. L'espèce
d'Anthocope la plus répandue dans notre pays, celle
qui a été plus particulièrement observée, est l'A. du pa-
vot (4. papaveris, Latr.), qui dispose son nid avec les
feuilles du coquelicot des champs.
Réaumur donne à cette espèce le nom d'abeille tapis-
sière, en raison de son habitude de tapisser les tubes
qu’elle creuse en terre. Chaque trou a environ trois pouces
de profondeur, et l’Anthocapele garnit d’abord de fleurs de
coquelicot dans toute sa longueur ; puis quand son œuf a
été déposé auprès de sa provision de miel, elle refoule ces
pétales dans le fond, de manière que la loge de la larve
r’ait guère qu’un pouce de profondeur. L’abeille tapissière
comble alors le reste du trou avec la terre qu'elle en a
d’abord retirée, et elle l’égalise si bien à la surface qu'il
devient impossible de découvrir sa retraite. Ces inscetes
ont été l'objet des observations de Latreille, qui a publié
une histoire détaillée de leurs habitudes.
Nous n’avons rienàdire des genres Diphysis et Lithur-
qgus, qui n'ont pas été encore observés sous le rapport des
habitudes. Le premier, établi sur une seule espèce des .
Pyrénées, se fait remarquer par plusieurs caractères qui
l'éloignent sensiblement des autres genres du même
groupe.
Le second se compose seulement aussi de quelques es-
pèces propres à l'Europe et à la Barbarie.
Les derniers Apiens dont il nous reste maintenant a
parler, ont une manière de vivre bien différente de ceile
si curieuse que l’on remarque Gans fa plupart des autres
DES INSECTES. 55
familles. Ceux-ci ne construisent plus de nids pour abri-
ter leurs larves; ils ne vont plus chercher la nourriture
pour leurs petits. Les organes nécessaires à la récolte du
pollen leur ont été refusés. Les pattes de ces insectes sim-
ples, dépourvues de palettes et de poils, ne leur per-
mettent plus de recueillir des provisions.
Il résulte alors de cette conformation des habitudes es-
sentiellement différentes. Ne pouvant pas construire de
demeures ni préparer de nourriture pour des larves inca-
pables de se mouvoir, et qui cependant ne doivent vivre
que de pollen mélangé de miel , il fallait que ces insectes
véeussent aux dépens des provisions amassées par des
Apiens d’autres espèces. Cest en effet ce qui arrive pour
les Hyménopteères qui composent la famille des Nomapt-
DES.
Elle constitue cinq groupes : ce sont les PHILÉREMITES,
les ÉPÉOLITES, leS NOMADITES, les SPHÉCODITES et les
PROSOPITES.
Dans le groupe des PHILÉREMITES on trouve plu-
sieurs genres, d'abord les Philérèmes , dont on compte
seulement quelques espèces propres à l’Europe et au nord
&e l'Afrique. Ceux-ci déposent leurs œufs dans les nids des
insectes appartenant à la famitle précédente. fl en est de
même des Stelis, des Dioxys et des Cœlyoxis, tous Hymé-
noptères velus ayant beaucoup de l’aspect des Mégachiles,
aux dépens desquels ils vivent la plupart. Ces Apiens sont
propres à l’ancien continent et assez répandus en Europe,
principalement au midi. On rencontre fréquemment dans
uos environs la Cœlioxys conique (Cælioxys conica,
Latr.), bien reconnaissable à la forme conique de son ab-
domen. .
Nous rapportons encore au même groupe le .genre
56 HISTOIRE
Ammuobates dont on ne connaît encore que deux espèces,
européennes ; l’une, l'A. bicolore (Lep. Sainl-Farg. et
Serv.), se rencontre aux environs de Paris.
Le genre Allodape, établi sur quelques espèces de
l'Afrique méridionale, dont les habitudes n’ont pas été
observées , et enfin le genre Pasite, auquel appartienent
plusieurs espèces européennes.
Notre groupe des ÉPÉOLITES comprend le seul genre
Epéole et se fait remarquer par la structure des palpes
maxillaires n’offrant qu'un seul article. Ce sont de jolis
insectes, dont les couleurs sont tres-variées. Leurs larves
vivent dans les nids des Anthophores et des Osmies. Une
espèce d’Épéole se trouve assez fréquemment en France ;
“on la nomme l'E. varié (Æ, variegatux, Latr.).
Le troisième groupe de la famille des Nomadides est ce-
lui des Mélectites, comprenant les genres : Aglaé, fondé
sur une seule espèce de la Guyane, remarquable par une
couleur d’un bleu violacé des plus éclatants; Crocise,
composé de quelques espèces indigènes et exotiques, toutes
decouleur noire, avecdes taches blanches ou bleuâtres ; Mé-
lecte, qui s’éloigne peu du précédent, mais qui nous offre
des espèces plus velues. Ces insectes vont pondre leurs
œufs dans les nids des Anthophores et des Mégachiles,
au moment où celles-ci construisent leurs demeures. La
Mélecte ou la Crocise pond un œuf dans une cellule tout
approvisionnée de la pâtée nécessaire à la vie d’une larve.
On rencontre fréquemment chez nous la Mélecte ponc-
tuée , qui voltige pendant la plus grande chaleur des jours
d'été le long des terrains sablonneux ou des murailles.
Lesgenres Hopliphore, Mésocheire, Mésoplie, Méso-
nychie, établis dans la science par M. Lepeletier de Saint-
Fargeau, ne diffèrent des précédents que par quelques
DES INSECTES. 57
modifications de structure; ils appartiennent tous à l'A-
mérique méridionale. Il en est de même du genre Oxea,
Il en est de même aussi des genres Acanthope, et Cte-
nioschéle ; le premier qui se fait remarquer par des pattes
postérieures extrêémement développées et garnies de longs
plumets soyeux, et le second par d'énormes antennes.
Legenre Nomade, le dernier de ce groupe, comprend une
quantité considérable de petits Hyménoptères européens
presque glabres, ressemblant beaucoup par leurs couleurs
noires ou ferrugineuses , mélangées de jaune, à de petites
guêpes.
On trouve ces insectes, pendant toute la belle saison,
voltigeant dans les endroits chauds. M. de Saint-Fargeau
pense que leurs larves vivent aux dépens des provisions
amassées par les Bourdons; le fait est possible, mais il
n'est pas bien prouvé.
Le groupe des SPRHÉCODITES se compose essentiellement
du genre Sphécode. Ces Apiens, généralement noirs avec
un abdomen plus ou moins ferrugineux, se trouvent fré-
quemment dans toute l'Europe, bien que leurs espèces ne
soient pas nombreuses ; elles vivent à l’état de larves dans
les nids des Andrènes et des Halictes. Le genre Rathyme,
est établi sur une grande espèce de Sphécodite trouvée à
Cayenne.
Enfin notre dernier groupe, celui des PROSOPITES, né
comprend que le genre Prosopis, dont les espèces toutes
européennes déposent leurs œufs dans les nids des Co/lètes.
Une espèce très abondante dans toutes les parties de la
France est la Prosopis tachetée (Pr. signata, Lat.) in-
secte noir orné de petites taches blanches.
Tels sont tous les Hyménoptères qui constituent notre
famille des mMÉLECTIDES. On trouve entre eux d'assez
58 HISTOIRE
grandes différences dans l’aspect général; plusieurs ca-
ractères semblent même les rapprocher, à quelques égards,
de certains genres des autres familles de la tribu des
Apiens; maïs plusieurs caractères communs empêchent
de les séparer. ainsi que la ressemblance si constante que
nous observons dans les habitudes de toutes les espèces.
Chacune d’elles dépose ses œufs dans les nids des APrENS
Nibir1ANTSs. La femelle épie le moment où la constructrice
est absente pour pondre un œuf dans une cellule déjà ap-
provisionnée. Il parait encore donné à la femelle nidifiante
d'achever la cellule qui renferme l'œuf de l'espèce para-
site. Ne s’apercevant pas de sa présence, elle y dépose
aussi un œuf et clôt ensuite sa loge. Selon toute proba-
bilité, la larve parasite naît la première, et la provision est
déjà presque consommée quand la légitime propriétaire vient
à éclore. Telle est du moins l'opinion la plus vraisem-
blable ; cependant elle aurait encore besoin d’être vérifiée.
DEUXIÈME TRIBU.
LES VESPIENS.
Notre seconde tribu de l’ordre des Hyménoptères est
celle des vEsPIENS. Ces insectes constituent, comme les
Apiens, des sociétés sou vent nombreuses, où ilexiste trois
sortes d'individus chez chaque espèce ; ce sont des mâles,
des femelles et des neutres ou ouvrières. Mais, comme chez
les Bourdons, ces sociétés sont annuelles et non pas per-
manentes, comme celles des Abeilles ; chaque printemps
une femelle féconde, qui a passé l'hiver en se réfugiant
dans un creux d'arbre ou dans les fissures d’une muraille,
va édifier elle-même son nid, pondre ses œufs, soigner ses
larves. C’est seulement quand celles-ci sont arrivées à
l’état parfait, qu’alors la plupart d’entre elles, qui ne sont
DES INSECTES, 59
que des femelles infécondes ou ouvrières, se mettent à
l'ouvrage et donnent leurs soins aux larves.
La tribu des Vespiens nous offre avec celle des Eumé-
uiens un caractère qu’on ne retrouve jamais dans les autres
Hymeénoptères, c’est d’avoir les ailes antérieures repliées
longitudinalement pendant le repos.
Les Vespiens, connus généralement sous le nom de
GUÈPES, s’attaquent aux fruits, pénètrent dans les maisons,
et paraissent souvent fort incommodes. Les femelles sont
toujours armées d’un aiguillon ainsi que les ouvrières ou
neutres. Cette tribu, bien moins nombreuse que la précé-
dente, se compose d'insectes qui diffèrent peu entre eux,
tant sous le rapport des mœurs que sous celui de l’organi-
sation. Aussi les vESPIENS sont-ils divisés seulement en
trois groupes : les VESPITES, les POLISTITES et les ÉPrPO-
NITES. Le tableau suivant offre leurs caractères ainsi que
celui des genres qui les composent :
DIVISION
DE LA TRIBU DES VESPIENS
EN TROIS GROUPES.
Groupe {. VESPITES. Corps épais. Abdomen sessile. Chape-
ron ayant son bord antérieur tronqué,
un peu échancré, avec une dent de
chaque côté.
Genre 1. cuÊrr. (Vespa, Lin.)
Gpe. 2. POLISTITES. Corps élancé. Abdomen ayant son
premier segment aminei en pédicule.
Chaperon ayant son bord antérieur
à angulaire. |
Gre. 1. pouisres. Fabr. Abdomen ayant son premier segment
élargi en clochette de la base à l’ex-
trémité.
60 HISTOIRE
Gre. 2. POLYBIE. S.-Farg. Premier segment de l'abdomen pé-
diculiforme, court, en massue et tu-
berculé latéralement,
Gre. 3. AGELAIA. S.-Farg. Premier segment de l'abdomen pédi-
culiforme, unituberculé latéralement,
et le second campanulé.
Gpe. 3. EPIPONITES. Corps court et assez épais. Abdomen
peu ou point pédiculé. Chaperon ayant
son bord antérieur angulaire.
Gre. 1. ÉPIPONE. Latr. Mandibules quadridentées, la première
dent très-forte. Abdomen un peu pé-
donculé.
Gre. 2. CHARTERGUE. Mandibules quadridentées. La pre-
S.-Farg. mière dent très-petite. Abdomen sans
pédoncule sensible.
Notre premier groupe, celui des vEsPiTEs ou des Guêpes,
ne renferme que le genre Guêpe proprement dit (Vespa,
Lin). [est très-nombreux en espèces répandues dans tou-
tes les parties du monde, mais plus particulièrement dans
les pays chauds ; toutes ces espèces offrent comme les nôû-
tres des couleurs jaunes ou ferrugineuses sur un fond noir.
Elles sont d'une assez grande taille, même en Europe,
Tout le monde connaît ces insectes. Des lors il est inutile
d'en donner de longues descriptions. Personne n’ignore
que leur piqüre est très-mauvaise; car les femelles et les
neutres, comme les Abeilles et un grand nombre d’autres
Hyménoptères, sont armées d’un aiguillon venifère, qui
produit toujours une vive douleur quand on en ressent la
piqûre.
Les Guêpes construisent des demeures très-vastes, qui,
dans quelques cas, le cèdent peu aux ruches de nos abeil-
les. Comme nous l'avons déjà dit, leurs sociétés étant an-
nuelles, c’est au printemps, lorsque les premières chaleurs
DES INSECTES. 61
du soleil commencent à se faire sentir, que chaque fe-
melle sort de la retraite qu’elle s'était choisie pour hiver-
ner, après avoir reçu l’approche du mâle. Aussi rencon-
tre-t-on, dès ce moment, des Guëpes qui voltigent sur
les fleurs. Chacune va se mettre aussitôt en quête de
trouver un lieu commode pour y établir la demeure de sa
postérité. Un endroit propice est toujours chose fort im—
portante; il varie d'ailleurs beaucoup selon les espèces :
c'est ce que l’on ne tardera pas à voir. La matière pre-
mière qui va servir à construire ces vastes nids, £énérale-
ment connus sous le nom de Guépiers, consiste en fibres
de bois, plus souvent déjà en état de décomposition que
dans l’état de vie. C’est avec leurs mandibules que nos
laborieux insectes détachent les fibres du bois ; ces man-
dibules très-robustes étant munies de dents qui s’engrenent
les unes dans les autres. Quand une Guêpe est parvenue à
détacher quelques parcelles de bois, elle les divise encore,
et les agglomère ensuite au moyen d’un liquide visqueux
qu’elle a la propriété de sécréter. Ce travail achevé, elle
emporte son fardeau et va commencer son nid, ou ajou-
ter denouveaux matériaux à sa construction : triturant de
nouveau cette matière ligneuse avec ses mandibules, elle
la réduit en une feuille mince papyracée comme si elle
sortait d'un laminoir; elle la polit encore avec sa languette
et avec la liqueur gommeuse qu’elle verse de sa bouche.
C’est dans la terre , dans le creux des arbres ou entre les
branches des arbustes que les Guëpes vont établir leur de-
meure : elles songent d’abord à construire une enveloppe
qu’elles fixent aux parois des corps auprès desquels elles se
sont fixées. Ces enveloppes sont toujours formées de lamel-
les papyracées, ordinairement au nombre de cinq ou six,
superposées les unes sur les autres et convexes en dehors;
G
62 HISTOIRE
mais quelquefois uniques, comme cela a lieu chez les Fre-
lons. La même substance sert à la construction des gâteaux;
le premier est fixé au sommet du nid, vient ensuite le se-
cond qui est attaché au premier de la même manière,
et ainsi de suite. Les Guêpes s’y prennent à leur égard
comme les Abeilles ; mais il ya cette grande différence
que les gâteaux des premières n'offrent qu'une seule ran-
gée de cellules renversées. Par conséquent la face supé-
rieure est lisse et un peu convexe.
La plupart des Guèpes établissent leur habitation dans
la terre. De cenombre est notre Guëpe commune (Vespa
vulgaris) (pl.3, fig. 3) qui est noire et agréablement va-
riée de jaune vif. La substance papyracée qui compose le
nid de cette espèce est d’un gris cendré obseur; elle est
solide et fortement gommée. Aussi peut-on écrire dessus
comme sur notre papier. Les Guêpes connaissaient sans
doute sa fabrication bien avant les hommes.
La Guëpe rousse ( Vespa rufa); qui habite les bois de
nos environs, construit son nid avecune matière parfai-
tement semblable, quant à la couleur et à la consistance;
mais ce n’est pas dans la terre qu’on trouve son habitation.
Il n’est pas très-rare de rencontrer de ces nids entre les
branches des arbustes (pl. 3, fig. 2): c'est pour cela que
Réaumur a appelé cet insecte la Guépe des arbustes.
Elle est plus petite que l'espèce commune et son ventre
est roussâtre (pl. 3, fig. 4). Ses habitations n'ont jamais
une étendue considérable.
Nous voyons fréquemment aussi le Frelon (Vespa
crabro); c’est la plus grosse espèce du genre qui habite
l’Europe; elle établit ses demeures dans le tronc des gros
arbres. Le nid de cet insecte acquiert quelquefois une
dimension très-grande; il en existe de plus d'un pied et
DES INSECTES. 63
demi de diamètre. La substance dont il est composé est
jaunâtre et extrêémement friable ; lemoindre chocsuffit pour
la briser. L’enveloppe surtout, qui est simple, est remar-
quable pour sa grande fragilité. Plusieurs Guêpes exoti-
ques très-voisines de cette dernière doivent avoir des ha-
bitations très-analogues; mais, jusqu'ici, leur industrie
v’a fixé l'attention d'aucun voyageur.
Nous avons vu, au printemps, une seule femelle féconde
entreprendre d'établir elle-même le berceau de sa pos-
térité. Les premiers gâteaux sont construits : un nom-
bre suffisant de loges est préparé pour recevoir les œufs
qu’elle va pondre; elle accomplit alors cet acte, l'un
des plus importants de son existence : il lui reste aussi à
pourvoir aux besoins des larves qui vont éclore. La fe-
melle seule s’acquitte encore de ce soin : elle apporte à
ses petits des fragments de fruits ou même d'insectes, et
elle leur dégorge une espèce de miel qu’elle a humé sur
des fruits. Les Guêpes les entament avec leurs mandi-
bules et en sucent le jus avec leur langue; elles vont
encore absorber la séve des arbres ; le peu de longueur
de leur langue ne leur permet guère de puiser comme les
Apiens dans le nectaire des fleurs. IT arrive souvent
aussi, surtout dans les années de sécheresse, que les
Guépes attaquent d’autres insectes; elles les piquent de
leur aiguillon, les déchirent ensuite à l’aide de leurs
mandibules et hument les liquides contenus dans leur
intérieur. Au reste, le miel dégorgé par nos Vespites est
aussi agréable au goût que celui de nos Apiens , et dans
quelques cas l’homme pourrait s’en emparer avec avan-
tage. Les larves de nos Guêpes (pl. 3, fig, # et5), de
couleur blanchâtre, molles et apodes, comme celles des
Abeilles, ont des mandibules plus fortes; ce qui leur
64 HISTOIRE
permet d'entamer les morceaux de fruits qui leur sont
apportés par la mère.
Quand elles ont acquis tout leur développement, elles
filent un petit couvercle soyeux pour clore leur loge. La
transformation en nymphe s'effectue; peu de jours après,
l'insecte parfait rompt ses langes, brise le couvercle de sa
cellule et prend son essor. La première génération de l’an-
née ne fournit que des individus neutres, c’est-à-dire des
ouvrières. Le moment est arrivé où la femelle féconde va
se reposer de ses soins laborieux. À cette époque, c’est-à-
dire au commencement de l'été, les ouvrières augmentent
le nid ; elles ajoutent de nouveaux gâteaux à ceux déjà
établis par la femelle, en laissant toujours un espace as-
sez considérable entre chacun d’eux pour qu'une Guëpe
puisse y circuler librement. L’enveloppe se trouve aussi
agrandie, en sorte qu’on ne voit jamais un seul gâteau à
découvert.
Les Guêpiers ne présentent qu’une seule ouverture in-
férieure qui serait insuffisante pour y passer le doigt. Lors
de ces agrandissements du domicile commun, les Gué-
pes souterraines sont les plus à plaindre, car elles sont
erdinairement obligées de déblayer la terre qui les envi-
ronne ; c’est là une grande opération qui demande un temps
as*ez considérable, cette terre étant enlevée, grain à grain,
à l’aide de leurs mandibules. Mais, quoi qu’il en soit, quand
ie domicite a pris une extension convenable, la femelle fé-
conde va pondre de nouveaux œufs en plus grand nombre
que la première fois ; et cette fois les larves auxquelles ils
vont donner naissance seront soignées par les ouvrières,
C'est à cette époque qu'il existe plusieurs sortes de loges et
en même temps plusieurs sortes de larves ; les unes seront
des mâles , les autres des femelles , et d'autres encore seront
DES INSECTES. G5
des neutres. Vers ‘a fin de septembre ou le commencement
d'octobre, presque tous ces iusectes sont arrivés à leur état
parfait ; et, avant que les rigueurs de la saison d'hiver
se fassent sentir, les mâles et les femelles s’accouplent.
Il paraît que les premiers périssent presque aussitôt après;
quant aux secondes, on sait qu'elles hivernent pour fonder
de nouvelles colonies au printemps suivant,
Si le froid devient intense avant que toutes les larves
aient pu se métamorphoser, elles sont impitoyablement
sacrifiées par les ouvrières, quiles massacrent toutes, lors-
qu’elles jugent qu'il leur sera impossible de les nourrir
plus longtemps : ces ouvrières périssent alors, et l’habita-
tion, où régnaient naguère l'industrie et l’activité, se
trouve totalement abandonnée.
Nous n'achèverons pas l’histoire des Guêpes sans dire
quelques mots d’un nid bien remarquable que lon
voit dans les galeries du Muséum d'histoire naturelle
de Paris. Ce nid a été rapporté de Cayenne; il appartient
évidemment à une espèce de Guêpes, mais malheureuse-
ment on ignore laquelle. Rien de plus joli et de plus déli-
cat que cette construction, fixée dans toute sa longueur à
une faible branche d’arbre bien droite. L'enveloppe du
pid, d'aspect papyracé, est simple ; sa couleur est brunâtre ;
sa forme est oblongue et parfaitement régulière ; une petite
ouverture située à la partie inférieure du nid permettait
aux petites Guêpes d'y pénétrer ; nous disons petites d’a-
près l'inspection de cette entrée, ainsi que d’après la petite
dimension des loges destinées aux larves.
L’enveloppe du nid ayant été coupée dans une cer-
taine partie, on découvre une série de gâteaux d'environ
un pouce à un pouce et demi de diamètre, disposés avec
la plus grande symétrie ; tous sont placés à égale distance
nm.
66 HISTOIRE
les uns des autres, ceux du milieu étant un peu plus lar-
ges que ceux du haut et aussi que ceux du bas. Quant aux
cellules, elles sont parfaitement diagonales, si délicates
et si régulières, que l’esprit conçoit à peine comment des
insectes peuvent si bien comprendre la régularité et don-
ver une telle élégance à leurs demeures. :
Nous avons signalé les diverses particularités et les dif-
férences observées dans les nids des Guêpes proprement
dites ;
Nous passons maintenant au second groupe de la fa-.
mille des Vespiens, les poLisrires. Ces insectes s’éloi-
gnent peu des Guêpes, non-seulement par leurs caractères
uaturels, mais aussi par leurs habitudes ; cependant, leur
corps élancé permet de les en distinguer au premier
coup d’œil. Le genre Poliste est le principal dans ce
groupe; il nous fournit trois espèces européennes et un
nombre considérable d'espèces exotiques.
Pendant toute la belle saison, nousrencontrons commu-
ment la Poliste française (Polistes gallica) (pl. 2, fig. 6),
ainsi que toutes les autres espèces du même genre, indige-
nes etexotiques. La femelle se fait un petit nid dès les pre-
miers beaux jours du printemps; ce nid n'offre pas
d’enveloppe; c’estun simple gâteau, analogue du reste à ce-
lui des autres Guêpes, fixé par un pédieule à la tige d’une
plante, telle qu’un genêt, une graminée ‘pl. 2, fig. 7). Dans
l’origine, cette chétive demeure ne se compose que de cinq
à dix cellules. Des larves y sont élevées au printemps par
les soins de la mère, comme on l’a vu chez les véritables
Guêpes. Des ouvrières naissent ensuite, agrandissent le
gâteau, en v ajoutant d’autres cellules; parfois même elles
confectionnent un second gâteau, fixé au premier par un
pédicule; mais cela est plus rare. La seconde ponte est
DES INSECTES. 67
donc toujours la plus nombreuse; c’est elle qui donne
naissance à la fois à des individus mâles, femelles et
neutres. |
Il est très-facile d'enlever ces nids sur la plante même
avec leurs habitants; on peut ainsi les transporter dans
son jardin ou sur sa fenêtre, et observer ces insectes cu-
rieux très-commodément, la femelle ne les abandonnant
presque jamais, Réaumur a remarqué, ceque nous avons eu
l'occasion de vérifier fréquemment , qu’une vingtaine de
jours était suffisante à une larve pour acquérir tout son ac-
croissement, depuis le moment ou l’œuf a été déposé dans
la cellule.
Un genre exotique , le genre Agelaia, comprenant plu-
sieurs divisions secondaires (Apoica, Polybia, Saint-
Farg.), se compose de quelques espèces américaines dont
l'industrie n’a pas été observée.
Notre dernier groupe de la tribu des Vespiens est celui
des EPIPONITES ; NOUS nous y arrêterons peu, car leur in-
dustrie ne parait pas différer de celle de nos véritables
Guëêpes; seulementles matériaux qu'elles emploient ne sont
pas parfaitement identiques.
Les EPiPONITES sont de petites Guêpes propres aux ré-
gions tropicales, à corps ramassé, de couleur uoire, ayant
ordinairement des ceintures jaunes : elles composent deux
genres ; le premier, Épipone , ne renferme que des espè-
ces dont les constructions nous sont inconnues. Il n’en est
pas de même du second, le genre Chatergue, qui nous
fournit quelques espèces américaines; l’une d’elles, le C.
Cartornier (C. nidulans, Fab.), paraît fort commune à
Cayenne; elle est noire, avec une ligne sur le corselet, une
autre sur l’écusson, et le bord postérieur de chaque
“anneau de lPabdomen de couleur-jaune.
€8 HISTOIRE
Les nids de cette espèce sont souvent rapportés par les
voyageurs : rien n’est plus remarquable que la substance
avec laquelleils sont construits ; leur enveloppe, aussibien
que les gâteaux, est formée d’une sorte de carton de pâte,
mais tellement analogue à du carton que, comme le dit
parfaitement Réaumur, qui a représenté ces nids, le meil-
leur ouvrier cartonnier s’y méprendrait. C’est en effet ce
qui nous a été démontré par l’expérience que nous en
avons faite. Ces nids sont quelquefois fort grands et ne
renferment pas moins de huit à douze gâteaux ; mais, dans
l’origine , ils commencent par n’en avoir qu'un, deux ou
trois; ils s'augmentent successivement au fur et à mesure
de.la multiplication des individus. Ce qu’il y a surtout
de différent entre les nids des Chartergus et ceux de nos
Guëêpes, c’est, outre leur extrême solidité, la manière dont
l'enveloppe et les gâteaux sont unis. En effet, il n’existe
aucun espace pour circuler le long des parois du nid : cha-
que gâteau offre seulement un trou au milieu, pour donner
passage aux petites Guêpes. Le nid est complétement fermé
par le bas, où une seule ouverture est pratiquée. Alors,
quand il s’agit d'augmenter l’étendue du domicile, nos in-
dustrieux insectes bâtissent de nouvelles cellules à l’extré-
mité du nid , en sorte que cette extrémité devient le fond
d’un nouveau gâteau ; les parois sont ensuite prolongées et
viennent recouvrir la nouvelle construction. Ces nids s’é-
tendent ainsi toutes les fois que le besoin s’en fait sentir.
Ils sont suspendus aux tiges des arbres de la lisière des
forêts de la Guyane ; leur aspect est celui d’un sac; on en
voit plusieurs dansles galeries du Muséum de Paris, les uns
encore très-peu avancés, les autres fort grands et renfer-
mant plus d’une dizaine de gâteaux.
Une seconde espèce du genre Chartergus, qui vit au Bré-
DES INSECTES. c9
sil, ressemble beaucoupau Ch. cartonnier; ses constructions
paraissent très-semblables. Elle doit à un incident remar.
quable d’avoir une réputation entomologique très-grande,
le miel qu'elle produit ayant oc:asionné des empoisonne -
ments.
Cette petite Guêpe, que nous appelons le Chartergus bré-
silien (C. brasiliensis) et que les habitants du Brésil nom-
ment Lechequana, aété observée par un célèbre botaniste,
M. Aug. Saint-Hilaire , qui a ressenti lui-même les effets
fâcheux de son miel. Voici ce qui arriva à cet égard : étant
arrivé dans un vaste désert près les rives du Santa-Anna, où
il séjourna quelque temps, il aperçut dans une de ses excur-
sions un guêpier suspendu aux branches d'un arbrisseau :
ce nid presque ovale, de couleur grise, de consistance car-
tonnée, fut détruit par deux hommes qui accompagnaient
M. de Saint-Hilaire ; ceux-ci en tirèrent le miel ; tous les
troisen mangèrent une petite quantité, et chacun le trouva
d’une saveur agréable, qui lemportait sur le goût du miel
de nos abeilles. Mais bientôt ils se sentirent fortement ma-
lades ; ils avaient le vertige : M. de Saint-Hilaire, éprou-
vant une vive douleur d'estomac, finit cependant par s’en-
dormir dans sa charrette ; à son réveil , il se sentit d’une
extrême faiblesse et put à peine faire quelques pas. L'un
des hommes qui l’accompagnaient était en même temps en
butte à un mal plus violent. Assis dans la charrette, à côté
de son maître, il lui disait d'un air effaré que, depuis une
demi-heure , il courait dans la campagne sans savoir où
il allait. Il tomba bientôt dans un affaiblissement complet
et éprouvait toutes les angoisses de la mort. Ayant bu de
l'eau tiède, qui avait paru le soulager, il en prit une
grande quantité. Mais le vertige le saisissant de nou-
veau, il déchira ses vêtements, et se mit à courir dans la
70 HISTOIRE
campagne, criant que tout était en feu autour de lui.
Le second avait été aussi fort malade ; mais ayant vomi
très-promptement, il fut plus tôt soulagé. Cependant il
n'était pas encore guéri ; car, montant à cheval, il se mit à
galoper dans la campagne ; il tomba bientôt et s’endormit
au lieu même où il s'était laissé tomber.
Quant à M. de Saint-Hilaire, il avait bu une quantité
d’eau prodigieuse; plusieurs vomissements successifs fi-
nirent par le remettre dans son état naturel.
Le lendemain les trois voyageurs n’éprouvaient plus de
mal sensible, quoiqu’ils n’eussent pas toutefois repris en-
tièrement leurs forces et leur vigueur accoutumées.
M. de Saint-Hilaire s’étantremis en route ne manqua pas
de rapporter au Muséum de Paris la petite Guêpe Leche-
guana ainsi qu'une portion de son nid. Dès qu’il eut quitté
le désert, il demanda à beaucoup de gens ce qu’ils pènsaient
du miel de la Lecheguana. Tous s’accorderent à lui dire que
ce miel n’était pas toujours dangereux , mais que parfois
il occasionnait une sorte d'ivresse, de délire, dont on ne
se délivrait que par des vomissements , et qu’il pouvait ai-
ler jusqu’à donner la mort.
On lui assura que la plante sur laquelle la Guêpe Leche-
guana va souvent puiser le miel empoisonné était parfaite-
ment connue; mais malheureusement on ne put la lui re-
présenter.
M. White a décrit et représenté un nid d'Amérique,
tres-analogue à ceux des Chartergus; il est remarquable
surtout par les tubercules et les nombreuses aspérités dont
il est couvert. M. White a formé pour l’habitant de ce nid
un genre particulier sous le nom de Myrapetra.
DES INSECTES. 71
TROISIÈME TRIBU,
LES EUMÉNIENS.
Nous en avons fini avec les insectes qui se nourrissent
de miel tant à l'état de larve qu’à l'état d’insecte parfait ;
ceux qui nous vont occuper maintenant vont, comme
les précédents, pomper le miel dans le nectaire des fleurs,
quand ils sont adultes, mais leurs larves ne vivent que de
proie vivante ; et cependant aussi bien que celles des Guë-
pes et des Abeilles, elles sont apodes, incapables de se
nourrir; elles périraient bientôt, si elles étaient abandon-
nées à elles-mêmes. D'après cela, on devine ce qui arrive ;
c'est la mère qui doit procurer la nourriture à ses petits.
Cette industrieuse femelle, qui ne vit que du suc des fleurs,
va faire la guerre aux insectes pour assurer l'existence de
sa progéniture. Presque toujours l'Hyménoptère s'attaque
à upe espèce particulière pour en apprivisionner son nid ;
il sait parfaitement trouver ceux qui nous paraissent bien
rares, quand nous les cherchons. La femelle pique ses victi
mes avec son aiguillon et les emporte à son nid. L’insecte
ainsi blessé ne meurt pas immédiatement, il demeure
plongé dans un état d'engourdissement complet, qui le
rend incapable de se mouvoir et surtout de se défendre. Les
larves , qui éclosent auprès de ces provisions péniblement
amassées par leur mère, trouvezt à leur portée une nour-
riture convenable, en quantité suffisante pour toute la du-
rée de leur existence à l’état de larve. Rien n'est plus
surprenant que cette admirable prévoyance sans doute
tout instinctive de chaque femelle, qui, au moment de
pondre ses œufs, prépare la nourriture de ses larves,
qu’elle ne verra jamais; déjà elle aura cessé de vivre,
quand celles-ci viendront à éclore.
Nous trouvons cet exemple de tendresse maternelle
72 _ HISTOIRE
dans la tribu des Euméniens et dans plusieurs des autres
tribus suivantes.
La première, celle qui nous occupe maintenant, est di-
visée en deux familles , subdivisées elles-mêmes en plu-
sieurs groupes et en quelques genres. j
Le tableau ci-dessous résume ces divers groupes et
leur importance relative : |
DIVISION
DE LA TRIBU DES EUMÉNIENS
EN FAMILLES, GROUPES ET GENRES.
Famille {. MASARIDES. Antennes renflées en massue à l’ex-
trémité ; leurs derniers articles plus
ou moins confondus entr’eux.
Groupe ft. MASARITES. Les cing derniers articles des anten-
nes totalement confondus, ne pouvant
être distingués.
Genre {. masaris Fabr Antennes un peu plus longues que la
tête et le thorax réunis.
Gre. 2. COELONITE. Lafr Antennes à peine plus Jongues que la
tête.
Gpe. 2. CÉRAMITES. Les cinq derniers articles des antennes
moins claviformes , un peu distincis.
Gre. 1. CÉRAMIE. Latr.
Fam. 2. EUMÉNIDES. Antennes seulement un peu épaissies
à l'extrémité, ayant tous leurs articles
très-distincts.
Gpe. 1. SYNAGRITES. Lèvre sans points glanduleux à l’ex-
trémité et terminée par quatre lanières
longues.
Gre. 1. syNAGRIS. Fabr.
Gpe. 2. EUMÉNITES. Lèvre ayant quatre points glanduleux
à l'extrémité et trilobée, avec le lobe
du milieu plus grand et bifide. Abdo-
men campanulé à sa base.
Gre. 1. ZÈTHE. Fabr. Palpes maxillaires longs, de six arti-
cles.
L
DES INSECTES. 13
Gre. 2 EUMÈNE. Fabr. Palpes maxillaires plus longs que Les
mâchoires.
Gre. 3. DiSCŒLIE. Lalr. Palpes maxillaires de la longueur des
mâchoires.
Gpe. 3. ODYNÉRITES. Lèvre ayant quatre points glanduleux
à l'extrémité et trilobée, avec le lobe
du milieu plus grand et bifide. Ab-
domen à peine pédiculé.
Gre. 1: OpyNÈRE. Latr. Palpes maxillaires longs.
Gre. 2. PrÉROCHILE. Xlug. Palpes maxillaires courts.
La première famille de la tribu des Euméniens, les
MASARIDES, ne nous occupera pas longtemps : elle com-
prend deux groupes , les MASARITES et les CERAMITES. Le
premier renferme les genres Masaris et Cœlonite. Uneseule
espèce appartient au genre Masaris; ses mœurs sont igno-
rées, seulement ses antennes longues et fusiformes en font
un des insectes les plus singuliers de l’ordre des Hymé-
noptères. Un seul individu , représenté pl. 3, fig. 6, aété
rapporté de Barbarie , au Muséum d'histoire naturelle de
Paris, par le céièbre botaniste Desfontaines.
Les habitudes du genre Cœlonite n’ont pas été mieux ob-
servées que celles des Masaris : on en connaît trois espèces
de Barbarie et du Midi de l’Europe qu'il est facile de re-
connaître à leur corps ramassé , nuancé de jaune sur un
fond noir, et à leurs petites antennes renflées en massue.
Les CÉRAMITES se composent du seul genre Céramie, dont
on ne connaît encore que cinq espèces, tant d'Europe que
d'Afrique ; aucune d'elles n’a été étudiée dans ses mœurs.
La seconde famille, que nous appelons les EUMÉ-
NIDES, Comprend trois groupes bien distinets : les syna-
GRITES, les EUMÉNITES et les ODYNÉRITES,
Le genre Synagris, qui appartient seul au premier de
ces groupes, ne renferme que quelques espèces exotiques.
Les EUMÉNITES sont répandus dans toutes les parties du
7
7 4 HISTOIRE
monde : on les reconnaît, dès le premier abord , à leur ab-
domen, dont le premier anneau ressemble à une clochette.
Leur livrée est du reste à peu près la même que celle des
Guëpes.
On connaît un assez grand nombre d’espèce du genre
Eumène; mais trois seulement sont propres à l’Europe
méridionale; l’une d’entre elles habite toute la France :
c'estl'Eumène étranglée (£umenes coarctata), (pl. 3, fig.
7), qui est noirâtre avec la partie antérieure du corselet,
une petite ligne sur l’écusson et deux points sur le second
anneau de l’abdomen de couleur jaune. Les nids de ces in-
sectes n’ont jamais été bien étudiés, du moins à notre con-
naissance ; mais plusieurs personnes ont vu fréquemment
des Eumènes emportant dans leurs mandibules des insectes
vivants : ce qui annonce que leurs habitudes diffèrent peu
de celles des Odynères.
Le genre Discælie, très-voisin des Eumènes, a été ob-
servé dans les mêmes conditions. M. Audouin a vu le
D. à ceinture, ( Discælius zonatus) insecte noir, avec
l’abdomen ceinturé de jaune, emportant des chenilles de
la Pyrale de la vigne toutes vivantes, et M. de Saint-Far-
geau a remarqué un individu de la même espèce, qui avait
choisi un trou, dans la pierre d’une fenêtre, pour y dépo-
ser ses œufs.
On rapporte encore au même groupe le genre Zèthe, qui
ue renferme que quelques espèces exotiques, générale-
ment bleuâtres ou violacées, ressemblant beaucoup à nos
Eumenes par la forme générale de leur corps.
Notre troisième et dernier groupe de la famille des
Euménides , celui des oDYNÉRITES, a pour type le genre
Odynère. Celui-ci est très-nombreux en espèces : on en trou-
ve une grande quantité en Europe; elles ressemblent à de
petites Guêpes noires, ceinturées de jaune. Nous devons à
DES INSECTES. 75
Réaumur, à Audouin, à MM. Léon Dufour et Schuckard des
observations pleines d'intérêt sur les habitudes de quelques
Odynères. Réaumur appelait /« Guèpe solilaire V'in.
secte qu'il a étudié. Presque tous les entomologistes le
rapportaient à l'Odynère des murailles (O. muraria, Lin).
Mais M. Audouin a démontré que l'insecte observé par
Réaumur n’était autre chose que l'Odynère à pattes épi.
neuses (O. spinosus, Lin.); ilest noir avec les palpes, le
labre, les mandibules, l'extrémité du chaperon, une petite
tache derrière chaque antenne et une autre derrière
chaque œil, les huit premiers articles des antennes, le pro-
thorax et les paraptères jaunes, ainsi que les pattes ; cel-
les-ci ayant des bandes etune tache sur les jambes de cou-
leur noire, chaque anneau de l'abdomen bordé de jaune.
Cet Odynère pratique dans le sable ou dans les murailles
un trou profond de quelques pouces : à son ouverture il
élève un tuyau d’abord droit, ensuite recourbé et com-
posé d'une pâte terreuse en gros filets contournés. Après
cetravail, l’habile travailleuse entasse dans la cellule in -
térieure huit à douze petiteslarves verteset apodes, toutes
du même âge : elle les pose par lits, les unes au-dessus
des autres ; et après avoir pondu un œuf près de cette provi-
sion, elle bouche le trou et détruit l'échafaudage qu’elle a
construit. Cette observation faite depuis longtemps a été
complétée pdr M. Audouin. II a reconnu que chaque ou-
verture ne correspond pas à un seul tube, comme Réau-
mur semblait le croire. Il a constaté qu'un trou servait
ordinairement d’orifice à deux ou trois tubes, et qu’alors
il y a économie de temps et de peine pour l'insecte, puis-
que, après avoir approvisionné ses œufs, il n'aura qu’une
seule ouverture à fermer pour plusieurs larves. M. Aur-
douin ayant examiné ces Odyuères au moment où ils ap-
provisionnaient leurs nids, les vit aller chercher dans un
16 HISTOIRE
champ de luzerne voisin, de petites larves vertes par-
venues à leur plus haut degré d’accroissement. Il recueillit
plusieurs de ces larves, dont quelques-unes se métamor-
phosaient en nymphe. Peu de jours après on vit éclore
l’insecte parfait, c'était le Phytonome variable (PAytono-
mus variabilis), petit insecte de la tribu des Curculioniens
ou Charancons. L’Odynère ayant filé son cocon dans sa
cellule, le 26 juin, ne se transforma en nymphe que le 24
mai de l’année suivante, et demeura encore dans cet état
durant quatorze jours avant de se métamorphoser en
insecte parfait.
Une autre espèce d’Odynère, voisine de celle que
nous venons de décrire , a été observée dans les environs
de Saint-Sever par M. Léon Dufour, qui d’abord avait eru
aussi reconnaître en elle l’insecte observé par Réaumur ;
mais elle en est très-distincte. En conséquence, cet habile
observateur l’a appelée l'Odynère de Réaumur ( O. Reau-
murii, Duf.). M. Léon Dufour nous rapporte ce qui suit à
l'égard de cet industrieux Hyménoptère.« Depuis plusieurs
années, dit-il, j'avais remarqué aux environs de Saint-Se-
ver, dans le département des Landes, des terrasses argileu-
ses, criblées de trous d’Odynères surle revers méridionat.
Chaque printemps, j'allais par un beau soleil payer un tribut
d’admiration aux habiles ouvriers de ces habitations sou-
terraines et de ces tuyaux extérieurs de terre guillochée
si parfaitement semblables à ceux déerits par Réaumur.
Pendant le cours du mois de mai de l’année 1838, j'a
voulu poursuivre mes recherches comparatives. F’aiisolé
le domicile de l'Odynère. J’ai soumis à l'examen le plus:
attentif et le plus scrupuleux et la larve et ses provisions
de bouche et les manœuvres de la vigilante mère. J'ai
surpris, saisi celle-ci tenant entre ses mandibules et sans
la blesser une petite chenille verte; dans chaque conduit
DES INSECTES. 77
ou dans chaque nid, j'ai trouvé une larve approvisionnée
d'une brochée de dix à douze de ces chenilles vivantes,
toutes vertes avec un liséré longitudinal de chaque côte.
« A l'exemple de Réaumur, j'ai été curieux d'élever moi-
même des larves d'Odynères sous mes yeux. J’en ai placé
de très-jeunes, isolément, dans des tubes de verre : je leur
ai donné à chacune une douzaine de chenilles, prises Gans
les nids de la terrasse.
« J’assistais quotidiennement à leur repas : je les voyais
manger avec voracité, grandir à vue d'œil. Au bout de
deux semaines, elles avaient acquis tout leur développe-
ment comme larves; elles demeuraient alors presque im-
mobiles au-dessus du tas des dépouilles de leurs victimes,
occupées à revêtir de soie leur domaine. »
Comme il est facile de s’en convaincre, en comparant
la description de la vie de l'Odynère à pattes épineuses et
de l'Odynère de Réaumur, ces deux espèces ont des habi-
tudes bien identiques ; mais leurs caracteres zoologiques
les distinguent nettement.
Iln’en est pas de même d’une troisième espèce également
observée par M. Dufour, et que nous avons un peu étudiée
nous-même, dans ces derniers temps,aux environs de Paris.
Elle a reçu le nom d’Odynère rubicole (O. rubicola, Duf.)
parce que c’est dans les tiges sèches des ronces qu’elle
établit le berceau de sa progéniture.
Cet inseete (pl. 3, fig. 8) ressemble beaucoup aux pré-
cédents par ses couleurs ; mais ses pattes sont dépourvues
d’épines : ce caractère l'en distingue facilement. Il choisit,
pour construire son nid, une tige sèche de ronce ; ayant
soin toutefois de ne jamais prendre celle qui est perpendi-
culaire au sol et dont l'extrémité est dirigée en ligne droite
vers le ciel, il s'adresse toujours à celle qui est horizontale
J.
78 HISTOIRE
ou inclinée vers la terre, assez grosse et assez dure pour
supporter les coques qu’elle est destinée à recevoir. L’in-
secte la creuse d’abord à la profondeur de plusieurs pou-
ces, en enlevant successivement la moelle qui la remplit :
il va chercher ensuite des matériaux pour construire à
l'intérieur des coques au nombre de deux, trois, quatre
ou cinq; quelquefois ce nombre s’élève jusqu’à dix, tou-
tes placées à environ deux lignes de distance les unes
des autres.
Ces loges, formées par une terre bien pétrie, mêlée à
des grains de sable et à quelques fragments de moelle de
ronce, sont de couleur brune ou d’un gris sale, ayant six a
sept lignes de long sur trois de large. Dans l'intervalle qui
existe entre ces diverses coques, on trouve de la moelle en-
tassée (pl. 3, fig. 11). Lorsque les larves ont atteint toute
leur croissance, elles sécrètent une matière soyeuse, blan-
châtre, dont elles garnissent les parois internes de leur co-
que. La partie supérieure, qui correspond à la tête de la
larve ou de la nymphe, est tronquée et fermée par un dia-
phragme, fait d’une étoffe soyeuse, analogue à celle qui
garnit les parois internes. Il est tendu comme la peau d’un
tambour et débordé par un prolongement du tube terreux.
Ce qui rend ce couvercle surtout remarquable, c’est qu'il
ne consiste pas seulement en une simple membrane, mais
qu’il est composé de deux tuniques, séparées par une cou-
che de moelle de ronce très-serrée.
C'est dans la première quinzaine de juin que l’'Odynère
construit son nid : elle place alors au fond de chaque cel-
lule un œuf oblong, de couleur jaunätre , qu’elle appro-
visionne comme les autres espèces, d’une douzaine de pe-
tites larves vertes, mais qui appartiennent certainement à
une autre espèce. La larve de l’Odynère a acquis son entier
DES INSECTES, 79
développement quand elle a consommé toutes ses provi-
sions : elle est alors ( pl. 3, fig. 9) longue de cinq lignes,
apode, oblongue et d’un jaune assez vif. C'est à ce moment
qu'elle tapisse sa coque et construit son couvercle pour
clore hermétiquement son humble habitation. Ces larves
ne mettent pas plus d’une douzaine de jours pour ac-
quérir toute leur croissance; mais, ensuite, elles restent
dans un état complet d’engourdissement pendant dix à
onze mois, c'est-à-dire jusqu'à la fin d'avril ou le com-
mencement de l’année qui a suivi la ponte des œufs. La
transformation en nymphe a lieu à cette époque, Les
nymphes (pl. 3, fig. 10), blanchâtres comme les larves, se
colorent pendant leur dernière période ; leur forme étran-
glée entre le corselet et l'abdomen rappelle déjà l'aspect
de l'Odynère. Les insectes parfaits apparaissent à la fin
de mai ou au commencement de juin.
Un fait bien digne de remarque, c’est la manière dont
s'effectue la sortie des insectes parfaits, qui doivent tous
quitter leur retraite par l'extrémité supérieure de la tige.
Les coques sont toutes placées les unes au-dessus des
autres; si un insecte parfait d'une des loges inférieures
était venu à éclore le premier, il aurait détruit tous les
autres sur son passage; mais il en est autrement. C’est
l'insecte qui se trouve dans la coque placée le plus près
de l'extrémité de la tige, c’est-à dire dans la dernière
construite, qui doit sortir le premier et frayer le chemin
au second, qui en fera autant pour le troisième, et ainsi de
suite successivement jusqu’au dernier.
Une autre espèce de genre Odynère, probablement l'O.
parent (0. cognatus Duf.), paraît avoir des habitudes très
analogues à celle dont nous venons d’esquisser l'histoire ;
seulement les tiges qu'elle choisit sont différentes.
C'est à M. Audouin que nous devons de connaître plu-
S0 HISTOIRE
sieurs particularités de la vie de cet Hyménoptere.
Il l’a vu plusieurs fois dans une campagne des envi-
rons de Paris, venir creuser des branches de sureau fichées
en terre ; il a découvert le travail de l’industrieux Eumé-
nien, qui creuse la moelle du sureau et établit dans l’inté-
rieur des tiges, comme l'Odynèrerubicole, unesérie de loges
pour ses larves. M. Audouin a remarqué encore que l'Ody-
nère creusait d’abord la tige obliquement, sans doute dans
l'intention de mieux protéger de la pluie la demeure de ses
jeunes. (PI. 3, fig. 12, tige de sureau montrant quelques
loges de Odynère parent) (O0. cognatus.)
On a mentionné encore le nid de quelques autres Ody-
nères. M. Westwood a vu l'O. Antilope nourrissant ses pe-
tits avec les chenilles d’une espèce qu’il croit appartenir
au genre Crambus. Il a remarqué également l’O. à anten-
nes épaisses (O. crassicornis), quiapprovisionnaitson nid
avec les larves de la Chrysomèle du peuplier. L'Odynère
pariétine (©. parielum. Lin.), selon M. Bouché, nourrit
ses larves avec des chenilles de petits papillons nocturnes
telles que des Pyrales.
Les Odynères ont aussi leurs ennemis. Quelques espèces
de Diptères viennent déposer leurs œufs dans les nids
qu’elles ont laborieusement construits, et les larves de ces
derniers vivent aux dépens des provisions amassées par les
Odynères. Les larves de ceux-ci viennent ainsi dans quel-
que cas à périr de faim.
Nous n'avons rien à dire du genre Ptérochile ; il est éta-
bli sur quelques espèces ressemblant beaucoup à des
Odynères; personne n’a encore été assez heureux pour
pouvoir étudier leurs habitudes. Le type du genre est la
Ptérochile ceinturée (P£. phalærata), quihabite la France,
l'Allemagne , etc.
EL
DES INSECTES. S1
QUATRIÈME TRIBU.
LES CRABRONIENS.
Les insectes qui composent cette tribu et la suivante,
comme ceux qui appartiennent à la précédente, vivent
à l’état d’insecte parfait sur les fleurs ; c’est là le cas de
tous les Hyménoptères; mais leurs larves ne vivent que
de proie vivante. Cette proie, comme nous l’avons vu en
parlant des Odynères, leur est apportée par les mères, qui
creusent elles-mêmes dans le sable ou dans le bois des
demeures pour leurs jeunes. Plusieurs insectes de cette
tribu et de la suivante ne portent pas tous aux tarses et
aux jambes des épines et des cils propres à fouir aussi
manifestement que les autres; M. de Saint-Fargeau les a
regardés comme parasites. Il a pensé que ces espèces
devaient être incapables de creuser des habitations pour
leurs larves, et qu'elles déposaient probablement leurs œufs
dans les nids des Crabroniens et des Sphégiens, quisavent
approvisionner leurs petits. — Cependant cette opinion aété
vivement combattue par plusieurs entomologistes anglais,
qui assurent au contraire que plusieurs de ces insectes ont
eté observés par eux-mêmes fouissant le sable. Devant des
faits positifs, toute hypothèse doit nécessairement dispa-
raître. Les Crabroniens sont des Hyménoptères de moyenne
taille, parfaitement reconnaissables à leur tête large et
carrée, et à leurs jambes plus ou moins ciliées ou épi-
ueuses.
La plupart des espèces sont nuancées de jaune sur un
fond plus ou moins noir, brun ou roussâtre. Ces couleurs
rappellent bien un peu celles des Guêpes et des Odynères ;
mais les caractèresde forme que présentent les Crabroniens
les en distinguent complétement. Les femellessont toujours
82 HISTOIRE
pourvues d’un aiguillon dont la piqûre est très-douloureuse.
C’est au commencement de la belle saison qu’elles entre-
prennent la construction de leurs nids.
Nous divisons la tribu des Crabroniens de la manière
suivante :
DIVISION
DA LA TRIBU DES CRABRONIENS
EN FAMILLES, GROUPES ET GENRES.
Famille {. CRABRONIDES. Labre toujours caché, Mandibules
unies, sans échancrure au côté in-
terne.
Groupe 1. CRABRONITES. Antennes renflées à l’extrémité. Ab-
domen sans étranglement.
Genre 1. TRIPOXYLON. Lalr. Antennes en massue. Mandibules bi-
dentées.
Gre. 2. coryTÈs. Latr. Antennes presque filiformes , renflées
en massue, seulement à l'extrémité.
Mandibules bidentées.
Gre. 3. CRABRO. Fabr. Antennes coudées , fusiformes dans
les mâles, filiformes dans les femelles
Mandibules terminées en pointe bifide.
Gre. 4. STIGME. Jur. Antennes fusiformes non coudées.
Mandibules arquées, tridentées. Jam-
bes postérieures épineuses.
Gre. 5. SPILOMÈNE. Skuck. Antennes coudées , fusiformes. Man-
dibules bidentées dans les mâles, sim-
ples dans les femelles. Jambes posté-
rieures sans épines.
Gre. 6. DioDoNTE. Curtis. Antennes coudées, grossissant vers
l'extrémité. Pattes épineuses.
Gre. 7. PEMPHREDON. Fab. Antennes coudées, dilatées, un peu
en scie dans les mâles. Mandibules
très-fortes, quadridentées. Jambes
épineuses.
DES INSECTES. 53
Gre. 8. CÉMONE. Jur.
Gre. 9. MELLINE. Fab.
Gre. 10. ALYSON. Jur.
Gre. 11. PSEN. Latlr.
Groupe 2. CERCERITES.
Gre. 1. CERCERIS. LAlT
Gre. 2. PHILANTHE. Fab.
Groupe. 3. NYSSONITES.
Gre. 1. ASTATE. ZLalr.
Gre. 5. Nysson. Latr.
re. 3. OXYBÈLE. Latr.
Gre. 4. NITÈLE. Lalr.
Gre. 5. PISON. Spin.
Fam. 2. LARRIDES.
Antennes coudées, dilatées un peu en
scie dans les mâles. Mandibules fortes,
tridentées.
Antennes presque filiformes. Mandi-
bules tridentées dans les mâles, bi-
dentées dans les femelles.
Antennes filiformes. Mandibules tri-
dentées. Cuisses postérieures offrant
une dentelure à l'extrémité.
Antennes insérées au milieu de la
face, renfiées en massue à lextré-
mité. Mandibules bidentées. Pattes
épaisses.
Antennes renflées. Abdomen contrac-
té à la base,
Antennes rapprochées à la base, ren-
flées en massue vers l’extrémité.
Mandibules tridentées. Pattes épi-
neuses,
Antennes écartées à la base, brus-
quement renflées en massue à lex-
trémité. Mandibules unidentées.
Antennes filiformes.
Mandibules arquées, bidentées. Jam:
bes épaisses,
Mandibules arquées, unidentées. Pat:
tes grêles.
Maadibules aiguës. Jambes intermé-
diaires et postérieures épineuses.
Mandibules bidentées à l’extrémité.
Jambes sans épines.
Mandibules bidentées. Ailes pourvues
de trois cellules cubitales.
Labre toujours caché. Mandibules
84 HISTOIRE
ayant à la base une profonde échan-
crure au côté interne.
Gre. 1. PALARE. Latr. Mandibules arquées à l'extrémité et
dentées.
Gre. 2. Lyrors. JUlig. Mandibules arquées, terminées en
pointe aigué.
Gre. 3. LARRE. Fabr. Mandibules sans dentelures.
Gre. 4. MISCOPHE. Jur. Mandibules tuberculées et unidentées.
Gre. 5. DINÈTE. Jur. Mandibules tridentées.
Fam. 3. BEMBECIDES. Labre triangulaire, toujours percep-
tible. Mandibules pointues, uniden-
tées, au côté interne.
Gre. 1. BEMBEX. Fabr. Mâchoires et labre très-allongés, for-
mant une sorte de trompe. Palpes
courts, les maxillaires de quatre arti-
cles, les labiaux de deux.
Gre. 2. NONÉDULE. Lafr. Mâchoires et labre allongés, formant
une sorte de trompe, palpes longs, les
maxillaires de six articles, les labiaux
de quatre.
Gre. 3. srizE. Latr. Mâchoires et labre courts, ne formant
pas de trompe.
Notre première famille de la tribu des Crabroniens,
celle des CRABRON1DES , est elle-même divisée en trois
groupes, les GRABRONITES les CERCERITES et les NYsso-
NITES. Tous ces insectes appartiennent spécialement à
l'Europe, surtout à l’Europe méridionale, et au nord de
l'Afrique. Les premiers principalement,se composent d’un
nombre de genres assez considérable. Le type du groupe
est le genre Crabro :, qui renferme une très-grande quan-
tité d'espèces. Plusieurs d’entre elles ont été observées par
* Plusieurs genres ont été établis aux dépens de celui-ci par MM. St.
Fargeau et Brullé. La faible importance de leurs caractères les a fait
regarder comme de simples divisions par tous les entomologistes.
DES INSECTES, 85
divers naturalistes, et nous ont dévoilé des habitudes
pleines d'intérêt. Un entomologiste anglais, M. Schuckard,
a vu le Crabro à grosse tête ( C. cephalotes), (pl. 4, fig.
1) creusant des cellules dans le bois pourri à l’aide de
ses mandibules et en rejetant les parcelles avec ses jam-
bes postérieures. Plusieurs insectes du même genre appro-
visionnent leurs nids avec certains Diptères, Cependant
Latreille assure en avoir vu une espèce fournissant ses
larves d’une petite chenille de Pyralide. D'autre part, il
a été observé que certains Crabros s’en prennent de pré-
férence à des Pucerons.
Il en est de même pour diverses espèces des genres
Diodonte et Pemphredon, qui creusent des tubes dans
le bois pourri ; ils apportent à leurs nids une quantité assez
considérable de Pucerons, qu'ils vont chercher sur les
plantes en les saisissant avec leurs mandibules.
M. Kennedy a encore observé, ainsi que nous l'avons
fait nous-même, le Spilomène troglodyte, petit insecte
entièrement noir, avec le premier article des antennes et
les tarses postérieurs ferrugineux. Celui-ci, répandu dans
une grande partie de l'Europe, choisit les pailles creuses
du chaume qui couvre les habitations des campagnes,
pour y loger ses larves. On trouve ainsi dans des fétus de
paille un ver ayant autour de lui uné provision d’une cin-
quantaine de petites larves de Thrips.
Le Cémone lugubre a été remarqué par M. de Saint-Far-
geau creusant des nids dans le bois pourri et dépouillé de
son écorce. La retraite des espèces de ce genre est connue;
mais nous ignorons quels sont les insectes qui servent
à la nourriture des larves.
Plusieurs entomologistes nous ont fait connaître les ha-
bitudes du Melline des champs (M. arvensis), insecte
5
86 HISTOIRE
noir, varié de jaune, ayant les pattes de cette dernière cou-
leur, avec la base des cuisses noire : il creuse son nid dans
les endroits sablonneux et l’approvisionne de diverses
mouches appartenant à plusieurs genres ; car il est à re-
marquer que certaines espèces font toujours leur nourri-
ture exclusive du même insecte, tandis que d’autres
s'adressent volontiers à des insectes différents.
Le Melline des champs se contente de huit à dix proies
pour chaque larve. Celle-ci, après avoir acquis toute sa
croissance, se fait une coque soyeuse et la solidifie avec les
parties du corps des individus qui ont servi à Sa nour-
riture.
Le type du genre Psen, le Ps. noir, est entièrement de
cette couleur et pubescent avec les pattes antérieures
jaunes dans le mâle; selon M. Schuckard, il creuse le bois
et apporte à ses jeunes des larves de plusieurs espèces
d'Hémiptères homoptères. Ce Psen noir est assez abon-—
damment répandu dans la plus grande partie de lEu-
rope.
Pour compléter l’histoire du groupe des Crabronites, il
nous reste à dire quelques mots de trois genres chez
lesquels on ne voit pas les épines robustes qui existent
aux jambes des autres Crabronites. La prise en considé-
ration de ce caractère a fait regarder ces insectes par
M. de Saint-Fargeau comme étant impropres à fouir. I
en a tiré de là cette induction que les Gorytes, les Try-
poxylons et les Alysons devaient déposer leurs œufs dans
des nids déjà approvisionnés et construits par des espèces
d’autres genres. M. Westwood, savant entomologiste an-
glais, affirme au contraire avoir vu le Goryte à moustache
(G.myslaceus), assez commun en France aussi bien qu’en
Angleterre et en Allemagne, transportant sous son corps,
DES INSECTES 87
à l’aide des jambes du milieu, la larve de l’'Aphrophore
éeumante'. (Aphrophora spumaria, Fab.).
Les habitudes des Trypoxylons ont encore été remar-
quées, en Angleterre, par MM. Westwood et Kennedy ;
l’un et l’autre les ont vus transportant de petites araignées.
Les nids de ces insectes contiennent d’ailleurs des arai-
gnées en nombre variable, suivant leur grosseur. Il pa-
raît que les Trypoxylons profitent quelquefois des trous
formés par d’autres insectes ; mais ils savent très-bien
du reste les rendre propres à recevoir leurs larves, en les
agrandissant et en les couvrant de sable fin. Quant aux es-
pèces du genre Alyson, leurs habitudes n’ont pas encore
été observées directement.
Le petit groupe des CERCERITES se reconnaît, dès le
premier abord, aux premiers segments de l’abdomen, qui
sont étranglés. Le genre Cerceris , type du groupe, ren-
ferme plusieurs espèces toutes noires, variées de jaune,
qui habitent la France et la plus grande partie de l’Eu-
rope. L'une d’elles, la Cerceris des sables (C. arenaria),
creuse son nid dans les endroits sablonneux ; ce qu'il
y a surtout de curieux dans sas mœurs , c’est le choix des
insectes qu'elle fait pour nourrir ses larves. Tandis que
nous avons vu les autres Crabronides choisir des Chenil-
les, des Araignées ou des insectes de consistance peu so-
lide, nous voyons la Cerceris des sables rechercher les
Coléoptères les plus durs, tels que des Charancçons.
Ces Charancons appartiennentordinairement à diverses
espèces ; chaque nid en contient de huit à dix. La pre-
mière idée qui vient à l’esprit n'est-elle pas celle-ci :
comment la larve dela Cerceris, molle, sans pattes, pouvant
à peine se remuer, pourra-t-elle entamer une enveloppe si
! Insecte de l’ordre des Hémiptères. V. L. 2.
88 HISTOIRE
dure? Mais voici ce que l’observation nous apprend : c’est
aux individus nouvellement éclos, qui n’ont pas encore
solidifié leurs téguments parun long séjour au contact de
l'air, que la Cerceris femelle va s'attaquer. Ensuite, la
larve parvient, sans doute par une suite d'efforts très-
grands, à séparer la tête du corps au à faire avec ses man-
dibules un petit trou dans le charancçon. Elle mange seule-
ment les viseères ; l'enveloppe extérieure demeure intacte.
M. le baron Walckenaer nous a encore tracé l’his-
toire d’une autre espèce du genre Cerceris, c’est la C. or-
née (C. ornata). Celle-ci creuse dans les sentiers et dans
les chemins battus exposés aux rayons du soleil, des trous
qui n’ont guère moins de einq pouces de profondeur, mais
dans une direction oblique. Ce sont des espèces du genre
Halicte dont la Cerceris s'empare pour les porter à son nid,
et en cela l’on doit s'étonner d’une telle hardiesse, puisque
les Halictes sont armés d’un aïguillon comme les Cerceris.
Au reste, legenre Philanthe nous fournit un exemple de
témérité qui n’est certainement pas moins extraordinaire.
Tous les entomologistes savent que le Phil. apivore (Phi-
lanthus triangulum, Fab} (pl. 4, fig. 2.) nourrit ses
larves avec des Abeilles, dont il sait se rendre maître en les
piquant d’un coup d’aiguillon,avec une telle célérité, que
l’Abeille n’a pas ordinairement le temps de se défendre. Le
Philanthe apivore est noir, tacheté de jaune ; son abdomen
est- de cette dernière couleur, avec une tache triangulaire
noire sur chaque anneau. On le trouve dans la plus grande
partie de l'Europe, creusant, pendant la belle saison.
des trous nombreux dans les cheminssablunneux. Chaque
trou consiste en une galerie horizontale, un peu inclinée,
ayant quelquefois près d’un pied de longueur. Avec ses
mandibules , l’industrieux insecte détache les parcelles
DES INSECTES, 89
de terre; avec ses pattes, il la refoule au loin. Quand ce
travail est achevé, il va voltiger de fleur en fleur. Dès qu'il
aperçoit une abeille qui vient pomper le miel, il s’élance
sur elle avec ses mandibules il la saisit entre la tête et le
corselet, et lui plonge aussitôt son aiguillon dans l'abdomen.
La pauvre abeille fait encore quelques mouvements, cher-
che encore à se défendre; mais elle est impuissante et
suecombe aussitôt. C’est peut-être cet insecte que Virgile
nous a signalé, sous le nom de Crabro, comme un redouta-
ble ennemi pour les Abeilles, les attaquant avec des armes
inégales. Quelquefois, en effet, il arrive que l’audacieux
Philanthe vient rôder jusqu’au bord de la ruche. A peine
s'est-il rendu maître de sa proie qu'il va la porter dans
son terrier. Il pond ensuite ses œufs aupres de ses victi-
mes qui vont devenir la pâture de ses larves; celles-ci,
comme la plupart des larves des Hyménopteres, sont oblon-
gues, molles et blanchâtres; elles se filent une coque
soyeuse quand elles ont pris tout leur accroissement. Nous
sommes redevables à Latreille des meilleures observations
qui aient été faites sur cet insecte.
Le groupe des Nysson1Tes, bien distinct des précédents
par les antennes grêles, ne renferme que quelques genres
européens. Toutes les espèces ont des habitudes extrême-
ment analogues à celles des précédentes. Elles creusent
leurs nids dans les endroits sablonneux etles approvision-
nent avec divers insectes. Plusieurs espèces du genre
Oxybèle, qui sont très-abondantes pendant l'été sur les
fleurs des ombellifères, s'emparent de diverses mouches.
Les Astates ont été vus plusieurs fois s'emparaut de cer-
taines larves ou nymphes de Pentatomes, ou Punaises des
bois, et M. Lepeletier de Saint-Fargeau a pris une espèce
du mème genre qui transportait une petite Blatte livide.
5.
90 HISTOIRE
Quant aux Nyssons, Nitèles, Pisons , tous ces insectes
paraissent également nidifier dans les clairières ou danses
chemins sablonneux ; mais nous ignorons encore quel est
leur genre de proie.
Les LARRIDES , seconde famille de la tribu des Crabro-
niens, sont peu nombreux en genres et ne nous paraissent
pas susceptibles de former plusieurs groupes. Comme la
précédente, cette famille se compose d'espèces générale-
ment européennes ou du nord de l'Afrique. Toutes sont
petites ou de moyenne taille. Aucune d’elles n’a encore été
observée, dans ses habitudes, d’une manière bien rigou-
reuse. On sait seulement qu’elles habitent les lieux sablon-
neux et qu’elles approvisionnentleurs larves comme le font
les autres Crabroniens. C'est ainsi que l’on rencoatre chez
nous les espèces du genre Larra, et particulièrement la
Larra anathema, insecte long de huit à dix lignes, noir et
velu , avec les ailes violacées, et les deux premiers an-
neaux de l'abdomen de couleur ferrugineuse. M. Schu-
ckard a remarqué que le Lyrops pompiliforme long de
trois ou quatre lignes, qui habite une grande partie de
l'Europe et qui ressemble assez par ses couleurs à la Larra
anathema, nourrissait ses larves avec les chenilles d’un
petit Lépidoptere.
Le genre Dinète renferme une seule espèce, rare en
Europe.
Le genre Palare en comprend plusieurs, qui habitent
seulement l’Europe méridionale, l'Égypte, l'Arabie. Tous
ces Palares se reconnaissent à leur abdomen, dont les an-
neaux paraissent être contractés. Ces insectes sont noirâ-
tres et variés de jaune. Leurs mœurs sont ignorées.
M. Westwood rapporte avoir vu le Miscophe bicolore
creusant, bien que ses jambes soient privées de cils. Cet
DES INSECTES. | ul
insecte habite une grande partie de l'Europe; il est long
de trois lignes, noir, avec la base de son abdomen rousse
et les autres anneaux bordés de brun.
Trois genres seulement composent uotre dernière fa-
mille de la tribu des Crabroniens : c'est celle des BEMBÉCI-
DEs, l’une des moinsnombreuses de l’ordre des Hyménop-
tères. Mais toutes les espèces sont d’une taille assezgrande,
ayantun corpsrobuste, decouleurnoireentremélée detaches
jaunes. Les Bembévides, en général, sont propres aux ré-
gions chaudes du globe.
Ils disparaissent complétement au nord de l'Europe et
de l'Amérique : leurs habitudes se rapprochent beau-
coup de celles des familles précédentes. Les femelles
creusent des trous dans le sable pour y déposer leurs œufs,
et les remplissent d'insectes pour servir à la subsistance de
leurs larves. Ces Crabroniens sont extrêmement agiles et
volent rapidement de fleur en fleur en faisant entendre un
bourdonnementaigu etsouvent interrompu. Plusieurs ex-
halent une odeur de rose très-prononcée. L'histoire du
Bembex à bec (B. rostrata, Lin.) (pl. #4, fig. 3.) a été par-
faitement tracée en détail par Latreille. Cette espèce
creuse des trous profonds dans le sable, où elle entasse en-
suite une petite masse de divers Diptères, particulièrement
des Syrphides et des Muscides : elle y dépose alors ses
œufs, et ferme aussitôt l’entrée de cette retraite avec de la
terre ou du sable. Le Bembex à larges tarses (B. farsala)
approvisionne de mêmeson nid avecdes Diptères, mais plus
particulièrement avec des espèces du genre Bombylie.
Quelques espèces de Stizes se rencontrent dans la France
méridionale et en Espagne : elles vivent dans les terrains
sablonneux, où elles fréquentent les ombellifères,
Plusieurs autres Stizes, d’une taille supérieure à celic
92 HISTOIRE
des nôtres, sont répandus dans les régions intertropicales.
Enfin le genre Monédule, très-voisin des précédents, se
compose de quelques espèces propres à l'Amérique.
CINQUIÈME TRIBU.
LES SPHÉGIENS.
Après ce que nous avons dit des habitudes générales
des Odynériens et des Crabroniens, nous avons peu de
chose à dire des Sphégiens, considérés dans leur ensemble.
Ces insectes ont des mœurs analogues aux précédents,
pour la manière d'élever leur progéniture et de lui four-
nir sa subsistance.
Il ne reste donc qu’à signaler à chaque genre des ha-
bitudes particulières, telles que le choix de l'emplacement
et le choix des espèces qui doivent être données en nourri-
ture aux jeunes larves.
Les Sphégiens sont remarquables par la grande di-
mension de plusieurs d’entre eux, qui peuvent être comp-
tés parmi les Hyménoptères de la plus grande taille. Les
espèces composant cette tribu sont répandues dans
toutes les parties du monde ; mais celles des pays chauds
l'emportent généralement sur les autres en dimension. La
plupart des Sphégiens sont d’une couleur bleue violacée,
plus ou moins noirâtre et brillante, avec des ailes qui
participent ordinairement de la même nuance. Les femel-
les sont toujours armées d’un redoutable aiguillon.
Nous divisons comme il suit la tribu des Sphégiens en
trois familles :
DIVISION
DE LA TRIBU DES SPHÉGIENS
EN FAMILLES, GROUPES ET GENRES.
j'E Famille. SPHÉGIDES. Antennes longues, filiformes ou sé-
tacées.
Gre
Gre
Gre
Gre
Gre
. 2. MACROMERIS.S. FAT.
DES INSECTES. 93
Groupe 1. POMPILITES.
Genre 1. PESrIS. Lin.
. 3. CEROPALES. Latr.
LS
. 9
. 6
. POMPILE. ZLatr.
. PLANICEPS. Latr.
. APORE. Spin.
Gre. 7. EXEIRE. SCAUCR.
Gpe.
Gre.
Gre.
Gre.
Gre.
Gre.
Gre.
Gre.
2.
2
SPHÉGITES.
SPHEX, Lin.
. AMMOPHILE. Xirby.
. PRONÉE. Latr.
. DOLICHURE. ZLalr.
. CHLORION. ZLatr.
. PODIE. Fabr.
. PÉLOPÉE. Latr.
2°. Fam. SCOLHDES.
Prothorax large sans étranglement,
Mandibules longues, courbées, faible-
ment unidentées. Palpes maxillaires
à peine plus longs que les labiaux.
Labre grand.
Mandibules fortes, bidentées. Palpes
maxillaires notablement plus longs
que les labiaux. Labre à peine visible.
Mandibules ayant une dent à l’extré-
mité. Palpes maxillaires beaucoup
plus longs que les labiaux.
Mandibules bidentées.
Mandibules dentées. Pattes ayant une
seule rangée d’épines.
Mandibules arquées et bidentées.
Pattes épineuses, les jambes posté-
rieures ayant une double rangée.
Mandibules quadridentées.-Pattes lon-
gues, les jambes fortement épineuses.
Prothorax rétréci, formant une sorte
de cou très-distinct du mésothorax.
Mandibules larges, arquées et bi-
dentées.
Mandibules longues, arquées et tri-
dentées.
Mandibules dentées. Labre offrant
au milieu une languette longue et
étroite.
Mandibules longues et dentées.
Mandibules longues, unidentées au
milieu. Labre quadrilobé.
Mandibules presque unies au côté in-
terne. Labre quadridenté.
Mandibules arquées et faiblement
unidentées.
Antennes épaisses, souvent fusiformes
94 HISTOIRE
Gpe. 1. SAPIGITES. Antennes plus longues que la tête et
le thorax réunis. Pattes non épineuses.
Gre. 1. POLOCHRE. Spin. Antennes filiformes. Mandibules ar-
quées, excavées intérieurement, tri
dentées à l'extrémité.
Gre! 2. sApyce. Lütr. Antennes renflées. Mandibules tri-
dentées.
Gpe. 2. SCOLIITES. Antennes plus courtes que la tête et
le thorax réunis. Pattes épineuses.
Gre. 1. SCOLIE. Fabr. Mandibules tridentées dans les mâles,
sans dents et fortement arquées dans
les femelles. Palpes de trois articles.
Gre. 2. MÉRIE. JU1ig. Mandibules sans dentelures. Palpes
maxillaires de six articles.
Gre. 3. MyZINE. Lair. Mandibules bidentées. Palpes maxil-
laires de six articles.
Gre. 4. TIPHIE. Fabr. Mandibules larges, canaliculées.
Cuisses dilatées.
Fam. 3. MUTILLIDES. Antennes filiformes, assez épaisses.
Gre. {. mérnoque. ZLatr. Antennes filiformes; un peu épaissies
à l’extrémité dans les femelles. Man-
dibules bidentées.
Gre. 2. THYNNE. Fabr Antennes droites dans les mâles, con-
tournées dans les femelles. Mandibules
bidentées.
Gre. 3. ÆLURE. Alu. Diffère des Thynnes par les trois
derniers articles des palpes maxillai-
res, extrêmement longs dans les
mâles, et les épines des jambes
simples dans les femelles.
Gre. 4. MYRMOSE. ZLafr. Antennes presque filiformes. Mandi-
bules unidentées dans les femelles,
tridentées dans les mâles.
Gre. 5. MUTILLE. Lin. Antennes sétacées. Mandibules comme
dans les Myrmoses.
Gre. 6. PSAMMOTHERME. Lat. Antennes pectinées dans les mâles.
DES INSECTES. 95
Gre. 7. APTÉROGYNE. Latr. Antennes longues, grêles et sétacées
dans les mâles. Les deux premiers an-
neaux de l’abdomen en forme de
nœuds.
Les spnéGipes. La première famille de notre tribu des
Sphégiens , est divisée en deux groupes; le premier, celui
des POMPILITES renferme un assez grand nombre d’es-
pèces, la plupart exotiques.’ Aussi les habitudes de ces
insectes n’ont-elles pas été parfaitementobser vées. Cepen-
dant le genre Pompile comprend plusieurs espèces indi-
gènes, dont nous sommes loin encore de connaître toute
l'industrie. Nous savons seulement que la plupart prati-
quent des trous dans le vieux bois, ou profitent d’ouver-
tures déjà toutes faites. Quelques-uns aussi creusent dans
le sable. La nourriture destinée à leurs larves, qu'ils por-
tent à leurs nids, consiste en araignées , qui paraîtraient
bien redoutables pour la plupart des autres Hyménoptè-
res. Mais les Pompiles, qui passent pour les plus féroces,
ne reculent jamais devant la hardiesse des araignées. Le
plus souvent ils chassent ces araignées errantes, qui ne
filent point de toile; quelquefois ils ne redoutent pas même
ces toiles où tant de mouches, des guêpes et des abeilles,
trouvent ordinairement la mort. Des Pompiles vont saisir
jusque dans sa retraite notre grosse araignée domestique.
Un Pompile montant sur sa toile, celle-ci s’apercoit de la
présence d’un étranger et sort aussitôt de son tube, croyant
avoir à s'emparer d’une proie. Elle s’arrête alors à la vue
de son ennemi. Le Pompile s’élance sur elle, i] la per-
ce en même temps de son terrible aiguillon ,et l'emporte
à son nid. Ces araignées ne meurent pas malgre leurs bles-
sures, mais le venin du Pombpile les a plongées dans un état
d'engourdissement qui ne leur permet plus de se mouvoir.
Selon M. Lepeletier deSaint-Fargeau, le Pompile, arrivé
96 : HISTOIRE
à l’entrée de son nid, y pose sa proie sur le bord et la
pousse avec la tête au fond du trou, où il a déposé un
œuf; sept à huit araignées, ajoute-t-il, complètent sa pro-
vision. Il bouche ensuite l’entrée de l'habitation avec de
la sciure de bois. D’après le récit de quelques voyageurs,
il paraît que les Pompiles exotiques approvisionnent éga-
lement leurs larves avec diverses araignées.
On connaît aujourd’hui environ une cinquantaine de
Pompiles européens. Les plus abondants dans notre pays,
pendant toute la belle saison, sont le Pompile varié (P.
variegatus, Lin.), insectenoir, avec Fextrémite des mandi-
bules roussâtre et les ailes diaphanes , offrant deux bandes
transversales noirâtres, et le Pompile des chemins (2.
viaticus, Lin.), également noir, avec les trois premiers an-
neaux de l’abdomen roux et les ailes brunes avec l’extré-
mité noire.
Tous ces insectes sont remarquables par leur grande
agilité; leurs antennes sont toujours vibrantes; leurs ailes
sont sans cesse agitées, même lorsqu'ils se posent sur
une fleur. Le genre Pompile a été divisé en plusieurs sous-
genres, fondés sur des caractères d’une très-médiocre
importance.
Les divers genres qui appartiennent au groupe des
Pombpilites ne présentent sans doute pas de différence en
cela avec les vrais Pompiles, si ce n’est peut-être dans le
choix de leurs victimes ; mais ces insectes n’ont pas en-
core été bien étudiés.
Les espèces du genre Apore, de taille moyenne ou même
petite, sont peu nombreuses et habitent l’Europe, princi-
palement le Midi.
Les Planiceps, que l’on reconnaît facilement à leur
tête aplatie, sont dans le même cas que les Apores.
Mais les Mocroméris et les Pepsis, les géants dans ce
DES INSECTES, 97
groupe, sont propres aux régions les plus chaudes du globe.
Les premiers habitent les Indes orientales et les archi-
pels de l’océan Pacifique, les seconds sont bien plus nom-
breux en espèces et ont pour patrie l'Amérique méridio-
nale. Au rapport de plusieurs voyageurs, la piqûre de leur
aiguillon est très-douloureuse : leur agilité est extrême,
Le genre Ceropales est composé seulement de quelques
espèces indigènes. M, deSaint-Fargeau les regarde comme
parasites, ne construisant pas de nids, mais déposant
leurs œufs dans des retraites appartenant à d’autres es-
pèces , les ayant vus parfois entrer dans les nids d’H ymé-
nopteres réellement fouisseurs, dans le but bien probable
d'y déposer leurs œufs. Les jambes simples de ces insectes
paraissant impropres à fouir le bois ou la terre, semblent
confirmer cette demi-observation.
On a décrit une seule espèce de la Nouvelle-Hollande
du genre Exeire (£xeirus).
Les SPHÉGITES, second groupe de la famille des Sphé-
gides, sont plus abondants dans notre pays que les Pom-
pilites; on lesreconnaît facilement à leur corselet étranglé,
à leur abdomen dont le pédicule est ordinairement très-
long. Le genre Sphex proprement dit, le type du groupe,
renferme une grande quantité d’espèces exotiques ; les in-
digènes sont au contraire peu nombreuses ; mais leur indus-
trie a encore été fort mal observée ; M. de Saint-Fargeau
rapporte que son fils a pris plusieurs fois, en Algérie,
trois espèces de Sphex, qui transportaient à leur nid des
Orthoptères de la tribu des Acridiens. D'autre part, nous
trouvons affirmé dans les Mémoires de la société philoso-
phique de Philadelphie, que le Sphex bleu, propre à l’A-
mérique du Nord, a été vu emportant une araignée huit
fois plus pesante que lui.
98 HISTOIRE
Quelques personnes ont encore avancé que certains
Sphex approvisionnaient périodiquement leurs larves avec
des puces vivantes. Cela est très-peu probable ; car ce se-
rait contraire à tout ce que nous observons ailleurs. Tous
les Sphégiens aussi bien que les Crabroniens périssent peu
de temps après avoir préparédes aliments à leur postérité,
etilsne voient jamais les êtres auxquels ils ont donné
le jour.
Les habitudes des Ammophiles nous sont un peu mieux
connues. On rencontre fréquemment dans notre pays,
dans tous lesendroits sablonneux, l’Ammophile des sables
(A. sabulosa, Lin.), insecte très-allongé et grêle, noir,
avec l’extrémité du troisième anneau de l'abdomen, la to-
talité du quatrième et la base du cinquième d'un roux
vif. On trouve cette espèce, très-abondamment dans nos
environs pendant tout l'été : elle creuse avec ses pattes
dans la terre, au bord des chemins, des trous assez pro-
fonds , qui n’ont du reste rien de bien remarquable; elle
y place une chenille qu’elle blesse mortellement, au moyen
de son aiguillon, et pond un œuf auprès d'elle. Cette opé-
ration étant achevée, elle ferme l'entrée du trou avec des
grains de sable ou de petits cailloux. L’Ammophile des sa-
bles attaque toujours des chenilles de papillons nocturnes,
et elle ne craint pas de s’emparer des Bombicites, malgré
les longs poils qui protégent leur corps. Ces Ammophiles
ont quelquefois des peines infinies pour transporter leur
proie, qui très-souvent est deux fois plus lourde qu'’elles-
mêmes : cependant elles ne se rebutent jamais; elles la
tiennent fortement avec leurs mandibules, en la soutenant,
en même temps, à l'aide de leurs pattes postérieures : elles
marchent alors avec leurs quatre pattes de devant. Lors-
qu’elles rencontrent des obstacles, la fatigue devient en-
DES INSECTES. 99
«re plus considérable; et si, par hasard, leur proie vient
à leur échapper, elles vont aussitôt la saisir de nouveau.
Selon M. Schuckard, l’Ammo phile des sables s’emparerait
aussi de certaines araignées ; mais toutes les autres obser-
vations attestent que leur nourriture la plus ordinaire
consiste en chenilles de diverses espèces.
M. Westwood a encore observé l'Ammophile velue
(À. hirsuta), qui construit son nid d’une manière un peu
différente de l’A. des sables. Chaque ouverture paraît ne
contenir jamais qu’une seule cellule. Cet insecte approvi-
sionne également son nid avec des chenilles. Il fait enten-
dre un fort bourdonnement lorsqu'il creuse la terre.
Les Pélopées habitent les parties chaudes du globe :
on en trouve dans l’Europe méridionale; mais ils sont
plus abondants en Afrique, dans l’Inde et dans l'Améri-
que intertropicale que partout ailleurs. Ces insectes cons-
truisent des nids dans les rochers, dans les encoignures
des maisons , jusque dans l'intérieur des chambres. Divers
auteurs ont décrit les retraites des Pélopées : Disdéri,
Pallissot de Beauvois, Drury les ont mentionnés. Réau-
mur a représenté aussi le nid d’une espèce de Saint-Do-
mingue. D'autre part, M. Rousseau, aide-naturaliste au
Muséum d'histoire naturelle de Paris, nous a rapporté de
l’île Bourbon les nids du Pélopée Hémiptère. Cet insecte
(pl. 4, fig. 4)très-abondant dans toutes lesiles Mascareignes,
construit la demeure de ses larves avec une terre fine
de couleur noirâtre. Chaque nid consiste en un assemblage
de six à vingt tubes, placés verticalement par rapport au
lieu qu'ils occupent, et formés par cette mème terre,
pétrie par l’insecte et cimentée avec la matière aggluti-
pante que presque tous les insectes nidifiants ont la pro-
priété de sécréter par la bouche (pl. 4, fig. 5).
Quand ces divers tubes sont approvisionnés, la femelle,
100 HISTOIRE
après y avoir pondu un œuf, les ferme avec la même
terre, en formant une enveloppe générale, qui donne à ces
nids l'apparence d’une motte de terre fixée contre la mu-
raille. Des renseignements exacts nous manquent sur les
espèces qui servent de nourriture aux larves; cesont pro-
bablement des chenilles ou des araignées, comme cela
existe pour d’autres espèces du même genre, selon quel-
ques observateurs. Mais nous ne croyons pas, comme le
prétend Pallissot de Beauvois , que les cellules soient re-
visitées par la femelle, lorsque ses larves auraient con-
sommé une première provision et seraient obligées d'at-
tendre de nouvelles subsistances. Ceci est contraire à tout
ce que nous observons chez les autres Hyménoptères nidi-
fiants et solitaires.
Quand la larve du Pélopée a atteint son entier accrois-
sement, elle se file dans l'intérieur de sa loge une coque
soyeuse, de couleur brunâtre, fortement mélangée de ma-
tière agglutinante. L'insecte parfait, après avoir rompu la
coque de lanymphe, se pratique une ouverture circulaire,
en perçant la terre qui recouvre son tube. En sorte qu’a-
près la sortie de tous les individus, le nid se trouve per-
foré d’un nombre de trous égal à celui des habitants
(pl. #4, fig. 5).
Selon M. Saunders, qui a observé les Pélopées aux
Indes orientales, ces insectes seraient parasites, et les
nids que nous leur attribuons seraient l’œuvre d’une
espèce d'Eumène.
Mais les observations de M. Rousseau, et les nids qu il
nous a rapportés, d’où sont sortis seulement des Pélopées,
en quantité considérable, tend à nous prouver le contraire.
Ilestau reste fortsingulier que des insectes de cette tribu
construisent des nids qui ressemblent beaucoup à quelques-
unes des habitations des Osmiides. Ce serait le seul genre
DES INSECTES. 101
_
parmi les Hyménoptères, dont les larves sont insectivores,
Des insectes très-semblables, quant à la forme, à nos
Pélopées , mais dônt les couleurs sont généralement d'un
bleu métallique plus ou moins vert ou violacé, les CAlo-
rions, soût répandus égâlement dans les pays chauds des
deux hémisphères. On trouve à l’île de France et à l’île
Bourbon, le Chlorion comprimé (Cl. compressum), entiè-
rement d'un vert métallique, avec la base des hanches et
des cuisses d'un roux vif. Cette espèce est extrêmement
utile, car elle fait continuellement une guerre acharnée
aux Blattes ou Kakerlacs, qui malheureusement infestent,
comme on le sait, toutes nos colonies.
Il paraît, d'après le récit de plusieurs voyageurs, que les
Chlorions construisent des nids qui ressemblent à ceux de
nos Pélopées ; mais ce qu’il y a surtout de remarquable
dans les habitudes de ces Sphégites, c’est leur hardiesse à
se jeter sur les Blattes pour en approvisionner leur nid,
malgré la grande taille de ces espèces.
Cet ennemi acharné, rôdant de différents côtés, s’ar-
rête dès qu’il aperçoit une Blatte; celle-ci cesse aussitôt
de marcher : le Chlorion s’élance alors surelle ; la saisissant
avec ses mandibules entre la tête et le corselet , il se re-
tourne lui-même pour lui enfoncer son aiguillon dans
l'abdomen. Puis il lâche prise et s'éloigne jusqu'à ce que .
sa victime ne donne plus à peine signe de vie.
Leredoutable Hyménoptère se metalors à traîner sa proie
jusqu’à l'entrée de son nid ; mais le trou n'est pas ordinai-
rement assez grand pour donner passage à la Blatte. Le
Chlorion ne s'en étonne point et ne recule pas devant une
telle difficulté ; il arrache les ailes, quelquefois même les
pattes de la Blatte ; il entre lui-même dans le trou à recu-
lons ; et, tirant avec ses mandibules, il y fait entrer son iu-
102 HISTOIRE
secte, qui s'allonge etsecomprime contre les parois du tube.
On a placé dans un genre particulier (Aphelotoma
Westw.) un insecte de la Nouvelle-Hollande très-voisin
des Chlorions.
Nous avons peu de chose à dire des autres genres du
eroupe des Sphégites, car leurs mœurs n’ont pas encore
été étudiées.
Le genre Podie (Podium,Fab.Trigonopsis, Perty\ est
composé de quelques espèces de l'Amérique méridionale,
bien remarquables par leur tête extrêmement large par
rapport à la ténuité de leur corps.
Le genre Pronée est établi sur un petit Hyménoptére
du Sénégal.
Enfin, les Dolichures ont pour type le D. cornu (D. cor-
niculus), insecte long de trois à quatre lignes , noir et pu-
bescent, avec le bord postérieur de chaque segment de
l'abdomen d’un roux brunâtre; répandu dans la plus
srande partie de l’Europe.
Un genre (Trirogma Westw.), fondé sur une seule es-
pèce de l'Inde, diffère très-peu des précédents.
La famille des scozrrpEs comprend deux groupes; le pre-
mier, celui des SAPYGITES, estie moins nombreux. Le genre
Sapyge ne renferme que quelques espèces indigenes , dont
le type est la Sapyge ponctuée (Sap. punctata, KI. ),
noire et tachetée de blane, habitant une grande partie de
l'Europe.
Nous n'avons encore rien de certain sur les habitudes
de ces insectes : les uns ont prétendu qu’ils creusaient
des nids en terre et les approvisionnaient eux-mêmes; d’au-
tres, et c’est le plus grand nombre, pensent qu’ils dé-
posent leurs œufs dans des nids déjà approvisionnés par
d’autres Hyménoptères.
DES INSECTES. 103
M. Schuckard assure avoir pris le type du genre dans
les cellules de l'Osmie bicorne; quelques autres observa-
tions du même genre viennent encore à l'appui de celle-ci.
Quoiqu'il en soit, les Sapyges méritentactuellement d’être
étudiées d’une manière plus complète.
Le genre Polochre est fondé sur une espèce que l’on
trouve en Italie, aux environs de Bologne et de Gênes.
Le groupe des scocriTEs renferme des espèces d’une
grande taille, qui sont assez abondantes dans l'Europe
méridionale. Elles appartiennent, en général, au genre
Scolie proprement dit, et ont la plupart, surtout les femel-
les, de grandes taches jaunes sur l'abdomen.
Les Hyménoptères de ce genre présentent des différen-
ces notables dans les nervures des ailes , ce qui semble
au premier abord fournir des caractères suffisants pour
motiver des subdivisions ; mais la grande instabilité de ces
modifications ne permet pas d’y attacher beaucoup d’im-
portance. Il en est de même pour plusieurs autres genres
de la tribu des Sphégiens.
La Scolie des jardins (Scolia hortorum Fab. (pl 4,)
fig. 6.) est longue de quinze à dix-huit lignes ;elleest noire,
velue, avec le front jaune tacheté de noir, seulement dans
la femelle ; l'abdomen noir, avec une large bande transver-
sale jaune sur les deuxième et troisième segments, sou-
vent interrompue dans les deux sexes, mais toujours dans
la femelle.
Onrencontre communément cet Hyménoptère dans les
endroits sablonneux du midi de la France et en Italie. Il
vole sur les fleurs pendant la plus grande chaleur du jour.
La Scolie des jardins a été l’objet des observations
d'un entomologiste de Florence, M. Passerini, qui à vu
le premier que cet Hyménoptère nourrissait ses jeunes
104 HISTOIRE
avec les larves de lOrycte nasicorne, qui ressemblent
beaucoup à nos larves de bannetons, bien qu’elles aient
ordinairement une taille plus grande. Lorsque la larve de
la Scolie a pris toute sa croissance, elle se file une coque
soyeuse (pl. 4. fig. 7.) de forme oblongue, de couleur
brune, foncée, fortement mélangée de matière aggluti-
nante, ressemblant beaucoup par la texture à la coque de
diverses Tenthrèdes.
Enfin nous trouvons encore la mention suivante à l’é-
gard des Scolies dans le Magazin entomologique anglais :
La Scolie à double ceinture {Scol. bicincta, Fab. ), fait des
trous dans le sable à une profondeur de huit pouces,
ayant une ouverture fort large. Un de ces trous, dans le-
quel le propriétaire venait d’entrer, ayant étéexaminé, on
y trouva une grande sauterelle, qui était probablement sa
proie.
Quant à ce qui est des autres genres du groupe des
Scoliites, nous ne connaissons rien des habitudes parti-
culières des diverses espèces qui les composent.
Le genre Mérie ne renferme que quelques espèces, dont
la plus répandue est la Mérie à trois points, qui habite le
midi de la France, aussi bien que l'Italie et l'Espagne.
Les Myzines se trouvent en Europe, en Afrique et en
Amérique, mais seulement dans les régions chaudes. Les
femelles diffèrent tellement des mâles par l'épaisseur de
leur corps, par la brièveté de leurs antennes et les épines
des jambes, que plusieurs auteurs les ont regardées comme
constituant un genre distinct, sous le nom de Piésie.
Enfin le genre Tiphie, composé de quelques espèces in-
digènes de petite taille, a pour type la Tiphie fémorale ( 7.
femorata, Fab.),noire dans les deux sexes, avec les pattes
entièrement noires dans le mâle, l'extrémité des antérieures
DES INSECTES. 105
et la totalité des intermédiaires et des postérieures roussä-
tres, et l'abdomen noirdans le mâle, ayant, dans les femel-
les seulement, le dernier anneau de l'abdomen et le bord
postérieur des autres d’un roux brunâtre.
Cette espèce a été observée creusant dans le sable des
trous verticaux très-profonds ; mais on ne sait pas de quel
insecte elle approvisionne son nid. La femelle diffère tant
du mâle que, pendant longtemps, les entomologites l’ont
_ placée dans une autre tribu : elle a été décrite sous le
nom de Béthyle velu.
La troisième famille de la tribu des Sphégiens, les
MUTILLIDES, se compose d'insectes bien remarquables par
la différence extrême qui existe entre les mâles et les fe-
melles (pl. 4, fig. 8et 9); malheureusement leurs habitudes
ne nous sont pas connues ; nous n'avons, à cet égard, que
quelques renseignements vagues dont nous ne pouvons
tirer que certaines inductions. D’autre part, les jambes,
puissamment armées d’épines, surtout chez les femelles,
tendent à nous prouver que ces insectes creusent des de-
meures pour leurs larves, ainsi que le font la plupart des
autres Sphégiens. On rencontre, au reste, les Mutillides
dans les endroits sablonneux bien exposés aux rayons du
soleil : elles vivent solitaires et sont très-peu répandues
dans notre pays; ce qui contribue beaucoup à rendre les
observations plus difficiles.
Les régions chaudes des deux hémisphères en nourris-
sent un plus grand nombre ; et les espèces qui leshäbitent
sont généralement d’une taille bien supérieure à celle des
nôtres ; mais les petites aussi bien que les grandes sont
ornées de couleurs vives très-variées, le plus souvent
jaunes ou rouges. Nul doute que les Mutillides n’atta-
quent des insectes pour en approvisionner leurs nids. Di-
vers naturalistes assurent les avoir vues en poursuivre et
106 HISTOIRE
s'en emparer. Mais il faut avouer que les détails précis
manquent complétement. La grande dissemblance qui
existe entre les sexes, dans cette famille, a dû, comme on
le pense bien, amener de graves erreurs. Les femelles, qui
sont constamment aptères , et les mâles, qui sont toujours
pourvus d’ailes, ont été placés fréquemment dans des
genres différents, quelquefois même dans des familles
distinctes. C’est dans ces derniers temps seulement que les
sexes ont pu être rapprochés d’une manière certaine dans
différents genres.
Cependant il en existe plusieurs encore dont les femelles
seules sont connues ; et, quant à ceux-là, on ne peut réelle-
ment les considérer comme des genres bien établis.
Nous nous contenterons done de citer dans cet ou-
vrage ceux qui nous paraissent irrécusables.
Le genre Méthoque ne comprend encore qu’une seule
espèce d’assez petite taille : elle habite une grande partie
de l’Europe, maïs elle est rare partout. La femelle est noire
et mélangée de rouge, tandis que le mâle, qui est entiè-
rement noir, avait été placé autrefois dans un genre par-
ticulier sous le nom de Tengyre.
Les Thynnes sont des habitants de la Nouvelle-Hol-
lande et de l'Amérique méridionale. Les femelles, qui dif-
fèrent des mâles d’une manière surprenante par la forme
de leur corps, par la brièveté de leurs antennes, et souvent
même par leurs couleurs, ont également été classées dans
un genre particulier, désigné par Latreille sous le nom de
Mvyrmécode.
A lexemple du docteur Klug, nous rapportons aux
Thynnes, comme sous-genres, plusieurs divisions éta-
blies par divers entomologistes (1) et qui offrent entre elles
des différences plus ou moins importantes.
(1) MM. Guérin, Westwood, Schuckard.
DES INSECTES, 107
On a décrit seulement deux espèces brésiliennes du
genre Ælure (Ælurus).
Les Myrmoses se composent d’un petit nombre d’especes.
Le type du genre, la Myrmose à tête noire (M. snelano-
cephala, Fab.; atra, Panz), se trouve dans une grande
partie de l'Europe.
Le genre Mutille est le plus nombreux de toute la fa-
mille : on en connaît plusieurs espèces indigènes, et une
plus grande quantité d’exotiques, remarquables par
leur taille et la vivacité de leurs couleurs. L'une des Mutil-
les les moins rares dans notre pays, est la Mutille chauve
(M. calva ); le mâle est entièrement noir. Chez la femelle
le sommet de la tête et le corselet sont roux, et les bords
de l'abdomen sont grisâtres.
La Mutille européenne (4. europæa) (pl. 4, fig. 8 et
9) est plus grande que la précédente et presque anssi ré-
pandue qu’elle dans toute l'Europe.
Le genre Psammotherme offre des antennes fortement
pectinées dans le mâle ; c’est ce qui le distingue particulie-
rement entre toutes les autres Mutillides. La seule espèce
que nous connaissions provient du cap. de Bonne-Espé-
rance ; mais il paraît que certains musées en renferment
quelques autres.
Le genre Aptérogyne est fondé sur un petit nombre
d'espèces de la Nouvelle-Hollande.
SIXIÈME TRIBU.
LES FORMICIENS.
Nous arrivons maintenant à une tribu composée d’une
quantité d'espèces très-considérable, dont les mœurs ont
été étudiées avec le plus grand soin. Les habitudes de la
plupart des Formiciens ne sont pas moins admirables que
108 HISTOIRE
celles des Apiens et des Vespiens. Elles le sont peut-étre
davantage sous certains rapports.
Ces insectes paraissent être répandus dans toutes les
parties du monde, et leur industrie s’exerce partout d’une
manière non moins surprenante.
Nous divisons la tribu des Formiciens en deux famil-
les. Le peu d'intérêt que présente la première, compa-
rativement à l’autre, nous oblige de parler des mœurs des
Fourmis en général, à la seconde famille.
DIVISION
DE LA TRIBU DES FORMICIENS
EN FAMILLES, GROUPES ET GENRES.
{'° Famille. DORYLIDES. Antennes filiformes, insérées près de fa
bouche. Abdomen long, cylindrique.
Genre 1. LABIDE. Jur. Palpes maxillaires de deux articles.
Gre. 2. DORYLE. Fabr. Palpes maxillaires de quatre articles.
2® Famille. FORMICIDES. Antennes coudées. Abdomen ovalaire.
Groupe 1. MYRMICITES. Premier segment de l’abdomen for-
mant deux nœuds. Femelles pourvues
d’un aiguillon.
Gre. 1. crvprocère. Latr. Corps inerme. Palpes longs; les ma-
xillaires de cinq articles, les labiaux
de quatre.
Gre. 2. ATTE. Fabr. Corps inerme. Palpes très-courts.
Gre. 3. orconome. Latr. Corps épineux. Palpes très-courts.
Gre. 4. ECITON. Latr. Palpes très-petits. Mandibules très-lon-
gues et très-étroites.
Gre. 5. myrmica. Latr. Palpes maxillaires très-longs, de six
articles. Mandibules triangulaires.
Gpe. 2. PONÉRITES. Premier segment de l'abdomen for-
mant un seul nœud. Femelles pour-
vues d’un aiguillon
DES INSECTES. 109
Gre. 1. opoxrowacne. Latr. Tèle en carré long, très-échancrée
en arrière.
Gre. 2. PONERE. Lalr. Tête triangulaire, à peine échancrée.
Gpe. 3. FORMICITES. Premier segment de l'abdomen for-
mant un seul nœud. Femelles et
neutres sans aiguillon.
Gre. 1. POLYERGUE. Lafr. Mandibules étroites, arquées et ter-
minées en pointe crochue.
Gre. 2. FOURMI. Lin. Mandibulestriangulaires, très-dentées.
Nous avons bien peu de chose à dire sur la première
famille des Formiciens, celle des poryLipes. Ce sont
des insectes exotiques, dont les mâles seuls sont connus.
Toutestencore ignorésur leurs habitudes. Aussi, tantôt ils
ont été placés dans la même famille que les Mutillides ;
tantôt ils ont été plus rapprochés des Formiciens. L’exa-
men de leurs caractères zoologiques nous a fait recon-
naître ce dernier rapprochement comme plus fondé.
Quoi qu'il en soit, la famille des Dorylides comprend
actuellement deux genres auxquels il faudra peut-être
ajouter celui d’ Ænicte de M. Schuckard; celui des Doryles,
auquel nous rattachons comme simple division les Rhog-
mus de M. Schuckard, composé de quelques espèces pro-
pres à l'Afrique méridionale, et le genre Labide, dont on
a décrit une vingtaine d'espèces , ayaut été toutes recueil-
lies dans l’Amérique méridionale.
Au contraire, la famille des FORMICIDES doit être con-
sidérée comme l’une des plus intéressantes dans toute la
classe des insectes. Les Formicides, c’est-à-dire les Fourmis
en général, ont été déjà laborieusement étudiées, quoi-
qu’il reste encore à faire des observations pleines d'inté-
rêt sur ces insectes vraiment dignes de notre admiration.
En effet si les Abeilles, si les Osmies, si les Guêpes sont
regardés, à juste titre, comme les insectes les plus indus-
trieux , que penserons-nous des Fourmis? C’est un peuple
10
110 HISTOIRE
tout entier, personne ne l’ignore, qui agit comme les
Abeilles avec un ensemble surprenant. Le but de tant de
travaux est toujours le soin de la progéniture , le besoin de
perpétuer la race. Comme chez nos Apides, il existe parmi
les Fourmis trois sortes d'individus : des mâles, qui nais-
sentexclusivement pour féconder les femelles ; des femelles,
qui ne vivent que pour perpétuer l'espèce; et des ou-
vrières, c’est-à-dire des individus neutres, devant donner
leurs soins à la mère et à ses jeunes, devant leur apporter
leur nourriture quotidienne, devant leur construire des
demeures qui les abritent contre toute espèce de danger.
Tout ceci nous rappelle, à chaque mot, l’histoire des Abeil-
les. Il y alà unegrande ressemblance ; mais chez les Four-
mis il y a peut-être quelque chose de plus beau encore. Plu-
sieurs femelles, plusieurs mères, nous pourrions peut-être
dire plusieurs Reines, comme on le dit pour les sociétés
d’Abeilles, vivent ensemble, habitent la mésne retraite,
et jamais aucune mésintelligence n’éclate entre elles. Nous
n'avons pas ici ces combats iniques qui ont lieu chez les
Abeilles. La société des Fourmis est donc plus parfaite ;
c'est au moins ce qui nous semble. Malheureusement,
tandisque les premières constituent un bien précieux pour
l'homme, les autres sont regardées par lui comme un fléau.
Les Fourmis ne produisent rien qui puisse servir à notre
industrie ; bien plus, elles nous nuisent souvent en creusant
la terre ; en s’introduisant dans nos maisons, où elles s’é-
tablissent quelquefois dans des poutres qu’elles perforent
en tout sens; elles nous dévorent, parfois, les substances
que nous voudrions conserver ; elles sont incommodes par
l'odeur qu'elles répandent, par la piqûre qu’elles font sentir
quand elles s’introduisent jusque dans nos vêtements.
Aussi, l’homme de la campagne extermine-t-il chaque
DES INSECTES, 111
Fourmi qu'il rencontre : il cherche sans cesse à les dé-
truire, D'ailleurs, il s’imagine que le mal que causent ces
insectes est plus grand qu'il ne l’est en effet.
Pour quelques moments nous demandons grâce pour la
pauvre Fourmi, qui a le malheur de déplaire à un si haut
degré, et seulement en faveur de son industrie et de ses la-
beurs, qui pourraient servir d'exemples à bien des hommes.
Les Fourmis ont été étudiées par divers observateurs
qui méritent toute confiance. Nous devons citer comme les
principaux, le célèbre Réaumur, dont le nom se présente
à chaque instant sous notre plume ; Latreille, peut-être en-
core le premier entomologiste qui ait existé, et Huber,
non pas l'infortuné aveugle qui a tant aimé les abeilles,
mais son fils, qui s’est épris d’une passion tout aussi
grande pour les fourmis que son père pour les Abeilles,
et qui aécrit leur histoire d’une manière digue des plus
grands éloges.
Il n’est presque pas de naturalistes, surtout parmi ceux
qui consacrent leur vie tout entière à l’étude des insectes,
qui n’aient observé plus ou moins les laborieuses Fourmis.
Aussi, nombre de faits concernant leur histoire sont depuis
longtemps acquis à la science; mais les investigations
scientifiques sont sans bornes, et il reste certainement à
découvrir encore.
_ Ces Hyménoptères, qui vivent en sociétés nombreuses,
construisent des demeures quelquefois immenses où des
milliers d'individus travaillent constamment. La grande
diversité que l’on remarque entre les habitations des
Fourmis, selon les genres, et selon les espèces, tant sous
le rapport du choix des matériaux que sous celui de leur
emploi, nous force à parler séparément de ce qui est rela-
tif à ce travail aux divers genres et espèces.
112 HISTOIRE
La manière dont les larves s’accroissent, aussi bien que
la nature des soins dont elles sont l’objet de la part des
ouvrières, nous paraissent plus du domaine de la géné-
ralité, quoique ces observations aient été faites sur. les
espèces indigènes. Nous rapporterons donc, dès à présent,
tout ce qui appartient à ce genre d'occupation. Huber à
si bien vu tout, que c’est lui qui fera les frais du récit.
C’est au bout d’une quinzaine de jours après la ponte,
nous dit-il, que la larve brise la coquille de son œuf; son
corps est d’une transparence parfaite ; on y distingue une
tête et des anneaux, mais aucun vestige de pattes, ni d’ap-
pendices articulés.
Les ouvrières doivent s'occuper constagment de ces
larves. Dès les premiers moments, une troupe d’entre
elles semble préposée à leur garde, toutes prêtes à re-
pousser les agressions. |
Mais , à peine le soleil commence-t-il à jeter ses rayons
que les Fourmis placées en dehors de la fourmilière vont au
plus vite en avertir celles qui sont restées dans leur in-
térieur ; elles les touchentavecleurs antennes, elles les en-
traînent avec leurs mandibules, pour leur faire compren-
dre de quoi il s’agit.
La scène la plus singulière et la plus animée va se passer
alors. En peu d’instants toutes les issues sont encombrées
par les Fourmis, qui se pressent vers le dehors. Les
larves sont emportées, en même temps, par les ouvrières,
pour être placées au sommet de la fourmilière, et ressentir
les effets de la chaleur du soleil. Les larves des femelles,
plus grosses que celles des mâles et des neutres, sont trans-
portéesavec plus de difficultés à traversles passages étroits
de J’habitation ; mais on redouble d'efforts, et on parvient
toujours à les déposer près de celles des autres individus.
DES INSECTES. 113
Pendant quelques instants, on voit ordinairement les
Fourmis elles-mêmes se tenir réunies en groupes nom-
breux à la surface de la fourmilière, et se complaire aussi
sous l'influence du soleil.
Cependant elles ne laissent pas longtemps les larves ex-
posées à une chaleur directe aussi forte ; elles les retirent
bientôt pour les mettre dans des loges peu profondes, où
elles peuvent encore ressentir une chaleur pleinement
suffisante.
Quand le moment de nourrir ces larves est arrivé, cha-
que Fourmi s'approche de l’une d'elles, et lui donne sa
nourriture.
Ces insectes ne préparent point de subsistances, comme
le font les Apiens et les Vespiens : chaque jour ils dégor-
gent par leur bouche les fluides qu'ils ont puisés sur di-
vers objets ; ils écartent leurs mandibules, et c’est dans leur
bouche même que leurs larves hument leur nourriture.
Les Fourmis, comme on sait, s’en prennent à toutes les
substances : on les voit se repaître sur les viandes fraîches
ou corrompues, sur les fruits , particulièrement sur tout ce
qui est sucré : elles sont aussi très-friandes d’un liquide
particulier que les pucerons sécrètent par deux petits
tubes situés à l'extrémité de leur corps.
Chaque fois qu'il existe des pucerons sur une plante,
on y rencontre des Fourmis.
Celles-ci montent et descendent le long des tiges, harce:
lent les pucerons et les excitentavec leurs antennes et leurs
palpes, pour les forcer à dégorger le liquide désiré. Jamais,
du reste, les Fourmis ne leur font aucun mal. On assure
seulement que parfois elles emportent ces pucerons, pour
les placer sur des plantes dans le voisinage, ou au sein
même de leur fourmilière, afin de n’avoir pas à aller les
10,
114 HISTOIRE
chercher si loin. Ce sont leurs véritables esclaves : Linné
les a appelés les Vaches des Fourmis. Huber s’écrie : On
n'aurait pas deviné que les Fourmis fussent des peuples
pasteurs.
Des voyageurs, qui nous ont affirmé que l'on ne rencon-
trait pas de pucerons dans les régions équatoriales, ont vu
les Fourmis faire lemême manége auprès de certains insec-
tes homoptères, qui sécrètent également divers liqui-
des.
Les soins que les Formicides donnent aux larves ne
consistent pas seulement à leur procurer une température
convenable et la nourriture nécessaire; elles doivent en-
core les entretenir dans une extrême propreté : avec
leurs palpes elles les nettoient parfaitement et ne laissent
jamais le moindre grain de poussière sur leur corps.
Au moment des mues que subissent leslarves, ellessont
occupées fréquemment à tirailler leur peau, à l'étendre et
à Ja ramollir.
Quand les larves ont pris tout leur accroissement, elles
se filent, au moins dans la plupart des espèces, une coque
soyeuse d’un tissu très-serré, d’une forme oblongue, d’une
couleur plus ou moins grise ou jaunâtre : elles subissent
alors leur transformation en nymphe.
Toutes les larves des Formicides ne se filent pas de co—
que pour se métamorphoser : celles qui appartiennent à
nos deux premiers groupes sont dans ce cas.
Les nymphes de Fourmis (pl. 5, fig. 4) sont d’abord
d'un blanc pur; mais elles changent successivement de
couleur : elles passent bientôt au jaune pâle, ensuite au
roussâtre , puis elles deviennent brunes, et enfin presque
noires.
L'insecte parfait, venant à éclore, ne sait pas rompre la
DES INSECTES. 115
coque de soie qu'il a filée à l’état de larve, comme le font
presque tous les autres insectes. Leurs mâchoires ne sont
sans doute pas encore assez solidifiées pour la déchirer. Ce
sont les ouvrières qui se chargent de cette opération; et,
ce qu'il y a de remarquable, c’est qu'elles savent toujours
connaître le moment où l’insecte va éclore, car elles ne se
trompent jamais.
Ce n’est pas sans difficultés que ces laborieuses ou-
vrières viennent déchirer la coque des pauvres prison-
nières. Plusieurs individus se mettent à la fois après la
même: ils commencent par arracher, et c’est toujours à la
partie supérieure, quelques fragments de soie, pour amin-
cir l’étoffe; ils parviennent à la percer, à force de la
pincer et de la tordre en divers sens , et à l'entamer com-
plétement en passant leurs mandibules au travers.
Mais il leur faut encore agrandir l'ouverture, pour que
l’insecte nouveau puisse sortir. C’est quand cette opéra-
tion est achevée qu'ils commencent à en tirer la prison-
nière ,en prenant les plus grandes précautions pour ne lui
faire aucun mal. Le malheureux insecte n’est cependant
pasàce momentlibre de prendre son essor ; son élat exige
encore des soins de la part des ouvrières ; il est encore re-
vêtu de l’enveloppe de la nymphe. Ce sont celles-ci qui
doivent l’en débarrasser. Peu à peu le nouveau-né ayant
ses antennes et ses pattes dégagées, commence à mar-
cher ; les ouvrières lui apportent aussitôt de la nourriture,
dont il paraît avoir un pressant besoin. Pendant plusieurs
jours encore, les habitants de la fourmilière donnent une
attention particulière aux individus qui viennent de nai-
tre ; ils leur apportent la subsistance quotidienne ; ils les
accompagnent en tous lieux, comme pour leur faire con-
paître toutes les issues de l'habitation. Les laborieuses
A
116 HISTOIRE
ouvrières s’acquittent également du soin difficile d'é-
tendre les ailes des individus mâles et femelles qui vien-
nent d’éclore, et elles s’en acquittent toujours avec une
assez grande adresse pour ne pas rompre ces membranes
fragiles. Enfin elles ne cessent de diriger tous leurs mou-
vements jusqu’à l'instant où eeux-ei vont quitter la four-
milière, pour satisfaire aux besoins de la reproduction.
Les nids des Fourmis, plus connus généralement sous ie
nom de fourmilières, varient beaucoup, quant à la forme et
à l'emploi des matériaux, selon les espèces. Cependant
c’est toujours le bois ou la terre qui fait les frais du do-
micile.
Les Fourmis qui emploient la terre commencent
par creuser et déblayer, de manière à pouvoir établir des
chambres et des corridors, disposés les uns au-dessous
des autres et communiquant entre eux par des passages
quelquefois verticaux. Toute la terre qui est retirée à
l’intérieur est portée au-dessus, pour protéger les étages
souterrains. Différents matériaux sont ordinairement mé-
langés avec cette terre; ce sont des brins de paille, des
fragments de bois, des feuilles desséchées, même de
petites pierres.
Certaines Fourmis, que l’on nomme #ineuses, n'appor-
tent point de matériaux étrangers, et se contentent d'amas-
ser, au-dessus de leur fourmilière, la terre qu’elles ont dé-
biayée et qui leur sert encore à former de nouvelles cham-
bres et de nouvelles galeries.
Les espèces qui construisent dans le bois, s'établissent
fréquemment dans des arbres déjà creusés par d’autres in-
sectes ; et, profitant du local, elles le disposent d’une ma-
nière commode, en établissant des galeries et des compar-
timents avec les fragments ou la seiure du bois, et les
DES INSECTES, 117
consolidant avec la matière agglutinante qu’elles ont la
propriété de sécréter.
Cette immense quantité de chambres et de galeries que
l'on remarque dans une fourmilière sont d’une véritable
nécessité pour le service de l'habitation.
Les unes contiennent des œufs, les autres des larves
ou des nymphes, celles de chaque sorte d'individus étant
aussi séparées.
Nous ne connaissons pas encore à beaucoup près toutes
les constructions des Fourmis. Cependant il est certain que
plusieurs espèces exotiques en font de très-remarquables.
Quelques-uns de ces nids ont éte rapportés par divers
voyageurs, mais malheureusement presque toujours sans
les architectes.
C'est ainsi que le Museum d'histoire naturelle de Pa-
ris renferme une de ces demeures rapportée des Indes
orientales, que l’on pourrait comparer à une forteresse.
Ce nid, qui a près d'un pied de diamètre, est formé entie-
rement d'une terre jaune , ressemblant assez à de la terre
glaise. C’est un immense labyrinthe dont le chemin est
garni, dans toute sa longueur, d’un mur assez élevé pour
protéger les travailleurs. Cette habitation n'offre qu'une
seule ouverture à son sommet, par laquelle redescen-
daient les Fourmis.
Un autre nid, rapporté d'Amérique, ne présente à la
vue qu’une masse immense de petites branches de bois
enchevêtrées les unes dans les autres; la forme de cette
demeure n’est pas moins singulière ; elle est parfaitement
ronde comme un fromage de Hollande.
Enfin, nous connaissons encore le nid d’une espèce du
Sénégal , la Fourmi émeraude (Formica smaragdula),
qui construit une habitation, composée de feuilles ajus-
tées, parmi les branches d’arbres.
118 HISTOIRE
Celui de la Fourmi fongueuse de la Guyane (f'ormica
fungosa, Fab.) qui est formé d’une matière cotonneuse,
ayant tout à fait l'apparence d’amadou, et qui est tirée
des capsules du Bombax.
M. Lund a décrit une fourmi du Brésil (F. merdicola,
Lund.) qui établit son nid sur des tiges d’arbustes, avec
les excréments desséchés des chevaux ou des mules.
Au moment où les Fourmis doivent s’accoupler, les
mâles et les femelles sortent de la fourmilière ; car, bien
qu'ils se trouvent réunis fréquemment dans l’intérieur
du domicile, il ne paraît pas qu’il y ait jamais rapproche-
ment entre les sexes : ils sortent done comme le font les
Abeilles, les Guêpes, etc.; ils s'élèvent dans les airs, et,
bientôt après, les femelles reviennent à l’habitation fécon-
dées pour toute leur vie.
Les mäles étant beaucoup plus nombreux, tous n’ont
pas l’honneur de perpétuer la race, mais ils meurent tous
peu de temps après être sortis de la fourmilière. Quand ils
l'ont quittée, ils ne doivent jamais y rentrer: Lorsque les
femelles de Fourmis reviennent à l'habitation, leurs ailes
leur sont enlevées par les ouvrières ; quelquefois elles se
les arrachent elles-mêmes. Ces appendices tenant peu,
une semblable mutilation ne paraît pas leur coûter beau-
coup. Il est dit alors qu’elles ne doivent plus sortir de
leur retraite ; elles doivent y passer toute leur existence ;
elles doivent y mourir.
Dès que les mâles et les femelles ont pris leurs ébats
ensemble, les ouvrières se mettent en observation pour :
recueillir les femelles qui reviennent après avoir été fé-
condées : elles s’empressent de les emporter dans les loges
les plus profondes de la fourmilière, où elles recevront
les soins les plus assidus, où elles seront sûrement à l'abri
de tout danger.
DES INSECTES, 119
En traitant de l’histoire des Abeilles nous avons déjà
dit quelques mots de ce qui nous paraissait être l’ins-
tinct, et de ce qui nous paraissait être l'intelligence. Nous
y reviendrons à l’occasion des Fourmis. Chez ces insectes,
comme chez les premiers, l'intelligence nous semble ap-
paraître dans une foule de cas. On reconnait chez les
Fourmis le discernement, le jugement, dans une foule de
leurs actes. Si vous écrasez, si vous bousculez une partie
d’une fourmilière, vous voyezaussi que les individus qui
sont à la portéese mettenten étatd’agression ,etqu'aussitôt
quelques autres vont prévenir tous les habitants qui sont
logés dans lesétages inférieurs de la fourmilière. Alors, en
peu d’instants, on voit accourir, de toutes les parties de
l'habitation, une masse d’ouvrières, qui, en un elin d’œil,
ont toutes compris qu'un danger les menaçait : elles se jet-
tent ordinairement sur l’agresseur et cherchent à se venger
sur lui du dommage qu'il leur a causé.
Si une Fourmi étrangère vient à pénétrer dans la four-
milière, elle en est aussitôt chassée par les habitants.
Si les habitants de deux fourmilières trop rapprochées
viennent à se rencontrer souvent, et à se gêner dans leurs
opérations , des combats ont lieu avec un ordre et un en-
semble admirables.
Lorsqu'une Fourmi a été blessée, celles qui la rencon-
trent, s'empressent de lui porter secours et de la rappor-
ter au domicile commun.
En toute occasion, on voit les Fourmis se communiquer
leurs idées. Si quelques-unes ont dans la pensée de s’occu-
per d’un travail. quelconque, elles savent communiquer
leur intention aux autres; si un danger les menace, el-
les s’avertissent mutuellement. Il n’est pas rare de voir
des ouvrières se tirailler l’une l’autre etse frapper de leurs
antennes pour se faire comprendre réciproquement.
120 HISTOIRE
À chaque instant nous voyons la raison, l'intelligence
apparaître dans les divers actes qu’exécutent les Fourmis,
bien que la plupart de leurs travaux semblent être entre-
pris instinctivement. Ici, comme chez les Abeilles, nous
voyons ces deux facultés paraissant se confondre; mais,
chez les Fourmis, l'intelligence nous paraît se produire en-
core plus fréquemment.
Ga trouvera aussi dans l’histoire particulière de chaque
genre de la tribu des Formiciens divers faits qui nous mon-
treront combien sont surprenantes les habitudes de quel-
ques espèces.
On sait que les Fourmis ontla propriété d’éjaculer un li-
quide acide qui a reçu quelques applications dans les arts ;
il a été nommé par les chimistes Acide formique.
Notre premier groupe de la famille des Formicides,
celui des MvrMicites, comprend cinq genres, générale-
mentadoptés, ce sont les Cryptocères dont on necompte que
peu d’espèces, toutes exotiques, dont les habitudes parti-
culières n’ont guère été observées. On a prétendu qu’elles
ne vivaient pas en société comme les autres fourmis, ce
qui est très-peu vraisemblable. Les Attes, bien recon-
naissables à leur tête très-grosse par rapport au corps,
sont la plupart européennes. L'espèce type du genre est
l’Atte maconne ( Affa structor, Lal.), qui est assez répan-
äue en France, où elle construit des nids dans le sable,
et forme avec la terre qu’elle en retire une sorte de cou-
vercle à l’entrée.
Le genre OEcodome a pour type une espèce de l’Améri-
que méridionale, l’OE. céphalote | CE. cephalotes, Latr.)
longue de sept à dix lignes, d’un brun marron ou nojrâtre,
avec la tête très-grande et luisante, divisée et biépineuse
postérieurement, et le corselet armé de six tubercules
(pl. 5, fig. 6, (ouvrière).
DES INSECTES. 121
Cette curieuse Fourmi coupe les feuilles des arbres et
les emporte pour construire son nid : elle a été observée
parun voyageur français, M. Lund, qui nous rapporte le
fait suivant :
J’avaistoujours regardé, dit ce naturaliste, comme exa-
gérés les récits que font les voyageurs du tort que certaines
Fourmis causent aux arbres, en les dépouillant de leurs
feuilles ; mais voici un fait dont j'ai été moi-même té-
moin , et qui est relatif à l'espèce connue depuis long-
temps sous le nom d'OEcodome à grosse tête (OE. cephalo-
tes). Passant, un jour, près d’un arbre presque isolé, je fus
surpris d'entendre, par un temps calme, des feuilles
qui tombaient comme de la pluie.
Ce qui augmenta mon étonnement, c’est que les feuilles
détachées avaient leur couleur naturelle, et que l'arbre
semblait jouir de toute sa vigueur ; je m'approchai pour
trouver l'explication de ce phénomène ,et je vis qu'à peu
près sur chaque pétiole était postée une fourmi qui tra-
vaillait de toute sa force. Le pétiole était bientôt coupé, et
la feuille tombait par terre. Une autre scène se passait au
pied de l'arbre. La terre était couverte de Fourmis oc-
eupées à découper les feuilles, àmesure qu’ellestombaient,
et les morceaux étaient sur-le-champ transportés dans le
nid. En moins d’une heure le grand œuvre s’accomplit
sous mes yeux, et l'arbre resta entièrement dépouillé.
Les Écitons se composent de quelques espèces améri-
caines.
Le genre Myrmica comprend plusieurs espèces indi-
gènes. La plus commune en France est la Fourmi rouge
(Myrmica rubra); elle est rougeâtre, avec le premier
nœud uni-épineux en dessous ; l'abdomen lisse, brillant,
avant le premier anneau brunâtre. Cette Fourmi établit son
il
122 HISTOIRE
nid dans la terre, sous des pierres ou sous des détritus
de végétaux.
Unetrès-petite espèce decegenre(M. domestica, Schuk.)
a dans ces derniers temps causé de grandes dévastations
en Angleterre, dans les maisons d’une partie de Londres
et à Brigthon, où elle établit son domicile et dévaste tout
ce qui est à sa portée.
Le second groupe de la famille des Formicides, celui
des PONÉRITES, ne renferme que deux genres , les Odonto-
maques, appartenant au nouveau-monde, etles Ponères,
qui sont aussi la plupart américaines ; une seule est eu-
ropéenne ; elle est d’un brun foncé glabre et luisant, ayant
la tête d’un brun jaunâtre en avant. On la trouve ordi-
nairement sous les pierres, réunie en petites sociétés de
quelques individus.
Le dernier groupe , celui des FormrciTes, n’est égale-
ment composé que de deux genres, très-distincts de ceux
des groupes précédents par l'absence d’aiguillon chez
les femelles et les neutres.
Les Formicites ont été plus étudiées que les Ponérites
et les Myrmécites, la plupart étant européennes. Ce sont
celles-là qui ont été observées par Huber; ce sont les
travaux de ces espèces dont il nous a si bien tracé l'his-
toire.
Le genre Polyergue a pour type une espèce assez com-
mune en France, c’est le Polyergue roussâtre (P. rufes-
cens), qui est long de trois à quatre lignes, entièrement
d’un roux pâle. Plusieurs naturalistes ont observé les ha-
bitudes singulières de cette espèce, mais c’est Huber qui
les a constatées le premier. Voicice qu’il nousrapporte : « Le
17 juin 180%, en me promenant aux environs de Genève,
entre quätre etcinq heures de l’après-midi, je vis à mes
DES INSECTES. 123
pieds une légion d’assez grosses fourmis, rousses ou rous-
sâtres , qui traversaient le chemin; elles marchaient en
corps avecrapidité ; leur troupe occupait un espace de huit
à dix pieds de longueur sur trois ou quatre pouces de
large ; en peu de minutes elles eurent entièrement évacué
le chemin ; elles pénétrèrent au travers d’une haie fort
épaisse et se rendirent dans.une prairie où je les suivis ;
elles serpentaient sur legazon sans s’égarer, et leur
colonne restait toujours continue, malgré les obstacles
qu’elles avaient à surmonter. Bientôt elles arriverent près
d’un nid de Fourmis noir-cendrées, dont le dôme s’éle-
vait, dans l'herbe, à vingt pas de la haie ; quelques Four-
mis de cette espèce se trouvaient à la portée de leur ha-
bitation. Dès qu’elles découvrirent l'armée qui s’appro-
chait, elles s’élancèrent sur celles qui se trouvaient à
la tête de la cohorte. L’alarme se répandit au même ins-
tant dans l’intérieur du nid, et leurs compagnes sortirent
en foule de tous lessouterrains. Les Polyergues roussâtres ,
dont le gros de l’armée n’était qu’à deux pas, se hâtaient
d'arriver au pied de la fourmilière. Toute la troupe s'y
précipita à la fois et culbuta les noir-cendrées, qui, après
un combat très-court mais très-vif, se retirèrent au fond de
leur habitation. Les Polyergues roussâtres gravirent les
flancs du monticule , s’attroupèrent sur le sommet et s’in-
troduisirent en grand nombre dans les premières avenues.
D'autres groupes de ces insectes travaillaientavec leurs
dents à se pratiquer une ouverture dans la partie latérale
de la fourmilière ; cette entreprise leur réussit, et le reste
de l’armée pénétra par la breche dans la cité assiegée ;
elle n'y fit pas un long séjour. Trois ou quatre minutes
après , les Polyergues roussâtres ressortirent à la hâte par
les mêmes issues, tenant chacun dans leur bouche une
124 HISTOIRE
larve ou une nymphe de la fourmilière envahie. Leur
troupe se distinguait aisément dans le gazon par laspect
qu'offrait cette multitude de coques et de nymphes
blanches portées par autant de Polyergues roussâtres.
Ceux-ci traversèrent une seconde fois la haie et le che-
min dans le même endroit où ils avaient passé d’a-
bord, et se dirigèrent ensuite dans les blés en pleine ma-
turité, où j'eus le regret de ne pouvoir les suivre. »
Ce n’est pas sans raison que Huber fut surpris par une
si intéressante observation. Aussi retourna-t-il dans l’en-
droit où il avait été témoin d’un fait si étrange; et plu-
sieurs fois, il vit ses Polyergues roussâtres , qu’il nomme
aussi Amazones et Légionnaires, à cause de leurs habitu-
des toutes guerrières, aller à plusieurs reprises attaquer
les Fourmis notr-cendrées et leur enlever leurs larves et
leurs nymphes , ne pouvant le faire souvent qu'après un
combat très-acharné. Plus tard, il découvrit le nid de ces
Fourmis amazones. Des noir-cendrées erraient alors au-
tour çà et là. Il pensait sans doute être le témoin d’un
nouveau combat ; mais il en fut bien autrement. Les noirs-
cendrées accueillaient parfaitement les amazones et
emportaient, au fond du nid, les larves et les nymphes
qu’elles leur apportaient. Dans cette habitation, les Four-
mis amazones et noir-cendrées, également en grand
nombre, vivaient en parfaite intelligence. Rien ne pou-
vait paraître plus extraordinaire que cette fourmilière
composée de deux espèces bien différentes. Aussi Huber
les observa-t-il avec le plus grand soin; et bientôt il dé-
couvrit l'explication de ce phénomène. Les Fourmis noir-
cendrées savent se construire des nids, savent prendre
soin de leur progéniture, savent lui apporter la nourriture
nécessaire et pourvoir à tous les besoins des larves. Au
DES INSECTES. 125
contraire, les Polyergues roussâtres ou Amazones sont
incapables de soigner les leurs, d'aller chercher leur sub-
sistance quotidienne ; elles sont incapables de construire des
nids ; elles laisseraient infailliblement périr leurs jeunes,
si elles étaient abandonnées à leur propre instinct. Mais
la nature les a dédommagées en leur donnant du courage
et des habitudes guerrières. Ce n’est que pour se procurer
des esclaves, des sortes d’ilotes, qui prendront soin de
leurs petits, qu’elles vont attaquer les Fourmis noir-
cendrées habitant leur voisinage. On ne doit donc pas
s'étonner de les voir s’en prendre toujours aux larves et
surtout aux nymphes, plutôt qu'aux Fourmis mères ;
car, si elles eussent entraîné ces dernières dans leur nid,
elles l’auraient bientôt abandonné pour retourner à leur
ancienne habitation ; tandis qu’en apportant des nym-
phes, les insectes parfaits qui en naissent, croyant
se trouver dans leur propre demeure, vivent dans cette
fourmilière, prenant soin également de leurs larves et de
celles des Amazones.
D'après cela, il ne faut peut-être pas s'étonner que plu-
sieurs observateurs aient remarqué deux sortes d’indi-
vidus neutres dans la même fourmilière,
Les espèces assez nombreuses qui composent le genre
Fourmi (Formica) proprement dit, ne nous offrent rien
de particulier, après les faits généraux, que nous avons
relatés. La plupart construisent leur nid dans la terre ou
au pied des arbres. La Fourmi rousse (Formica rufa), une
des plus communes du genre, est roussâtre, du moins les
femelles et les neutres, car les mâles sont noirs. Cette
Fourmi, très-abondante dans nos environs, construit son
nid dans les endroits sablonneux avec toutes sortes de dé-
bris et de fragments de bois.
126 HISTOIRE
La Fourmi Sanguine, qui est d’un rouge vif, avec le
sommet de la tête et l’abdomen noirs, a des habitudes
semblables à celles du Polyergue roussâtre : elle va enlever
les larveset les nymphes de la Fourmi mineuse (Formica
cunicularia) pour se faire aider dans ses travaux.
Quelques espèces exotiques paraissent encore avoir des
habitudes analogues.
SEPTIÈME TRIBU.
LES CHRYSIDIENS.
Cette tribu est composée de jolis petits insectes qui
ne le cèdent en rien sous le rapport de l'éclat des couleurs
à ce que nous connaissons de plus brillant parmi les pier-
reries. On les a nommés à juste titre les Guépes dorées.
En effet, les Chrysidiens ressemblent beaucoup à de petites
guêpes par l'aspect général de leur corps, si ce n’est par
les nuances. Ces insectes ordinairement verts, bleuâtres
ou d’un doré vif et rougeâtre, sont peu nombreux en es-
pèces et en genres. Ils sont répandus cependant dans les
diverses parties du monde.
Les mœurs des Chrysidiens n’ont pas encore été par-
faitement observées. Nous savons que la plupart d’entre
eux déposent leurs œufs à la manière des Mélectides dans
les nids de certains Apiens, Crabroniens, ete.
Seulement leurs larves ne vivent pas des provisions
amassées par ceux-ci pour leurs jeunes, provisions qui
chez les premiers consistent, comme on le sait, en une pâtée
composée principalement de miel et de pollen. Il est à peu
près certain que les Chrysidiens dévorent les habitants
mêmes.
Ces Hyménoptères sont très-remarquables par la
structure de leur abdomen ; les derniers anneaux peuvent
DES INSECTES. 127
s'engaîner les uns dans les autres, ou s’allonger à la
manière des tubes d'une lunette.
Les femelles sont pourvues d’un aiguillon dont la
piqûre est très-douloureuse.
La facilité qu’elles ont de replier en dessous leur abdo-
men et d'en distendre les derniers anneaux, les rend
redoutables lorsqu'on veut les saisir.
On rencontre les insectes de cette tribu pendant toute
la belle saison, ils voltigent de fleur en fleur pendant la
plus grande ardeur du soleil : il semble alors qu'on voit
voltiger des perles de feu, tellement leur corps est brillant.
Ce n’est pas sans raison qu'on les a comparés aux oiseaux
mouches. Ils paraissent rechercher surtout les ombel-
lifères. Les Chrysidiens sont continuellement en mouve-
ment, agitant sans cesse leurs antennes.
Cette tribu est véritablement remarquable par les affi-
nités qu’elle présente; elle en a de réelles avec les Chal-
cidiens et les Proctotrupiens, et d’autre part elle paraîtavoir
certaines analogies avec plusieurs des tribus précédentes.
Elle est peu nombreuse en espèces, elle ne l'est pas
beaucoup non plus en genres; le tableau suivant en pré-
sente toutes les coupes :
DIVISION
DE LA TRIBU DES CHR YSIDIENS
EN GROUPES ET GENRES.
1°" Groupe. PARNOPITES. Palpes très-courts à peine visibles,
composés seulement de deux articles.
Genre PARNOPE. Lalr.
2 Groupe. CHRYSIDITES. Palpes assez longs ; les maxillaires de
cinq articles, les labiaux de trois.
Genre 1. Curysis. Linn. Palpes maxillaires un peu plus longs
que les labiaux. Mandibules dentées.
4 Abdomen oblong.
128 HISTOIRE
Gre 2. ÉLAMPE. Spin. Palpes maxillaires un peu plus longs
que leslabiaux. Mandibules bidentées.
Abdomen convexe, échancré à l’ex-
. trémité.
Gre 3. uépycure. Latr. Palpes maxillaires beaucoup plus
longs que les labiaux. Mandibules tri-
dentées. Abdomen presque hémisphé-
rique.
Gre 4. EUCHRÉE. Latr. Palpes maxillaires et labiaux de la
même longueur. Mandibules uniden-
tées. Métathorax non prolongé.
Gre 5. STILBE. Spin. Palpes maxillaires et labiaux de la
même longueur. Mandibules uniden-
tées. Abdomen très-convexe. Méta-
thorax prolongé en épine.
Gre 6. CLEPTE. ZLabr. Palpes maxillaires beaucoup plus
longs que les labiaux. Mandibules
courtes , larges et dentées. Abdomen
ovale, terminé en pointe.
Le premier groupe, les PARNOPITES, renferme le seul
genre Parnope que nous trouvons en France, plus com-
munément surtout dans nos départements méridionaux.
Le type est la Parnope rosée (Parnopes carnea), joli
insecte vert, avec l'abdomen couleur de chair, à l'exception
du premier anneau.
Cette espèce habite les endroits sablonneux, et d'après
des observations faites par Latreille, elle dépose ses œufs
dans les nids des Bembex; les larves qui en naissent
vivent et subissent leurs transformations dans ces nids. Se
nourrissent-elles de la provision amassée par le Bembex
ou de sa larve même? c’est ce que nous ignorons ; mais le
dernier cas est le plus probable.
Le groupe des CHRYSIDITES Comprend six genres : nous
mettrons en première ligne les Chrysis proprement dites.
.
DES INSECTES. 129
Elles déposent leurs œufs dans les nids de divers autres
Hyménoptères. Les larves n’éclosent que lorsque celles
des hôtes chez lesquels elles sont nées, ont déjà acquis
presque tout leur accroissement. La larve de la Chrysis
attaque alors sa victime en se posant sur son dos, où elle
la suce à son aise, mais sans la faire périr de suite. Ce
n’est qu'au bout de quelques jours, quand approche le
moment de sa transformation en nympbhe, qu’elle anéantit
complétement sa proie. La Chrysis dorée (Chrysis ignila,
Lin.) (pl. 5, fig. 7), letype et l’espèce la plus commune du
genre, d’un vert bleuâtre, avec l'abdomen d’un rouge
doré des plus brillants, dépose les germes de sa progéni-
ture dans la retraite de divers Crabroniens, tels que les
Philanthes, les Cerceris, etc.
M. Westwood a rencontré fréquemment des Chrysides
avec des Odynères , ou des Épipones ; elles avaient évidem-
ment pour but de déposer leurs œufs dans les nids de ces
derniers.
C’est ainsi qu’un autre observateur a remarqué une
Chrysis qui confiait sa postérité à l'habitation préparée
par des Chélostomes pour leurs larves.
Les Élampes et les Euchrées paraissent avoir des habi-
tudes analogues aux vraies Chrysis ; nous n’en connaissons
seulement qu’un petit nombre d'espèces européennes. Nous
trouvons dans notre pays plusieurs Hédychres qui ne le ce-
dent pas aux autres Chrysidites pour l'éclat des couleurs.
M. de Saint-Fargeau a observé un insecte de ce genre
déposant ses œufs dans le nid d’une Osmie; après avoir
exploré la demeure, il y rentrait à reculons, dans l'in-
tention d'effectuer son dépôt. Sur ces entrefaites, nous
rapporte le savant entomologiste , l'Osmie rentra au domi-
cile avec une provision : apercevant l'Hédychre, elle s'é-
130 HISTOIRE
lança sur lui en le saisissant avec ses mandibules ; l'Hé-
dychre se contractant en boule, devenait invulnérable
pour l’Osmie, qui se contenta alors de lui couper les
ailes ; mais dès qu’elle fut repartie chercher une nou-
velle provision, notre Chrysidite revint bientôt pondre
son œuf dans le nid d’où il avait été si durement expulsé.
Quelques autres Hédychres ont encore été vus recher-
chant les habitations d’autres Apiens, tels que des Psens
et des Halictes. 7
Les Cleptes sont de charmants petits insectes parfois
assez abondants dans nos environs; le type du genre, la
Clepte semi-dorée (CZ. semi-aurata) est longue de trois
lignes , d’an beau vert doré, avec la tête ponctuée de cui-
vreux rougeâtre, et l'abdomen ferrugineux ayant son ex-
trémité noire. M. de Saint-Fargeau nous rapporte ce qui
suit au sujet de cet insecte : :
« Les femelles placent leurs œufs auprès des larves ou
sur les larves qui doivent servir de pâture à leur postérité.
J'ai vu une femelle du Clepte semi-doré eatrer successi-
vement à reculons dans les trous qu'avaient formés ; en
s’enfonçant en terre, un grand nombre de larves d’une
Tenthrédine qui avaient vécu sur un même groseiller.
L'année suivante, je jouis à cette même place d'un specta-
ble fort brillant ; une centaine de mâles et quelques fe-
melles de cette espèce couraient dans tous les sens sur le
petit espace de terrain où les larves de Tenthrédines s’é-
taient cachées , et reflétaient toutes les couleurs des pierres
précieuses. »
Le genre Stilbe (Sfilbum) renferme les plus grandes
espèces de la tribu. Toutes habitent les régions chaudes
du globe; on en rencontre dans le midi de l’Europe, en
Afrique et en Asie, aussi bien qu’en Amérique; leurs
DES INSECTES. 131
mœurs n'ont pas encore été observées : selon toute proba-
bilité, elles diffèrent peu de celles des autres Chrysidiens.
HUITIÈME TRIBU.
LES CHALCIDIENS,
Nous arrivons à des Hyménoptères qui, ainsi que ceux
des deux tribus suivantes, nous offrent des habitudes du
plus grand intérêt.
Jusqu'ici nous avons vu généralement les Hyménop-
tères. élever leur progéniture au jour le jour, ou bien nous
les avons vus amasser auprès de leurs œufs des provisions
qui devaient suffire à l'existence entière des larves. D’au-
tres fois nous les avons vus déposer leurs œufs dans les
nids d’autres espèces qui avaient sur les premières l’avan-
tage de savoir construire; leurs larves vivant ainsi du bien
d'autrui, se nourrissant de la provision amassée pour d’au-
tres.
Les Chalcidiens comme les Proctotrupiens, comme les
Ichneumoniens, ont un genre de vie complétement diffé-
rent. Les larves de ces insectes sont zoophages, mais non
pas zoophages à la manière des Crabroniens ou des Sphé-
giens ; elles vivent dans le corps même d’une chenille ou
d'une nymphe quelconque, qui continue néanmoins à exis-
ter assez longtemps pour que la larve de l'Hyménoptère
prenne tout son accroissement. Elle existe ainsi, renfermant
en elle-même des germes de mort.
Mais comment cette larve de la Chalcide ou de
lIchneumon se trouve-t-elle placée dans le corps d’une
chenille ou de tout autre insecte? Telle est, en effet, la
question que doit se faire naturellement celui qui n’est
pas initié aux mystères de la réproduction des Insectes.
Or c’estce que l’on va voir bientôt. La plupart des femel-
132 HISTOIRE
les chez tous les Hyménoptères que nous avons déjà passés
en revue étaient pourvues d’un aiguillon, comme arme
offensive et défensive. Au contraire, les femelles de ceux
qui nous occupent maintenant sont privées de cette arme,
mais chez elles le même organe est converti en une ta-
rière plus ou moins longue et acèrée, composée de trois
filets réunis. Cet organe sert ici au dépôt des œufs ; avec
son extrémité la femelle fait une piqüre à la peau d'une
chenille, d’une nymphe, d’un œuf même, et y dépose au
même instant son œuf.
Au bout de peu de jours il en sort une larve ordinaire-
ment blanchâtre, toujours privée de pattes et pouvant à
peine se mouvoir. Cette larve se trouve done dans le corps
de l’insecte où l'œuf a été déposé, jusqu’à ce qu'elle ait
pris tout son développement.
Comment l’insecte peut-il vivre en étant rongé chaque
jour ? Le voici : la larve de l’Hyménoptère n’attaque d’a-
bord aucun des organes nécessaires à l’existence de lin
secte qu’elle dévore. Elle ne mange que le tissu graisseux
qui entoure le canal intestinal. C’est seulement à l’époque
de sa métamorphose en nymphe, quand elle sent qu’elle
n'aura plus besoin longtemps de sa pâture ordinaire , qu’elle
immole ordinairement sa victime. Elle s’en prend à tous ses
organes, ne laisse souvent que la peau dans laquelle elle
subit sa transformation. Certaines larves de Chalcidiens et
d’Ichneumoniens sortent à ce moment du corps de leur vic-
time etse filent auprès d’elle un petit cocon soyeux. Iln’est
pas rare de les voir fixer au-dessus d’elles la dépouille de
l'être qui a été leur pâture et de s’en servir ensuite comme
d’un abri protecteur. Quelquefois on ne trouve qu’une
seule larve dans le corps d’un insecte ainsi attaqué. Mais
dans des cas nombreux on trouve une assez grande
DES INSECTES. 133
quantité d'individus. Ceci est fréquent surtout chez les
Chalcidiens et les Proctotrupiens plutôt que parmi les
Ichneumoniens. Leur petite taille rend raison de ce fait.
Les chenilles et toutes les diverses larves qui recèlent
ainsi dans leurs corps les jeunes de nos Hyménoptères,
sont le plus souvent faciles à reconnaître , surtout quand
leur peau est lisse et d’une nuance claire; on découvre
alors sur elles, un ou plusieurs petits points noirs qui in-
diquent la place où a pénétré la tarière de l'Hyménoptère.
On concevra sans peine que tous ces insectes éminem-
ment zoophages rendent d'importants services à l’agri-
culture. [ls nous détruisent chaque année une quantité
considérable d'espèces phytophages, telles que des che-
uilles et autres larves. De là vient aussi que fréquemment
des arbres ou des plantes rongés durant certaines années
par ces espèces phytophages, s’en trouvent parfois pres-
que complétement débarrassés les années suivantes.
Cela tient à la présence de nos Hyménoptères. Mais il
arrive trop souvent que ceux-ci périssent faute de
pâture , et que les espèces phytophages reparaissent de
nouveau en aussi grande quantité qu’auparavaut. C’est
là ce qui explique la variation très-grande remarquée
d’une année à l’autre dans le nombre des insectes nui-
sibles à l’agriculture.
Les Chalcidiens constituent une tribu nombreuse en
espèces; presque toutes sont d’une taille fort exiguë.
Aussi en connaît-on très-peu d’éxotiques; celles qui ont
été déerites sont indigènes pour la plupart.
12
134 HISTOIRE
DIVISION
DE LA TRIBU DES CHALCIDIENS
EN FAMILLES ,
Famille 1. LEUCOSPIDES.
Genre {. LEUCOSPIS. Fab.
2° Fam. CHALCGIDIDES,.
Groupe 1. CHALCIDITES.
Gre {. DIRHINE. Dalm.
Gre 2. PALMON. Dalm.
Gre 3. CHALCIDE. Fabr.
Gre 4. CONURE. Spin.
Gre 5. CHIROCÈRE. Latr.
Gre 6. EUCHARIS. Lair.
Gre 7. THORACANTHE. Lalr.
Gpe 2. EURYTOMYTES.
Gre 1. AGAON. Dalm.
GROUPES ET GENRES.
Tarière des femelles recourbée sur le
dos. Ailes antérieures doublées longi-
tudinalement pendant le repos, of-
frant une cellule radiale.
Tarière des femelles n’étant jamais
recourbée. Ailes sans cellule et sans
pli longitudinal.
Antennes plus ou moins renflées à Pex-
trémité. Thorax plus large que long.
Cuisses postérieures ordinairement
renflées, propres au sauf.
Tête bifide. Mandibules extrême-
ment prolongées.
Tête plane. Antennes brusquement
renflées en une massue ovalaire. Ta-
rière aussi longue que le corps.
Tête large. Tarière saillante. Abdo-
men ovale.
Abdomen long, conique, les deux
derniers segments étant aussi longs
que les autres réunis.
Antennes de dix articles , portant sept
rameaux,
Antennes non coudées. Cuisses posté-
rieures peu renflées, sans épines.
Écusson très-développé, recouvrant
les ailes et l’abdomen.
Antennes de onze à douze articles. Tho-
rax carré. Cuisses postérieures grêles.
‘Tête en forme de carré long, recou-
DES
Gre 2 EURYTOME. {{lig.
Gpe 3. DIPLOLÉPITES.
Gre 1. PSILOGASTER. Blanch.
Gre 2. PÉRILAMPE. Lalr.
Gre 3. CRATOME. Dalin.
Gre 4. ORMYRE. Wes/tw,
Cre 5. DIPLOLÉPIS. Fabr.
Gre 6. DIOMORE. Walk.
Gre 7. TORYME. Dalm.
Gpe 4. SPALANGIITES,
Gre {. SPALANGIE. Latr.
Gre 2. CÉROCÉPHALE. Wes{w.
INSECTES. 195
verte en dessous par deux lamelles
quadridentées au côté interne. Anten-
nés ayant leur premier article en forme
de palette triangulaire, les suivants
très-pelits et velus ; les trois derniers
grands et globuleux. Thorax biépineux
latéralement. }
Antennes ayant leur premier article
long et peu recourbé, les autres poilus,
tronqués à la base et à l’extrémité.
Antennes de douze à treize articles.
Chorax un peu rétréci antérieurement.
Antennes assez longues. Abdomen
long, ovalaire, comprimé latéralement.
Antennes courtes, ayant leur deuxième
article et surtout le troisième très-pe-
tits, le quatrième long et large. Ab-
domen cordiforme.
Antennes ayant le deuxième article
long, le troisième grêle, et le qua-
trième petit, ainsi que les suivants.
Antennes courtes et épaisses, ayant
leur quatrième article petit.
Antennes filiformes, le premier arti-
cle long, les quatrième et cinquième
de la même longueur. Tarière des fe-
melles capillaire, presque aussi longue
que le corps. Cuisses mutiques.
Cuisses munies d’une épine à l’extré-
mité ; les jambes également épineuses.
Cuisses postérieures renflées en massue
et dentelées en dessous.
Abdomen pédiculé. Thorax carré.
Tête ovalaire. Antennes filiformes, de
onze articles.
Tête tridentée. Antennes des mâles de
dix articles; celles des femelles de
neuf,
136 HISTOIRE
Gre 3. MACROGLÈNE. Wes{w.
Gre 4. PIRÈNE. Hal.
Gre 5. cHRYSOLAMPE. N. dE
Gre 6. cEA. Hal.
‘Tête large, déprimée, surtout dans les
mâles. Antennes de douze articles, en
massue, plus courtes que le thorax.
Tête arrondie. Antennes de dix arti-
cles, les trois derniers formant la mas-
sue.
. Tête courte , à peine de la largeur du
thorax. Antennes de douze articles,
renflées en massue.
Tête carrée. Antennes longues et fi-
liformes. Corps aptère.
Gpe 5. MISCOGASTÉRITES.Abdomen pédiculé. Thorax rétréci en
Gre 1. MISCOGASTER. Walk.
Gre 2. PACHYLARTHRE.
estw.
Gre 3. PACHYNÈVRE, Walk.
Gre 4. coRCNE. Walk
Gre 5. MÉRISME. Walk.
Gre 6. sYNTOMOPE. Walk.
Gre 7. DIPARE. Walk.
Gre 8. MICROMÈLE. Walk.
avant.
Antennes filiformes, de quatorze ar-
ticles dans les mâles, de treize dans les
femelles.
Antennes ayant leurs trois derniers ar-
ticles en massue. Tête plus longue
que le thorax, les deux derniers arti-
cles des palpes maxillaires très-dilatés.
Antennes filiformes de treize articles.
Ailes ayant leur nervure médiane très-
épaissie à l’extrémité.
Antennes filiformes dans les mâles,
renflées dans les femelles. Abdomen
étranglé à sa base, renflé à son extré-
mité.
Antennes de treize articles dans les
deux sexes, plus renflées que dans les
Miscogasters. Tête plus grande.
Antennes en massue dans les deux
sexes. Thorax presque carré. Ailes
courtes.
Antennes filiformes de dix articles,
plus longues que le corps.
Antennes de treize articles, en massue.
Tête plus large et plus longue que le
thorax.
DES
Gre 9. ISOCYRTE. Walk.
Gre 10. sPANIOPE Walk.
Gpe 6. ORMOCÉRITES.
Gre 1. ORMOCÈRE. Walk.
Gre 2. MICRODÈLE. Walk.
Gre 3. GLYPHE. Walk.
Gre 4. GASTRANCISTRE.
West.
Gre 5. MÉROMALE. Walk.
Gre 6. RAPHITÈLE. Walk.
Gpe 7. PTÉROMALITES.
Gre 1. SELADERMA. Walk.
Gre 2. sysrasis. Walk.
Gre 3. EUNOTE. Walk.
Gre 4. PLATYTERME. Walk.
Gre 5.PLATYMÉSOPE. Westw.
Gre 6. MÉSOPOLOBE. Westw.
INSECTES, 137
Antennes renflées, de douze articles,
plus courtes que le thorax.
Antennes de treize articles. Pattes gré-
les, avec l'extrémité des jambes in-
termédiaires renflée en massue.
Antennes moniliformes. Abdomen
sessile.
Antennes de treize articles, presque
moniliformes. Abdomen ovale.
Antennes de douze articles, en massue
et terminées en pointe.
Antennes de douze articles. Abdomen
long, comprimé et pointu.
Antennes de treize articles. Abdomen
cornu dans les femelles.
Antennes de treize articles. Abdomen
sans Corne.
Antennes de douze articles. Abdomen
très-comprimé. Tête un peu prolon-
gée.
Abdomen plat et sessile. Nervure anté-
rieure desailes droite.
Antennes de treize articles. Abdomen
en ovale allongé.
Antennes de douze articles.
Antennes de onze articles.
Antennes de treize articles, dont le
troisième très-petit.
Antennes de treize articles. Jambes
intermédiaires présentant une dilata-
tion au côté interne. Palpes maxillai-
res simples.
Antennes de treize articles. Palpes
maxillaires fourchus. Jambes inter-
médiaires ayant un lobe interne.
12.
138 HISTOIRE
Gre 7. ENTÈLE. Walk. Antennes de treize articles, à massue.
courte. Jambes simples.
Gre 8. PTÉROMALE. Swed. Antennes de treize articles , grêles, à
massue fusiforme. Abdomen plus
” court que le thorax.
Gre 9. TRIGONODÈRE. Wes{w. Antennes de treize articles. Thorax
très-rétréci en avant.
Gpe 8. CLÉONYMITES Corps long, étroit et déprimé. Nervure
antérieure des ailes courbée. [ples.
fre 1. CLÉONYME. Latr. Antennes de onze articles. Pattes sim-
Gre 2. MACRONÈVRE. Antennes de treize articles.
Gre3. LYCISCA. Spin. Antennes de onze articles. Pattes an-
térieuresravisseuses, cuisses très-gros-
ses.
Gpe 9. ENCYRTITES. Antennes ayant ordinairement plus
de dix articles. Jambes intermédiaires
munies d’une épine.
Gre 1. CALOSOTER. Walk. Antennes filiformes de treize articles.
Gre 2. PLATYNOCHEILE Wes{w.Antennes de onze articles. Corps al-
(Stenocera Curt.,. etc.) longé.
Gre 3. EUPELME. Dalm. Antennes en massue, de treize articles,
Gre 4. UROCRYPTE. Wes{w. Antennes de treize articles. Ailes ru-
dimentaires.
Gre 5. ECTROME. Wes/{w. Antennes de neuf articles.
Gre 6. ENCYRTE. Lafr. Antennes de onze articles. Corps
oblong. Jambes intermédiaires dila-
tées , ayant de fortes épines. ,
Gre 7. CHOREIÉ. Wes{w. Antennes de onze articles. Ailes très-
rudimentaires.
Gre 8. CÉRAPTOCÈRE. Wes/w. Antennes extrêmement larges et apla-
ties.
Gre 9. myiNA. Esenb. Antennes courtes , de six articles.
Gpe 10. EULOPHITES. Antennes n’ayant pas plus de dix arti-
cles.
Gre 1. EULOPHE. Geoff. Antennes en massue, de sept à dix
articles, flabellées dans les mâles.
| DES INSECTES. 139
Gre 2. ENTEDON. Daln. Antennes sétacées, non flabellées dans
les mâles,
Gre 3. CIRROSPILE. Wes/w. Antennes épaisses, en massue fusi-
forme. Tête échancrée entre les yeux.
Après ce que nous avons dit de général sur la tribu
des Chalcidiens, il nous reste peu de faits particuliers à
signaler sur les divers groupes qui la composent. Tous ont
des mœurs analogues, nous ne devons done mentionner
ici que les victimes de prédilection de chacun de ces
Chalcidiens.
La première famille de cette tribu, la famille des LEu-
COSPIDES ne comprend que le seul genre Leücospis , lui-—
même peu nombreux en espèces, mais très-remarquable
par sa structure. Rien, en effet, n’est plus singulier que
cette tarière des femelles presque aussi longue que l’abdo-
men, recourbée et venant s’appliquer exactement sur la
partie dorsale. (pl. 5, Fig. 8.)
Les Leucospis habitent les parties méridionales de l’Eu-
rope, l’ Afrique et l’Asie. Toutes sont ornées de taches jau-
nes ou rouges sur un fond noir.
Nous connaissons peu dechose sur les habitudes de ces
curieux insectes , nous savons seulement que ces géants
de la tribu des Chalcidiens déposent leurs œufs dans les
nids de certaines Abeilles maconnes ainsi que dans les
demeures de diverses Guêpes.
La seconde famille, celle des CHALCIDIDES, est au Con-
traire très-nombreuse, tant en espèces qu’en genres ; on l’a
subdivisée en plusieursgroupes. Leurs caractères sont gé-
néralement d’une importance plus que secondaire; seu-
lement comme la famille est très-étendue, nous avons
adopté ces groupes, comme un moyen de signaler Îles
principales affinités existant entre les divers genres qui
140 HISTOIRE
s’y rattachent. Le premier groupe, celui des CHALCIDITES,
comprend les plus grandes espèces de la famille. Nous
mettrons en première ligne les Chaleis proprement dites.
C’est surtout les chenilles de divers Lépiäoptères que
les Chalcis choisissent pour y déposer leurs œufs. M.
Klug en a fait connaître une espèce, qui est sortie de la
chrysalide d’une Danaïde Chrysippe. M. Audouin nous a
appris que la Chalcis petite (Chalcis minuta) (pl.5, Fig. 9)
vivait en grand nombre aux dépens des Chenilles de la
Pyrale de la vigne, et qu’elle en détruisait chaque année
une quantité considérable.
A la fin de la belle saison nos petites Chalcides parais :
sent ; elles vont déposer leurs œufs dans les petites Che-
nilles nouvellement écloses ; au printemps de l’année sui-
vante, les larves grossissent en mêmetemps queles Chenil-
les ; quand elles ont pris tout leur accroissement, elles se
filent une petite coque soyeuse, auprès de la dépouille de
leurs victimes, et subissent leur transformation en nymphe.
Au rapport de Réaumur, une Chalcis infeste souvent
les nids des Chartergues cartonniers *.
On ne connaît qu’une seule espèce du genre Dirhine,
trouvée en Égypte.
Les Palmons sont des insectes trouvés seulement dans
Ja gomme copal.
Les Conures sont des Hyménoptères d'Amérique tres-
voisins des Chalcis, mais bien remarquables par la confor-
mation de leur abdomen.
Nous ne savons rien departiculier non plus sur la seule
espèce connue du genre Chirocère : elle habite la France
1 Nous regardons comme de simples divisions du genre Chalcis les
genres Brachymeria, Westw.; Hockeria, Lap.; Haltichella. Spin. ;
Smiera, Spin.
DES INSECTES, 141
méridionale; ses antennes flabellées lui donnent l'aspect
le plus étrange.
Les Eucharis sont peu répandues, nous n’en connais-
sons que deux européennes.
Les Thoracanthes sont des plus singuliers par la con-
formation de leur écusson, qui se prolonge jusqu’à l’extré-
mité de l'abdomen, en recouvrant totalement les ailes
comme cela a lieu chez plusieurs Hémiptères (Scutellères).
Nous ne connaissons rien sur les mœurs de ces insec-
tes, qui habitent l'Amérique méridionale.
Le groupe des EURYTOMITES se compose seulement de
deux genres : le premier, celui d’Agaon, ne renfermeencore
qu'une seule espèce de la côte occidentale d’Afrique (Sierra
de los leones); mais cette espèce est des plus étonnan-
tes par la forme de la tête , la présence des deux palettes
situées à la partie inférieure de cette tête, ainsi que par la
conformation singuliere des antennes. Il est à regretter
que les habitudes de ces remarquables insectes soient
inconnues.
n Les Eurytomes constituent, au contraire, un genre
fort nombreux en espèces de petite taille, ordinairement de
‘couleur noire , lisse et brillante. Ces insectes vivent dans
le corps des larves d'autres Hyménoptères , qui parfois
sont elles-mêmes parasites. Divers genres ont été établis
aux dépens des Eurytomes, mais leur faible importance
nous engage à ne pas les signaler.
L’Eurytome de la Serratule a été trouvé vivant aux
dépens d’une larve de la famille des Braconides.
Les DIPLOLÉP1TES constituent un troisième groupe ren-
fermant des insectes très-reconnaissables à leur abdomen
court et élargi. Nous ne connaissons qu'une seule espèce
égyptienne du genre Psilogaster.
142 HISTOIRE
Les Périlampes habitent l’Europe, où ils ne paraissent
pas très-abondants : pendant la belle saison, on les ren—
contre ordinairement voltigeant sur les fleurs de rosacées
et d’ombellifères. Plusieurs Périlampes ont été trouvés sur
des bois habités par des Coléoptères des genres Lycte et
Anobium ; il y a tout lieu de croire qu'ils épiaient le mo-
ment où ils pourraient déposer leurs œufs dans les lar-
ves de ces Coléoptères. A
Les Cratomes etles Ormyres constituent de petits genres
voisins du précédent ; leurs espèces ont des habitudes ana-
logues.
Les Diplolépis ont une forme cylindrique, avec une
tarière presque aussi longue que le corps chez les femel-
les ; à l’état d'insectes parfaits , ils fréquentent les fleurs
et principalement les ombellifères. Les femelles déposent
leurs œufs dans le corps des larves de ces Cynips habi-
tant les excroissances que l’on remarque sur divers végé-
taux ;(on en trouvera l’histoire dans une des tribus sui-
vantes). Cependant quelques espèces paraissent aussi
rechercher diverses chenilles.
Les Dyomores et les Torymes se composent seule-
ment de quelques espèces voisines des Diplolépis.
Le groupe des SPALANGIITES renferme six genres
principaux, auxquels se rattachent, à chacun d’eux, un
plus ou moins grand nombre d’espèces. La piupart.vivent
à l’état de larve dans les nymphes de certains Lépidoptè-
res. Le type du genre Spalangia (S. nigrü),petit insecte
d’un noir un peu métallique et ponctué sur le corselet,
a une larve ovalaire et blanchâtre, à tête petite, arrondie,
et rétractile dans le premier anneau du corps.
Les MISCOGASTÉRITES constituent un groupe plus nom-
breux que le précédent, et il s’en distingue surtout par
DES INSECTES, 143
l'abdomen très-distinetement pédiculé. Nous y rattachons
une dizaine de genres essentiels, parmi lesquels nous
mettrons en première ligne les Miscogasters, qui habitent
en grand nombre sur les plantes.
Les habitudes de là Corune en massue (Coruna cla-
vala), quiest verte avec le premier article des antennes
et les pattes testacés, ont été observées par M. Haliday.
Cet insecte dépose ses œufs sur des Braconides , et ses lar-
ves vivent ainsi aux dépens d'autres larves de petits Hy-
ménoptères parasites sur des Pucerons. Quand les jeunes
Corunes sont prêtes à subir leur transformation en nymphe,
elles se filent une petite coque soyeuse entre la dépouille
du Puceron et la feuille qu'il habitait. C’est alors que
s'effectue la métamorphose de notre Miscogastérite.
Nous n’avons rien de particulier à dire sur les autres
genres de ce groupe; car nous ignorons quels sont les
insectes que recherchent ces divers Miscogastérites.
Nous ne pouvons pas en dire davantage pour le groupe
des oRMocÉRITES, dont toutes les espèces ont un abdomen
sessile.
Les PTÉROMALITES, dont l’abdomen est très-fortement
aplati, habitent en grand nombre l’Europe centrale : ce
sont particulièrement les larves de ces petits Hyménop-
tères qui vivent aux dépens des Chenilles et des nymphes
des Lépidoptères. Le genre Ptéromale, dont on a décrit
plus de cent espèces trouvées en Angleterre, nous détruit
beaucoup de chenilles. C’est ainsi que le Ptéromale des
Nymphes, qui est d’un vert bronzé, avec les jambes, lestar-
ses et le premier article des antennes de couleur tes-
tacée, a été vu fréquemment sortant de diverses chrysali-
des de Vanesse (genre de Lépidoptères), telles que celles
connues sous lesnoms vulgaires de petite Tortue, grande
144 HISTOIRE
Tortue, et Morio. Le Ptéromale des larves, qui diffère
surtout du précédent par les pattes entièrement jaunes,
dévore aussi les Chenilles de certains Lépidoptères : il a
été observé parasite sur la Pyrale de la vigne.
M. Audouin a signalé cinq espèces de ce genre qui at-
taquent très-fréquemment la Pyrale de la vigne. De ce
nombre sont le Ptéromale des larves ( PF. larvarum ); le
Ptéromale cuivré (P{. cupreus) et le Ptéromale com-
_mun (Pé. communis), dont on obtint vingt-trois individus
d’une seule chrysalide.
Certains Ptéromales vivent aussi aux dépens des Pucc-
rons;ilen est d’autres encore qui attaquent des Osmies.
M. Audouin en avait observé plusieurs qui déposent
leurs œufs dans les nids des Odynèreset des Anthophores.
On a encore vu un Ptéromale sortir des larves de quelques
Braconides, parasites elles-mêmes sur d’autres insectes.
Les CLÉONYMITES se reconnaissent au premier abord
à leur corps large et déprimé. On en connaît peu d’espè-
ces européennes, que nous rattachons à deux genres.
Le singulier genre Lycisca se compose actuellement
de deux espèces de l'Amérique méridionale.
Les ENCYRTITES forment un groupe bien plus nom-
breux en genres et en espèces.
Toutes sont de la taille la plus exiguë : ilen est un bon
nombre qui atteignent à peine une demi-ligne de lon-
gueur.
Plusieurs Encyrtes attaquent principalement divers
Hémiptères des genres Cochenille, Kermès, etc. D’au-
tres espèces vivent aux dépens de plusieurs Coléoptères.
Onen a vu éclore de la Coccinelle à septs points aussi
bien que de l’'Eumène étranglé (Ewmæenes coarctata).
Le genre Eupelme, qui fait partie du même groupe
DES INSECTES. 145
renferme des espèces qui attaquent des Diptères. Nous
mentionnerons principalement l'Eupelme du Syrphe, qui
attaque ordinairement les larves de ces Diptères.
Eañfin notre dernier groupe de la tribu des Chalcidiens,
les EULOPHITES, sont encore de jolis Hyménoptères, ex-
trêmement petits, bien remarquables par leurs antennes
le plus souvent flabellées, surtout dans les mâles. Ces Eulo-
phites sont, comme les précédents, très-abondants sur
toutes les plantes pendant la belle saison. [ls attaquent
surtout les Chenilles des Papillons, mais plus particu-
lièrement celles des Nocturnes, des Phalènes et des Tei-
gnes.
L’Eulophe des pyrales (Æ£. pyralidum), décrit par M.
Audouin , passe son premier état dans les œufs de la Py-
rale de la vigne.
Quelques-uns s’en prennent aussi à des Diptères. On
en a signalé un, comme vivant aux dépens d’une Cécydo-
myie.
Plusieurs genres de ce groupe sont très-nombreux en
espèces ; c’est ainsique M. Walker a décrit cent cinquante-
huit espèces du genre Cirrospile, habitant seulement la
Grande-Bretagne. Peut-être quelques variétés figurent-
elles dans ce nombre comme des espèces distinctes ; mais,
quoi qu'il en soit, une telle quantité est vraiment exor-
bitante.
NEUVIÈME TRIBU.
LES PROCTOTRUPIENS.
Après les généralités que nous avons données pour
la précédente tribu, nous avons peu de chose à dire
de général sur les Proctotrupiens : ce sont exactement les
mêmes habitudes, le même intérêt. Quelques caractères
13
146 HISTOIRE
zoologiques seuls déterminent leur séparation. Comme les
Chalcidiens, la plupart des Proctotrupiens sont de la taille
la plus exiguë; plusieurs d’entre eux peuvent même faci-
lement échapper à la vue. Mais cette tribu est moins
nombreuse, bien quel’on en connaisse beaucoup d’espèces
indigènes. C'est sur divers points de l’Europe que les Proc-
totrupiens ont été particulièrement recueillis. Un ento-
mologiste allemand nous en avait déjà décrit une quan-
tité assez considérable, lorsqu'un entomologiste anglais
en a décrit beaucoup d’autres trouvés en Angleterre.
Un simple apercu de cette nature montre quel est le
nombre prodigieux d'espèces qui existent dans certaines
tribiis.
Les Proctutrupicns, malgré leur petite dimension, n’en
sont pas moins très-jolis, quand on les examine avec des
instruments amplifiants. Leur corps offre ordinairement
diverses nuances bronzées et des ponctuationstrès-variées ;
leurs ailes présentent toujours les plus brillants reflets
de l'iris.
DIVISION
DE LA TRIBU DES PROCTOTRUPIENS
EN FAMILLES, GROUPES ET GENRES.
irc Fam. PROCTOTRUPIDES.Ailes proportionnées à la dimension
du corps.
Groupe 1. DIAPRIITES. Abdomen pétiolé, campanulé. Anten-
nes de douze à quinze articles, insé-
rées sur le front.
Genre 1. DIAPRIE. ZLat. Antennes des mâles de quatorze ar-
ticles; des femelles de douze. Aïles
sans cellules.
Gre 2. CÉPHALONOMIE. West.Antennes de douze articles dans les
deux sexes.
Gre 4.
Gre 5. PARAMÉSIE. Wes{w.
Gre 6.
DES INSECTES. 147
Gre3.aneurnyneue. Wes{w. Antennes des mâles de quatorze arti-
GALÈSE. Curl.
BASALYS. Wes{w.
Gre 7. BELYTE. Jr.
Gre 8.
HÉLORE. Latr.
cles, et des femelles de douze, Ailes
ofirant une cellule marginale allongée.
Antennes des mâles de quatorze arti-
cles ; des femelles de douze. Tête pro-
longée en avant.
Antennes de treize articles.
Antennes de quatorze articles, dont le
quatrième dilaté. Ailes ayant deux
cellules marginales.
Antennes de quatorze articles dans les
mâles et de quinze dans les femelles.
Ailes ayant une cellule marginale
triangulaire.
Antennes de treize articles. Ailes très-
veinées.
Gpe 2. PROCTOTRUPITES.Abdomen en clochette, presque ses-
Gre 1. PROCTOTROPE. Zatr.
Gpe 3. GONATOPITES.
Gre 1.
Gre 2.
Gre 3.
Gre 4.
Gre 5.
Gre 6.
BÉTUHYLE, Latr.
ÉPYRE. Wes{ic.
GONATOPE. Esenb.
EMBOLÈME. Westw.
…
LABEO. Haid.
ANTÉON. Latr.
sile. Antennes de douze articles, iu-
sérées au-dessous du front.
Abdomen convexe, nullement en clo-
chette. Antennes de dix articles.
Tête aplatie, plus large que le thorax.
Antennes de douze articles.
Tête aussi étroite que le thorax. An-
tennes velues de treize articles.
Antennes épaissies à l'extrémité. Tar-
ses ayant de très-grands crochets.
Corps loug. Antennes de dix articles,
insérées sur un tubercule frontal, fili-
formes et plus longues que le corps.
Antennes filiformes avec le premier
article fort grand. Palpes maxillaires
de trois articles.
Palpes longs, desix articles. Les tarses
antérieurs en pince dans les femelles.
148 HISTOIRE
Gre 7. APHÉLOPE. Dalm.
Antennes de dix articles. Palpes de
six articles.
Gpe 4. CÉRAPHRONTITES.Abdomen en clochette presque ses-
Gre 1. CÉRAPHRON. Jar.
Gre 2. CALLICERAS. Esenb.
sile. Antennes de dix à onze articles,
insérées près de la bouche.
Palpes maxillaires de quatre articles.
Tarière cachée,
Palpes maxillaires de cinqarticles. Ta-
rière saillante.
Gpe 5. PLATYGASTÉRITES. Abdomen déprimé sessile, nullement
Gre 1. PLATYGASTER, Zatr.
Gre 2. INOSTEMME. Halid.
Cre 3. IPHITRACHÈLE, Hal.
Gre 4. SPARASION. Laér.
Gre 5. SGELIO. Latr.
Gre 6. TÉLÉAS. Latr.
Gre 7, HÉMISIE. Wes{w.
?
2e Fam. MYMARIDES.
Gpe 1. MYMARITES.
Gre 1. mymar. Halid.
en clochette. Antennes de dix à douze
articles.
Antennes de dix articles. Abdomen
allongé.
Antennes de dix articles. Abdomen
cornu dans les femelles.
Antennes munies de bouquets de poils
dans les mâles. Tarses de quatre ar-
ticles.
Antennes de douze articles. Palpes
maxillaires de cinq; les labiaux de
trois.
Antennes de douze articles. Corselet
plus court. Abdomen sessile.
Antennes de douze articles. Pattes pro-
pres au saut.
Antennes de onze articles, insérées:
sur un tubercule frental. Ailes à peine
plus longues que le thorax.
Ailes étroites, quelquefois linéaires,
élargies à l'extrémité en une petite
spatule.
Tarses de quatre articles.
Antennes de treize articles dans les
mâles, de neuf dans les femelles,
ayant une massue sans divisions annu-
laires.
“
DES INSECTES, 149
Gre 2 EUSTOCHE. Hal Différant du genre Mymar par les an-
tennes des femelles de dix articles avec
la massue bien articulée,
" Gre 3. ANAGRE. Hal. Différant du genre Mymar par l'ab-
domen sans pédicule.
Gpe 2. OOCTONITES. Tarses de cinq articles.
Gre 1. LYTE. Hal. Antennes de neuf articles chez les
femelles.
Gre 2. 00CTONE. Hal. Antennes des mâles de treize articles,
celles des femelles de onze.
Gre 3. ALLAPTE. Hal. Antennes des mâles de dix articles,
celles des femelles de huit.
Deux familles basées sur quelques caractères zoologi-
ques constituent la tribu des Proctotrupiens. La première
qui doit nous occuper, celle des PROCTOTRUPIDES, est la
plus nombreuse.
Elle comprend plusieurs groupes. Nous parlerons d’a-
bord des DIAPRIITES ; mais le manque d'observations ne
nous permet pas de nous y arrêter. Ces Hyménoptères
sont assez abondants dans notre pays, où on les rencontre
sur la terre et sur les herbes basses. Le genre Diaprie est
le principal du groupe; les mâles sont bien remarquables
par leurs antennes noueuses et par les bouquets de poils
dont elles sont ornées. Il est à regretter seulement que
nous ne sachions pas pour la plupart sur quels insectes ils
déposent leurs œufs; cependant l’un d’eux, d’après M.
Bouché, attaqueles larves des Cécidomyies (Diptères). Nous
réunissons aux Diapries plusieurs genres, que nous re-
gardons comme de simples divisions ( Platymischus,
Westw.,et Céphalonomie, Westiw.). Tous les autres gen-
res du groupe des Diapriites ne renferment généralement
qu'une très-petite quantité d'espèces : les-Hélores sont les
plus nombreux. Les Galèses sont les plus singuliers par
; 13.
150 HISTOIRE
la forme des mandibules, qui, étant très-prolongées,
constituent une sorte de rostre.
Le groupe des PROCTOTRUPITES est basé sur le seul
genre Proctotrupe , qui se rapproche des Chrysidiens par
plusieurs caractères zoologiques ; quelques espèces au
moins déposent leurs œufs dans le corps des larves de
divers Tipuliens (Diptères).
Les conarTopiTes forment le troisième groupe de la
famille des Proctotrupides ; on y rapporte plusieurs genres _
très-singuliers, qui paraissent se rapprocher des Scolii-
des. On sait déjà que certaines femelles, regardées comme
des Béthyles, ont été reconnues comme appartenant au
genre Tiphie , que nous avons mentionné précédemment.
Quelques entomologistes pensent que d’autres femelles de
Béthyles, deGonatopes et d'Épyris, sont armées d’un ai-
guillon, ce qui tendrait à démontrer que leur place est
peut-être parmi les Sapigites ; mais la petitesse de ces in-
sectes rend les observations très-difficiles.
Les habitudes d’une espèce de Béthyle, qui ont été étu-
diées par M. Haliday, tendent encore à confirmer ce rap-
prochement ; mais il faut encore de nouvelles observations
pour nous fixer positivement sur la place que doivent
occuper les Gonatopites.
L'espèce dont M. Haliday nous a signalé les mœurs
enlève les chenilles de quelques Teignes (Lépidoptères)
vivant sur des rosiers, où elle les arrache avec beaucoup
de peine pour les emporter dans un nid construit en
terre.
Cependant le Béthyle fourmi (Bethylus formicarius,
Panz) a été observé avec le plus grand soin par M. Au-
douin. Cet Hyménoptère se trouve en abondance dans cer-
tains vignobles, où il court sur les ceps avec la plus
DES INSECTES. 151
grande vivacité. Les larves de ce Béthyle vivent parasites
sur des chenilles de Pyrale, mais elles se tiennent à l’exté-
rieur, leur partie buccale seule se trouvant enfoncée dans
la peau des chenilles. Ces larves sont d'un vert tendre dans
le jeune âge, et leur corps est réniforme ; mais en quelques
jours elles changent de forme et de couleur ; toute la par-
tie antérieure de leur corps pénètre dans la chenille, leur
forme devient oblongue, leur couleur d’un jaune vif;
elle passe ensuite à la lie de vin, avec des taches blan-
châtres. Quand elles ont acquis toute leur eroissance, elles
quittent le corps des chenilles et se filent de petits cocons
soyeux brunâtres. Toutes les larves qui ont vécu sur la
même chenille font leur coque près les unes des autres
en les réunissant par une sorte de bourre de soie.
Les Épyres diffèrent très-peu des Béthyles. Les Gonato-
pes paraissent avoir des mœurs analogues à celles de ces
derniers; ils se font remarquer par leur corps privé d’ai-
les et par l’étranglement du thorax. Il serait possible que
tous ces Gonatopes fussent des femelles de quelques Bé-
thyles.
Les Antéons sont des plus faciles à reconnaître par les cro-
chets des tarses très-grands, en forme de pinces, comme
celles des crabes et des écrevisses; on n’en connaît que
peu d'espèces, assez rares dans notre pays.
Les divers autres genres du même groupe n’offrent au-
eune particularité à mentionner ici; les espèces qui S'y
rattachent sont peu nombreuses.
Le groupe des CÉRAPHRONTITES renferme essentielle-
ment le genre Céraphron, auquel nous rapportons plu-
sieurs coupes de certainsentomologistes comme de simples
divisions. (Microps, Hal.; Calliceras, Esenb).
Nous connaissons une quantité assez considérable d'es-
157 HISTOIRE
pèces de ce genre. Toutes sont répandues dans l’Europe
centrale, et leur taille n'excède pas ordinairement une ligne
de long. |
Les larves de ces petits Hyménoptères'vivent sur diffé-
rents insectes. Le Céraphron de Charpentier (C. Carpen-
teri) vitaux dépens des Pucerons des fèves. Cette espèce
appartient au genre Mégaspile de Westwood, qui nediffère
des vrais Céraphrons que par peu de caractères. Un ob-
servateur allemand, M. Bouché, nous a signalé un autre
Céraphron (C. Syrphii) qui attaque diverses espèces de
Syrphes (Dipteres).
Les PLATYGASTÉRITES forment le cinquième et dernier
sroupe de la famille des Proctotrupides. Le genre Platy-
gaster est le plus nombreux du groupe : on en connaît
plus de cent espèces, ayant souvent à peine une ligne de
longueur : toutes sont de couleurs sombres ou noires, mais
très-luisantes ; ces petits insectes se font remarquer
surtout par l’aplatissement de leur abdomen : leur pré-
sence dans diverses localités est souvent un bienfait; car
ils détruisent en quantité considérable les larves de
certaines Cécydomyies (Diptères), qui sont trop fréquem-
mentnuisibles aux céréales. Ce sont ces Diptères que nos
Platygasters recherchent pour déposer leurs œufs. Les
petites larves, après avoir dévoré les vers de la Cécy-
domyie, se filent de petits cocons soyeux, réunis en masse
et protégés par la peau de leur victime.
Nousn’avons aucune particularité à mentionner sur plu-
sieurs petits genres du groupe des Platygastérites fondés
sur une, deux ou trois espèces, dont les habitudes sont en-
core ignorées.
Le genre Inostemme renferme particulièrement une
espèce (J. Boscii), qui a été signalée comme vivant sur les
DES INSECTES. 153
poires, mais il nous paraît plus probable que cet IFymé-
noptère venait attaquer d’autres insectes habitant ces
arbres fruitiers.
Les Téléas, pendantleurs premiers états, vivent dans les
œufs de divers Papillons denuit; et, ce qu'il ya de curieux,
c'est qu'un seul œuf peut servir souvent de nourriture
à plusieurs individus de nos Platygastérites, pendant
toute la durée de leur existence à l’état de larve. Aussi ces
Hyménoptères sont-ils d’une petitesse extrême. Leur
taille n'excède pas ordinairement un demi-millimètre de
longueur. C’est parmi les plantes basses, quelquefois sur
les fleurs, qu’on rencontre ces Téléas.
L'une des espèces les plus communes du genre est le
T. des œufs (7. ovulorum, Lin.), qui est d’un noir brillant
avec les jambes antérieures, la base des postérieures et
les tarses d'un jaune testacé pâle ; c'est cet insecte qu’on
voit sortir le plus souvent des œufs des Papillons noc-
turnes, t
Quelques genres établis par les entomologistes anglais
sontrapportés par nous aux Téléas comme en étant de sim-
ples divisions. (Xenomerus, Walk; Thoros, Hal.; Teleno-
mus, Hal.; Gryon, Hal.)
La seconde famille des Proctotrupiens, les MYMARTIDES,
sont de très-petits Hyménoptères bien singuliers par l’ex-
trême ténuité de leurs ailes et par la longueur de leurs
antennes. On les trouve courant et voltigeant avec une
grande activité sur les plantes basses; leurs transforma
tions ont encore été peu observées.
154 HISTOIRE
DIXIÈME TRIBU.
LES ICHNEUMONIENS.
Comme nous Pavons déjà dit, les Ichneumoniens vivent
de la même manière que les Proctotrupiens et les Chalei-
diens. Tous ces Hyménoptères ont des habitudes analo-
gues ; ils choisissent toujours des Chenilles ou diverses lar-
ves pour y effectuer le dépôt de leurs œufs.
Ce qu'il y a de remarquable, c’est que ces larves insec-
tivores sont elles-mêmes parfois dévorées par d’autres
zoophages.
Les Ichneumons constituent une tribu considérable de
l’ordre des Hyménoptères. Ce sont des insectes d’une
taille moyenne, d’une forme élancée, et bien reconnaissa-
bles aussi à leurs antennes longues et toujours vibrantes.
Leur abdomen est attaché au thorax par un pédicule
grêle. Dans certains genres, les femelles sont remarqua-
bles par la longueur de leur abdomen. (PI. 5, fig. 10.)
Ces Hyménoptères sont répandus dans toutes les par-
ties du monde; ils offrent une grande variété dans les
couleurs , dans l'aspect général et même dans la taille.
Sous le rapport de leur classification et de la description
de leurs espèces, il reste beaucoup à faire sur la tribu des
Ichneumoniens. Les indigènes presque seuls, jusqu’à pré-
sent, ont'attiré l'attention des entomologistes. Quant aux
exotiques, qui sont fort nombreux, la plupart sont conser-
vés dans diverses collections, sans qu'aucun naturaliste
ait encore eu l’envie d’en dresser ia nomenclature.
Les services que ces insectes rendent à l’agriculture
sont immenses; leur prodigieuse multiplication met seule
un arrêt au développement excessif des espèces phytopha-
ges. C'est principalement à l'influence des Ichneumons,
DES INSECTES, 155
des Chalcidiens, des Proctotrupiens que le cultivateur doit
fréquemment de voir cesser les ravages de certaines espe-
ces dévastatrices ; ils déploient un instinct vraiment sur-
‘prenant, pour découvrir soit les œufs, soit les larves, soit
les nymphes, qu’ils recherchent pour y placer le dépôt de
leur postérité. Il est à remarquer que, le plus ordinaire-
ment, chaque espèce n’attaque pas indifféremment le pre-
mier insecte qu’elle rencontre, mais choisit toujours la
même proie. C’est là un fait bien singulier et véritable-
ment inexplicable que cet instinct merveilleux, car rien
ne dit à l’Ichneumonien femelle dans le corps de quel in-
secte il a passé les premiers états de sa vie.
Nous divisons la tribu des Ichneumoniens en trois fa-
milles, qui renferment elles-mêmes plusieurs groupes ,
auxquels se rattache une série de genres énoncés dans
le tableau suivant :
TABLEAU
DES DIVISIONS DE LA TRIBU DES ICHNEUMONIENS,
EN FAMILLES, GROUPES ET GENRES.
{ère Famille. BRACONIDES. Palpes labiaux de trois articles.
Groupe 1°. HYBRIZONITES.Dents des mandibules courbées en
dedans. Articulation mobile entre les
deuxième et troisième anneaux de l’ab-
domen.
Gre 1. HYBRIZON. Fab. Antennes d’environ vingt-quatre arti-
cles. Abdomen oblong.
Gre 2. ÉPHÈDRE. Hal. Antennes de onze articles. Abdomen
oblong.
Gre 3. PRAON. Hal. Abdomen pouvant se contourner
sous le thorax.
Gpe 2. ALYSIITES. Dents des mandibules courbées en
dehors.
Gre 1. ALYSIE. Lalr. Ailes offrant trois cellules cubitales.
156
Gre 2. EHASsMODON. Hal.
Gre 3. OENONE. Hal.
Gre 4. DACNUSE. Hal.
Gre 5. CHORÈBE. Hal.
Gre 6. COELINIE, ANces.
Gpe 3. BRACONITES.
Genre {. BRACON. Fab.
HISTOIRE
Ailes nulles.
Ailes offrant deux cellules cubitales.
Abdomen voüté.
Tête large. Yeux glabres. Abdomen
court.
Yeux poilus. Le deuxième anneau de
l'abdomen beaucoup plus grand que
les autres.
Tête cubique avec le vertex excavé.
Abdomen long et comprimé.
Dents des mandibules courbées en
dedans. Chaperon échancré.
Antennes longues etgrêles, avec le troi-
sième article plus long que le second.
Gre 2. HISTEROMERUS. Wesm.Antennes courtes et épaisses, presque
Gre 3. RoGAS. Nées.
Gre 4. ADEMON. HGl.
Gre 5. EXOTÈCHE. Wesm.
moniliformes. Tête déprimée, plus
large que le thorax.
Antennes longues avec le premier ar-
ticle très-gros. Tête plus étroite que
le thorax.
Antennes longues. Tête plus large
que le corselet.
Palpes maxillaires longs, de six arti-
cles. Tête transversale.
Gre 6. PELECYSTOMA. Wesm. Palpes maxillaires ayant leur troi-
Gre 7. poryctes. Halid.
Gre 8. ANISOPELMA. Nées.
Gre 9. HORMIE. Nées.
sième article dilaté et sécuriforme.
Tète transversale.
Tête aussi longue que large. Articula-
tion des 2° et 3° anneaux de l’abdomen
à peine distincte. Tarses semblables:
Tête aussi longne que large. Tarses
intermédiaires beaucoup plus courts
que les autres.
Tête transversale. Antennes presque
moniliformes. Palpes maxillaires
courts, de cinq articles.
+ DES INSECTES. 157
Gre 10. CHREMYLE, Hal. Tête transversale. Antennes monili-
formes, de douze articles.
Gre 11. SPAFHIE. Mées. Tête carrée. Abdomen pédonculé.
Gpe 4. AGATHITES. Dents des mandibules courbées en
dedans. Chaperon entier. Vertex
échancré postérieurement.
Gre 1. MICRODE. MNées. Antennes longues et grèles. Mâchoi-
| res et lèvres courtes.
Gre 2. AGATHIS. Latr. Antennes longues et grèles. Mâchoires
et lèvres prolongées en forme de bec.
Gre 3. microcaster. Lalr. Antennes grèles, de dix-huit articles.
* Yeux velus.
Gre 4. ACOELIE. Hald. Antennnes de vingt articles. Yeux ve-
lus.
Gpe 5. SIGALPHITES. Dents des mandibules courbées en
dedans. Abdomen voûté formant une
sorte de carapace.
Genre {.rHITIGASTER. Wesm.Abdomen terminé en une massue
composée de trois anneaux voûtés.
Gre2. AscOGASTER. Wesin. Abdomenayantsa partie dorsale d’une
seule pièce. Yeux glabres.
Gre 3. CHELONE. Jurine. Abdomen ayant sa partie dorsale d’une
seule pièce. Yeux poilus.
Gre 4. SIGALPHE. Latr. Abdomen divisé en dessus en trois
anneaux. Yeux glabres.
Gpe 6. OPIITES. Dents des mandibules courbées en
dedans. Chaperon entier. Vertex con-
vexe. Articulation immobile entre les
deuxième et troisième anneaux de
l'abdomen.
Gre 1. PAXYLLOMA. Breb. Abdomen pédonculé, et en forme de
faux. Tarière cachée. Chaperon avancé
L en forme de bec.
Gre 2. ICHNEUTES. ÆVCes. Abdomen sessile , s'élargissant à l’ex-
trémité. Tarière cachée.
Gre 3. PHyYLAx. Wesm. Abdomen étroit et comprimé. Tarière
li
158 HISTOIRE e
recourbée.Mésothorax sans nodosités.
Gre 4. rocas. JV6es. Abdomen long et linéaire. Tarière
longue et grêle. Tête comprimée trans-
versalement, échancrée au sommet,
Mésothorax offrant trois nodosités.
Gre 5. HELCON. Nées. Abdomen court. Tête convexe. Cuis-
ses postérieures très-renflées.
Gre 6. pIosPILE. Hal. Abdomen court, arrondi latéralement.
Tête large et convexe. Ailes posté-
rieures échancrées au côté interne.
Gre 7. ORGILE. Hal. Abdomen court et large. Tête excavée
; en dessus. Jambes antéricures ro.
bustes, ayant de larges épines.
Gre 8. CALYPTE. Hal. Abdomen court et large, n’ayant que
trois anneaux distincts. Aïles posté-
rieures échancrées au côté interne.
Gre 9. EuBADIZON. Nces. Abdomen long, ayant le dos de même
largeur dans toute son étendue. Ta-
rière longue et filiforme.
Gre 10. BLACUS. Nes. Abdomen comprimé, presque sessile.
Tarière saillante.
Gre 11. LEIoPHRON. Nées. Abdomen sessile. T'arière courte, mais
saillante. Antennes à articles cylin-
driques.
Gre 12. EUPHORE, /VCes. Abdomen pédonculé. Tarière ca-
chée. Ailes offrant une cellule radiale
très-épaisse, semi-lunaire.
” Gre13.corvNoPHORE *. Blanch.Abdomen pédonculé. Antennes cou-
(Rhopalophora) Hal. dées et un peu renflées vers l’extré:
mité. Tarière saillante.
Gre 14. PÉRILITE. Wesm. Abdomen fortement pédonculé. Ta-
rière saillante. Aïles ayant seulement
deux cellules cubitales.
Gre 15. MÉTÉORE. Æ7@L. Abdomen ayant son premier segment
rétréci en un long pédoncule. Ta-
rière saillante. Ailes offrant trois cel-
lules cubitales.
- DES INSECTES. 159
Gre 16. GNAMPTODON. Hal.
Gre 17. orius. Wesm.
Abdomen ovalaire, Tarière saillante ,
épaisse et infléchie.
Abdomen ovalaire à pédoncule très-
court. Tarière nonsaillante ou à peine
saillante.
Famille 2°. ICHNEUMONIDES, Palpes labiaux de quatre articles.
Groupe 1. STÉPHANITES.
Gre 1. STÉPHANE. J{lig.
Gpe 2. OPHIONITES.
Gre 1. XORIDES. Latlr.
Gre 2. ODONTOMÈRE. Grav.
Gre 3. ACOENITES. ZLalr.
Gre 4.3JoppaA. Fabr.
Gre 5. HELWIGIA. Lalr.
Gre 6. oPHioN, Fabr.
Gre 7. AROTES. GTrav.
Gre 8. BANCuUS. Fabr.
Gre 9. EUMÉSIE. Wes/w.
(Euceros Gr.)
Palpes maxillaires très-longs. Cuisses
postérieures renflées, les hanches très-
‘grêles. Abdomen inséré à la partie
postéro-supérieure du métathorax.
Abdomen comprimé latéralement,
plus ou moins en faucille.
Tête globuleuse, Antennes et pattes
grêles.
Tête globuleuse. Antennes grèles.
Cuisses postérieures très-renflées et
dentées.
Tête courte et large. Pattes posté-
rieures fortes et allongées.
Antennes dilatées avant l'extrémité cet
terminées en pointe.
Antennes renflées vers l’extrémité et
comprimées.
Antennes filiformes, extrêmement grê-
les. Abdomen pédonculé, très-com-
primé, en forme de faucille.
Antennes grêles. Abdomen subpé-
donculé, comprimé à lextrémité.
Pattes postérieures épaisses.
Antennes se recourbant à l'extrémité.
Abdomen comprimé latéralement,
presque sessile. Pattes grêles.
Antennes dilatées dans le milieu. An-
neaux de l'abdomen étranglés.
Gre 10. oRTHocENTRE. Grav. Antennes grèles. Pattes épaisses. Ab-
domen comprimé.
160 HISTOIRE
Gre 11. pAssus. Fabr.
Gpe 3. PIMPLITES.
Gre Î. OSPRYNCHOTE. Spin.
Gre 2. PELTASTES. JUlig.
Gre 3. pIMPLA. Fabr.
Gre 4. PHYTODIÈTE. Grav.
Gre 5. PÉZOMACHE. Gr.
Gre 6. AGRYOTYPE. Walk.
Gre 7. HEMITELES. GT QD.
Gre8. BARYCEROS. GT'AV.
Gre 9. crxPTUS. Fabr.
Gpe 4. ICHNEUMONITES.
Gre {. ALOMYA. Panz.
Antennes et pattes grêles. Abdomen
comprimé, avec le premier anneau li-
néaire et aplati.
Abdomen arrondi. Tarière plus ou
moins saillante, quelquefois très-lon-
gue.
Antennes assez épaisses, de vingt-
quatre à vingt-cinq articles. Abdomen
à premier segment pédunculiforme.
Tête allongée et rétrécie en avant en
forme de museau.
Antennes assez épaisses, de moyenne
longueur. Tarière pointue, saillante.
Antennes très-longues. Tarière tou-
jours saïllante, plus ou moins lon-
gues. Abdomen presque sessile.
Antennes très-longues et grêles. Abdo-
men pédonculé, à premier segment
lisse.
Têéterétrécie postérieurement. Corse-
let gibbeux. Ailes très-rudimentaires.
Écusson portant une longue épine.
Abdomen épais, avec un long pédi-
cule courbé.
Antennes simples. Abdomen pédon-
culé. Tarière saillante. À
Antennes plus courtes que le corps,
comprimées entre le milieu et l'extré-
mité, diminuant ensuite de largeur.
Antennes longues et grêles. Métathorax
épineux. Abdomen pédonculé. Ta-
rière saillante, assez longue.
Abdomen nullement comprimé laté-
ralement. Tarière cachée.
Antennes assez épaisses. Tête globu-
leuse. Abdomen long, pédonculé et
déprimé.
DES
Gre 2. rRroGus. Panz.
Gre 3. SPILINCTUS. Gr.
Gre 4. SCOLOBATES. Grav.
Gre 5. EXOCHUS. Gr' av.
Gre 6. TRYPnON. Fall.
Gre 7. MICROLEPTES. Grav.
Gre 8. BRACHYPTÈRE. Grab.
Gre 9. ICHNEUMON. Lin.
Famille 3°. EVANIIDES.
Genre {. AULAQUE. Jurine.
Gre 2. PÉLÉCINE. Latr.
Gre 3. FOENE. Fabr.
Gre 4. EVANIA. Fab.
INSECTES, 161
Antennes grêles. Abdomen pédoncu-
lé et ovalaire.
Corps étranglé. Abdomen pédonculé,
pyriforme, avec le premier anneau
presque linéaire.
Antennes grêles. Tête large, un peu
avancée. Pattes postérieures très-lon-
gues avec les tarses épais.
Tête courteet large, prolongée au-des-
sous des antennes. Pattes courtes, avec
les cuisses et les jambes comprimées.
Antennes longues et grêles, Tête
courte, plus étroite que le thorax. Ab-
domen oblong subsessile.
Pattes el antennes renflées. Tête glo-
buleuse.
Tête courte, rétrécie postérieurement.
Ailes rudimentaires.
Tête courte, plus étroite que le tho-
rax. Abdomen convexe, pédiculé,
presque aussi large que le thorax.
Palpes labiaux de quatre articles.
Abdomen implanté sur le thorax im-
médiatement au-dessous de l’écusson.
Abdomen en faucille. Antennes fili-
formes de quatorze articles.
Corps long. Abdomen composé d’an-
neaux longs et cylindriques.
Corps long et grêle. Abdomen long,
renflé à l'extrémité.
Corps court. Abdomen extrêmement
court, comprimé et pédiculé dès sa
base.
Les BRACONIDES, que nous placons en première ligne,
sont en général les plus petits Ichneumoniens ; mais les
1%
162 HISTOIRE
affinités zoologiques qui existent plus entre eux et les
tribus précédentes qu’entre les autres Ichneumoniens, ont
marqué leur place. On reconnaît ces Hyménoptères à leur
corps long, très-grêle, avec des ailes grandes par rapport
à leur faible complexion ; une petite tête arrondie sup-
porte de longues antennes très-déliées ; les femelles ont or-
dinairement leur tarière saillante et d’une finesse extrême.
La famille des Braconides a été divisée en six groupes
par divers entomologistes. C’est aussi cette division que
nous adoptons.
Le groupe des HYBRIZONITES, le premier de cette famille,
renferme un petitnombre de genres, aux quelsse rattachent
les plus petits Ichneumoniens. Les Pucerons leur servent
de pâture : c’est dans le corps de ces insectes que s’effec-
tue le dépôt des œufs; les larves qui en naissent dévorent
le frêle Hémiptère et n’abandonnent leur dépouille qu’a-
près avoir acquis tout leur accroissement. Le genre Hy-
brizon , le principal du groupe, a recu aussi de la part de
plusieurs entomologistes le nom d’Aphidius, dénomina-
tion qui indique leur rapport avec les Pucerons. Ce
sont les pucerons qui restent toujours à l'état aptère,
c’est-à-dire les femelies, qui sont sujettes surtoutaux atta-
ques des Hybrizonites. Cette manière de vivre a été obser-
vée chez ces Hyménoptères par Linné lui-même, qui
nomma Ichneumon des pucerons (7. aphidum, Lin.) le type
du genre Hybrizon. Il est long d'un millimètre et demi,
avec le devant de la tête jaune, ainsi que le devant du
corselet, qui en outre offre deux lignes brunâtres; les jam-
bes antérieures et la base des postérieures sont également
jaunes. Cet insecte est très-commun dans toute l’Europe et
attaque plusieurs espèces de pucerons, particulièrement
celle du Rosier. |
PR OT AS
DES INSECTES, 163
Les ALYSIITES, qui constituent le second groupe de la
famille des Braconides, sont plus abondants que les Hy-
brizonites, et l’on en connaît dans les diverses parties du
monde. Le genre Alysie renferme la plupart des espèces
du groupe ; ce sont en même temps les moins petites ; ce-
pendant nous savons très-peu de chose sur le genre de vie
particulier à ces Ichneumoniens.
Il paraît toutefois qu'ils dirigent leurs attaques plus spé-
cialement sur divers Diptères de la famille des Muscides.
Les BRACONITES forment le groupe le plus nombreux
dans cette famille des Braconides ; le genre Bracon, qui en
est le type, renferme une grande quantité d'espèces,
que les voyageurs nous rapportent de toutes les parties du
monde ; ces insectes ne sont pas rares non plus dans notre
pays; la plupart sont d’une taille moyenne; leur corps est
agréablement nuancé de couleurs vives, et leurs ailes sont
aussi diversement colorées. Durant toute la belle saison
on voit ces Braconites voltigeant sur toutes les fleurs ;
cependant très-peu de faits sur leurs métamorphoses, ainsi
que sur leurs premiers états, sont encore venus à notre
connaissance. Toutefois, quelques observations recueil-
lies çà et là nous représentent ces insectes comme vivant
à l’état de larve dans les corps de divers Coléoptères à
l'état parfait. M. Bouché a nommé Bracon du cis ( Bracon
cis) une espèce qui attaque les petits Coléoptères de ce
genre. M. Boudier nous a signalé deux Braconites sortis
de l'abdomen de divers charancons (Ofiorhynchus ligna-
rius et Barynotus elevatus). D'autre part, M. Westwood
assure que des Braconites, appartenant aux genres Spathie
et Anisopelma , pénètrent dans les maisons, dans le but de
déposer leurs œufs dans le corps des larves des Ptines,
qui rongent nos boiseries.
161 HISTOIRE
Les AGATHITES constituent un quatrième groupe, auquel
se rapportent seulement quelques genres, représentés par
une quantité d'espèces peu considérable, st l’on en excepte
toutefois les Microgasters, qui sont fort répandues dans
notre pays. [ls doivent être regardés comme bien utiles ;
car, sans leur présence. nos potagers seraient bientôt rava-
gés chaque année. Ces petits Hyménoptères attaquent les
Chenilles du chou, qui donnent ces Papillons blanes si
communs dans toute l’Europe. Le Microgaster dépose
un assez grand nombre d’œufs dans la même Chenille.
Les petites larves vivent pendant longtemps aux dépens
des parties graisseuses de cette Chenille. Celle-ci a acquis
tout son développement à la même époque que les para-
sites qui la rongent : elle abandonne alors la plante qui lui
servait de pâture, et grimpe le long des murs pour s’y
fixer et y subir sa transformation en chrysalide. Le mo-
ment est venu aussi où les larves des Agathites vont l'a-
néantir ; eux-mêmes vont se métamorphoser en nymphes ;
ils attaquent alors tous les organes importants de la Che-
nille, ilsne laissent qu’une dépouille inanimee. Ils percent
cette peau de toutes parts ; ettoutautour d'elle, chaqueindi-
vidu se file un petit cocon soyeux d’un jaune pâle, parfaite-
ment ovale. Le plus ordinairement ces petits cocons sont
réunis en masse de deux ou trois paquets. Quelques jours
suffisent pour voir paraître l’insecte parfait. Chaque
année, nos murailles avoisinant les endroits où l’on cul-
tive des plantes potagères, nous présentent en quantité
plus ou moins considérable ces débris de Chenilles en-
tourés de cocons de Microgasters.
Diverses expériences que nous avons faites sur la quan-
tité des parasites par rapport au nombre des Chenilles du
chou peut donner une idée de l’importance de ces petits
DES INSECTES. 165
‘êtres, dans la balance de la nature. Deux cents chenilles
du grand Papillon du chou (Pieris brassicæ), recueil-
lies sur des chous avant qu’elles aient atteint toute
leur grosseur, ne donnèrent que trois Papillons. Les ceni
quatre-vingt-dix-sept autres individus étant attaqués par
des Microgasters, ne purent effectuer leur transformation.
De semblables expériences répétées pendant plusieurs
années sur des quantités de Chenilles plus ou moins con-
sidérables donnérent toujours des résultats à peu près
analogues. Ainsi le Papillon du chou est bien commun ; on le
voit voler partout durant l'été, et fréquemment les culti-
vateurs souffrent des ravages exercés par sa Chenille.
Sans la présence des petits Braconides, la dévastation
v’aurait plus de bornes, tant que ces Chenilles ne vien-
draient pas à périr faute de nourriture, lorsqu'elles au-
raient tout dévoré.
Dans quelques cas assez rares les Chenilles ne périssent
qu'après avoir subi leur métamorphose en chrysalide ;
mais presque toujours elles sont anéanties avant cette pé-
riode de leur existence.
Le Microgaster que nous venons de signaler plus par-
ticulièrement , est le Microgaster aggloméré (Wicrogas-
ter glomeratus, Lin.), petit insecte long d’une ligne, de
couleur noire, avec les pattes d’un testacé fauve, ainsi que
les bords latéraux du premier anneau de l'abdomen.
Les autres espèces du même genre vivent de la même
manière ; on en a obser vé plusieurs infestant diverses che-
nilles. Toutes ne disposent pas leurs cocons exactement
de la même façon , auprès de la dépouille de leur victime;
c’est là une des plus grandes différences qui existent dans
le genre de vie propre à ces Hymenoptères.
Quelques genres encore appartiennent au groupe des
166 HISTOIRE
Agathites, entre autres legenre Agathis, dont ce dernier
tire son nom; mais nous n’avons rien de particulier à si-
gnaler sur l’économie de ces insectes.
Le groupe des sIGALPHITES comprend les Braconi-
des les plus curieux sous le rapport de leur aspect exté-
rieur. Leur abdomen paraît reeouvert d'une carapace
solide, et chez ceux où cette carapace est incomplète, l'ab-
domen est renflé à l'extrémité en une forte massue. Ces
Ichneumoniens sont peu nombreux; on les rencontre
toutefois assez fréquemment pendant la belle saison : ils
voltigent de fleur en fleur, principalement sur les ombel-
lifères ; quant à ce qui est de leurs premiers états, il
reste beaucoup à observer. Un fait recueilli par De
Geer nous apprend seulement qu’une espèce du genre
Rhitigaster (AR. irroralor) est parasite sur un Papillon
nocturne très-commun dans notre pays ( Acronycta psi).
Il a été rapporté cependant par un entomologiste, un
fait qui nous paraît peu en harmonie avec les observa-
tions recueillies sur une foule d’espèces de la même fa-
mille. Selon cet entomologiste, les femelles de Chelone (Che-
lonus) ne pondraient pas d'œufs, mais déposeraient leurs
jeunes à l’état de nymphe. Ceci mériterait confirmation.
Les op1ites formeront notre dernier groupe parmi les
Braconides; la liste des genres qui lui appartiennent est
assez longue. Les espèces qui les représentent sont abon-
dantes sur diverses plantes, dans les endroits humides
et ombragés.
Quoi qu’il en soit, nous ignorons pour la plupart,
de quels insectes elles font choix pour assurer l'existence
de leur progéniture. Cependant, d'après une observation de
De Geer, une espèce de Périlite est parasite d'une Che-
nille (Zygaena filipendulæ), et forme des cocons sus-
DKS INSECTES. 167
pendus au corps de cette Chenille. Selon M. Westwood,
une autre espèce du même genre (Perilitus similator)
attaque un petit Coléoptère (Orchesia micans). M. Bou-
dier nous a signalé aussi deux espèces-du genre Blacus
comme recherchant plus spécialement certains Charançons
(Otiorhynchus lignarius et Barynotus elevatus ).
Nous arrivons maintenant à la seconde famille de la
tribu , celle des ICHNEUMONIDES, qui est composée d’es-
pèces pluë grandes et plus belles que celles de la précédente.
Ce sont les insectes surtout que tout le monde en général
connaît sous la domination d’Ichneumon; dénomination
que les entomologistes ont réservée pour un seul genre
dans cette nombreuse famille.
Quatre groupes distincts nous paraissent diviser les
Ichneumonides d’une manière convenable. Ces groupes
sont, à la vérité, peu tranchés ; mais comme nous l'avons
dit pour la famille des Chalcidides, ils ont l’avantage de
faire sentir les analogies.
Le premier, celui des STEPHANITES, qui ne comprend
que le seul genre Stéphane, sur lequel nous n’avons aucune
donnée quant aux métamorphoses, a pour type une es-
pèce assez rare en France et en Allemagne, connue sous
le nom de Stéphane à scie (Sf. serralus). Ce qui rend sur-
tout cet insecte remarquable, c’est l'anomalie de ses for-
mes , qui le rendent intermédiaire entre les Braconides et
les Ichneumonides, bien que ses caractères particuliers
soient très-prononcés. Ainsi sa tête est tuberculée; ses
cuisses postérieures sont fortement renflées ; son abdomen,
inséré à la partie supérieure du thorax, offre un pédieule
cylindrique extrèmement long, formé par le premier
segment, En outre, la grande dimension de ses hanches
postérieures paraît le lier aux Chaleidiens.
168 HISTOIRE
Le second groupe des Ichneumonides est celui des
OPHIONITES, insectes que l’on reconnaît facilement à leur
abdomen plus ou moins comprimé et en faucille. Le genre
Ophion, que nous devons mettre en première ligne, nous
présente un abdomen en faucille extrêmement aplati laté-
ralement. Nous connaissons plusieurs espèceseuropéennes,
mais les exotiques sont beaucoup plus abondantes. Ces
Hyménoptères attaquent souvent diverses Chenilles. Une
grande quantité de Chrysalides d’un Bombicite de la
Nouvelle-Orléans (Affacus cecropia) ayant été envoyées
vivantes au Muséum d'histoire naturelle de Paris, nous
en vimes sortir plusieurs fois une grande espèce d’Ophion
propre à l'Amérique septentrionale. M. Audouin nous a
fait connaître aussi les habitudes d’une espèce de notre
pays. Celle-ci est d’une taille médiocre, et recherche les
Chenilles d’une Phalène (Dosithea) pour y déposer ses
œufs.
La larve de l’Ophion acquiert tout son accroissement
en dévorant les parties graisseuses de la Chenille. Le mo-
ment arrive où elle doit se métamorphoser en nymphe :
alors, anéantissant complétement sa victime, elle se forme
un cocon soyeux , enayant soin de placer en dessus la dé-
pouille de la Chenille ; elle trouve ainsi un abri de plus.
L’Ophion jaune (Ophion luteus), l'espèce type du genre,
la plus commune dans presque toute l’Europe, attaque les
Chenilles de certains Papillons de nuit. Elle a été observée
plusieurs fois vivant aux dépens de la Chenille de la Di-
cranure à queue fourchue (Dicranura vinula). M. Gra-
venhorst l'a obtenue d’une autre noctuelle (Polia præ-
Cox).
D’après une observation consignée par M. Westwood,
un autre Ophion (O0. moderator) vivrait aux dépens d'une
DES INSECTES. 169
larve de Pimpla, qui est elle-même parasite sur un autre
insecte.
Les œufs de divers Ophionites, et des Ophions en par-
ticuliers, ont été remarqués fréquemment, à raison de
leur forme singulière.
Ils sont oblongs et offrent un long pédicule un peu
contourné. L'œufse fend toujours par le bout opposé, et la
petite larve en sort en dégageant d'abord la partie antc-
rieure de son corps; mais son abdomen reste engagé dans
la coquille de l’œuf, quand elle peut déjà sucer sa victime.
Certains Ophionites femelles meurent quelquefois au
moment où elles vont se débarrasser de leurs œufs : ceux-
ci restent attachés par leur pédicule à l'extrémité de la
tarière de l'Ophion. Quand les larves viennent à éclore,
ne trouvant aucune autre nourriture autour d'elles, l'in-
dividu qui leur a donné l'existence leur sert de pâture.
Les œufs de plusieurs Ophionites, appartenant aux gen-
res Ophion, Tryphon, Sphincte et Panisce, ont été repré-
sentés par quelques naturalistes.
Les Helwigia et Joppa sont des Ophionites de l’Amé-
rique méridionale, dont les antennes sont très-caracté-
ristiques.
Les PIMPLATES constituent le troisième groupe des Ich-
neumonides. Les principaux genres qui se rattachent à ce
groupe sont les Cryptes et les Pimplas, bien que certains
autres renferment aussi une quantité d'espèces assez con-
sidérable. Les Pimplas sont remarquables surtout par
la longueur de la tarière des femelles (PI. 5, fig. 10). Le
type est le Pimpla manifestateur (Pimpla manifestator,
Lin.), grand insecte noir avec les pattes longues et roussä-
tres, ayant les jambes postérieures noirâtres. Cet insecte
est très-commun dans presque toute l’Europe; il recher-
15
170 HISTOIRE
che des Chenilles pour déposer ses œufs. Sa longue tarière
lui permet d’atteindre des larves qui vivent dans des en-
droits cachés. (PI. 5, fig. 11.) On n’a encore décrit qu’une
seule espèce d'Osprynchote, elle est du cap de Bonne-
Espérance. Ce genre se distingue facilement de ceux du
même groupe par la forme de la tête.
D’après diverses observations, plusieurs Pimplites as-
surent l'existence de leur postérité en la plaçant dans les
cocons de certaines Araignées, où les jeunes larves se dé-
veloppent et subissent leurs transformations. Un natura-
liste anglais rapporte avoir vu une petite espèce du même
groupe, déposant successivement ses œufs dans l'abdo-
men de quelques Araignées qui habitaient des collines sa-
blonneuses. Il doute avec raison que ces Araignées aient
pu après cela acquérir tout leur développement.
On cite encore des Pimplites (genres Æemiteles et Pe-
zomachus) que l’on aurait vus sortir des petits cocons de
Braconides du genre Microgaster. Les larves insectivores
setrouvent ainsi dévorées par d’autres insectivores, ainsi
que nous l’avons déjà vu dans d’autres circonstances.
Les Cryptes n’ont pas des habitudes moins variées. Les
uns, comme quelques Braconides, pénètrent dans nos mai-
sons et recherchent les larves des Ptinides, tandis que
plusieursautres espèces déposent leurs œufs dans les chry-
salides des Lépidoptères. M. Boudier nous a signalé en-
core un Cryptus qui attaque les larves du fourmilion
(Myrmeleon formicarium).
M. Spinola a décrit quelques Cryptes (s.-genre Poly-
cyrtes, Spin. (1) de Cayenne remarquables par un pro-
longement frontal spiniforme.
Notre dernier groupe est celui des ICHNEUMONITES, Qui
(1) Ann. de la Soc. ent. de Fr. T. 9.
DES INSECTES, 171
a pour type le genre Fchneumon, l'un des plus nombreux
de toute la famille. Les espèces indigènes qu'il ren-
ferme sont surtout très-abondantes dans toute l'Europe ;
la plupart presentent des couieurs jaunes ou rougeâtres
sur un fond noir; ce quidonne àces insectes un aspect très-
agréable. La tarière des femelles est entièrement cachée.
Il en est beaucoup parmi eux qui attaquent les Chenilles.
Dans les éducations que font les entomologistes pour en
obtenir les Papillons, on voit fréquemment sortir des Ich-
neumons qui perforent les chrysalides dans lesquelles ils
ont vécu. ;
Une troisième famille se rapporte à la grande tribu des
Ichneumoniens, c’est celle des ÉVANIIDES, qui renferme
seulement quelques genres eux-mêmes peu nombreux en
espèces. Les habitudes de ces Ichneumonieus sont pour la
généralité exactement analogues à ce que l’on observe
dans les familles précédentes. Mais ce qui manque pres-
que toujours, ce sont les observations faites ab ovo sur les
habitudes et les transformations de ces insectes. Nous ne
serons donc pas ici plus heureux que nous ne l’avons été
pour les Hyménoptères dont les larves zoophages vivent
dans le corps même d’autres insectes. Ilest vrai de dire
que les observations sont très-difficiles à faire sur ces êtres
qui pendant toute une période de leur vie ne paraissent
jamais à la lumière : ils sont en outre dispersés sur des
individus isolés, et leur présence est rarement decelée
par un petit point noir, que l’on remarque seulement sur
des Chenilles rases.
Le genre Aulaque (Awlacus\ ne comprend qu’une seule
espèce assez rare, et répandue dans le midi de l’Europe.
L'abdomen en faucille de cet insecte contribue surtout à
lui donner un aspect étrange. { À. s{riatus Jur.)
Les Pélécines sont des insectes de l'Amérique méridio-
172 HISTOIRE
nale, très-singuliers par les dimensions de leur abdomen.
En effet, chez les femelles principalement, sa longueur est
six ou huit fois celle de la tête et du thorax réunis : il est
en outre d’une extrême ténuité. Dans les mâles, ses di-
mensions en longueur sont un peu moindres; son extré-
mité est renflée en massue.
Les Fœnes sont de jolis petits insectes, répandus dans les |
diverses parties du monde et cependant assez rares par-
tout. Ces Évaniides ontun corps grêle , des antennes d’une
finesseextrême, un abdomen long , comprimélatéralement,
supportant chez les femelles une tarière extrèmement
longue et très-fine, et enfin des pattes postérieures
renflées.
Selon plusieurs observateurs, le Fœne éjaculant ( Fœnus
ejaculator), qui est long de cinq à six lignes, noir, avec la
baseet l’extrémité des jambes jaunes, le bord du premier
anneau de l'abdomen roussâtre, ainsi que les deux suivants,
attaque les larves des Guëêpes et des Abeilles. C’est le type
de genre et la seule espèce européenne.
Les Évanies, qui donnent leur nom à la familleentière,
ont un aspect des plus étranges, qu’elles doivent à la con-
formation de leur abdomen ; celui-ci est inséré exactement
au-dessous de l’écusson , pédiculé brusquement dès sa
base, extrêmement court et comprimé.
On connaît un certain nombre d’Évanies, dispersées
dans les diverses régions du monde; presque toutes sont
de couleur noire, et se ressemblent tellement, qu'il est
à peine possible de les distinguer par quelques légères
différences de ponctuation. L'Évanie appendigastre (pl. 5,
fig 12) est la seule européenne. L'Évanie de Desjardins
(Evania Desjardinsii, Blanch.), propre aux îles Mascarei-
gnes, dépose ses œufs, dit-on, dans le corps de ces Blattes
connues sous la dénomination de Kakerlacs.
ER
D EN 2 OR TN
A
DES INSECTES. 173
ONZIÈME TRIBU
LES CYNIPSIENS,
Dans la nombreuse série d’Hyménoptères dont nous
avons déjà tracé l’histoire, trois grandes modifications se
sont succédés dans la nature des éléments qui servent
à la nourriture des larves. Les premières se nourrissent
de miel et de pollen ; les autres vivent d'insectes presque
morts dont leur mère les a approvisionnés ; les autres,
enfin, habitent l’intérieur même du corps de divers insec-
tes qui continuent à vivre. Une nourriture toute végé-
tale est réservée à ceux qui doivent nous occuper main-
tenant.
Les Cynipsiens, à beaucoup d'égards, né sont pas moins
surprenants dans leurs habitudes que les Hyménoptères
des tribus précédentes. Les femelles montrent un singu-
lier instinct dans le choix du végétal où elles vont déposer
leurs œufs ; jamais elles ne setrompent. Les Cynipsiens fe-
melles recherchent l'arbre qui leur convient. A l’aide de la
petite tarière que porte leur abdomen elles entaillent lé-
gèrement soit les tiges, soit les pédonceules des feuilles,
et dans chaque petite ouverture déposent un œuf. La
blessure faite ainsi à la plante tend à amener de ce côté
une surabondanee de séve ; le petit ver, ou plutôt la petite
larve, suçant ce qui l’entoure, et dégorgeant sans doute
un liquide particulier, excite encore la séve à se porter
vers le point qu'il habite. Il en résulte bientôt sur l'arbre
une protubérance, qui augmente de volume en même
temps que s'accroît la petite larve. Il n’est pas rare, du-
rant toute la belle saison, et surtout vers l’automne, de
rencontrer abondamment ces excroissances sur une foule
de végétaux ; plusieurs sont employées avec avantage
12.
174 HISTOIRE
dans le commerce. Les noix de galle, dont on se sert pour
Ja confection de l'encre et des teintures noires avec une
dissolution d'acide sulfurique ou de sulfate de fer, fournis-
sent une branche de commerce assez importante.
La plupart de ces galles sont sphériques et souvent très-
dures; mais il en est beaucoup qui affectent diverses for-
mes : delà les dénominations de pomme en groseille, en nè-
fle, ete., qu'on leur applique généralement : quelques-unes
de ces galles que l’on remarque plus particulièrement sur
les rosacées ont éténommées Bédéguar, Mousse chevelue,
etc. Les larves des Cynipsiens subissent leurs métamor-
phoses dans l’intérieur de ces singulières habitations,
comme l’Ichneumon et la Chalcide dans le corps d'un
autre insecte. Elles sont blanchâtres, privées de pattes,
. n'ayant que des mamelons pour leur en tenir lieu;
mais elles n’ont jamais à se déplacer sensiblement, Le plus
souvent une seule larve habite une galle, mais quelquefois
il en est plusieurs qui y vivent en sociéte.
La plupart y subissent leur transformation en nymphe,
et cependant quelques-unes de ces larves l’abandonnent ei
s’enfoncent en terre. La sortie de l’insecte se fait toujours
remarquer par un trou pratiqué à la surface de la galle.
La Caprification où maturité des Figues, en usage dans
certaines parties de l’Europe méridionale, a lieu au moyen
de petits Cynipsiens qui déposent leurs œufs dans les fi-
gues. On enfile plusieurs de ces fruits, et on les place sur
des figuiers tardifs. Les Cynips en sortent couverts de
poussière fécondante, s’introduisent dans l'œil des nou-
velles figues , en fécondent les graines, et hâtent ainsi la
maturité du fruit.
Les Cynipsiens sont en général de très-petits Hyménop-
tères, comme la plupart des Chalcidiens et des Proctotru-
|
à a NAS
DES INSECTES. 175
piens ; seulement leurs ailes présentent quelques nervures
et plusieurs cellules complètes.
Les femelles ont une tarière dont la conformation mé-
rite d’être signalée ; elle est roulée en spirale dans l'inté-
rieur du ventre, avec son extrémité logée dans une cou-
lisse de la partie inférieure de l'abdomen. C’est seulement
lors du dépôt des œufs que cette tarière est susceptible
de se dérouler.
ILest probable que les Cynipsiens abondent dans pres-
que toutes les parties du monde. Mais la petitesse de ces
insectes les a fait échapper aux investigations des voya-
geurs. Les espèces connues, et leur nombre n’est pas
très-considérable, appartiennent à l’Europe, où les exerois-
sances occasionnées par elles sur les végétaux ont de--
puis longtemps attiré l'attention des naturalistes.
Les genres de cette tribu ne sont pas nombreux, le
tableau suivant en renferme la nomenclature, avec les
caractères :
TABLEAU
DES DIVISIONS DE LA TRIBU DES CYNIPSIENS.
Groupe 1. IBALIITES. Abdomen comprimé latéralement, en
forme de lame de couteau.
Genre 1. IBALIE. Lalr.
Gpe 2. CYNIPSITES. Abdomen ovale.
Gre 1. cyxirs. Linn. Antennes presque filiformes. Abdo-
men court, comprimé en dessous , et
tronqué obliquement à son extrémité.
Gre 2. FIGITES. Latr. Antennes moniliformes, grossissant un
peu vers l'extrémité. Abdomen ova-
laire.
Gre 3. KLEIDOTOME. Wes/w.Antennes courtes, avec les trois der-
| niers articles subitement renflés.
Gre 4. ANacHaARIS. Dalm. Antennes longues, amincies à lex-
176 : HISTOIRE
trémité. Abdomen ayant un long pé-
dicule.
Gre 5. PERAS. Wes{w. Antennes de treize articles , moins lon-
gues que le corps, un peu dilatées vers
l'extrémité. Abdomen comprimé, avec
un pédoncule du tiers de sa longueur
totale.
Gre 6. LEIOPTERON. Perty, Antennes de quatorze articles, grêles ,
filiformes, presque aussi longues que
le corps. Abdomen renflé, avec un pé-
doncule linéaire une fois plus long.
La tribu des cynrestens est l’une des moins nombreu-
ses de tout l’ordre des Hyménoptères ; cependant il est cer-
tain que si des recherches suivies étaient faites par quelques
entomologistes sur ces petits insectes , on en verrait-bien-
tôt augmenter le nombre d’une manière très-sensible dans
nos collections ; car, dans certains pays des voyageurs ont
parfois recueilli, en grande quantité, des galles de diver-
ses espèces, produites par ces petits Hyménoptères ; mais
ils n’ont presque jamais rapporté les insectes mêmes.
Nous admettons deux groupes dans la tribu des Cynip-
siens; ce sont les IBALIITES et les cyNIPsITES. Les premiers
renferment le seul genre Ibalie, très-remarquable par la
conformation de l’abdomen, ainsi que parles antennes
filiformes à articles cylindriques, et les nervures des ailes.
L'économie des Ibalies n’a point encore été étudiée; le
type du genre a recu le nom d’Ibalie en couteau (7. cul-
tellata) ; on la trouve en France, en Allemagne; mais elle
parait rare partout.
Les cynrpsirEs constituent un deuxième groupe : on y
rattache d’abord les Cynips proprement dits, comme
yenre principal. Nous en connaissons une assez longue
série d'espèces; nous nous contenterons de signaler les
NT TC A PR TR
née É ne
à bi dd. de. 'ééies “larda RS
tr sn 2
DES INSECTES. 177
plus répandues, celles dont les diverses galles s'offrent le
plus souvent à nous.
Déjà l'on sait que la noix de galle est produite par un
Cynips qui habite le midi de l'Europe et surtout le Levant.
On lui a appliqué la dénomination de Cynips de la galle à
teinture ( Cynips gallæ tincloriæ ), pour rappeler la nature
de son produit.
C'est un petit insecte long de cinq millimètres, d'un
fauve päle avec un duvet soyeux etblanchâtre, des ailes
diaphanes ayant des nervures d’un jaune pâle, un abdo-
men fauve avec une tache noire au milieu. Quand le mo-
ment de la ponte est venu pour cet Hyménoptère, il fait de
petites entailles sur un Chêne d'Orient ( Quercus infecto-
ria) et dans chaque fente il dépose un œuf. Ces excrois-
sances, employées pour la teinture noire et principalement
pour la fabrication de l'encre, ne tardent pas à se dévelop-
per. La petite larve, -éclose peu de jours après la ponte,
s'établit au centre de la noix de galle et se nourrit de la
substance qui l'entoure. Il en résulte alors une petite ca-
vité ronde où la larve prend tout son développement.
Les noix de galle sont de la grosseur de la moitié d’une
noix; ordinairement leur forme est ronde, quelquefois un
peu pyriforme : leur dureté est telle, qu'on ne peut les
briser sans coups de marteau ; leur surface est d’une cou-
leur grise brunâtre lisse, avec des tubercules plus ou moins
prononcés. (P1.6 ,fig. 3.)
On remarque parfois un petit trou circulaire à la surface ;
c’est quand l’insecte est sorti. Si l’on fait une coupe dans
une de ces noix, on trouve au centre la petite loge par-
faitement ronde dont nous venons de parler. (PI. 6, fig. 4.)
On recueille ces galles à différentes époques. Avant la
sortie de l’insecte , alors qu’elles contiennent plus de ma-
178 HISTOIRE
tière astringente, elles sont désignées dans le commerce
sous les noms de Galles noires, bleues, vertes ; on nomme
au contraire, Galles blanches, celles dont l'insecte s’est
échappé. Peut-être aussi parmi les gailes employées dans
le commerce, en trouve-t-on qui appartiennent à d'au-
tres espèces.
On trouve dans les mémoires de la société entomolo-
gique de Londres la représentation et une notice de M.
Westwood sur une galle d’une très-forte dimension ob-
servée par M. Elliot.
Le Cynips de la rose (Cynips rosæ, Lin.) peut compter
parmi les espèces les plus communes dans notre pays;
il est noir avec les pattes ferrugineuses , Pabdomen de la
même couleur avec l'extrémité noire. Les galles produites
par cet insecte abondent parfois sur des rosiers, et elles
ne peuvent échapper à personne, à cause de leur forme
singulière, Ce sont des excroissances chevelues de cou-
leur verte qui entourent les tiges du rosier ; leur dimen-
sion n’est pas moindre souvent de celle d’une petite pomme
ou plutôt d'une nèfle, dont ces galles rappellent un peu
l'aspect.
Elles paraissent composées d’une quantité immense de
filaments très-serrés et très-compactes, dont plusieurs
ont leurs extrémités libres et plus ou moins ramifiées , ce
qui leur donne cette apparence chevelue.
Ces excroissances sont habitées par plusieurs larves de
Cynips. Aussi quand on les ouvre, on reconnaît la pré-
sence de plusieurs loges, disposées irrégulièrement et
en nombre variable.
Souvent ces Cynips sont attaqués par des Chalcidiens,
entre autres par un petit Diplolepis de couleur verte dorée.
Plusieurs anciens observateurs ayant remarqué de ces
DES INSECTES, 159
Chalcidiens, furent très-embarrassés de reconnaître le vé-
ritable propriétaire des Bédéguars, comme on nomme sou-
vent ces galles. Réaumur cependant sut parfaitement
distinguer les parasites.
Le Cynips des baies de chêne ( Cynips quercüs bac-
carum, Lin. PI. 6, fig. 1), qui est d'un brun clair, pra-
duit par sa piqûre des nodosités arrondies et pellucides
placées à la base des feuilles de chêne ( Quercus robur.
PI. 6, fig. 2).
Ces nodosités sont toujours rondes comme des cerises,
dont elles ont à peu près le volume. Leur solidité paraît
assez grande, mais quand on les ouvre, l'intérieur parait
plus tendre et comme spongieux. Une seule larve habite
chaque galle ; elle en occupe le centre comme cela a tou-
jours lieu, et, selon Réaumur, elle passe l’hiver dans sa
loge. Divers Chalcidiens vivent aux dépens de ce Cynips;
c'est pourquoi on remarque parfois plusieurs très-petits
trous à la superficie des galles. On rencontre ces nodosités
en abondance sur les chènes de notre pays, principalement
vers l'automne.
Nous ne déerirons pas en détail les diverses galles qui
sont plus ou moins bien connues. Nous citerons encore
parmi les Cynips qu'on voit le plus fréquemment, le
Cynips des pédoncules du chêne ( Cynips quercüs pedun-
culi), petit insecte grisâtre long de quatre millimètres. Il
pique les chatons des fleurs mâles du chène. Il en résulte
alors des galles rondes, ce qui les fait ressembler à des
grappes de groseilles. L
Le Cynips des feuilles du chène (Cynips quercus folii,
Lin.) occasionne de petites nodosités sur les nervures des
feuilles mêmes. |
Enfin’on peut dire en général qu’il n'est pas de fa-
180 HISTOIRE
milles de plantes sur lesquelles il n'existe des galles de
Cynips ; mais,dans la plupart des cas, on ignore les espè-
ces qui les produisent. Ces observations, en effet, deman-
dent beaucoup de temps et de patience.
On assure que les Figites sont des insectes parasi-
tes; ce qui a lieu de nous surprendre en raison de leurs
affinités zoologiques avec-les Cynips. Quoi qu’il en soit,
M. Newman a nommé Figites du syrphe (Figites syrphi)
une espèce qui serait parasite sur cet insecte. M. Bouché
a décrit un Figite qu’il regarde comme parasite d'une
Muscide appartenant au genre Anthomyie. Un entomo-
logiste italien a encore signalé une espèce de Figite parasite
sur des insectes de l'olivier.
Nous ne connaissons pas encore les habitudes des Ana-
charis; la longueur du pédicule de l'abdomen les distin-
vue detous les autres Cynipsiens.
Enfin, les genres Peras et Leiopteron ne comprennent
que quelques espèces de l'Amérique méridionale.
DOUZIÈME TRIBU.
LES SERICIENS.
La tribu la moins nombreuse de tout l'ordre des Hymé-
noptères est celle des Siriciens. Nous la divisons en deux
familles bien distinctes, et cependant trois genres seule-
ment se rattachent à la tribu entière. Les espèces qui les
représentent ne sont pas en grande quantité. Leur patrie
est l’Europe, surtout le nord, et l'Amérique septentrionale.
Les Siriciens sont des insectes en général d'assez
grande taille, dont le corps est long et cylindrique,
l'abdomen étant attaché au thorax dans toute sa largeur
et non pas pédiculé, comme dans toutes les tribus précé-
dentes. Isont été avee les Tenthrédiniens nommés sessili-
DES INSECTES. 181
ventres en raison de ce caractère. Ces Hyménoptères ont
une tête semi-globuleuse, des mandibules courtes et épais-
ses, des antennes sétacées ou filiformes assez longues et
vibratiles comme chez les Ichneumoniens.
Les Siriciens fréquentent les bois très-couverts , et ils
produisent en volant une sorte de bourdonnement assez
sonore.
Le tableau suivant offre les divisions de cette tribu :
TABLEAU
DES DIVISIONS DE LA TRIBU DES SIRICIENS.
{'° Famille. ORYSSIDES. Tarière capillaire, roulée en spirale
é dans l’intérieur de l'abdomen.
Genre 1. onYsse. Lafr.
2° Fam. SIRICIDES. Tarière robuste, toujours saillante
Gre 1. SIREX. Linn. Palpes maxillaires très-petits, de
deux articles.
Gre 2. XYPHIDRIE, Lafr. Palpes maxillaires longs de cinq arti-
cles.
Notre première famille, les oRyssipEs sont de singu-
liers insectes, ressemblant beaucoup aux Siricides par la
forme du corps, par leurs mandibules robustes et par
plusieurs autres caractères. Cependant, leurs ailes ayant
peu de nervures , et surtout la tarière des femelles longue,
capillaire, enroulée dans l'abdomen , rapprochent ces in-
sectes des Cynipsiens.
Bien queles métamorphoses des Oryssides soient encore
ignorées, un entomologiste suédois a pensé que ces Hv-
ménoptères pouvaient être gallivores ; c’est une présomp-
tion que l’analogie rend assez probable; mais pour se
prononcer il faut attendre que l'observation vienne nous
montrer le genre de vie propre à ces insectes.
Malheureusement ils sont rares. Le seul genre Orysse
IG
182 HISTOIRE
compose la famille, et deux espèces seulement s'y ratta-
chent. On les trouve au printemps dans les bois; elles
se posent sur les vieux arbres exposés au soleil, et sou-
vent sur ceux qui ont été coupés. Elles courent très-vite
sur une ligne droite, marchant aussi de côté, ou même en
arrière. Elles paraissent rechercher depréférenceles sapins,
les hêtres, et les chênes ; le type du genre, l'Orysse cou-
ronné.(Oryssus coronatus, Fab.) habite les départements
méridionaux de la Francé et différentes parties de l’Al-
emagne. Cet insecte est long de 12 millimètres, d’un noir
juisant, ayant l'abdomen d'un rouge fauve, avec les pre-
miers anneaux de la couleur générale du corps. La seconde
espèce du genre (l'Oryssus unicolor), quiest plus petite que
la précédente, avec l'abdomen tout noir, a été trouvée, au
bois de Boulogne, par le célèbre entomologiste Latreille ;
mais elle doit être rare dans nos environs, car nous ne
connaissons personne qui ly ait rencontrée depuis.
Les srricipes, constituent la seconde famille de la
tribu des Siriciens. On a déjà vu les principales différen-
ces qui existent entre ces Hyménoptères et les Oryssides :
leurs ailes sont parcourues par de fortes nervures ; la tarière
des femelles est très-robuste et parfaitement droite, et acé-
rée de manière à pouvoir entailler l’écorce des arbres.
Les Sirex et les Xyphidries sont les deux seuls genres
composant la famille des Siricides.
Les premiers sont de grands insectes, qui habitent les
forêts de pins et de sapins du nord de l’Europe et de
l'Amérique boréale ; le bourdonnement qu'ils font enten-
dre est analogue à celui des Bourdons et des Frelons.
D'après Latreille, ces insectes se montrent en si grande
quantité, dans certaines années, qu’ils ont été dans quel-
ques pays un sujet d’effroi pour le peuple.
DES INSECTES, 183
Les larves desSirex ont été observées par diversentomo-
logistes ; elles sont longues, cylindriques , avec les anneaux
plissés transversalement ; leurs mandibules sont robustes ;
le dernier anneau du corps est muni d’une petite pointe.
Les nymphes rappellent déjà toutes les formes de l’insecte
parfait. selon M. Westwood, lorsque les larves subissent
leur transformation en nymphes pendant l'été, l’insecte
parfait éclôt au bout d’un mois. Au contraire, si elles
n'ont pas pris toute leur croissance avant l’automre, le
Sirex ne paraît pas avant l'été suivant.
Les larves des Sirex vivent dans les pins et dans les sa-
pins, et d’après quelques assertions, dans certaines années,
leur présence estpréjudiciable aux arbres forestiers. Avant
de se métamorphoser elles se filent une coque soyeuse.
Presque tous les naturalistes ont considéré les
Sirex comme xylophages à leur état de larve, c’est-à-dire
mangeurs de bois. Jurine nous rapporte ce qui suit sur
les habitudes de ces Hyménoptères : « C’est de préférence
sur le sapin et le mélèze que les femelles des Sirex géant
et spectre vont déposer leurs œufs, en choisissant surtout
les arbres fraîchement coupés ou récemment écorcés :
c’est au moyen de leur tarière qu’elles préparent la loge
destinée à recevoir le précieux dépôt qu'elle vontabandon-
ner : mais ce n’est pas certainement sans peine qu'elles
parviennent à calmer leurs sollicitudes maternelles pour
le loger convenablement et sûrement. J'ai vu souvent,
ajoute-t-il , de ces femelles parcourir rapidement la surface
d’un arbre coupé pour reconnaître l'endroit le plus con-
venable à cette opération; lorsqu'elles l'ont trouvé, elles
redressent leur ventre et dirigent alors leur tarière per-
pendiculairement : elles l'enfoncent dans le bois en con-
tractant leur abdomen d’avant en arrière. »
184 HISTOIRE
Cependant malgré tant de faits qui paraissent prouver
que les Sirex, désignés aussi par plusieurs entomologistes
sous le nom de Urocerus, sont lignivores à leur premier
état, M. Lepeletier de Saint-Fargeau les regarde comme
carnassiers, et à l’appui de cette opinion, il parle d’une
poutre qui renfermait une larve de Sirex auprès de laquelle
se trouvaient des fragments d’une larve de Longicorne, qui,
selon cet auteur, lui aurait servi de nourriture. Le même
entomologiste, d’après ce fait, s'attache à prouver que les
Sirex ne peuvent rester près des Tenthrédéniens. Pre-
nant encore en considération la structure de la tarière, il
croit devoir les rapprocher des Pimplas (Ichneumonides ).
Nous ajouterons que l'observation de M. Lepeletier de
Saint-Fargeau n’est pas assez complète pournous montrer
que les habitudes des Sirex sont plutôt carrassieres que
lignivores, comme l’ont avancé la plupart des auteurs.
Mais en outre, les caractères zoologiques de ces insectes
nous les représentent comme plus alliés avec les Tenthré-
déniens qu'avec toute autre tribu. D'ailleurs, les Xyphi-
dries, qui s’en rapprochent tant, forment un passage direct
avec les Tenthrédiniens.
Les Xyphidries sont des Hyménoptères de moyenne
taille appartenant à l'Europe, où ils paraissent néanmoins
assez rares; leur tête est globuleuse et, comiñe elle est un
peu séparée du thorax, surtout après la mort, il parait
exister une sorte de cou.
Les Xyphidries déposent aussi leurs œufs dans le bois.
M. Westwood, qui a eu l’occasion de voir la larve de
l'espèce la plus commune en Europe, nous la représente
comme très-analogue à celle des Sirex, quoique d'une
taille moins considérable.
Le type du genre est la X vphidrie chameau (X7yphidria
DES INSECTES. 185
camelus, Lin.), longue de quinze à dix-huit millimètres,
noires avec deux lignes blanches sur la tête, une petite ta-
che presque triangulaire de la même couleur sur la plupart
des anneaux de l’abdomen. Les Xyphidries ont beaueoup
d’analogie avec plusieurs Tenthrédiniens.
TREIZIÈME TRIBU.
LES TENTHRÉDINIENS.
Outre lecaractère que les Tenthrédiniens partagent avec
les Siriciens, la jonction intime de l’abdomen avec le
thorax , une double tarière mobile, écailleuse, dentelée
en scie, pointue et logée entre deux autres lames, qui lui
servent d’étui, fournit un caractère que nous ne retrou-
vons pas ailleurs. C’est en considération de cette struc-
ture que Latreille donnait à ces insectes le nom de Porte-
scie. Les femelles se servent de cette tarière pour fendre
des tiges, dans lesquelles elles déposent un œuf, répan-
dant en même temps une sorte d’écume, à laquelle on at-
tribue la propriété d'empêcher l’ouverture de se fermer.
Ses entailles augmentent promptement de volume et for-
ment, dans certains cas, des excroissances qui servent de
domicile aux larves.
Cependant, la plupart des Tenthrédiniens vivent dans
leur premier état à découvert sur les végétaux, et senour-
rissent de leurs feuilles : ils ressemblent beaucoup aux
Chenilles par leur forme et leurs couleurs, mais les pattes
membraneuses (c’est ainsi que l’on désigne des espèces
de mamelons qui existent par paires à certains anneaux
du corps de l'animal) sont en nombre plus considérable,
de quatorze à seize, tandis que chez les Chenilles on n’en
compte jamais plus de dix. Ils sont au reste en général
pourvus, comme ces dernières, de trois paires de pattes
16.
186 HISTOIRE
écailleuses {c’est ainsi qu’on appelle les pattes articulées
appartenantseulementaux trois premiers anneaux du corps,
et qui représentent les six pattes de l’insecte parfait).
Voilà la première fois quenous voyons des larves d'Hy-
ménoptères pourvues d’organes de locomotion et ayant
besoin de se déplacer.
ILétaitnécessaire, en effet, que celles-ci puissent marcher
de feuille en feuille pour que la nourriture ne vienne pas à
leur manquer, si elles restaient toujours à lamême place.
Le nom de Fausses Chenilles qu’on leur a appliqué leur
convient réellement très-bien. Plusieurs se roulent en
spirale et d’autres se relèvent le corps en forme d’are,
quand on les inquiète. Pour se métamorphoser en nym-
phe , elles se filent une coque soyeuse, soit dans la terre,
soit sur les plantes où elles ont vécu. Ce qu'il y a de re-
marquable dans la métamorphose de ces Hyménoptères,
c’est queleurs larves, après s’être enfermées dans leurs co-
cons, y demeurent souvent pendant fort longtemps, quel-
quefois même y passent l’hiver, avant de subir leur trans-
formation en chrysalide ; l’insecte parfait éclôt toujours
très-promptement après ce dernier changement.
Nous connaissons une quantité très-grande de Tenthré-
diniens. La plupart appartiennent à l'Europe, mais cepen-
dant les diverses parties du monde nous en fournissent
également. Dans cette tribu, les palpes maxillaires pré-
sentent six articles et les labiaux quatre; les mandibules
sont fortes et dentelées ; les quatre ailes sont toujours di-
visées en un grand nombre de cellules.
Le tableau suivant présente les divisions établies dans
la tribu des Tenthrédiniens :
DES INSECTES,
187
TABLEAU DES DIVISIONS
DES TENTHRÉDINIENS
EN FAMILLES, GROUPES ET GENRES.
Fam. 1. CÉPHIDES.
Groupe 1. XYELITES.
Gre 1. xYELA. Dalm.
Gpe 2. CÉPHITES.
Gre 1. cÈPnE. Fabr.
Gre 2. PHILLÆECE. Newm.
Fam. 2. TENTHRÉDIDES.
Gpe 1. LYDITES.
Gre 1. LxpA. Fabr.
Gre 2. TARPA. Fabr.
Gre 3. LOPHYRE.
Gpe 2. TENTHRÉDITES.
Genre 1. CLADIUS. Leach.
Gre 2. PRISTOPHORA, Lalr.
Gre 3. NÉMATrE. Leach.
Gre 4. DOLÈRE. Leach.
Gre 5. TENTHREDO, Lin.
Corps grêle, comprimé.
Tarière des femelles presque aussi
longue que le corps.
Antennes de treize articles.
Abdomen comprimé, avec la tarière à
peine saillante.
Antennes épaissies à l’extrémilé, de
vingt et un articles.
Antennes épaissies au milieu, de viugt-
sept articles.
Corps court et épais.
Antennes longues, sétacées, multiarti-
culées.
Antennes sétacées de dix-huit à trente-
six articles.
Antennes pectinées de quinze à dix-
huit articles.
Antennes multiarticulées avec deux
rangs de peignes dans les mâles.
Antennes simples, de neuf à quatorze
articles.
Antennes de neuf articles, pectinées
dans les mâles.
Antennes simples de neuf articles.
Ailes ayant trois cellules cubitales
Antennes simples de neuf articles. Aï-
les ayant quatre cellules cubitales,
mandibules échancrées.
Antennes de neuf articles, longues et
grêles. Corps élancé.
Antennes de neuf articles, mandibu-
les dentées au côté interne. Corps as-
SCzZ épais.
158 HISTOIRE
Gre. 6. SELANDRIA. ZLeach.
Gre. 7. ATHALIA. Leach.’
Gpe. 3. HYLOTOMITES.
Antennes de neuf articles, un peu
renflées à l'extrémité. Corps court, as-
sez large.
Antennes de neuf à dix articles, un
peu en massue ou pectinées dans
les mâles. Corps court, assez aplati.
Antennes un peu renflées à l’extré-
mité, seulement de trois à sept arti-
cles distincts, le dernier très-long et
fusiforme.
Genre. f. SCHIZOCÈRE. £Latr.Antennes fourchues dans les mâles,
Gre. 2. PTILIA. Farg.
Gre. 3. HYLOTOMA. Fabr.
un peu en massue dans les femelles.
Antennes de trois articles, filiformes,
courtes et velues.
Antennes un peu en massue allongée,
n'offrant que trois articles distincts.
Gre. 4, PTÉRYGOPHORE. X/ug.Antennes n’offrant que trois articles
bien distincts, pectinées dans les mâ-
les , et en scie dans les femelles.
Gre. 5. pAcayLOTA. Wes{w.Antennes de trois arlicies , le dernier
Gre. 6. BLASTICOTOMA. AUUG
Gre. 7. CEPHALOCERA. Klug.
Gpe. 4. CIMBICITES.
Gre. 1.CIMBEX. Oliv.
Gre. 2. ABIA. Leach.
Gré. 3. PLAGIOCERA. ÆUug.
très-long et cylindrique. Pattes très-
courtes et épaisses avec les jambes
sans dents , et tous les tarses dilatés.
. Antennes seulement de quatre articles
distincts.
Antennes de sept articles distincts.
Antennes renflées en une forte mas-
sue, n'ayant pas plus de huit articles.
Corps très-épais.
Antennes ayant cinq articles avant la
massue bi ou triarticulée. Crochets des
tarses simples et éperonnés.
Antennes ayant quatre articles avant
la massue triarticulée. Crochets des
tarses simples et éperonnés.
Antennes ayant quatre articles avant
DES INSECTES. 189
la massue. Crochets des tarses bifides,
point éperonnés.
Gre. 4. AuASIS. Leach. Antennes ayant quatre articles avant
la massue non articulée.
Gre, 5. rERGA. Leach. Jambes intermédiaires et postérieures
munies d’une épine mobile dans leur
milieu et d’aiguillons acérés à leur ex-
trémité.
Nous admettons deux familles dans la tribu des Ten-
thrédiniens ; la premiere , celle des CEPHIDES, est compo-
sée d'insectes dont toute l'organisation paraît appartenir
à la tribu qui nous occupe en ce moment, et qui cepen-
dant se lient intimement avec les Syriciens, et plus par-
ticuliérement avec les Xyphidries.
Deux groupes distincts se rattachent à la famille
des Céphides; ce sont les XyÉLires et les CÉPnarres. Le
premier est basé sur un seul genre renfermant quel-
ques petites espèces propres au nord de l'Europe. Les
Xyèles sont surtout remarquables par leurs antennes,
qui sont coudées, avec les premiers articles très-petits,
le quatrième formant une longue tige cylindrique. Selon
Latreille, les larves des Xyèles vivent dans l'intérieur
des végétaux ou des vieux bois. {X, pusilla Dalm.)
Le groupe des CEPHITES renferme des insectes bien
distincts, entre tous les autres Tenthrédiniens, par de lon-
gues antennes multiarticulées, ordinairement épaissies à
l'extrémité, Legenre principal, celui de Cèphe(Cephus), est
peunombreux en espèces ; toutes sont européennes ; leurs
larves sont molles avec six petites pattes écailleuses, leur
corps acuminé à l'extrémité, les divers anneaux du corps
privés de pattes membraneuses. Ces larves viventdansl'in-
térieur de certaines tiges. On a signalé ainsi depuis long-
temps la larve du Céphe pygmée (Cephus Pygmœus) qui
190 HISTOIRE
vit dans les tiges du froment et cause souvent des dégâts
considérables.
Notre seconde famille des Tenthrédiniens, les TENTHRÉ -
DIDES se composent de toutes les espèces à corps épais,
à antennes plus courtes que le corps, quoique de forme
très-variable. Nous adoptons quatre groupes dans cette
famille, correspondant à autant de divisions adoptées
par plusieurs entomologistes. |
Le premier est celui des LYDp1TEs, qui ont toutes un
abdomen large, un peu déprimé.
Les Lydas constituent le genre principal de notre
groupe ; leurs antennes grêles et sétacées les font recon-
naître facilement. Ces insectes sont répandus dans les di-
verses parties du monde, mais ils ne paraissent très-abon-
dants dans aucun pays; leurs larves sont remarquables par
l'absence de pattes membraneuses, ce qui ne leur permet
d'avancer qu'avec difficulté, en contractant les anneaux
de leur corps. Elles ont aussi l’habitude de sécréter à la
manière de certaines Chenilles des fils qui les aident à
marcher, et quand elles descendent d’une feuille sur une
autre, elles se laissent suspendre par un fil.
Ces larves habitent en société sur divers arbres, dont
elles dévorent les feuilles. Chaque larve se file une loge
séparée ; cependant toutes se trouvent ensemble cachécs
sous des feuilles retenues par des fils. On a décrit plusieurs
larves de Lvdas ; quelques-unes d’entre elles vivent sur le
poirier ; telleest la Lyda des forêts (Lyda sylvatica), Vune
des espèces les plus communes en Europe ; elle est noire
avecles antennes et les pattes jaunâtres, excepté leur base :
sa larve est jaune avecla tête noire.
Divers auteurs ont décrit les larves de plusieurs es-
DES INSECTES. 191
pèces appartenant à ce genre ; Réaumur, De Geer, M. Har-
tig, ete., en ont représenté. M. Westwood cite une espèce
du même genre (L. inanila) qui vit sur le tremble; une
autre habitant sur le rosier.
Ces larves ont acquis ordinairement toute leur crois-
sance vers la fin de l'été; elles descendent alors des feuil-
les, s’enfoncent dans la terre, où elles se filent une coque
soyeuse, pour y subir leur transformation en nymphes.
Le genre Tarpa, très-peu nombreux en espèces, se re-
connaît à des antennes pectinées; nous ignorons sur quel-
les plantes vivent les larves.
Les Lophyres ont des antennes multiarticulées en pa-
naches à double rangée dans les mâles, et en dents de scie
chez les femelles, ce qui ne permet pas de les confondre
avec les genres voisins. Le type du genre est le Lophyre
du pin (Lophyrus pini, hyménoptère long de huit à dix
lignes, le mâle entièrement noir, la femelle ayant les
jambes et les tarses jaunes, le corps jaunâtre, marqueté
de noir. (PI. 6, fig. 5.)
Les larves de cette espèce vivent en abondance sur les
pins et occasionnent des dégâts très-considérables. Les
nouvelles plantations en ont souffert beaucoup pendant
ces dernières années, dans plusieurs départements de la
France, surtout dans ceux de la Marne et de la Haute-Marne.
Selon un auteur allemand, cette espèce et quelques autres
du même genre (pinastri, juniperi, erythrocephala) ont
détruit en Franconie plusieurs milliers d’acres plantées
de pins.
Les larves de Lophyresdévorent les jeunes pousses de
ces arbres , et elles se filent une coque soyeuse sur l’ar-
bre même ; jamais elles ne s’enfoncent dans Ja terre.
Le second groupe des Tenthrédides est celui des TEN-
192 HISTOIRE
THRÉDITES, le plus nombreux de la tribu ; il renferme une
série de genres assez étendue, qui a augmenté sensible-
ment dans ces dernières années par la création de nouvelles
coupes.
Le genre Cladie ( Cladius , Lat.) renferme seulement
quelques espèces indigènes ; le type est le Cladie difforme
(Cladius difformis, Lat.), petit hyménoptère noir avec les
pattes blanchâtres :il n’est pas très-rare aux environs de Pa-
ris. M. Brullé a décrit le premier la larve de cet insecte ;
elleest d’un vert pâle, légèrement poilue, avec la tête fer-
rugineuse ; ses pattes membraneuses sont,au nombre de
quatorze. D’après le même observateur, ces larves vi-
vent sur les rosiers et préfèrent ceux du Bengale à ceux
du rosier à cent feuilles ; elles se construisent entre les
branches où dans les plis des feuilles, des cocons pour
s'y métamorphoser en nymphes. La nymphe ressemble
beaucoup à la larve, mais on ne distingue plus de pattes.
Le cocon est d’une consistance très-peu solide et légère-
rement jaunâtre. L'insecte parfait éclôt environ une quin-
zaine de jours après la transformation en nymphe. C’est
pendant le mois de juillet qu'a lieu cette dernière méta-
morphose.
Le genre Némate ( Nematus) est très-répandu dans no-
tre pays , et les larves de diverses espèces ont été ob-
servées par plusieurs naturalistes. Les unes vivent sur
les feuilles, d’autres se développent dans des galles ré-
sultant de la piqûre des femelles qui y déposent leurs
œufs.
Quelques Némates détruisent pendant leur premier
état les feuilles des saules, où on les trouve pendant
certaines années par myriades. Dans une note insérée
dans un journal anglais , il y estditque la larve du Némate
DES INSECTES, 193
du saule caprée (Nemalus capreæ) put occasionner une
perte d'au moins deux mille livres sterling , soit cinquante
mille francs, en dévorant les feuilles nouvelles et en
détruisant les jeunes arbustes. Le Némate du saule (Ne-
malus salicis), l'un des plus communs en Europe, est
jaunâtre avec le sommet de la tête de couleur noire : sa
larve, qui dévaste fréquemment les saules de nos prairies,
et qui abonde aussi parfois dans nos jardins, est verte,
ornée de séries longitudinales de points : noirs cette
larve relève subitement l'extrémité de son corps quand
on l'inquiète.
Un autre Némate vivant sur le groseillier ( Nemalus
glossulariæ) est des plus communs : dans son premier
état il occasionne des dégâts très-considérables dans les en-
droits où ces hyménoptères fourmillent ainsi; car ils vi-
vent en sociétés si nombreuses, qu'on en a compté jusqu’à
plus de mille sur un seul arbuste. Des le commencement de
l'été, les feuilles sont dévorées à tel point, que les fruits ne
peuvent plus mürir. Ces larves sont d’une couleur verdâtre
claire, avec des séries transversales de tubercules piligères.
Lors de la transformation en chrysalide, elles se filent des
cocons, se tenanttous lesuns après les autres. Deux fois par
année on rencontre les larves de notre Némate sur les gro-
seiliers; car cetteespèce fournit deux générations annuelles.
Le Némate ochracé (Nematus ochraceus ) vit à l’état
de larve sur des saules, etse tient sur le tranchantdes feuil-
les. Les larves ont toujours l'extrémité du corps relevé ;
et quand on les touche, elles secouent rapidement l’ex-
trémité de leur corps en divers sens.
Enfin on trouve des Némates sur divers arbres qui en
souffrent beaucoup, car en peu de temps ils les dépouil-
lent de toutes leurs feuilles. Nous devons à un entomolo-
17
194 HISTOIRE
giste allemand, M. Hartig, des observations sur les méta-
morphoses de plusieurs espèces.
Nous avons observé une espèce du même genre qui pen-
dant plusieurs années se trouvait au Jardin des plantes de
Paris sur un saule pleureur ; ses larves , en immense quan-
tité, en rongeaient les feuilles. L’insecte parfait (pl. 6, fig.
7) est noir avec l’abdomen, sauf la base et l'extrémité, de
couleur roussâtre, ainsi que les pattes antérieures et la base
des jambes postérieures. Cet hyménoptère se fait surtout
remarquer par la dilatation du premier article des tarses
postérieurs. La larve (pl.6, fig. 8) est allongée, d’un jaune
verdâtre clair, avec la tête et deux rangées latérales de gros
points noirs. Elle tient ordinairement son abdomen un
peu recourbée en-dessous ; mais quand on l’inquiète , elle
relève la moitié postérieure de son corps, sur la partie
antérieure (pl. 6, fig. 9). A la fin de septembre, elle se
file une petite coque soyeuse, très-durcie par la matière
agglutinante qu’elle sécrète. L’insecte parfait n’éclôtqu’au
mois de mai suivant. Cette coque (pl. 6, fig. 10) est
oblongue et d’une couleur brune foncée.
Il existe encore divers Némates qui déposent leurs
œufs dans les jeunes tiges des saules et occasionnent ainsi
desexcroissances considérables , dures comme les autres
parties du bois et souvent d’une teinte un peu rougeâtre.
Le plusordinairement, ces galles sont habitées par plusieurs
individus. Cependant chez certaines espèces il n'existe
qu’un seul habitant dans ehaque galle.
Il arrive parfois que des Chalcidiens parviennent à
atteindre des larves de Tenthrédides jusque dans leur
retraite. M. Westwood nous a signalé un Némate qui est
ainsi attaqué par une jolie petite espèce d'Eulophe.
Des Némates du sous-genre Pristophorarongentdans leur
DES INSECTES. 195
premier état les feuilles de plantes peu élevées, telles que
des ronces, des oseilles (ex), ete. D’après M. Hartig,
la larve du Pristophore à pattes blanches vit sur les feuil-
les du cerisier.
Les Dolères (Dolerus) sont très-voisins des vraies
Tenthrèdes, quoiqu'on ait formé à leurs dépens plusieurs
sous-genres que nous regardons comme de simples divi-
sions, ou tout au plus comme des sous-genres. Leurs es-
pèces sont européennes ; plusieurs sont assez communes.
Les larves vivent sur différents végétaux, selon les espèces.
Les vraies Tenthrèdes (Tenthredo) constituent un
genre nombreux. Leurs larves, qui ont dix paires de pattes
membraneuses, sont quelquefois fort abondantes sur cer-
tains arbres. On en trouve plusieurs sur le chêne.
L'une d’elles , appartenant à la division des Allantus,
(Tenthredo scrophulariæ), a été observée par quelques
entomologistes. Elle vit sur la serophulaire et ne construit
pas de cocon régulier comme le font la plupart des Ten-
thrédides , mais seulement une cellule terreuse au pied de
la serophulaire.
Les Sélandries diffèrent très-peu des Tenthrèdes pro-
prement dites ; nous avons observé la larve d’une Sélandrie
qui n'est pas rare en France. C’est la S. à sternum noir
(Selandria melanosterna, Lep. St. Farg.) (pl. 6, fig. 11),
insecte long de huit millimètres, jaunâtre, avec la tête, les
antennes et l’espace du sternum compris entre les pattes
postérieures et intermédiaires, de couleur noire.
: Nous avons rencontré la larve de cet hyménoptère
pendant l’été sur des peupliers du Jardin des plantes ; elle
est (pl. 6, fig. 12) d'un jaune verdâtre , avec des séries de
points noirs et tout son corps couvert de longs poils
blancs.
A la fin de l'été, elle se file un petit cocon dans lequel
196 HISTOIRE
elle subit sa transformation en nymphe ; celle-ci (pl. 6,
fig. 13) est entièrement jaunâtre; la tête prend une teinte
noire quelque temps après la métamorphose. C’est seule-
ment au printemps de l’année suivante qu’on voit éclore
l'insecte parfait.
Les Athalies sont peu nombreuses en espèces, mais
plusieurs d’entre elles sont fort communes dans presque
toute l’Europe. Des dégâts très-considérables ont quelque-
fois été occasionnés par les larves de ces hyménoptères ;
on cite, entre autres, la larve de l’Athalie de la rose cent-
feuilles (Afhalia centifoliæ) comme ayant causé des pertes
considérables en Angleterre. Ces larves quittent les feuilles
sur lesquelles elles vivent, au moment de se transformer
en nymphe, et se forment dans la terre une loge conve-
nable pour y subir leur transformation.
Le groupe des HyLoTomiTES est très-limité ; il ne com-
prend que quelques genres, dont le plus important est
celui d'Hylotome. On y rattache une assez longue série
d'espèces, la plupart européennes, et toutes d'assez petite
taille. Le type du genre est l’'Hylotome de la rose (Æylo-
toma rosæ), petit hyménoptère à tête noire, à corselet
jaune, avec sa partie dorsale noire ainsi que le sternum,
et à abdomen et pattes jaunes avec l'extrémité des jambes
postérieures et des articles des tarses de couleur noire.
Sa larve, d’un jaune verdâtre pointillé de noir, ronge les
feuilles de rosier, où on la trouve quelquefois en grandé
quantité ; elle tient son corps relevé.
Les Schizochères, très-peu nombreux, sont européens et
different tres-peu des Hylotores.
Au contraire, les Ptérygophores sont propres à l’Aus-
tralie ; et les Ptilies, Blasticotomes et Céphalocères appar-
tiennent à l'Amérique méridionale.
Le genre Pachylota, très-remarquable par la structure
DES INSECTES, 197
des pattes, a été fondé récemment sur une seule espèce
d'Afrique.
Enfin le dernier groupe des Tenthrédides, celui des
Crimgicires,est composé des plus beaux et des plus grands
insectes de la tribu. Le genre Cimbex renferme plusieurs
belles espèces propres à notre pays, dont le type est le
Cimbex jaune (Cimbex lutea) (pl. 6, fig. 6), jaunâtre,
mélangé de violacé brunâtre. Les Cimbicites ont en géné-
ral un vol lourd et ils produisent alors un bourdonnement
assez fort. Les larves des Cimbex comme celles des Ama-
sis et des Abias vivent sur différents arbres dont elles
rongent les feuilles. Elles sont pourvues de neuf paires de
pattes membraneuses:, et leur peau est assez fortement
chagrinée. Elles se métamorphosent dans des cocons
qu'elles se filent entre les branches d'arbres. On a décrit
seulement deux espèces de Plagiocères, l’une et l’autre de
l'Amérique méridionale.
Les Pergas sont des habitants de la Nouvelle-Hollande
qui se font remarquer par la grande dimension de leur
écusson.
000
196 HISTOIRE
DEUXIEME ORDRE.
LES COLÉOPTÈRES.
Les Coléoptères ont des mandibules, des mâchoires et
deux lèvres, toujours bien distinctes et propres à la mas-
tication, leurs ailes antérieures, auxquelles on applique la
dénomination d'élytres à raison de leur conformation,
suffisent pour les faire reconnaître au premier abord. Elles
sont d’une texture solide, et ne croisent jamais l’une
sur l’autre, tandis que les ailes postérieures sont membra-
neuses et se replient sous ces élytres.
L'ordre des Coléoptères est le plus immense dans toute
la série des insectes; au moins parce qu’il a attiré plus
spécialement l’attention d’une foule de naturalistes. En ef-
fet ces insectes, par l'éclat de leurs couleurs, par la solidité
de leurs téguments, par la facilité avec laquelle on peut
les conserver dans les collections, ontété recherchés depuis
longtemps plus qu'aucun autre ordre; il n’en faut peut-
être pas même excepter l’ordre splendide des Lépidoptè-
res. On serait tenté de croire que des insectes , recueil:
lis avec tant de soin par tout le globe , ont donné matière
à des travaux scientifiques plus complets et plus parfaits
que ceux qui existent sur les autres ordres, dont peu de
personnes ont fait une étude approfondie; il n’en est
pourtant rien.
Aujourd’hui même la classification des Coléoptères est
moins fixée que parmi les Orthoptères, Névroptères, etc. La
multiplicité de genres créés dans certaines familles forme
un contraste singulier avec ce que l’on observe dans des
tribus entières, qui ont été extrêmement négligées.
Ici, l’on avait vu des divisions multipliées à l'excès.
DES INSECTES. 199
impossibles à caractériser, tant les modifications signalées
dans cette partie de l'animal sont variables etont peu
d'importance dans son économie.
Là , au contraire, plusieurs genres renferment des sé-
ries d'espèces assez disparates.
La classification intérieure de cet ordre, la plus sui-
vie surtout en France pendant quarante ans et plus,
celle dont les premières divisions reposent sur le nom-
pre d'articles des tarses, était assez commode, il est vrai,
mais tellement en désaccord avec la méthode naturelle,
que nous avons cru devoir en présenter une plus en har-
monie avec les principes de cette même méthode.
Et, comme nous négligeons de signaler les sous-genres
et les simples divisions de genres, nous nous sommes tou-
jours attaché à donner autant que possible la même va-
leur à nos tribus, familles, groupes et genres, selon leur
degré d'importance.
Il ne faut pas douter de voir d'ici à quelques années la
classification de l’ordre des Coléoptèresfixée au point qu’elle
ne sera plus susceptible que d’éprouver des modifications
très-légères.
Mais quelques travaux, exécutés avec conscienceet sa-
gacité, sont encore nécessaires pour arriver à un tel résul-
tat. |
On ne doit point s'étonner que dans cet ordre une foule
d'espèces qui encombrent les collections n'aient pas été dé-
crites jusqu’à présent. La quantité seule rend très-pénibles
et très-longs les ouvrages descriptifs. Les plus grandes col-
lections renferment à peu près vingt-cinq mille espèces
parfaitement distinctes. Et comme toutes celles qui exis-
tent dans l’une n’existent pas dans l'autre, et réciproque-
ment, nous sommes arrivé à pouvoir démontrer qu’en
200 HISTOIRE
réunissant les diverses collections entomologiques de
France , d'Angleterre et d'Allemagne, on obtiendrait un
chiffre qui s’élèverait à près de soixante-dix milleespèces de
Coléoptères. Et tous les jours nous voyons arriver de di-
verses parties du monde de nouvelles richesses que nous
ne soupconnions même pas, et cela non pas seulement
parmi les petits insectes, mais également parmi les plus
beaux et les plus brillants. Si le globe entier pouvait être
soumis aux investigations minutieuses d’un grand nombre
de naturalistes, on obtiendrait une quantité incalculable
d'espèces.
Nous n’essayerons pas de donner un chiffre approxi-
matif d’après les données qui nous sont fournies par les
régions européennes, où, des recherches assidues ont été
faites ; car ce chiffre paraîtrait probablement exagéré, et,
selon toute vraisemblance, il serait encore beaucoup au-
dessous de la vérité.
Les Diptères surpassent peut-être en nombreles Coléop-
tères dans la nature; mais ces insectes étant beaucoup
moins recherchés, ils sont numériquement bien inférieurs
dans les collections.
= Les métamorphoses des Coléoptères sont complètes,
comme celles des Hyménoptères. Une larve ou un petit ver
sort de l'œuf pondu par les femelles. Après une existence
plus ou moins longue dans ce premier état, une trans-
formation a lieu : l’insecte est alors en nymphe, dans
une immobilité complète. Un certain temps écoulé, insecte
parfait sort de cette enveloppe de nymphe, qui n’est plus
qu’une dépouille plus ou moins déchirée.
On ne retrouve pas sans doute chez les Coléoptères
cet instinct admirable, cette lueur d'intelligence bien ma-
nifeste qu'on observe chez tant d'Hyménaptères. Cepen-
DES INSECTES, 201
dant l'existence, la vie, les métamorphoses de ces insectes
sontencore bien dignes d’une étude sérieuse.
Parmi ces êtres on n’en trouve point dont les produits
soient utilisés par l’homme, comme il en est parmi les
Hyménoptères, les Hémiptères et les Lépidoptères.
Quoi qu'il en soit à cet égard, ils nous offrent deux ca-
tégories , qui intéressent au plus haut degré une des in-
dustries humaines les plus précieuses, l’agriculture.
Les Coléoptères sont ou nuisibles aux produits de la
terre, et quelques-uns le sont malheureusement beaucoup ;
ou utiles en ce sens qu'ils sont carnassiers et détruisent
les espèces nuisibles.
Quand nous disons détruisent, nous entendons seule-
ment des individus; car nous ne pensons pas qu’il soit
permis dans la nature où tout est si bien réglé, qu’une
espèce en anéantisse une autre. x
Les mœurs des Coléoptères sont cependant très-variées
dans l’une et l’autre de ces deux catégories, mais surtout
dans la première. Souvent les habitudes des insectes par-
faits sont très-différentes de celles des larves ; les subs-
tances qui servent à leur nourriture ne sont pas les mêmes.
L’entomologiste est presque toujours assuré de trouver
diverses espèces particulières quand il rencontre un animal
mort et déjà en putréfaction. Beaucoup d’autres habitent
les matières excrémentitielles animales, et vivent ainsi de
matières végétales plus ou moins animalisées.
On sait que les bouses de vaches en Europe, celles de
buffles et de chameaux en Afrique, nourrissent des Co-
léoptères appartenant à diverses familles et même à di-
verses tribus.
Quelques Coléoptères attaquent des peaux et en géné-
ral des animaux morts et desséchés. Nos collections en-
202 HISTOIRE
tomologiques ne peuvent être préservées de leur voracité
que par des soins permanents pour empêcher l’envahisse-
ment de ces espèces dangereuses.
Les larves sont les seuls auteurs des dégâts que nous
avons à redouter ici ; car les insectes parfaits fréquentent
les fleurs.
Cependant les Coléoptères phytophages sont les pius
nombreux. Il en est beaucoup dont les larves vivent dans
le bois, ce sont évidemment les plus redoutables, car quel-
ques ar.aées sont suffisantes pour entraîner la perte d’ar-
bres naguère vigoureux et pleins de vie. Nous en ver-
rons de tristes exemples dans plusieurs circonstances.
Bien des Coléoptères ont des larves lignivores qui ne
vivent que dans les bois employés dans les constructions ;
ceux-là peuvent être dangereux, car les poutres de nos
maisons sont parfois rongées au point depouvoirse rompre.
Il est encore une foule d’autres insectes du même or-
dre qui rongent les feuilles et les tiges de diverses plantes
tant à l’état de larve qu’à l’état parfait.
-Nous divisons cet ordre en vingt-cinq tribus, dont le ta:
bleau suivant présente l’énoncé des principaux caractères.
TABLEAU
DE LA DIVISION DES COLÉOPTÈRES
EN VINGT-CINQ TKIBUS.
SCARABÉIENS.
Antennes courtes, insérées dans une profonde cavité sous les bords
de la tête, terminées par une massue presque toujours lamellée. Tarses
jresque toujours de cinq articles très-distincts.
SILPHIENS.
Antennes toujours renflées à l'extrémité, ordinairement en massue
solide ou peu perfoliée. Les tarses ordinairement de cinq articles.
Mandibules ordinairement saillantes au delà du labre.
DES INSECTES, 203
STAPHYLINIENS.
Antennes filiformes ou moniliformes à articles plus on moins grenus.
Élytres toujours très-courtes ne recouvrant qu'une partie de l'abdo-
men. Tarses de deux à cinq articles.
PSÉLAPHIENS.
Antennes renflées à l'extrémité. Élytres souvent courtes, tronquées,
ne recouvrant pas l'abdomen. Tous les tarses de trois ou cinq articles.
Palpes très-longs.
ÉROTYLIENS.
Antennes terminées par une massue plus ou moins perfoliée. Tarses
de trois, quatre ou cinq articles. Palpes courts.
DERMESTIENS.
Antennes généralement plus courtes que la tête et le corselet réunis,
toujours fortement renflées en massue à l'extrémité, Tarses de quatre
ou cinq articles. Mandibules ordinairement cachées sous le labre.
HYDROPHILIENS.
Antennes courtes, insérées sous les bords latéraux de la tête, avec
les derniers articles en massue. Palpes maxillaires filiformes, au moins
aussi longs que les antennes. Tous les tarses de cinq articles.
DYTICIENS.
Antennes sétacées. Mâchoires portant deux palpes. Pattes propres
à la natation, les postérieures en rames. Tous les tarses de cinq arti-
cles.
CARABIENS.
Antennes sétacées ou filiformes. Mâchoires portant deux palpes.
Pattes propres à la course, tous les tarses de cinq articles.
PIMÉLIENS.
Antennes composées d'articles grenus , de la même grosseur par-
tout ou peu renflées à l'extrémité. Tarses de cinq articles aux pattes
antérieures et intermédiaires et de quatre articles aux postérieures.
Mächoires onguiculées.
DIAPÉRIENS.
Antennes courtes, plus ou moins perfoliées ou à articles grenus.
Mâchoires sans onglet. Les tarses antérieurs et intermédiaires de cinq
articles. Les postérieurs de quatre.
HÉLOPIENS.
Antennes filiformes et assez longues. Mächoires sans onglet. Les
tarses antérieurs et intermédiaires de cinq articles; les postérieurs
de quatre.
204 HISTOIRE
CANTHARIDIENS.
Antennes filiformes, ou un peu renflées à l'extrémité. Tête cordi-
forme, portée sur une sorte de cou. Mâchoires sans onglet. Tarses an-
térieurs et intermédiaires de cinq articles ; les postérieurs de quatre.
Élytres molles.
LAMPYRIENS.
Antennes filiformes ou dentées. Tarses toujours de cinq articles.
Elytres molles. Corselet large, plus ou moins avancé sur la tête.
ÉLATÉRIENS.
Antennes dentées en scie ou en peigne, formant quelquefois, princi-
palement dans les mâles, de grands éventails. Tarses toujours de cinq
articles. Élytres de consistance solide.
CLÉRIENS.
Antennes pectinées ou renflées vers l'extrémité. Tous les tarses de
cinq articles. Tête et corselet plus étroits que l'abdomen. Élytres de
consistance médiocrement solide.
BOSTRICHIENS.
Antennesrenflées en bouton à l'extrémité, n’offrant que dix articles.
Tous les tarses ordinairement de quatre articles. Les mâchoires offrant
deux lobes; leurs palpes grands de même que les labiaux.
CURCULIONIENS.
Antennes ordinairement coudées. Tête prolongée en une sorte de
museau plus ou moins long. Tous les tarses de quatre articles.
SCOLYTIENS.
Antennes renflées en massue et coudées. Tête souvent un peu pro-
longée en museau, tous les tarses de quatre articles, rarement de cinq.
Les mâchoires n’offrant qu’un seul lobe ; leurs palpes très-courts, de
même que les labiaux , et terminés en pointe.
PAUSSIENS.
Antennes extrêmement grosses et difformes. Tarses de quatre arti-
cles. Les mâchoires n’offrant qu’un seul lobe ; leurs palpes très-courts
et pointus.
CUCUJIENS.
Antennes assez longues, filiformes ou sétacées. Corps déprimé, pa-
rallèle. Tous les tarses de quatre articles, le pénultième nullement bi-
lobé. Lèvre inférieure bilobée.
HYPOCÉPHALIENS.
Antennes comprimées. Tête retombante. Prothorax très-long et
voûté. Élytres soudées. Pattes très-grosses et très-renflées. Tous les
tarses de cinq articles.
DES INSECTES. 205
CÉRAMBYCIENS.
Antennes filiformes, extrémement longues. Tous les tarses garnis de
brosses en dessous, de quatre articles, rarement de cinq. Le pénul-
tième bilobé. Lèvre inférieure profondément bilobée.
CHRYSOMÉLIENS.
Antennes filiformes ou peu renflées à l'extrémité. Tous les tarses
de quatre articles. Corps ramassé, souvent presque orbiculaire. Les
trois premiers tarses garnis de brosses en dessous ; le pénultième bifide.
COCCINELLIENS.
Antennes courtes ; les trois derniers articles formant une massue.
Tous les tarses de trois articles. Lèvre inférieure presque carrée, peu
ou point échancrée.
PREMIÈRE TRIBU,
LES SCARABÉIENS.
Les SCARABÉIENS constituent une des tribus les plus
nombreuses de tout l’ordre des Coléoptères. C’est en même
temps l’une de celles qui renferment les plus beaux in-
sectes aux formes les plus variées. Cependant cette
tribu est parfaitement naturelle et très-bien limitée. Gé-
néralement le corps de ces insectes est épais et assez ra-
massé; leurs antennes foliacées à l'extrémité les font
reconnaître dès le premier abord (pl. 8, fig. 4). Beau-
coup d’entre eux ont des mandibules membraneuses soit en
totalité, soit en partie ; et chez tous, elles sont fort petites.
Cecaractèreest réellementen rapportavecles habitudes des
Scarabéiens. Jamais ils n’ont à triturer de corps bien durs.
Les uns vivent sur les fleurs, les autres rongentles feuilles,
et c’est chez ceux-là qu’on trouve les mandibules les plus
robustes. D’autres enfin vivent au milieu des matières ex-
crémentitielles.
Quoiqueles formes paraissent extrêmement variées dans
cette tribu, lorsqu'on examine les insectes parfaits, on
I8
206 HISTOIRE
est vraiment frappé de la grande similitude qui existe
entre toutes les larves, même lorsqu'on compare celles
des familles les plus éloignées. Ces larves ne sont autre
chose que de gros vers, de couleur blanchâtre, à peau
diaphane, dont l'extrémité du corps est contournée, la
tête écailleuse et les mandibules très-robustes et dentées
(pl. 7, fig. 2 et 9).
Les larves des Scarabéiens vivent ou dans la terre, et
alors elles rongent les racines, ou bien dans les bois plus
ou moins décomposés.
Les nymphes sont grosses et massives et retracent déjà
parfaitement toutes les formes des insectes parfaits (pl. ‘7,
fig. 6, 10, etc.).La métamorphose s’effectue toujours au
lieu même où ont vécu les larves, qui se forment une
loge pour subir leur transformation.
On compte généralement que ces Coléoptères passent
trois années à l’état de larve. L'état de nymphe est très-
court ainsi que celui d’insecte parfait.
Les Scarabéiens sont abondants dans toutes les parties
du globe, mais c’est principalement dans les pays chauds
qu’ils sont très-répandus, et c’est aussi dans ces régions
qu’habitent les plus grosses espèces.
TABLEAU DES DIVISIONS
DE LA TRIBU DES SCARABÉIENS.
re Famille. CÉTONIIDES. Labre, mandibules et languette nul-
lement saillants, plus ou moins mem-
braneux. Antennes de dix articles à
massue formée par les trois derniers.
Crochets des tarses simples et égaux.
Groupe 1. CÉTONIITES. Pièce axillaire visible entre les élytres
et la base du corselet.
Genre1.rnyxiPHLxa. Burm.Corselet octogone. Tarses d’égale
DES
Gre 2. RHINOCOŒETA. Burm.
Gre 3. CÉTOINE. ( Celo-
nia, Fab.)
Gre 4. POGONOTARSE. BL.
Gre 5. ERIRHIPIS. Burm.
Gre 6. AMPHISTOROS. G. el P
Gre 7. CHILOLOBA. Burm.
Gre 8. HÉTÉRORHINE. Wes{w.
Gre 9. PLÆSIORHINE. Burm.
Gre 10. RHOMBORWINE. H0pe.
Gre 11. BOTHRORHINE. Burm
Gre 12. HYPSÉLOGÉNIE. Burm
INSECTES, 207
longueur dans les deux sexes. Front
mutique. Galette des mâchoires ru-
dimentaire.
Corselet excavé antérieurement et
muni d’une pointe. Galette des mâchoi-
res courte, épaisse. Pattes très-mas-
sives.
Corselet à bord postérieur plus ou
moins sinueux. Tarses d’égale lon-
gueur dans les deux sexes. Front mu-
tique. Mésosternum peu ou point
avancé.
Front bifide. Pattes postérieures apla-
ties, surtout dans les mâles. Tarses
garnis d’une brosse de longs poils.
Front légèrement relevé et échancré.
Jambes antérieures des mâles inermes.
. Front à angles prolongés en pointe.
Mâchoires garnies de pointes crochues.
Front relevé et un peu échancré. Jam-
bes tridentées dans les deux sexes.
Jambes mutiques dans les mâles, den-
tées dans les femelles. Mésosternum
lancéolé. Tête ordinairement cornue
dans les mâles,
Jambes mutiques dans les deux sexes,
Mésosternum lancéolé. Tête mutique.
Jambes mutiques dans les mâles, bi-
dentées dans les femelles. Tête muti-
que. Mésosternum large.
.Jambes dentées dans les deux sexes.
Tête des mâles cornue, ayant en ou-
tre une pointesur le vertex. Mésoster-
num large.
.Jambes tridentées dans les deux sexes.
Tête creusée dans les mâles, por-
tant une corne relevée. Lèvre infé-
208 HISTOIRE
rieure formant en dessous un large
cône.
Gre. 13 NARYCIE. Dup. Jambes bidentées dans les mâles, tri-
dentées dans les femelles. Tête des
mâles portant deux cornes latérales.
Gre. 14. DICRANOCÉPHALE. Jambes tridentées dans les deux sexes.
Hope. Tous les tarses plus longs que les jam-
bes. Tête portant deux cornes latéra-
les dans les mâles.
Gre. 15. MYCTÉRISTE. Zap. Jambes antérieures tridentées dans les
deux sexes. Front des mâles portant
une longue corne, dilatée à l'extrémité.
Gre. 16. DICRANORHINE. Hope.Jambes antérieures mutiques extérieu-
rement dans les mâles, tridentées dans
les femelles. Tête des mâles cornue.
Gre. 17. MÉCYNORHISE. Hope.Jambes antérieures tridentées exté-
rieurement dans les deux sexes. Tête
des mâles cornue.
Gre. 18. coLiATH. Lamk. Jambes antérieures mutiques dans les
mâles, tridentées dans les femelles.
Tête des mâles terminée par une corne
bifide.
Gre. 19. cymxéris. M. Leay.Corselet lobé, cachant l’écusson. Cha-
peron tuberculé ou à peine échancré.
_ Massue des antennes courte dans les
deux sexes.
Gre. 20. AGESTRATA. ÆZschs.Corselet lobé cachant presque lécus-
son. Chaperon à angles aigus. Mas-
sue des antennes très-grande, surtout
dans les mâles.
Gre. 21. LOMAPTÈRE. G. ef P.Corselet lobé cachant l’écusson. Cha-
peron fortement bilobé.
Gre. 22. MICROPELTE. * BL. Corselet lobé, ne cachant qu’une partie
de l’écusson. Front bifide.
Gre. 23. DORYSCÈLE. Dej. Corselet lobé, cachant une grande par-
tie de l’écusson. Tête prolongée un
peu en museau.
Gre. 24. srENOTAR SIA. Burm. Corselet entièrement rond. Front
DES INSECTES. 209
légèrement fendu. Pattes extrème-
ment longues, surtout les tarses.
Gre. 25. mAcRONOTE. Wäied.Corselet lobé ne cachant qu’une partie
de l’écusson, Son bord postérieur plus
étroit que les élytres.
Gre. 26. cRÉMASTOCHILE. Corselet arrondi. Galette des mâchoi-
Knoch res très-épineuse, Mésosternum très-
étroit , linéaire.
Gre. 27. scAPTOME Schkaum. Corselet arrondi. Galette des mâchoi-
res très-épineuse. Mésosternum ca-
rené. Tarses de quatre articles.
Gre. 28. cexucaus. Kirby. Corsélet arrondi. Galette des ma
choires très-épineuse. Mésosternum
caréné. Tarses de cinq articles.
Gre. 29. macroma. G. el P.Corselet à bord droit. Galette des
mâchoires très - épineuse. Mésoster-
num dilaté.
Gpe. 2. TRICHIITES. Pièce axillaire cachée sous les élytres
Gre. 1. VALGE. Scrib. Galette des mâchoires, coriace, tri-
gone, Jambes antérieures à cinq dents.
Gre. 2. PLATYGÉNIE. M. L. Jambes tridentées. Corps très-aplati.
Chaperon très-large. Galette des màâ-
choires coriace.
Gre. 3. STRIPSIFER. G. eé P.Jambes tridentées. Galette des ma-
choires coriace. Chaperon court, peu
ou point échancré.
Gre. 4. AGÉNIE. L. et S. Jambes tridentées. Tarses très-longs.
Gre. 5.curomopriLta. Wes{w.Jambes postérieures longues, plu-
meuses.
Gre. 6, TRICHIE. Fabr. Galette des mâchoires coriace, tri-
gone. Jambes bidentées dans les deux
sexes ou tridentées dans les femelles.
Gre. 7. GNORIME, Lep..et Ser.Jambes bidentées ; les intermédiaires
courbées dans les mâles. Chaperon
large.
Gre. 8. OSMODERME. L, el S.Jambes tridentées. Galelle des mä-
choires cornée, et en crochet.
185
210 HISTOIRE
Gre. 10. ynca. L. et S. Front cornu dans les mâles. Galette
des mâchoires cornée, droite.
Fam 2°. GLAPHYRIDES. Mandibules cornées. Lèvre inférieure
; bifide, ses deux divisions ordinaire-
ment saillantes, au delà de lextré-
mité du menton. Élytres entr’ouvertes
à l’extrémité.
Gpe. 1. ICHNOSTOMITES. Chaperon très-avancé dans les mâles.
Massue des antennes plus longue que
latige. Lèvre inférieure ayant ses deux
divisions à peine distinctes.
Gre. 1. IGHNOSTOME. Gor. et Levre inférieure conique très-ciliée,
Perch. ses palpes, filiformes, très-longs, un
peu plus longs que les maxillaires.
Gpe. 2. PACHYCNEMITES. Tête un peu avancée en forme de
museau. Mandibules et labre point
saillants. Massue des antennes petite.
Genre {. anisonyx. Latr. Pattes gréles. Antennes de neuf arti-
cles, à massue linéaire. Lèvre infé-
rieure longue à palpes très-courts.
Gre. 2. PACHYGNÈME. L, et S. Pattes postérieures très-renflées. An-
tennes de dix articles à massue globu-
leuse. Lèvre inférieure longue à palpes
très-courts. Mâchoires mutiques.
Gre. 3. LEpirrix. Lep. et Serv.Antennes de neuf articles. Lèvre infé-
rieure aussi large que longue, ses pal.
pes aussi longs. Mâächoires mutiques.
Gre. 4. ERIESTHIS. * Dej. Antennes de neuf articles. Lèvre infé-
rieure plus longue que large. Mâchoi-
res garnies de fortes épines.
Gre. 5. LICHNIA. Érichs. Antennes ayant le premier article
| grand et en massue; les trois derniers
formant une massue très-grande dans
les mâles, petite dans les femelles.
Pattes postérieures sans renflement.
Galette des mâchoires en forme de
lanière mince , trois frois plus longue
que la màchoire elle-même.
DES
Greë. cRATOSCELIS. Érichs.
Gpe 3. AMPHICOMITES.
Gre 1. AMPHICOMA. Lalr.
Gre. 2. PSILODEMA * Blanch.
Gre 3. ANTHIPNA. Eschs.
Gre 4. GLAPHYRE. Latr.
Fam. 3. MÉLOLONTHIDES.
Groupe 1. HOPLITES.
Gre. 1. uyrERiIs. * De).
Gre, 2. nopLia. Illig.
Gre. 3. DECAMÉRA. Muls.
INSECTES. 211
Antennes à premier article grand eten
massue. La massue terminale petite
dans les deux sexes. Pattes posté
rieures très-renflées. Galette des mâ-
choires extrêmement longue et grêle.
Tête point avancée. Mandibules et
labre saillants.
Mandibules fortement dentées au côté
interne. Les trois derniers articles
des antennes formant une massue
presque solide. Galette des mâchoires
très-longue et pointue.
Mandibules sans dents. Galette des
mâchoires courte, tronquée. Les trois
derniers articles des antennes formant
une massue presque solide.
Les trois derniers articles des antennes
formant une massue à feuillets libres.
Mandibules dentées. Cuisses posté-
rieures très-renflées dans les mâles.
Mandibules cornées. Les divisions de
la lèvre inférieure très-courtes. Ély-
tres jointes jusqu'à leur extrémité.
Labre caché. Mandibules divisées en
deux parties, l’interne membraneuse,
l’autre cornée. Un seul crochet très-
grand aux tarses postérieurs.
Chaperon un peu relevé. Dernier ar-
ticle des palpes ovoide, pointu. An-
tennes de dix articles, les trois der-
niers formant une massue un peu
moins longue que la tige. Pattes pos-
térieures sans renflement.
Chaperon carré. Pattes simples. Der-
nier article des palpes un peu di-
laté. Antennes de neuf articles.
Chaperon carré. Antennes de dix ar-
212 HISTOIRE
Gre. 4. HOPLOSCELIS *. Dej.
Gre. 5. MONCCHÈLE. J{liq.
Gre. 6. DICHÈLE Zep. et S.
Gre.7.CHASME. Lep. el Serv.
Gre. 8. CHASMATOPTÈRE. Lep
et Serv.
Groupe 1. OMALOPLIITES.
Cre. {.LEpisrA. Lep.etS.
ticles. Pattes postérieures sans renfle-
ment.
Tête amincie antérieurement. Mâchoi-
res prolongées un peu en pointe. Der-
nier article des palpes cylindrique et
au moins aussi long queles deux précé-
dents réunis. Pattes fortes. Les posté-
rieuresextrêmement renflées. Les jam-
bes très-dilatées.
Chaperon en triangle, tronqué en
avant. Antennes de dix articles. Cuis-
ses postérieures très-renflées, munies
d’une forte dent. Dernier article des
palpes maxillaires tronqué.
Antennes de neuf articles. Cuisses
postérieures renflées, munies de deux
dents. Dernier article des palpes
oblong.
Antennes courtes, avec les trois der-
niers articles en massue ovale. Jambes
antérieures uni-dentées. Palpes ma-
xillaires très-longs et cylindriques.
.Antennes ayant leurs trois derniers
articles en massue oblongue. Jambes
antérieures bidentées. Palpes maxil-
laires longs et cylindriques.
Labre caché. Mandibules divisées en
deux parties, l’interne membraneuse,
l’autre cornée. Tous les tarses pourvus
de deux crochets.
Chaperon carré. Tous les tarses pour-
vus de deux crochets bifides. Der-
nier article des palpes ovoïde.
Gre.2 DiCRANIA. Lep.etl Serv.Chaperon profondément échancré,
avec ses angles antérieurs en pointe
relevée. Crochets de tarses égaux
et bifides. Dernier article des palpes
maxillaires oblong.
DES INSECTES. 213
Gre. 3. MONOCRANIA. Cast. Tête presque carrée sans prolonge-
ment. Crochets des tarses égaux et bi-
fides. Dernier article des palpes ma-
xillaires renflé.
Gre. 4. DASYE. Lep. el Serv.Antennes de neuf articles, les trois
derniers en massue ovale. Tarses épais
à crochets égaux.
Gre. 5. ISONYQUE Manner. Antennes de neuf articles, les trois
derniers en massue ovale. Tarses longs
et grêles, à crochets inégaux, bifides à
l'extrémité.
Gre.6.cÉRAsPIS. Lep. el Serv.Antennes de dix articles, les trois der-
niers formant une massue linéaire
presque aussi longue que le reste de
l'antenne. Palpes courts ; le dernier
article des maxillaires ovale,
Gre.7. HYMÉNOPLIA. Muls. Antennes de neuf articles, les trois
derniers formant une massue ovale.
Dernier article des palpes maxillaires
court et épais.
Gre. 8. LISTRONYXx. Guer. Antennes de dix articles, les cinq der-
niers formant une massue ciliée , une
; fois plus longue que le reste de lan-
tenne. Tarses très-longs, surtout les
postérieurs ; leurs crochets dentelés en
dessous.
Gre. 9. séricoïpes. Guer. Antennes de dix articles ; les cinq der-
niers formant une massue de la lon-
gueur du reste de l’antenne. Tarses très-
longs, leurs crochets point dentelés.
Gre. 10. sérica. M. Leay. Antennes de neuf articles. La massue
plus longue que le reste de l’antenne.
Chaperon presque carré. Dernier ar-
ticle des palpes long et cylindrique.
Gre. 11. omaLopLia. Sfeph. Antennes dedix articles, la massue mé
diocre. Dernier article des palpes cy-
lindrique. Crochets des tarses bifides.
314 HISTOIRE
long que les deux suivants réunis , et
les trois derniers formant une massue
ovale et serrée. Corps oblong.
Gre. 16. PSÉLAPHACUS. Perch. Antennes ayant leur 3° article aussi
long que les deux suivants réunis. La
massue formée brusquement par les
trois derniers articles.
Gre. 17. EncauUsTEs. Lacord.Lobe interne des mâchoires fortement
denté. Antennes à massue brusque de
rois articles.
Groupe 2. ENGIDITES. Tarses de cinq articles non dilatés.
Dernier article des palpes peu ou point
dilaté.
Gre. 1. DAGNE. Latr. Dernier article des palpes maxillaires
sécuriforme. Antennes à massue large.
Gre. 2. TRiPLATOMA. Westiw.Dernier article des palpes maxillaires
ovale. Lobe interne des mâchoires
inerme.
Gre. 3. ENGIS. Payk. Antennes courtes, ayant une massue
_comprimée de trois articles. Palpes
maxillaires filiformes, à dernier article
obtus.
Gre.4.CRYPTOPHAGE. Æerbst.Antennes moniliformes, avec une
massue allongée formée par les trois
derniers articles.
Gre. 5. ANTHÉROPHAGE. Hnoch. Antennes très-épaisses, leurs articles
s'élargissant vers le sommet, et for-
mant insensiblement la massue.
Gre. 6. THORICTE. Germ. Antennes courtes, de neuf articles à
massue globuleuse. Palpes petits et
filiformes.
Fam. 3° IPSIDES. Tarses le plus souvent de quatre arti-
cles, peu ou point dilatés. Palpes fili-
formes. Corps déprimé.
Groupe 1. IPSITES. Antennes ayant leurs deux -ou trois
derniers articles en massue.
Gre. 1. LANCURIA. Lalr. Antenncs à massue large oblongue,
DES
Gre. 2. PROSTOMIS. de
Gre. 3. TROGOSsITA. Fabr.
Gre, 4.1rs. Fabr.
Gre. 5. HELOTA. Fabr.
Gre. 6. Biroma. Herbst.
Gre. 7. LANGELANDIA. Aubé.
Gre. 8. NÉMOSOMA. Desm.
Gre. 9. COLYD1E. Fabr.
Groupe 2. MONOTOMITES.
Gre. 1. ANOMMATE. Wesm.
Gre. 2. CERYLON. Latr.
Gre. 3. syxcuira. Aelw.
Gre. 4. RHIZOPHAGE. Her bs!
INSECTES. 215
de trois articles. Corps très-long at-
ténué postérieurement.
Antennes à articles un peu grenus,
avec les trois derniers grands. Mandi-
bules plus longues que la tête.
. Antennes un peu grenues, avec les trois
derniers articles grands, un peu en
dents descie. Mandibules courtes.
Antennes à massue ovalaire de trois
articles. Corps large, aplati. Tarses de
cinq articles.
Antennes à massue épaisse et compri-
mée, de trois articles. Corps oblong,
déprimé. Tarses de cinq articles.
Corps allongé. Massue des antennes de
deux articles.
Corps allongé, très-déprimé. Massue
des antennes de deux articles. Yeux
nuls.
Antennes ayant leur 2° article aussi
court que les suivants ; la massue al-
longée de trois articles. Corps linéaire.
Antennes ayant leur 2° article aussi
long que le premier, la massue perfo-
liée de 3 articles. Corps linéaire.
Antennes ayant leur 10° article en
bouton.
Yeux nuls ou oblitérés. Antennes de
dix articles, à massue globuleuse d’un
seul article.
Tête avancée en triangle. Tarses de
quatre articles.
Tête nullement avancée. Tarses de 4
articles.
Tête avancée en triangle Tarses de
cinq articles.
216 HISTOIRE
niers dans les femelles, formant la
massue. Crochets sans dents.
Gre. 12. SPARMANNIE. Cast. Antennes comme celles des hannetons.
Crochets des tarses offrant quatre for-
tes dents,
Gre. 13. ÆGOsTHETA *. Dej. Antennes de dix articles, les trois
derniers formant une massue deux fois
plus longue que la tige.
Gre. 14. ANOxIA. Cast. Antennes de dix articles, les cinq der-
niers dans les mâles, et les quatre der-
niers dans les femelles formant la
massue.
Gre. 15. EeNGrRus. Melly. Antennes petites , de dix articles. Pal-
pes grêles dépassant la longueur de
celle des antennes. Crochets des tar-
ses munis d’une petite épine.
Gre. 16. ENCYA *. Dej. Antennes petites, de dix articles, les
trois derniers formant la massue. Lè-
vre inférieure courte, très-large.
Gre 17. LEUCOrHOLIS *. Dej. Antennes de onze articles, les trois
derniers formant une massue plus
longue que la tige. Lèvre inférieure
presque carrée.
Gre. 18. ANCYLONYCHA *. Dej.Antennes de neuf articles, les trois
derniers formant une petite massue,
Lèvre inférieure large et un peu avan-
cée en pointe.
Gre. 19. ADORÈTE. Æschs. Antennes de neuf articles. Crochets
des tarses inégaux, l’un simple, court,
l'autre bifide gt allongé.
Gre. 20. PACHYCÈRE. Guer. Antennes de neuf articles. Chaperon
large et arrondi. Crochets des tarses
égaux et bifides.
Gre. 21. ANISOPLIA. Lep. et Antennes de neuf articles, les trois
Serv. derniers formant la massue. Crochets
des tarses postérieurs inermes.
Gre. 22. poriLiA, Leach. Antennes de neuf articles. Sternum
DES
Gre. 23. STRIGIDIA *. De).
Gre. 24. EUCHLORA. M. Leay
Gre. 25. AREODA. Leach.
INSECTES. 217
prolongé en lame comprimée. Tarses
courts et épais. Les crochets simples.
Sternum un peu avancé. Chaperog
rétréci, ou peu relevé et légèrement
bifide. Mandibules divisées en deux
grandes dents.
Antennes de neuf articles. Les trois der-
niers en massue, Sternum sans saillie.
Chaperon large. Mandibules obtuses,
faiblement dentées.
Palpes ayant le dernier article grand
ovale. Sternum prolongé en pointe.
Antennes de dix articles. Mâchoires
munies de fortes dents.
Gre. 26. AMBLYTÈRE. M. Leay.Palpes à dernier article grand ovalaire.
Gpe. 4°. ANOPLOGNATHI-
TES.
Genre 1. APOGONIA. Xirb.
Gre. 2. LEGCOTHYRÉE. M.
Leay.
Gre. 3. BOLAX. Fisch.
Gre 4. GENIATES. Kirby.
Gre. 5. PLATYCOELIA *. De).
Sternum peu avancé. Antennes de dix
articles. Mâchoires obtuses.
Mandibules entièrement cornées. Lè-
vre inférieure très-large, présentant
une avance médiane tronquée.
Antennes de neuf articles. Crochets
des tarses égaux et bifides. Mésoster-
num sans saillie.
Antennes de neuf articles Crochets de
tarses simples et égaux. Mésosternum
sans saillie,
Antennes de dix articles. Tarses an-
térieurs très-dilatés. Leurs crochets
inégaux , l'un entier, l'autre bifide.
Antennes de neuf articles. Tarses an-
térieurs non dilatés. Leurs crochets
inégaux l’un simple, l’autre bifide.
Antennes de dix articles. Crochets
des tarses simples, inégaux. Mésos-
ternum prolongé en pointe obtuse.
Pattes postérieures grêles.
218 HISTOIRE
Gre. 6. ANOPLOGNATHE. Leach.Antennes de dix articles. Crochets
(Repsimus. L. M.)
Gre 7. BRACHYSTERNE. Guer.
Fam. 4. SCARABÉIDES.
Groupe 1. RUTÉLITES.
Gre Î{. PHOENOMERIS. 0pe.
(Eupyga. Manner.)
Gre. 2. DORYSTHETUS *. De).
Gre. 3. COLOBOSTERNUS *.
des tarses simples, inégaux. Mésos-
ternum prolongé en pointe aigué.
Pattes postérieures très-épaisses.
Antennes de dix articles. Crochets
des tarses simples, un peu inégaux.
Mésosternum sans saillie.
Mandibules entièrement cornées et
saillantes. Mâchoires également de
consistance cornée.
Labre visible. Mandibules découver-
tes à l’extrémité.
Antennes de dix articles. Cuisses
postérieures très-renflées. Extrémité
du mésosternum atteignant la base des
pattes antérieures.
Chaperon entier. Mésosternum très-
avancé en pointe épaisse et recour-
bée.
Chaperon très-large. Mésosternum à
Blanch.(Brachysternus.Dej.)peine saillant. Ecusson triangulaire.
Gre. 4. RUTELA. Lalr.
Chaperon étroit, peu échancré. Mé-
sosternum très-peu prolongé. Ecus-
son triangulaire, médiocre.
Gre. 5. PÉLIDNOTA. M. Leay.Chaperon arrondi. Écusson semi-cir-
culaire. Mésosternum peu avancé.
Gre. 6. AÉTÉROSTERNE. Dup.Chaperon circulaire. Métasternum
Gre. 7. CHRYSOPHORA. Latr.
Gre. 8. CHLOROTA *. De).
très-renflé, offrant une forte pointe
à l’insertion des pattes.
Chaperon arrondi. Pattes postérieures
très-renflées, avec les jambes termi-
nées par une grosse épine crochue.
Mésosternum très-court. Lèvre infé-
rieure ayant deux petites dents dans
son échancrure.
Chaperon entier. Mésosternum assez
——
DES
INSECTES, 219
avancé. Écusson presque semi-circu-
laire et assez grand.
Gre. 9. macrasris. M. Leay.Chaperon entier, Pointe sternale lon-
gue. Écusson triangulaire très-grand.
Mâchoires multidentées.
Gre. 10.cHasmopra. M. Leay.Chaperon fendu. Pointe sternale lon-
Gre. 11. oMÉnsS. Lalr.
Gre. 12. CNémIDA. Kirby.
Gre. 13. PARASTASIA.
Westw.Cœlidia. (Dej.)
gue. Écusson triangulaire très-grand .
Mâchoires bidentées.
Pièce axillaire visible, comme dans
les Cétoniites. Antennes de dix arti-
cles.
Pièce axillaire visible. Antennes de”
neuf articles.
Chaperon étroit, un peu relevé, plus
ou moins bifide. Mésosternum très-
peu avancé. Écusson en triangle très-
élargi, presque semi circulaire.
Gpe. 2. CYCLOCÉPHALITES.Labre et mandibules cachés.
Genre {. CYCLOCÉPHALA. Latr.
Prothorax peu échancré. Tarses seule-
ment ciliés, à crochets moyens. Corps
oblong.
… Gre. 2. rricnops *., Manner. Prothorax presque droit. Corps ovale.
Gre. 3. HEXODON. Oliv.
Groupe 3. CALOCNÉMITES.
Genre 1. ACHLOA. Ærich.
Gre 2. novLore. Lap. de Cast.
Antennes à massue épaisse, de trois
articles imbriqués. Crochets des
tarses longs.
Prothorax fortement échancré en
avant. Antennes à massue petite. Tar-
ses grands, très-épineux. Corps pres-
que orbiculaire.
Mandibules nn peu découvertes. Pat-
tes postérieures très-épaisses.
Antennes de neuf articles. Massue de
trois, presque aussi longue que la tige.
Chaperon arrondi, légèrement relevé.
Les articles des tarses presque égaux
entre eux.
Antennes de neuf articles. La massue
220 HISTOIRE
Gre. 3. ELAPHOCÉRA. Géné.
Gre. 4. PAcHYPE. Latr.
Gre 5. GALOCNÉMIS.
Lap. de Cast.
Gre. 6. COPTORHINE. H0pe.
Groupe 4°. SCARABÉITES.
Gre 1°". HÉTÉRONYCHUS*. De).
Gre. 2. DASYGNATHE. M. L.
Gre. 3. PENTODON. Kirby.
Gre. 4. SCARABÉE. Lin.
Gre. 5. AGACÉPHALA. L@t.
de trois, et assez petite. Chaperon
arrondi. Le dernier article des tarses
aussi long que les quatre précédents
réunis.
Antennes de dix articles. Massue de
sept. Front incliné. Chaperon un peu
relevé.
Antennes de huit articles dans les
mâles , dont les cinq derniers formant
la massue. Femelles aptères. Chape-
ron un peu incliné et creusé.
Antennes de huit articles. La massue
de trois. Chaperon incliné. La tête
comme tronquée.
Antennes de dix articles. La massue
de trois. Tête profondément échan-
crée.
Labre caché. Mandibules découver-
tes. Tête et corselet souvent cornus,
au moins dans les mâles. Pattes pos-
térieures sans renflement.
Lèvre inférieure allongée, un peu
voûtée, sans échancrure à l’extré-
mité. Mâchoires dentées.
Lèvre inférieure, amincie à son ex-
trémité, légèrement fendue avec les
angles pointus. Mâchoires dépourvues
de dents.
Lèvre inférieure tronquée. Mâchoires
dentées.
Lèvre inférieure conique, très-ciliée ,
surtout à l'extrémité. Mâchoires den-
tées. Tarses inermes.
Lèvre inférieure conique , très-ciliée.
Mâchoires dépourvues de dents. Pat-
tes antérieures beaucoup plus longues
que les autres dans les mâles.
DES INSECTES, 221
Gre. 6. ORYCTES. {{liq.
Lèvre inférieure conique, ciliée, ob-
tuse à l'extrémité. Antennes à mas-
sue petite. Mâchoires dépourvues de
dents.
Gre. 7.orxcromonpne. Guer.Lèvre inférieure petite, conique. An-
Gre. 8. TRIONYCHE *. De).
Gre. 9. ACÈRE *. Dej.
Gre. 10. PHILEURE. Latr.
tennes à massue plus longue que la
tige. L'un des crochets des larses
àentés.
Lèvre inférieure extrêmement large,
presque orbiculaire. Antennes à pre-
mier article dilaté à l’angle interne.
Lèvre inférieure à bords latéraux
droits et terminée en pointe tronquée
et creusée au milieu. Dernier article
des palpes maxillaires très-grand,
renflé graduellement vers l'extrémité.
Lèvre inférieure à bords parallèles,
voûtée au milieu et un peu échancrée
à l'extrémité.
Gre. 11. oRpanus. M. Leay. Lèvre inférieure plane, arrondie à
Gre. 12. ÆciniuM *. De).
Fam. 5. GÉOTRUPIDES.
Groupe. 1. ATHYRÉITES.
Gre. 1. ELEPHASTOME.
M. Leay.
l'extrémité. Mâchoires dépourvues de
dents.
Lèvre inférieure plane, arrondie à
l'extrémité. Mâchoires dentées.
Antennes souvent de onze articles.
Languette avancée. Mandibules et mà-
choires de consistance cornée, mais
peu solide.
Second article des antennes plus long
que le suivant. Menton sans échan-
crure.
Chaperon dilaté de chaque coté et
prolongé au milieu en une longue
lame fourchue à l’extrémité. Palpes
maxillaires très-longs.
Gre. 2. ATUYRÉE. M. Leay. Mandibulesbidentées. Antennes ayant
leurs trois derniers articles en massue
222 HISTOIRE
Gre. 3. BOLBOCÉRAS. Air 0Y.
Gre. 4. OCHODÉE. Latr.
sphérique, très-grosse. Chaperon sans
prolongement.
Antennes de onze articles à massue
très-grande. Mandibules inégales, l’une
simple , l’autre bidentée à l'extrémité.
Antennes de dix articles, les trois der-
niers formant une massue globu-
leûse. Mandibules inégales, l’une sim-
ple, l’autre bidentée.
Gre. 5. uyBOSORE. Mac. Leay.Antennes de onze articles, avec les
Gre. 6. GÉOBIE. Brull.
Groupe. 2. GÉOTRUPITES.
Gre. 1. GÉOTRUPES. Latr.
Gre, 2. LÉTHRUS. Fabr.
Groupe. 3. TROGITES.
Genre 1. TROox. Fabr.
trois derniers formant une massue
arrondie. Mandibules terminées en
pointe recourbée.
Antennes de dix articles. Mandibules
dentées.
Second article des antennes plus
court que le suivant. Menton échan-
cré. |
Les trois derniers articles des anten-
nes en massue feuilletée.
La massue des antennes en cône ren- 1
versé, à articles emboités les uns
dans les autres.
Lèvre inférieure cachée, peu distincte,
point échancrée. Antennes de dix ar-
ticles.
Pattes fortes , point comprimées.
Gre.2.AcANTHOCÈRE M. Leay .Pattes larges, très-comprimées.
Groupe. 4. ÆGIALITES.
Genre 1. ÆGrALIA. Lalr.
Fam. 6. EUCHIRIDES.
Lèvre inférieure bifide, Antennes de
neuf articles.
Jambes postérieures terminées par
deux fortes pointes.
Lèvres supérieure et inférieure bien
développées. Mandibules très-courtes,
dépourvues de pointes. Mâchoires
surmontées d'une longue brosse. Pat-
DES
Gre. 1. EUcHIRE. Kirby.
Gre. 2. PROPOMACRE. Neum.
Fam. 7. COPRIDÈS.
Gpe. 1. APHODIITES.
Genre 1. «PRODIE. Z/ig.
Gre. 2. PSAMMODIE. Gyll.
Gre. 3. OXYOME. Eschs.
Groupe 2. ONITITES.
Genre 1. EURYSTERNE. Dalm.
Gre. 2. ONITICELLE. Lalr.
Gre. 5. oxiTIS. Fab.
Gpe. 2 COPRITES
INSECFES. 223
tes antérieures extrêmement longues
dans les mâles.
Jambes antérieures des mâles muti-
ques extérieurement. Galette des
mâchoires fortement quadridentée.
Jambes antérieures des mâles dentées
extérieurement, Galette des mâchoires
faiblement tridentée.
Antennes de neuf articles , rarement
de huit. Labre et mandibules cachés
entièrement, membraneux.
Pattes insérées à égale distance les unes
des autres. Écusson très - distinct.
Chaperon entier. Palpes filiformes.
Machoires sans lobe corné au côté in-
terne.
Chaperon entier. Palpes ayant leur
dernier article plus épais. Mâchoires
ayant leur lobe interne corné et di-
visé en deux dents.
Chaperon échancré.
Écusson visible. Pattes postérieures
courtes, épaisses. Les intermédiaires
très-écartées à leur base. Tête sou-
vent tuberculée.
Corps parallèle applati. Antennes de
ueuf articles, à massue infundibuli-
forme.
Antennes de neuf articles à massue
feuilletée.
Antennes de 9 articles à massue infun-
dibuliforme. Corps massif, ramassé.
Écusson caché. Pattes postérieures
courtes, épaisses. Les intermédiaires
très-écartées à leur base. Tête ordinai-
rement cornue.
224 HISTOIRE
Gre. {. ONTHOPHAGE. Latr.
Gre. 2. copris. Geoff.
Gre. 3. PHANÉE. M. Leay.
Gre. 4. ÉNICOTARSE. Cast.
Gre. 5. CHÆRIDIE. Lep. el
Serv.
Gpe. 3. ATEUCHITES.
Genre 1. copRoBAs *. De).
Gre. 2. CANTHON. Hoffm.
Gre. 3. SCATONOME. Erichs.
Gre. 4. ÉPILISSE *. De).
Gre. 5. ayBoma. Lep. el
Serv.
Gre. 7. SISYPHE. Lalr.
Gre. 8. eyMNOPLEURE. JElig.
Antennes à massue feuilletée. Tarses
pourvus de petits crochets.
‘Tête arrondie en avant. Les trois der-
niers articles des antennes en massue
allongée. Tarses munis de crochets.
Antennes à massue infundibuliforme.
Tarses sans crochets.
Antennes à massue infundibuliforme.
Tarses postérieurs et intermédiaires à
articles élargis dépourvus de crochets.
Antennes ayant leurs trois derniers
articles en massue épaisse. Chaperon
échancré et bidenté. Tarses munis de
crochets.
Écusson caché. Pattes postérieures al-
longées, peu ou point renflées. Tète
mutique dans les deux sexes. Pattes
intermédiaires écartées à leur base.
Chaperon très-large à peine échancré.
Corps très-convexe.
Chaperon bidenté. Tarses antérieurs
plus petits que les autres.
Chaperon échancré. Tarses antérieurs
plus petits que les autres.
Chaperon bidenté. Pattes antérieures
pourvues de tarses très-petits, les jam-
bes postérieures élargies à lextremité.
Élytres sinuées latéralement. Pattes
très-longues. Tarses antérieurs très-
petils.
Antennes seulement de huit articles.
Pattes très longues, surtout les posté-
rieures.
Corps déprimé. Chaperon bidenté. Ély -
tres échancrées derrière les angles hu-
méraux. Antennes de neuf articles.
»
DES INSECTES. 225
Gre. 9. mecarnopa. Esch. Chaperon quadrilobé. Tarses anté-
rieurs très-petils.
Gre. 10. areucuus. Weber. Corps déprimé. Chaperon à six dents.
Tarses antérieurs nuls. Antennes de
neuf articles, Élytres sans échancrure.
Gre. 11. PAcuysOoME. M. Leay. Chaperon bilobé, offrant quatre den-
telures. Sternum sans saillie. Un seul
appendice aux jambes intermédiaires.
Gre. 12. cicEzLIUM. Lalr. Paltes antérieures dépourvues de
tarses. Ceux des autres jambes munis
de crochets ; les jambes intermédiaires
offrant deux épines.
Gre.13.mNemaTIuM. M. Leay. Pattes antérieures dépourvues de tar-
ses. Les jambes intermédiaires ayant
une seule épine. Chaperon à six dents.
Gre. 14. axomiopsis. Wes{w. Pattes antérieures dépourvues de tar-
(Eucranium Dei.) ses; ceux des autres sans crochets,
Deux appendices aux jambes intermé-
diaires spatuliformes.
Gre. 15.cLyPHiDERuSs, Wes{w.Pattes intérieures dépourvues de tar-
ses, ceux des autres sans crochets.
Deux appendices aux jambes inter-
médiaires spiniformes.
Gre. 16. MENroPHILE Cast. Toutes les pattes munies d’un tarse.
Corselet échancré de chaque côté pos-
térieurement. Chaperon très-large of-
frant deux fortes dents.
Gre. 17. copræ@cus. Reiche. Toutes les pattes munies d’un tarse.
Corselet arrondi sans échancrure. Cha-
peron très-large offrant deux grandes
dents.
Fam. 8, PASSALIDES , Antennes arquées. Labre grand, dé-
couvert. Prothorax séparé du reste du
corps par un pédicule assez long.
Gpe 1. CHIRONITES. Jambes antérieures digitées. Corps cy-
lindrique.
Genre {. cHIRON. M. Leay.
226 HISTOIRE
Groupe 2. PASSALITES.
Gre. 1. PASSALE. Fabr.
Fam. 9. LUCANIDES.
Groupe 1. ÆSALITES.
Gre. 1. ÆSALE. Fabr.
Gre. 2. CODOCERA. Eschs.
Groupe 2. SYNDÉSITES.
Gre. 1. SINODENDRON. Fabr.
Gre. 2. PSILODON. Perry.
Gre. 3. SyNDÈSE. M. Leay.
Gre. 4. NIGIDIE. M. Lea.
Gre. 5. XIPHODONTE. Wes{w.
(Cephazx. Lap. de Cast).
Gre. 6. riGuLus. M. Leay.
Groupe 3. LUCANITES.
Gre. 1. LUCANE. Scopoli.
Pattes fortes, les antérieures dentées.
Corps très-aplati.
Antennes assez longues, toujours de
dix articles, terminées par des articles
en feuillets disposés perpendiculaire-
ment à la tige.
Corps presque orbiculaire. Métaster-
num avancé entre les pattes intermé-
diaires.
Antennes à massue lamellée de trois
articles.
Antennes à massue de quatre articles.
Antennés plus courtes que le corselet.
Corps cylindrique. Languette très-pe-
tite. Métasternum sans saillie.
Jambes antérieures dentées. Antennes
à massue de trois articles.
Cuisses antérieures très - grandes.
Jambes irrégulièrement dentées.
Les sept derniers articles des antennes
formant une massue lamellée.
Yeux divisés par les bords de la tête.
“fandibules relevées en pointe de cha-
que côté. Massue des antennes de
trois articles. |
Yeux semi-divisés par les bords de
la tête. Massue des antennes de trois
articles.
Yeux divisés par les bords de la tête.
Tête carrée. Mandibules sans pointe.
Antennes plus longues que le corselet
Corps plus ou moins aplati.
Massue des antennes formée par les
quatre derniers articles. Mandibules
très-grandes dans les mâles. Galette
des mâchoires très-grêle.
DES INSECTES. 227
Gre. 2, WÉXAPUYLLE. Mul-
sant.
Gre. 3. PLATYCERE. GYUl.
Gre.4.cérucHUs. Mac-Leay.
Groupe 4. LAMPRIMITES.
Gre. 1. CHIASOGNATHE.
Steph.
Gre. 2. SPHOENOGNATHE.
Buquet.
Gre. 2. PHOLIDOTE. Mac.
Leay.
Gre. 4. LamPprima. Lalr.
Gre. 5. RHYSSONOTE. Mac.
Leay.
La première famille de
Massue des antennes formée par les
six derniers articles.
Massue des antennes formée par les
quatre derniers articles. Galette des
mâchoires courte. Prosternum for-
mant une lame saillante entre les
pattes.
Massue des antennes formée par les
trois derniers articles. Prosternmm
plus étroit.
Antennes plus courtes que le corselet.
Languette bilobée très-saillante.
Mandibules très-grandes dans les mâ-
les, un peu recourbées inférieure-
ment et munies en dessous d’un
prolongement aigu. Massue dés an-
tennes de six articles.
Mandibules plus longues que la tête
chez les mâles, courtes dans les fe-
melles, dentées en scie au côté interne;
les six derniers articles des antennes
formant une massue allongée, pec-
tinée.
Mandibules des mâles, très-longues,
arquées et dentées en scie au côté in-
terne. Massue des antennes formée
par les trois derniers articles.
Mandibules plus longues que la tête
en forme de lames verticales, angu-
leuses et velues intérieurement. Jam-
bes antérieures élargies offrant quel-
quefois une palette chez les mâles.
Mandibules en forme de lames un peu
anguleuses et dentées. Jambes anté-
rieures grêles sans palette.
la grande tribu des Scarabéiens
estcelle des CÉronrines, l'une des plus remarquables parmi
228 HISTOIRE
tous les Coléoptères pour la beauté des insectes qui la
composent. Les uns ont des couleurs métalliques des plus
brillantes , les autres ont des nuances variées et veloutées.
Les larves de ces Coléoptères vivent en général dans les
bois pourris ; les insectes parfaits fréquentent les fleurs
pendant la plus grande ardeur du soleil. Ils paraissent se
nourrir exclusivement de leurs pétales; ce qui explique
l’état membraneux ou presque rudimentique de leurs
mandibules qui n’ont à triturer aucun corps dur. Les Cé-
toniides sont nombreuses en espèces; déjà l’on en a décrit
plus de six cents espèces. La quantité des genres créés
dans ces derniers temps pour recevoir toutes ces espèces
esttrès-considérable !, Nous nous sommes contentés dans
notre tableau d’énumérer ceux qui reposent sur des ca-
ractères tranchés, tandis que nous reléguons dans la caté-
gorie des sous-genres, ou des divisions de genres, tous
ceux qui ne reposent que sur de trop faibles caractères.
On admet généralement deux groupes principaux dans
la famille des Cétoniides : ce sont les CÉTon1ITES et les
Tricantes. Les premiers sont les plus nombreux ; on les
reconnaît surtout à la présence d’une pièce axillaire très-
apparente derrière les angles postérieurs du corselet.
Le genre Cétoine {Cetonia) est le type du groupe; il
renferme une longue série d'espèces, parmi lesquelles il
existe beaucoup de sous-genres, difficiles à limiter à cause
du peu d'importance de leurs caractères.
Nous rattachons même aux vraies Cétoines les Schizor-
hines , qui se reconnaissent à leur chaperon bilobé et les
Diplognathes dont les mächoires sont un peu plus forte-
ment dentées que dans la plupart des autres Cétoines. La
1 Voy. Burmeister Handbuch der Entomologie, t 3.
DES INSECTES. 229
prise en considération de quelques autres modifications
dans divers organes a motivé, pour les entomologistes, de
nouvelles divisions dont la valeur est plus que médiocre.
Parmi les Cétoines nous citerons en première ligne la
Cétoine dorée ( Cetonia aurala, pl. 7, fig. 1.) C'estletypedu
genre; c’est aussi l'espèce la plus commune dans toute
l'Europe, même dans l’Asie mineure et le nord de l'Afrique.
Pendant les mois de mai et de juin de chaque année
nous voyons cet insecte qui est d’une belle couleur vert-do-
rée avec de petites lignes irrégulières, transversales et blan-
châtres sur les élytres, fréquentant les fleurs de Pivoine et
surtout les roses.
La larve de cette Cétoine (pl. 7, fig. 2) ressemble beau-
coup à celle des Hannetons, mais les antennes et les pat-
tes sont plus courtes; la tête est plus petite et le dernier
anneau du corps supporte une petite pointe. On trouve ces
larves dans la terre souvent dans les fourmilières ; nous
en avons rencontré également, dans de vieux arbres, où
elles s'étaient logées dans des cavités formées auparavant
par d’autres larves appartenant ordinairement à des Ce-
rambyciens. |
Quand ces larves ont acquis tout leur développement,
elles se construisent une coque parfaitement ovalaire ( pl.
7, fig. 3.) dans laquelle elles subissent leur transforma-
tion en nymphe.
Cette coque est composée de parcelles des détritus, qui
entourent la larve et d’un peu de matière soyeuse et ag-
glutinante qu'elle a la propriété de sécréter.
Plusieurs entomologistes ont découvert la larve de la
. Cétoine dorée dans des fourmilières ; mais ce qui est plus
singulier, c’est que la larve de la Cétoine fastueuse ( C.
fastuosa, Fabr.) la plus magnifique espèce de France,
20
250 HISTOIRE
selon des observations recueillies par M. Ratzeburg , se
trouve dans les nids d’Abeilles sauvages.
Nous avons vu la coque de cette Cétoine; elle est plus
grosse que celle de la C. dorée; mais du reste elle est tout
à fait analogue. On trouve encore en France plusieurs Cé-
toines, entreautres deux espèces très-communes dans toute
l'Europe, la Cétoine piquetée (€. stictica) noire, pointillée
de blane, et la Cétoine hérissée (C. hirta), couverte de longs
poils blancsou jaunâtres. Ces espèces sont rangées main-
tenant par quelques auteurs dans des sous-genres parti-
culiers. La dernière a des mâchoires dentées ; elle se jette
sur beaucoup de fleurs ; mais on dit qu’elle recherche beau |
coup celles des abricotiers.
On assure que des Cétoines du cap de Bonne-Espérance
fréquentent les bouses de vaches desséchées (C. pubes-
cens et carnifex (s-g. Diplognatha), de même que les
Rhyziphlées et Rhinocætes (C.cornuta, Fabr.) ; ce fait est
d'autant plus singulier qu’il est contraire aux habitudes M
de la plupart des espèces de cette famille. Nous n’avons
rien à dire de particulier sur une longue série de genres
appartenant à la famille des Cétoniides.
On connaît une seule espèce de Madagascar du genre
Pogonotarse ( Pogonotarsus) , remarquable par ses jam-
bes comprimées et les longs poils de ses tarsces.
Les Genres Érirhipes, Chilolobes, Amphistoros reposent
sur quelques Cétoniitesexotiques ; les Amphistoros connus
habitent tous la côte occidentale d'Afrique.
Les Hétérorhines ( Heterorhina \ sont de jolis Cétonii-
tes dont l'éclat des couleurs est admirable ; la plupart pro-
viennent des Indes orientales.
Les Plésiorhines et les Rhomborhines habitent les ré-
gions chaudes de l'Afrique et de l'Asie. Les Bothrorhines,
DES INSECTES. 231
très-remarquables par la conformation de la tête des mâ-
les, vivent dans l’île de Madagascar.
Les Hypsélogénies sont de l'Afrique australe.
La seule espèce connue du genre Narycie, fort singu-
lière par sa tête, qui porte chez le mâle de grosses cornes
_ parallèles, provient des Indes orientales.
Le Dicranocéphale est un insecte dont la tête est confor-
mée à peu près de la même manière et qui a des tarses im -
mensément longs, surtout les antérieurs; il habite le Népaul.
Les Myctéristes ont été trouvés aux îles Philippines et
‘à Java. (ML. rhynophyllus, Wiedm. }
Les Dicranorhines, Mécynorhines et Goliaths sont les
plus splendides insectes que l'on puisse voir ; tous ont un :
tête qui porte chez les mâles des cornes plus ou moins sin-
gulières, mais généralement bifides, soit dés la base, soit à
l'extrémité. Tous ces Cétoniites habitent la côte occiden-
tale d'Afrique.
Le type du premier de ces genres, le D. brillant (D.
micans ) insecte du Sénégal, est d’un beau vertd’éméraude
éclatant. Les vrais Goliaths, dont la longeur atteint de
quatre à six pouces, comptent parmi les géants dans toute
_la classe des insectes. Leurs couleurs sont généralement
d’un blanc ou d’un jaune mat avec des bandes ou des ta-
ches d’un noir velouté. On les trouve au cap Palmas, à la
Côte-d'or, à la Côte-des-graines, dans les îles de Fernan-
do-po, du Prince, etc.
Les Gymnétis, bien reconnaissables à leur corselet qui
recouvre l’écusson, sont presque tous Américains; ils se
tiennent ordinairement sur les feuilles des arbres.
Les Agestrates, Lomaptères, Macronotes se rencontrent
dans le sud de l'Asie et dans les archipels du Grand-
Océan Pacifique.
232 HISTOIRE
Les Micropeltes et les Doryscèles proviennent de Ma-
dagascar ainsi que les Stenotarsia qui par leur aspect
général ressemblent à certains Trichies.
Les Macromas, Crémastochiles , Genuchus, Scaptobies
ont tous des mâchoires dentées ; la plupart vivent en Afri-
que; quelques-uns en Asie et en A mérique.
Les TricariTEs constituent le deuxième groupe de la
famille des Cétoniides. Quoique bien moins nombreux en
espèces que le précédent, les Trichiites sont répandus
dans toutes les régions du monde. Le genre Valge, (Val- .
gus hemipterus, Scriba), a pour type uneespèce commune
en Europe; elle est noirâtre et longue seulement de deux
à trois lignes.
La femelle porte une longue tarière parfaitementdroïite ;
ce qui lui permet de déposer ses œufs dans des bois fen-
dillés. Cet insecte se trouve fréquemment à terre pendant
la belle saison ; il marche avec difficulté; sa larve se trouve
dans l’intérieur de divers arbres.
Les vraies Trichies (Trichius) ne sont pas rares. On
trouve abondamment chez nous la Trichie à bandes (7.
fasciatus, Fabr.) (pl. 7, fig. 4), qui est noire et couverte d’un
duvet cendré, avec les élytres jaunes, ornées de trois ban-
des transversales noires, interrompues à la suture. Ce
Coléoptère se trouve en masse sur les roses de tous nos
‘jardins, pendant les mois de juin et de juillet.
Sa larve (pl. 7, fig. 5) ressemble beaucoup à celle de la
Cétoine dorée. Nous devons à une personne attachée au
Muséum d'histoire naturelle de Paris, M. D. Boulard, une
observation intéressante sur les habitudes de cette Trichie
dont la larve vit dans le bois. Un petit pont en bois était
construit depuis long temps dansle jardin d’une campagne,
située à quelques lieues de Paris. Le bois de ce pont pa-
.
DES INSECTES. 233
raissait extérieurement dans un parfait état de conserva-
tion. Rien au dehors n'aurait pu faire craindre le brisement
des poutres de chêne. Cependant, plusieurs d’entre elles
vinrent à se rompre ; M. Boulard ne fut pas peu surpris de
voir ce bois creusé jusqu’à la superficie, où il n'existait
plus qu’une feuille de bois extrêmement mince. Tout l'in-
térieur de ce bois, disons-nous, était labouré en tous sens,
(pl. 7, fig. 7), et les auteurs de ce dégât se trouvaient en-
core aux differentes périodes de leur existence.
C'était la Trichie à bandes, à l’état de larve, de nym-
phe (pl. 7, üg. 6) et d’insecte parfait.
Nous connaissons une seule espèce du genre Chromop-
tilie ; elle est de Madagascar et se fait remarquer par les
longs poils qui garnissent ses pattes postérieures. Les Agé-
nies ,Stripsifers, Platygénies sont des insectes del’ Afrique
australe et occidentale. Les derniers ont un corps extré-
mement aplati ; ils habitent le Congo. Le type du genre a
été appelée la Platygénie du Zaïre , (Platygenia zairica ).
Les Gnorimes se reduisent à quelques espèces euro-
péennes. Le type du genre, le Gnorime noble ( G. nobilis),
d’un beau vert, avec quelques points blancs, se trouve
assez fréquemment dans notre pays.
Sa larve, décrite par Rœsel et très-semblable à celle de
la Trichie à bandes, vit dans les bois pourris de divers ar-
bres.
On connaît quatre espèces du genre Eremita ; l’une est
d'Europe, les autres sont de l'Amérique boréale. L'Osmo-
derme hermite, (0. eremila), gros insecte d’un brun lie de
vin se trouve dans une grande partie de l’Europe. Il paraît
qu'autrefois il était commun aux environs de Paris; mais
aujourd'hui il ne se trouve guère plus près que Fontaine-
bleau. Cependant il y a quelques années un de nos amis
0
234 HISTOIRE
en trouva un à Villiers-le-Bel. Sa larve, au rapport de
M. Ratzeburg, a été trouvée en grande quantité, pendant
l'été, dans les fruits pourris du hêtre.
Les Yneas sont de beaux insectes de l'Amérique dont
les mâles ont une tête bicornue. Ils volent pendant le jour
autour des grands arbres, sur lesquels ils vivent.
La seconde famille de la tribu des Scarabéiens, celle
des AMPHICOMIDES, est divisée en trois groupes, les
ICHNOSTOMITES, les PACHYCNÉMITES et les AMPHICOMI-
Tes. Les premiers sont des insectes de l'Afrique méri-
dionale qui constituent principalement le genre Ichnes-
toma. Ils sont remarquables par la forme de leur tête,
qui est très-prolongée et sinuée à l’extrémité au moins
dans les mâles; car le corps des femelles est gros et
massif. Plusieurs auteurs les ont placés parmi les Céto-
uiites ; mais il est positif que leurs affinités sont beaucoup
plus grandes avec les genres du groupe suivant.
Les PAcHYcNÉMITES sont en général assez petits cu
de moyenne taille. Ils sont propres à l’ancien continent, et
le plus grand nombre d’entre eux habitent l'Afrique aus-
trale. Les principaux genres qui se rattachent à ce groupe
sont les £nisonyx. Tous ceux connus ont été recueillis
au cap de Bonne-Espérance ; on les rencontre assez abon-
damment sur les fleurs; ils volent avec agilité; leur corps
est un peu déprimé et très-velu.
Les Pachyenèmes, les Lépitrix, les Eriesthis habi-
tent la même région. Les premiers ont les pattes posté-
rieures très-renflées.
Les Cratoscelis et les Lichnies habitent la côte du
Chili; les premiers ont un corps noir ou bleuâtre, velu,
très-ramassé. Les seconds, qui sont beaucoup plus petits,
sont très-remarquables par leur labre avancé, leur tête
DES INSECTES. 235
élargie, leurs antennes, dont la massue est très-grande
dans les mâles.
Les AMPHICOMITES sont communs dans l'Europe mé-
ridionale et en Orient : cependant rien n’est encore connu
sur leurs métamorphoses. On les trouve quelquefois en
grande quantité sur diverses fleurs ; dans certaines loca-
lités ils abondent même pendant tout le printemps.
Legenre Amphicoma est le principal du groupe. On en
connaît actuellement une vingtaine d'espèces que l'on
rencontre dans la Grèce et dans toute l'Asie mineure.
Toutes les Amphicomes ont des couleurs vives et variées,
et leur corps est couvert de longs poils, principalement
leur corselet; ce qui offre l'aspect d’une sorte de cheve-
lure. De là le nom d’Amphicome donné à ces insectes
pour indiquer cette particularité.
Le Psilodema melis (P,melis, Fab.), dont le corps est al-
longé, de couleur cuivreuse ayec le corselet garni de poils
jaunes et les élytres bleuâtres revètues d’une pubescence
cendrée, est extrêmement commun dans toute la Barbarie =
c'est-aussi le type du genre.
On connaît seulement deux espèces du genre Anthipna ;
elles se trouvent en Italie.
L'Anthipna de Carcel (Anthipna Carcelii, Lap.) est un
insecte d’un beau vert à reflet cuivreux.
Les Glaphyres se rapprochent beaucoup des Amphico-
mes : cependant les cuisses postérieures très-renflées , sur-
tout dans les mâles, leur donnent un aspect particulier. Les
Glaphyres sont généralement d’une couleur métallique
bleue ou verte. Le GI. dela serratule (G/.serratulw, Lat.)
est commun en Barbarie.
Notre troisième famille de la tribu des Scarabéiens, les
MÉLoLonraives, est l'une des plus nombreuses et des
236 HISTOIRE
plus hétérogènes ; on peut la diviser en quatre groupes. Le
premier est celui des HoPLIITES.
Leprincipal genre du groupeest celuides Hoplies ; la plu-
part son répandues dans le midi de l’Europe. Les Hoplies
ont des couleurs vives, dues à la présence de petites
écailles que l’on pourrait comparer à eelles des ailes des
papillons.
Nous devons citer comme type du genre, l’Hoplie fari-
neuse (7. farinosa, Fab.) très-commune dans toute la
France méridionale et s'étendant vers le nord jusqu'aux
environs d'Orléans ; elle est entièrement couverte en dessus
de petites écailles d’un beau bleu d’azur et en dessous
d’une belle couleur argentée. Le mâle seul est si brillant;
la femelle est brunâtre et beaucoup plus rare.
Cet insecte comme tous ceux du même genre fréquente
les fleurs.
C'est vers le mois de juin qu'on rencontre les Hoplies.
On n’a encore signalé qu’une seule espèce d'Hypéris
(4. Eversmanni, Fald.) provenant de la Sibérie.
Les Décamères ne diffèrent absolument des Hoplies
que par leurs antennes. Le type du genre est la (D. pul-
verulenta, Fabr.; argentea, Oliv.), qui est assez com-
mune dans plusieurs parties de la France.
Les Hoploscélis sont remarquables par leurs pattes
postérieures extrêmement épaisses et par la présence
d’une pièce axillaire visible aux angles huméraux des
élytres. Nous en connaissons aef& espèces du cap de
Bonne -Espérance x.
Les Monochèles différent très-peu des Hoplies; on les
trouve dans l'Afrique méridionale.
Il en est de même chez les Dichêles et les Chasines.
' Sc.crassipes, Oliv., elc.
DES INSECTES, 237
Ces insectes sont un peu plus petits que les précédents ;
mais tous en général paraissent abondants dans l'Afrique
méridionale.
Les autres espèces d’'Hopliites propres à l’Europe cons-
tituent un genre particulier que l'on désigne sous le
nom de Chasmatoptère. Ces Melolonthides sont velus
comme tous les insectes du même groupe. On les rencon-
tre dans l’Europeméridionale, principalement en Espagne.
Le second groupe des Mélolonthides est celui des
OmaALoPLuiTes; il diffère peu du suivant; mais cepen-
dant la petitesse des mandibules et l'avortement presque
total du labre permet de l'en distinguer.
Les Lepisies proviennent de l’Afrique australe et res-
semblent beaucoup à nos Hoplies.(L. rupicola,Fabr.)
Les Dicranies et les Monocranies sont des coléoptères
du Brésil très-lisses et brillants, généralement de couleur
noire ou brun-rougeâtre.
Les Dasyes et les Isonyques (/sonychus) sont des insec-
tes du Brésil d'assez pétite taille.
Les Céraspis habitent le même pays.
Aucune observation n’a encore été faite sur la vie de ces
Mélolonthides.
Le Hyménoplies sont de petits coléoptères de l'Europe
méridionale, à élytres sillonnées. Le type du genre (H.
chevrolalii, Muls.) se trouve assez communément aux
environs de Lyon.
Les Sériques {Serica) sont répandues en Europe et dans
quelques autres régions. Ces insectes sont d’assez petite
taille, offrant ordinairement des reflets changeants : on
les trouve sur les végétaux ; ils sont agiles et volent avec
une grande facilité.
Le type du genre est la Sérique brune (S. brunnea), qui
238 HISTOIRE
habite toute la France; on a trouvé sa larve dans de la
mousse au pied des pins.
Les Omaloplies ayant pour type l'O. soyeuse (0. Aolo-
sericea, Scop.) et les Brachyphylles, (type B. ruricola,
Fabr.) sont très-voisins des Sériques.
Les Triodontes de Mulsant ne forment pour nous
qu'une division dans le genre Omaloplia.
Le genre Trochale (Trochalus) renferme des espèces
exotiques, la plupart africaines, dont le corps esi convexe
et-presque rond comme une boule.
Les genres Listronyx et Séricoïdes ne renferment ac-
tuellement l’un et l’autre qu’une seule espèce de Magellan.
Les Biphyllocères, les Liparètres et les Macrotops sont
de petits Omalopliites de l’Australie. Ilen est de même
des Diphucéphales : ceux-ci sont de jolis insectes, ordinai-
rement de couleur verte métallique, avec des ponctuations
plus ou moins fortes.
On a décrit une douzaine d’espèces de ce genre.
Les Macrodactyles se reconnaissent bien facilement a
leur corps long et étroit, et à leurs longues pattes posté-
rieures. Tous habitent l'Amérique ; ils volent avec agilité
et se posent sur les fleurs.
Les Ancistrosomes ont une taille supérieure à celle des
autres espèces appartenant au groupe des Omalopliites ;
elle égale au moins celle de notre Hanneton commun.
On n’en connaissait jusqu'à présent qu’une seule espèce du
Pérou, où elle vit sur des mimosas; mais on vient d’en dé-
couvrir une nouvelle espèce dans l’ouest de la Colombie (1).
Le Groupe des MÉLOLONTHITES a pour genre-type le
genre Hanneton (Melolontha, Lin.). On y rattache plusieurs
espèces ; mais la plus commune dans une grande partie
(1) Voy. Guérin, Rev. Zool. soc. cuv.
4ù
M
DES INSECTES, 239
de l’Europe est le Hanneton commun (Welolontha vulqa-
ris, Lin.), insecte bien connu de tout le monde, trop connu
des cultivateurs. On sait que, dans certaines années, cette
espèce se trouve par myriades, et dévore les feuilles de
beaucoup d'arbres, principalement celles des ormes. Nous
voyons alors les enfants s’emparer de ces insectes pour
servir à leurs jeux ; c’est un usage qui parait très-répandu
depuis des siècles. )
L'habitude de martyriser les Hannetons, en leur mettant
un fil à la patte, date d'une époque reculée; car Aristo-
phane nous apprend que ce divertissement n’était pas in-
connu des enfants de la Grèce. Il est à peu près certain
aussi que par le nom de Mélolonthe les anciens désignaient
aussi les insectes qui portent aujourd'hui ce nom dans la
science.
Les Hannetons peuvent être considérés comme un véri-
table fléau, quandilssont à l’état d’insecte parfait ; mais c’est
peu de chose que les dégâts qu’ils occasionnent alors,
comparativement à ceux qui sont causés par sa larve,
désignée par tous les cultivateurs souslenom de Ver blanc.
Quand la saison est chaude, dès la fin d'avril on voit
-paraître les Hannetons ; mais toujours c’est en mai qu'ils se
montrent en grande quantité; on les trouve jusqu’en juin.
Ils se tiennent pendant tout le jour sur les feuilles des ar-
bres ; et, bien qu'ils semblent rechercher davantage l'orme
dans notre pays, ils rongent également les feuilles des
-chênes, des hêtres, des peupliers , des bouleaux, etc.
Les Hannetons paraissent craindre singulièrement la
chaleur du jour et l’ardeur des rayons du soleil ; car ils se
tiennent presque constamment accrochés à la partie infé-
rieure des feuilles; c’est seulement le matin, de bonne
“heure, et particulièrement le soir, au coucher du soleil,
qu'ils prennent leur essor. |
“
2
240 HISTOIRE
Ils volent à ce moment avec rapidité en faisant entendre
un bruit monotone produit par le frottement de leurs ailes.
On sait queles Hannetons se dirigent malen volant, et que
souvent ils vont se cogner contre des corps qui ont échappé
à leur vue. On sait aussi que ces insectes ne peuvent pas
prendre leur vol spontanémement, comme le font d'autres
Coléoptères et particulièrement les Diptères et les Hyméno-
pteres.
Leur corps est trop lourd, et leurs ailes nesont pas assez
puissantes pour l'enlever facilement.
Avant de prendre son essor le Hanneton agite ses ailes
pendant plusieurs minutes et gonfle son abdomen de ma-
nière à faire pénétrer dans ses stigmates la plus grande
quantité d’air possible. Les enfants qui connaissent parfai-
tement cette particularité, disent que le Hanneton compte
ses écus et répètent la chanson, Fanneton vole, vole, qui
s’est conservé depuis une série de générations.
Dans certaines années, les Hannetons se montrent en
quantité si prodigieuse, qu'ils dévastent toute la végéta-
tion des localités, où on les rencontre si abondamment. On
rapporte que dans les environs de Blois, quatorze mille
de ces insectes furent recueillis par des enfants en quel-
ques jours. Il arrive parfois qu’ils émigrent d’un canton
dans un autre, quand ils ont dévasté toutes les feuilles et
qu'ils ne trouvent plus de nourriture.
Il y à quelques années divers journaux rapportèrent
que, sur une de nos grandes routes, une diligence ren-
contra à la fin du jour , une légion de Hannetons, qui s’a-
battirent sur les chevaux, sur toutes les parties de la voi-
ture, et arrêtèrent sa marche pendant quelques instants.
Vers la fin de mai l’accouplement a lieu chez les Han-
netons ; on les trouve alors sous les feuilles , attachés l’un |
à l’autre pendant des journées entières.
DES INSECTES. 241
Quand les femelles sont fécondées, elles s'enfoncent
dans les terres légères ; elles recherchent particulièrement
celles qui sont fréquemment remuées par la charrue.
Elles déposent leurs œufs ; et quatre, cinq, ou six se-
maines après, les petites larves éclosent ; toutes les racines
leur servent de nourriture ; c’est pour cette raison qu'elles
sont si nuisibles dans toutes les terres cultivées.
Les larves de Hannetons ou Vers blancs sont d’assez
grosses larves, contournées en demi cercle comme toutes
les larves de Scarabéiens ; seulement leurs pattes sont plus
longues que dans la plupart des espèces de cette tribu.
Toute la surface de leur corps est d'un blanc sale, poin-
tillée. Sur la partie médiane du corps, on aperçoit le
vaisseau dorsal, dont les mouvements se distinguent par-
faitement sous la peau qui est assez transparente. La par-
tie postérieure du corps paraît noirâtre comme chez la
plupart des larves de Scarabéiens ; ce qui est dû à la colo-
ration des matières renfermées dans les voies digestives.
Sur les parties latérales de chaque anneau, en exceptant
les deuxième et troisième ainsi que le dernier, on voit
un stigmate, rendu très-visible par le bord corné qui
l'entoure ; sa couleur rouge tranche parfaitement sur la
teinte générale blanchâtre de la larve. La tête et les
parties de la bouche ont une nuance rougeâtre ; les mandi-
bules seules sont noires à l'extrémité.
Le Hanneton ne passe guère plus d’un mois à l’état
d'insecte parfait; mais en revanche la durée de son exis-
tence comme larve est fort longue.
Ainsi de l'œuf pondu au mois de juin, il éclot une larve
au mois de juillet; celle-ci va commencer à s’accroître
pendant les six derniers mois de l’année et pendant les
deux années suivantes tout entières. Plusieurs change-
21
242 HISTOIRE
ments de peau ont lieu pendant cet espace de temps,
comme chez toutes les larves d'insectes. Nous venons de
dire qu’à la fin de la troisième année de son existence le
Ver blanc avait pris tout son accroissement. Il se forme
alors dans la terre une loge ovalaire dont les paroïs sont
assujetties au moyen d’une bave sécrétée par l’animal.
Il se transforme bientôt en nymphe. Celle-ci est d’une
couleur pâle jaune roussâtre uniforme, avec deux petites
pointes à l’extrémité du corps.
La durée de la vie de nymphe est d’environ six se-
maines. L’insecte parfait éclot ainsi au printemps, trois
années entières après ceux qui lui ont donné le jour.
Voilà cequiexplique pourquoi les Hannetons nese voient
pas en aussi grand nombre chaque année ; car, lorsque ces
insectes ont paru en grande quantité, ce n’est qu’au bout
de trois ans qu’on doit s’attendre à revoir leur progéniture
ennombre proportionné. Dans les années intermédiaires, ils
ne sont jamais très-abondants, et la même régularité dans
les apparitions de Hannetons s’observe constamment.
Les terres meubles, les terres fraîchement retournées,
avons nous dit, sont surtout favorables à la multiplication
de ces insectes. Les femelles pénétreraient difficilement
dans la terre dure et compacte, etleurslarves ne pourraient
s’y pratiquer des chemins pour atteindre les racines dont el-
les ont besoin pour leur nourriture. Aussi, onne trouve ja -
mais de Hannetons dans les bois, mais seulement sur la
lisière. La culture a done favorisé la multiplication de cet
insecte, rien n’est plus évident, comme l’ant dejà démontré
plusieurs observations. Le cultivateur en labourant son
champ découvre une infinitéde Vers blancs sous les mottes
de terres soulevées par la charrue. On peut alors en dé-
truire beaucoup, en les recueillant et les tuant ensuite :
DES INSECTES. 243
mais le plus grand nombre échappe, parce qu'ils sont en-
foncés plus profondément.
Au contraire on ne rencontre jamais de Vers blancs
dans les terres que l'on défriche. Ceci prouve que les
Hannetons devaient être infiniment plus rares il y a seule-
ment quelques siècles.
Depuis longtemps on recherche les moyens de détruire
le Hanneton et sa larve le Ver blanc. On a proposé bien
des moyens infaillibles, qui n’ont amené aucun résultat.
On a offert des prix pour l’anéantissement de ce redoutable
insecte. Le mal n’a pas diminué.
Sans doute il ne faut pas se tenir pour battu. La pré-
sence du Hanneton est un fléau ; M. Ratzeburg le signale
comme l'insecte qui doit attirer surtout l'attention des
cultivateurs. Seulement les moyens les plus simples sont
peut-être les meilleurs. Il faut plus compter sur la main-
d'œuvre que sur des substances destructives, dont l’em-
ploi est presque toujours impossible. Il reste alors à étu-
dier quelle est l'époque la plus favorable pour entrepren-
dre cette destruction. Quant à présent, vu les difficultés
qui s’opposent à la recherche des larves, il nous semble
que c’est à l’état d'insecte parfait qu'il serait plus aisé de
les anéantir. Rien n’est plus facile que de récolter ces in-
sectes avant la ponte de leurs œufs. Des enfants même
très-jeunes peuvent être employés pour un tel travail.
Seulement il serait d’absolue nécessité que la chasse fût
entreprise à la fois de toutes parts. Une loi seule serait
assez puissante pour convaincre tous les cultivateurs au
bout de peu d'années, qu’une telle peine ne serait pas per-
due.
Des essais ont été tentés, dans le but d’utiliser les Han-
petons ; on a réussi en les faisant bouillir à en obtenir de
eo
244 HISTOIRE
l'huile qui aurait servi à graisser les roues des voitures,
et à quelques autres usages. Malheureusement il est pro-
bable que le rapport n’était pas assez considérable, car
il ne paraît pas qu'on ait donné suite à cette industrie ;
Ce qui est réellement fâcheux; car en tirant un parti
avantageux de ces insectes pendant quelques années, on
en aurait bientôt débarrassé l’agriculture. k
On trouve encore en Europe, outre le Hanneton com-
mun, plusieurs autres espèces du même genre; mais elles
sont peu répandues , et nous n’avons guère à souffrir de
leurs ravages.
Nous devons mentionner cependant le Hanneton du
Châtaigner (Melolontha hippocastani, Fabr.) très-voisin
de l'espèce commune, dont il diffère surtout par ses pat-
tes de couleur mire. Son genre de vie paraît le même,
Et le Hanneton Foulon (Melolontha Fullo, Lin.), qui ha-
bite toutes les côtes de la Méditerranée et quelques parties
du littoral de l'Océan. Ce qu’il y ade singulier, c'estque cette
espèce ne se trouve jamais à une grande distance de la mer.
On la rencontre dans le midi de la France, et nous l'avons
prise abondamment dans les dunes de Dunkerque à la fin
de juillet et au commencement d’août. Elle ronge les feuil-
les des arbres, comme notre Hanneton commun. Le soir
elle vole en produisant un bourdonnement très-fert. Cet
insecte produit une stridulation très-aigue par le frotte-
ment de la base de l'abdomen contre le métathorax. Dans
quelques parties de l’Allemagne il à parfois occasionné
des dégâts dans certaines localités.
On distingue sous le nom de Sparmannia (Leoceta, Dei.)
des Mélolonthites du cap de Bonne-Espérance très-remar-
quables par les longs poils qui couvrent leur corselet et
qui ressemblent ainsi à une sorte de crinière.
DES INSECTES. 245
Les Ægosthètes, très-semblables aux précédents, et ca-
ractérisés d’après la conformation des antennes, sont du
cap de Bonne-Espérance.
Les Anoxies (Calalasis, Dei.) différent également très-
peu des vrais Hannetons; on en connait quelques espèces
européennes.
Les Encirres (£ncirrus) sont de grands Hannetons pro-
pres aux Indes orientales et fort singuliers par la grande
dimension de leurs palpes. On en a décrit deux espèces #,
Les Leucopholis, assez semblables aux Encirres, quant
à l'aspect général, s’en éloignent par la dimension des
palpes : comme les Encya ils habitent les Indes orientales
et quelques points de l'Afrique, entre autres l'ile de Ma-
dagascar. Le type du genre Ancylonycha (A pubera, Dei.)
provient de l’île de Java.
Les Amphimallons (Amphimallon) ressemblent infi
niment à nos vrais Hannetons, si l’on en excepte la taille
qui est notablement moindre ; l'aspect est entièrement le
même. Mais les premiers n’ont que trois feuillets à la
massue des antennes, tandis que les autres en ont de cinq
à sept.
Quoi qu’il en soit, les Amphimallons constituent un genre
plus nombreux en espèces ; car l'Europe entière en compte
une quarantaine. Sur ce nombre cinq ou six sont très-ré-
pandues dans notre pays. Nous citerons entre autres
VAmphimallon d'automne (4. solstilialis, Fabr.), insecte
long de huit à neuf lignes qu’on trouve très-communé-
ment dans une grande partie de l'Europe; il vole le soir
comme la plupart des Mélolonthites ; il dévore les feuilles
de beaucoup d’arbres comme les ormes, les peupliers, les
1 Voy. Guer. Mag. de Zoo!l. el Transact of the ent, soc.
246 BISTOIRE
saules, les hêtres, même Îes pins au rapport de M. Ratze-
burg.
Les Rhizotrogues (Khizotroqus) diffèrent fort peu des
précédents ; nos collections en renferment plusieurs es-
pèces indigènes ; la plus commune est le R. du printemps.
(R. æstivus, Oliv.)
On a décrit deux espèces du genre Tanyproctus ; elles
ont été recueillies en Perse.
Les Pseudosériea et Philochlænia constituent deux gen-
res nombreux de Mélolonthites, de taille médiocre, habi-
tant tous l'Amérique méridionale. Les petites variations
de formes que l’on observe ckez ces insectes peuvent
permettre d'en former des divisions secondaires, mais
non pas des genres, comme paraissent le penser plusieurs
entomologistes.
Les Rhinaspis se reconnaissent facilement, au moins
les mâles, à leur chaperon avancé et tronqué à l’extré-
mité; ils proviennent de l’Amérique méridionale.
Les Liogénys et les Plectris sont également propres à
l'Amérique méridionale. |
Les Adorètes (Adorelus) et les Schizonycha habitent,
la plupart, les Indes orientales et les parties les plus
chaudes de l'Afrique. On er a cependant décrit une espèce
de la Russie méridionale.
Les Heteronyx habitent la Nouvelle-Hollande.
Les Anisoplies constituent un genre assez nombreux en
espèces, la plupart sont européennes. On trouve très-
abondamment aux environs de Paris pendant toute la belle
saison, l’A. des Jardins (4. horlicola. Fabr.), qui est long
de huit à dix millimètres, d’un vert-cuivré foncé avec les
élytres striées et d'un brun vif.
Ce Mélolonthide occasionne quelquefois des dégâts con
DES INSECTES. AE
sidérables en mangeant les feuilles de diverses plantes. H
a été souvent un fléau dans des jardins. |
D'après des observations recueillies par M. Ratzeburg
sa larve mange les racines des pins. On assure qu'elle
dévore aussi celles de certaines espèces de choux ; il est
probable au reste qu’elle vit aux dépens des racines d’un
grand nombre de plantes.
Les Popilies sont de jolis petits insectes lisses et bril-
lants ornés de couleurs vives et variées ; ils habitent l’Afri-
que et le sud de l'Asie.
Les Strigidies sont Américains *.
On a décrit une seule espèce brésilienne de Pachyce-
rus.
Les Euchlores sont de beaux coléoptères revêtus de
couleurs métalliques très-éclatantes ; la plupart sont verts
avec des reflets plus ou moins dorés. Nous en connais-
sons une quantité considérable d’espèces répandues dans
les diverses régions du globe. Des entomologistes ont éta-
blit plusieurs genres auxquels nous n’attachons qu'une
valeur secondaire :.
Quelques espèces sont européennes. De ce nombre est
l'Euchlore de la vigne (Æ. Vilis, Fabr.), insecte long de
sept à huit lignes, d’un beau vert métallique bordé de
jaunâtre avec les élytres profondément sillonnées ; il
cause parfois des ravages assez étendus dans nos vi-
gnobles.
Les Aréodas sont de beaux insectes de l'Amérique, les
Amblytères sont de la Nouvelle-Hollande.
Notre quatrième et dernier groupe, celui des ANOPOLO-
® Nous en avons représenté une espèce (Voy. d’Orb.) sous le nom
d'Ebenina.
? Mimela, Kirby. Aprosterna, Hope. Anomala, Meg. Spilota, Déj.
”
248 HISTOIRE.
GNATHITES est composé seulement de quelques genres,
dont toutes les espèces sont étrangères à l’Europe. Les Bra-
chysternes ont été trouvés au Chili et à la Nouvelle-Hol-
lande. (S.-genres Epichrysus, White et Anoplosternus,
Guer.) ,
Les Bolax, les Leucothyrées, les Geniates et les Platy-
cœlies sont des Mélolonthides de l'Amérique méridionale.
Les Apogonies au contraire sont des régions chaudes
de l’ancien continent, particulièrement des Indes orienta-
les et du Sénégal.
Enfin les Repsimes et les Anoplognathes, insectes de la
Nouvelle-Hollande sont revêtus, les derniers surtout, des
couleurs les plus éclatantes. Il est à regretter que leurs
mœurs soient ignorées. Le type du genre, lAnoplognathe
de Latreille (A. Latreillei, Sch.) est long d'environ quinze
lignes et d’une couleur. verte métallique à reflets dorés et
d'un rouge de feu.
Les ScARABEIDES constituent la quatrième famille de la
tribu des Scarabéiens. On peut la diviser en quatre groupes:
les RUTÉLITES, les CYCLOCÉPHALITES, LES CALOCNÉMITES
et les SCARABÉITES.
Les premiers sont de magnifiques insectes répandus
dans les régions chaudes du globe, principalement de
l'Amérique. Les Pélidnotes sont tous de l'Amérique méri-
dionale ; un seul se trouve assez communément aux États-
Unis. On rencontre ces coléoptères sur les feuilles et sur
les fleurs.
Les Rutèles se trouvent de la même manière et dans les
mêmes régions; elles sont généralement d’une taille un peu
moindre ; mais leurs couleurs sont infiniment plus variées.
Les espèces connues du genre Phænoméris proviennent
de l’intérieur de l'Afrique.
DES INSECTES, 249
Le genre Hétérosterne, fondé sur une espèce du Mexi-
que , a entièrement la forme et même l'aspect de certains
Buprestides. (Genre Sternocera.)
Les Chrysophores sont de splendides Scarabéides de
l'Amérique méridionale. Les mâles ont des pattes postérieu-
res très-grandes, qui paraissent propres au saut ; les cuis-
ses sont très-renflées et les jambes sont arquées. On a
nommé le type du genre le Chrysophore- chrysochlore ;
il est d’un beau vert doré, avec les élytres criblées de
gros points enfoncés. Il habite la Colombie et le Haut-Pé-
rou.
Les Colobosternes, les Chlorotes, les Dorysthètes, les Ma-
craspis et les Chasmodies sont de beaux insectes d’Amé-
rique lisses et brillants, qui le matin volent sur les feuilles,
et pendant la chaleur du jour, volent autour des arbres en
faisant entendre un bruit assez fort. Les Ométis aussi bien
que les Cnémides sont Américains et fort reconnaissables
à la pièce axillaire que leurs élytres laissent à découvert.
Les Parastasies habitent les Indes orientales et l'Océa-
nie’.
Les CyYcLocÉPHALITES sont des Scarabéides de moyenne
taille, de couleur sombre, ordinairement assez aplatis.
Le genre Cyclocéphala, le principal du groupe, rens
ferme une quantité considérable d'espèces de l'Amérique
du sud ; on les trouve abondamment sur les fleurs ; elles
volent autour des arbres vers le soir, mais souvent pendant
le jour elles se cachent au pied des arbres.
Les Trichops sont de petits Cyclocéphalites américains.
Le genre Héxodon est l’un des plus remarquables de
toute la tribu des Scarabéiens. La forme sphérique, lesjam-
! Foy. Westwood, Ann. of nat hist.
250 HISTOIRE
bes toutes garnies d’épines des Héxodens leur donnent un
aspect fort étrange. On en trouve une espèce très-commu-
nément dans l’île de Madagascar ; elle se tient à terre dans
les endroits sablonneux.
Les CALOCNÉMITES Constituent un petit groupe ayant
degrandes affinitésavec celui des Scarabéites, mais offrant
néanmoins quelque traits de ressemblance avec certains
Mélolonthites. M. Erichson nous a fait connaître deux
espèces d’Achloa de l'Afrique orientale.
Les Pachypes (Pachypus) sont de singuliers Mélolon-
thites, que l’on trouve dans quelques parties de Europe
méridionale et dans le nord de l'Afrique. Ces insectes ha-
bitent les endroits sablonneux ou rocailleux. Les femelles
sont aptères, n'ayant que des rudiments d'ailes imper—
ceptibles ; les mâles se font remarquer par leur corselet
profondément excavé et portant une petite corne en avant.
Le type du genre Hoplope (Hoplopus atriplicis, Fab.)se
rencontre en barbarie.
On trouve dans le même pays aussi bien qu’en Espagne,
en Sicile, en Sardaigne, plusieurs espèces d'Élaphocéra.
Les Calocnémis paraissent plus dispersés. Le type du
genre (C. Latreillei, Lap. de Cast.) habite l'Europe méri-
dionale et la Barbarie. |
Les Coptorhines, bien reconnaissabies à leur tête échan-
crée, sont propres aux régions chaudes de l’ancien conti-
nent et principaiement de l'Afrique.
Les ScarABÉires, notre quatrième et dernier groupe
de cette famille, renferment les Coléoptères les plus re-
marquables par leur grande dimension, et par leurs formes
bizarres. On reconnait facilement ces insectes , aux cornes
et aux protubérances qui existent sur la tête etle corselet,
au moins chez les mâles.
DES INSECTES, 251
Les Scarabéites sont répandus dans presque toutes les
régions du monde; mais ils deviennent cependant beau-
coup moins abondants dans les parties froides du globe.
Les genres qui se rattachent à ce groupe ne sont réel-
lement pas fort nombreux ; mais, dans ces derniers temps,
on en a formé de nouveaux, parmi les vrais Scarabées.
En général ils ne doivent certainement être considérés que
comme des divisions de genres ou tout au plus comme des
sous-genres. ‘
Les Heteronychus sont en général propres à l'Afrique;
les Dasygnathes à la Nouvelle-Hollande.
Les Phileures qui se rapprochent aussi des Cyclocépha-
lites, appartiennent la plupart à l'Amérique : ils creusent
le pied des vieux arbres; rarement ils volent pendant le
jour.
Les Trionychus sont africains et les Acères habitent
le Brésil, les uns et les autres ont un corps long et aplati.
Les Oryctes différent peu des vrais scarabées ; nous en
avons une espèce très-commune dans la plus grande par-
tie de l’Europe. C'est l'O. Nasicorne (0. nasicornts) (pl. T,
fig. 8), long de douze à quinze lignes entièrement d'un brun
marron , parfaitement lisse, avec le chaperon prolongé en
pointe, la tête échancrée antérieurement, ayant en arrière
une carène tridentée. Cet insecte se trouve parfois très-
communément dans certaines localités. Sa larve (pl.7, fig. 9),
qui est un gros vers blanchâtre, plus gros que celui du
Hanneton, avec les pattes moins longues, vit à l'état de na-
ture dans de vieux troncs pourris, ou sous des bois entiè-
rement décomposés ; mais elle vit aussi parfaitement dans
la tannée que l'on emploie dans les serres chaudeset dans
les couches. C’est ainsi qu’on en trouve constamment par
centaines dans les serres du Jardin des Plantes.
252 HISTOIRE
La durée de l’existence de l’Orycte à l’état de larve
paraît être, comme pour le Hanneton, de près de trois ans.
Lorsque cette larve à acquis tout son accroissement ,
elle se forme une loge ovoide , dont elle solidifie les pa-
rois au moyen de la bave qu’elle dégorge par la bouche.
Sa transformation en nymphe ne tarde pas à s’effectuer ,
et, quatre à six semaines plus tard, on voit paraître
l’insecte parfait.
- La nymphe (pl. 7, fig. 10) est entièrement d’un jaunä-
tre pâle, sale.
Les Orphnus, assez voisins des Oryctes, sont de plus pe-
tite taille ; les espèces connues sont toutes des Indes orien-
tales, ou des parties les plus chaudes de l'Afrique. Les
Oryctomorphes, au contraire, habitent le Chili.
Nous ne connaissons presque rien sur les habitudes des
vrais Scarabées, dont une douzaine d'espèces sont les
géants de l’ordre des Coléoptères; ils sonttous Américains ;
les seconds sont répandus dans diverses régions du globe.
Le type du genre est le Scarabée hercule (Scarabœus
hercules, Lin.), grand insecte bien connu de tout le monde,
dont le mâle est d’un beau noir d'ébène, avec les élytres
d'un gris olivacé, et parsemées de taches noires ; le corse-
let étant prolongé en une corne presque aussi longue que
le corps, et recourbée à l'extrémité; la tête offrant égale-
ment une longue corne relevée, bidentée à la base, et uni-
dentée à l'extrémité.
Ce superbe insecte n’est pas rare dans quelques-unes
des Antilles, comme la Martinique, la Guadeloupe particu-
lièrement. On prétend qu’il se tient sur les troncs d’ar-
bres, etqu’il y est attiré par,la substance mucilagineuse
qui coule des arbres meurtris (sapium aucuparium) ; Sa
larve vit dans le bois pourri.
DES INSECTES. 253
On a trouvé le Scarabée Tytius de l'Amérique du Nord
dans un tronc de cerisier abattu par le vent. Nous trou-
vons dans le midi de la France une espèce du genre Pen-
todon, c’est le Scarabée ponctué (Se. monodon), qui est
noirâtre, avec les élytres fortement ponctuées. Ses méta-
morphoses et son genre de vie n’ont pas encore été Ctu-
diés.
Les Agacéphales, très peu distincts des vrais Scarabées,
se trouvent seulement dans l'Amérique méridionale,
Les Ægidium sont de petite taille, et répandus dans les
mêmes régions.
Les GéÉorruPipes forment notre cinquième famille de
la grande tribu des Scarabéiens ; on la divise en quatre
groupes : les ATHYRÉITES, les GÉOTRUPITES, les TROGI-
TES et les ÆGIALITES.
Les premiers se composent d’un petit nombre de genres,
auxquels se rattachent peu d'espèces ; ce sont les Athyrées
(Athyreus), presque tous Américains, qui fréquentent les
bouses et les bois pourris. On ne connaît qu’uneseule es-
pèce de la Nouvelle-Hollande, du singulier genre Éléphas-
tome.
Les Bolbocéras paraissent vivre de la même manière
que les Athyrées; les habitudes de tous ces insectes
nous sont très-peu connues; leurs métamorphoses sont
encore ignorées.
Les collections entomologiques renferment de vingt à
trente espèces de ce genre : elles paraissent générale-
ment assez rares; l’une d'elles se trouve dans notre pays,
c’est le B. mobilicorne (B. mobilicornis), insecte long de
quatre lignes, d’un brun plus où moins foncé, avec la tête
munie d’une corne et le corselet quadrituberculé; mais il
est fort difficile de la rencontrer. Quelques personnes ont
22
294 HISTOIRE
prétendu que les Crapau ds et les Grenouilles recherchaïent
cet insecte pour en faire leur nourriture; elles assuraient
qu’il était facile de l'obtenir en éventrantdes Crapauds et
des Grenouilles. Nous avons tenté nous-mêmes cette expé-
rience ; et divers entomologistes qui l’ont également ten-
tée n'ont obtenu aucun résultat.
Les Ochodées diffèrent peu des Bolbocéras : on en trouve
une espèce en Autriche et en Hongrie. On prétend que
plusieurs espèces d’'Hybosores fréquentent les excréments
humains. Le type du genre l'H. laboureur (Æybosorus ara-
tor) habite la France méridionale. Les Géobies (Geobius) se
trouvent aussi dans l’Europe méridionale et la Barbarie.
Le groupe des GÉOTRUPITES a pour genre principal les
Géotrupes.Ce sontdes insectes en général presque aussi gros
que nos Hannetons communs. On les rencontre abondam-
ment dans toute l’Europe, et quelques espèces habitent aussi
l'Amérique du nord. Ces insectes vivent dans les bouses, et
s’enfoncent même souvent dans les excréments humains ;
ils font des trous dans la terre; de là le nom de Géotrupe,
qui indique l’action de fouiller la terre. Les Géotrupes vo-
lent particulièrement le soir; pendant les belles soirées
d’été on entend le bourdonnement qu’ils produisent en vo-
lant, et c’est toujours dans le voisinage des fumiers ou
de quelques matières excrémentitielles.
Le Géotrupe stercoraire (G. s{ercorarius) est très-com-
mun dans notre pays, il est long de neuf à dix lignes, d’une
couleur brillante, variant du noir au vert, au bleuâtre, au
violacé; avec les élytres fortement striées.
M. Westwood regarde les Géotrupes comme très-uti-
les dans la nature, parce qu'ils diminuent la quantité de
matières excrémentitielles, en en faisant leur nourriture, et
ensuite en la disséminant dans la terre par les trous qu'ils
LES INSECTES. 255
forment. — Nous rapportons encore à ce groupe les Le-
thrus, genre très-singulier par la conformation des anten-
nes, qui ne sont pas lamellees comme chez presque tous
les autres Scarabéiens.
Les espèces connues de Lethrus se trouvent dans la
Hongrie, la Russie méridionale, la Sibérie, ete.
Ils creusent la terre, nous rapporte M. Fischer, et cau-
sent de grands dégâts en dévorant les jeunes bourgeons
de la vigne sur laquelle ils vivent. Chaque trou est habité
par deux individus ; et, au moment de l’accouplement, des
combats violents ont lieu entre les mâles au bord de leur
demeure.
De telles habitudes nous paraissent d’autant plus sin-
gulières, qu'elles sont essentiellement différentes de celles
de tous les Scarabéiens, dont les Lethrus se rapprochent le
plus. Aussi serait-il à désirer que de nouvelles observa-
tions fussent faites sur le genre de vie propre à ces insectes.
Les Trogites habitent les endroits chauds et arides, par-
ticulièrement les Frox , le genre principal du groupe. Ces
Trox ont été peu étudiés dans leurs habitudes; cependant
on lestrouve dans presque toutes les parties du monde. Ces
insectes sont de moyenne grosseur, la plupart de couleur
cendrée et couverts d’aspérités ; on les rencontre dans les
cadavres desséchés, et, dit-on aussi, dans les bois qui tom-
bent en décomposition. Il n’est pas rare non plus de les
voir marcher à terre dans les endroits secs et arides; ils
volent aussi pendant la chaleur du soleil.
On connaît plusieurs Trox , propres à l’Europe; de ce
nombre est le T. des sables (7°. sabulosus, Lin.), le plus
commun du genre et l’espèce type. Cet insecte est long de
quatre lignes, d’un noir cendré, avec les élytres striées ,
offrant des intervalles plus élevés, et garnis de petites
256 HISTOIRE
touffes de poils. On prend souvent cette espèce sous des
cadavres d'animaux.
M. Waterhouse a fait connaître la larve et la nymphe
d’une autre espèce de notre pays (7rox arenarius). La
larve est blanchâtre, avec la tête d'un brun obscur.
Les Acanthocères (Acanthocerus) sont de petits insec-
tes d'Amérique ; quelques-uns cependant ont été recueillis
à Madagascar et dans quelques autres parties de l’Afri-
que. Aurapport des voyageurs, ils fréquentent les fleurs :
on les trouve aussi dans les bois pourris.
Le groupe des ÆG1lALITES est fondé essentiellement
sur le genre Ægialia, dont nous ne connaissons encore que
deux espèces. Le type est l’Æ. globuleuse (Æ. globosa), pe-
tit insecte long de deux lignes, d’un brun marron foncé,
avec les éiytres striées, qui habite le nord de l'Europe :
on assure qu'on le trouve dans les endroits sablonneux du
nord de la France. On le rencontre aussi sur les bords de
la mer; M. Mac Leay en a induit qu’il vivait pro-
bablement avec les Psammodies sur des détritus marins.
La sixième famille des Scarabéiens , les ÉUCHIRIDES,
renferme des insectes bien remarquables par les parties
de leur bouche, et par le grand développement des jambes
antérieures des mâles.
Deux genres seuls s’y rattachent; l’un, Euchire (£u-
chirus), comprend actuellement deux espèces des Indes
orientales ou des Moluques, dont le type est le Scara-
bæus longimanus des auteurs; l’autre (Propomacrus),
une seule espèce d'Orient, figurée dans l'ouvrage de Pal-
L'ONLE
Les Copripes forment une septième famille dans la tribu
: Pall. Icon. insect.
DES INSECTES. 257
des Scarabéiens ; ces insectes vivent dans les matières
exerémentitielles.
Ils peuvent être subdivisés en quatre groupes : les
ApPnopnTes : les Onrrires, les Corrires et les ATEu-
CHITES.
Les APpnoprires sont abondants en espèces et en indi-
vidus dans toute l'Europe; ce sont les plus petits Scara-
béiens ; ils vivent en quantité dans les bouses de vache,
et souvent l'on remarque qu'ils se jettent dedans aussitôt
que ces excréments viennent d’être déposés.
Le genre Aphodie (Aphodius) est le plus nombreux du
groupe ; on en connaît une très-grande quantité d’espèces
qui sont dispersées surtout dans les régions tempérées.
L’Aphodie du fumier (4. fimelarius Fabr.) est l'espèce la
plus commune dans notre pays; elle est longue de trois
lignes, d’un noir brillant, ayantles élytres rouges avec d.s
stries ponctuées.
Les petites modifications du chaperon que l’on observe
entre les nombreuses espèces d’Aphodies ont donné lieu
pour M. Mulsant à l'établissement d’une longue série de
genres appuyés sur les plus faibles caractères.
Les Psammodies serencontrent assez frequemment sur
les côtes de la mer, où ils vivent dans des détritus de vé-
gétaux marins. ( P. poreicollis Wie.)
Les Oxyomes sont très-voisins des précédents : quel-
ques espèces sont européennes, mais nos collections en
renferment beaucoup d’exotiques.
Quelques genres seulement sé rattachent au groupe des
Oxxrires : ce sont les Eurysternes, insectes à corps assez
long, aplati, à bords latéraux parallèles, généralement
de couleurs sombres, habitant tous le nouveau monde.
22.
258 HISTOIRE
On les trouve autour des plaies des arbres, ou dans les
matières excrémentitielles.
Les Oniticelles ont le même aspect que les précédents,
bien que leur taille soit ordinairement moins considéra-
ble. Ils habitent exclusivement l’ancien continent : l’un
d’eux se trouve dans notre pays, c'est l'Oniticelle à pat-
tes jaunes (O. flavipes , Fabr.). On rencontre ces insectes
dans les endroitssablonneux, où ils fréquentent les bouses ;
leurs métamorphoses nous sont encore inconnues.
Les Onitis constituent un genre nombreux en espèces,
paraissant appartenir sans exception à l’ancien continent.
Ils sont toujours de couleurs obscures; la plupart sont
entièrement noirs ; nous en avons plusiears, qui sont assez
abondamment répandus dans le midi de l’Europe; mais
aucun d'eux ne parait dépasser le quarantième degré de la-
titude. Les Onitis se trouvent dans les bouses; ils creu-
. Sent un peu la terre.
Les entomologistes en ont séparé, sous le nom généri-
que de Bubas, quelques espèces, dont la tête est bicornue.
Les CopriTes constituent un groupe plus nombreux que
celui des Onitites : on y rattache plusieurs genres très-
importants ; d’abord les Onthophages, petits Scarabéiens à
corps trapu, dont la tête et le corselet portent presque
constamment des cornes, chez les mâles.
Les Onthophages sont communs dans toutes les parties
du monde , mais principalement dans l’ancien continent ;
nos collections en renférment aujourd'hui plus de deux
cents espèces. La plupart de celles qui vivent dans notre
pays sont des plus abondantes dans toutes les matières
excrémentitielles , principalement dans les bouses de va-
ches. Elles volent avec facilité, souvent par l’ardeur du
soleil.
DES INSECTES, 25
L'Onthophage taureau (Onthophaques taurus, Lin ),long
de quatre à cinq lignes, noir et finement ponctué , ayant
sur la tête deux très-longues cornes arquées, peut être con-
sidéré comme le type du genre.
Les Copris sont des insectes en général d’assez forte
taille, et généralement de couleur noire, répandus dans
les régions chaudes et tempérées des deux hémisphères.
Ils vivent, comme tous ceux de cette famille, de matières
excrémentitielles, et ils se creusent dans la terre des trous
profonds et obliques. Les larves se forment une coque
composée de terre et de bouse, au moment de subir leur
transformation ennymphes. Ces coques sont plus ou moins
rondes, et acquièrent une dureté très-grande. Nous avons
représenté (pl. 7, fig. 11) celle du Copris Paniseus, espèce
de la France méridionale, qui a été ouverte pour montrer
l’insecte qui vient d’éelore, et qui n’est pas encore sorti de
sa loge de nymphe.
On ne trouve aux environs de Paris qu'une seule es-
pèce de ce genre (C. lunaris, Lin.), dont la femelle, très-
différente du mâle, était regardée autrefois comme une
autre espèce.
Les Copris font entendre un bruit assez fort, produit par
le frottement de leur abdomen contre l'extrémité de leurs
élytres.
Les Phanées ( Phanœus), très-voisins des Copris, sont
des Scarabéiens d'Amérique ayant ordinairement des cor-
nes et des protubérances sur la tête et le corselet, et des
couleurs éclatantes et métalliques.
Les Phasæus ont des habitudes analogues à celles des
Copris.
Les Enicotarses sont de jolis insectes d'Amérique. Il en
est de même, à peu d’exceptions pres, des Chœridies
260 HISTOIRE
(Chæridium), dont lataille estgénéralement assez minime.
Le troisième et dernier groupe de la famille des Co-
prides, les ATEUCHITES, se compose d'insectes de toutes les
parties du globe, dontle corpsest ordinairementassez apla-
ti. Leurs pattes postérieures sont situées très-près de
l'extrémité du corps, et fort éloignées des autres; ce
qui leur donne un aspect étrange et une démarche
pénible; mais cette conformation est parfaitement en
rapport avec les habitudes de ces Scarabéiens. [ls roulent,
à l’aide de leurs pattes postérieures, des boules de matière
excrémentitielle dans lesquelles ils renferment leurs œufs ;
c’est ce qui leur à valu autrefois le nom de pélulaires.
Leurs boules ont d’abord une forme irrégulière , et leur
consistance est molle; mais elles ne tardent pas à s’ar-
rondir et à se solidifier, lorsqu'elles sont roulées pen-
dant quelque temps. Ces insectes ont pour but de les pla-
cer dans des trous, où ils ont d’abord accumulé des ma-
tières qui doivent servir à la nourriture de leurs larves.
© In’est pas probable, dit M. Westwood, que ces ani-
maux sachent reconnaître leurs propres boules; car ils
prennent quelquefois celles qui appartiennent à d’autres
individus. On rapporte que, dans certains cas, plusieurs
se réunissent pour rouler la même boule, lorsqu'elle se
trouve arrêtée par les anfractuosités du terrain.
Les Coprobas sont d'Afrique. On connaît une seule es-
pèce de Mentophile provenant de la Nouvelle-Hollande ;
une seule aussi du genre Copræcus , habitant le même
pays.
Les Canthons (Canthon, Hoff; Coprobius, Latr.) sont
des insectes américains, parés de couleurs métalliques.
Leurs espèces , toutes d’assez petite taille, sont fort nom-
breuses. Les voyageurs nous apprennent qu'on les trouve
DES INSECTES. 261
soit parmi les fientes, soit parmi les feuilles : souvent, di-
sent-ils, elles se jettent en masse autour des plaies d'arbres
d’où s'échappe la séve. La plupart d’entre elles ne creusent
point la terre.
Les Scatonomes , insectes du Chili comme les Méga-
thopes , ressemblent beaucoup aux Canthons.
Les Épilisses (£pilissus) sont les représentants des Can-
thons, dans l’île de Madagascar. Les Circellies sont de gros
insectes des régions les plus chaudes de l'Afrique.
Les Hybomas sont tous d'Amérique; la plupart d'entre
eux présentent des callosités sur leurs élytres; ils fréquen-
tent les bouses.
Les Sisyphes ne sont pas nombreux, mais ils sont fort
remarquables par la longueur extrème de leurs pattes pos-
térieures ; on rencontre dans le midi de la France, et quel-
quefois aux environs de Paris, le Sisyphe de Schæffer (Si-
syphus Schæfferi), insecte long de trois à quatre lignes,
noir, avec les élytres striées et finement ponctuées entre les
stries , et les cuisses postérieures munies d’une très-petite
dent. Cet insecte, comme tous les Ateuchites, roule de
petites boules , dans lesquelles il place ses œufs.
Les Gymnopleures sont des habitants de l’ancien con-
tinent, bien reconnaissables à leurs élytres échancrées la-
téralement. Ils volent pendant la plus grande chaleur du
jour , et l’on assure que plusieurs individus s’entr’aident
souvent pour rouler leur boule.
Le Gymnopleure pilulaire (Gymnopleurus pilularius),
dont le nom rappelle cette habitude, est commun dans
l'Europe méridionale, mais très-rare aux environs de Pa-
ris ; il est lisse et d’un noir brillant.
Les Ateuchus, qui forment le genre principal du groupe,
sont de gros insectes aplatis, à large chaperon denté, ap-
262 HISTOIRE
partepant à l'ancien continent. Ils volent avec agilité,
mais ils marchent avec une certaine difficulté. On les
trouve toujours dans les endroits les plus chauds, où ils re-
cherchent les bouses ; ils forment des boules pour y pla-
cer leurs œufs, de même que les précédents. C’est une ha-
bitude qui n’avait pas échappé aux anciens, et surtout aux
Égyptiens, qui les regardaient comme des animaux sa-
crés. Le type du genre Ateuchus est l’A. sacré (4. sacer);
il a près d’un pouce de longueur, noir, avec la tête munie «
de deux tubercules; les élytres faiblement striées, les
jambes antérieures quadridentées.
Cet insecte est commun dans le midi de la France, dans
toute l’Europe méridionale, la Barbarie et l'Égypte : on le
trouve fréquemment représenté dans les peintures des an-
ciens Égyptiens et sur leurs amulettes, placés dans les
sarcophages, parmi d'autres reliques. Quelquefois l’Ateu-
chus sacré est représenté d’une taille gigantesque.
Il n’est pas douteux que ce ne soit cette espèce qui a été
souvent représentée par les Égyptiens, principalement
dans la basse Égypte; mais il en est une autre à laquelle ils
donnent une couleur vert-doré magnifique.
Pendant longtemps l’on avait cru que cette couleur,
plus du goût des Égyptiens, avait été donnée à l'espèce
noire ; et, malgré l’assertion d'Hérodote, qui dit formelle-
ment que le Scarabée sacré des Égyptiens est d’une belle
couleur d’or, on n’en persistait pas moins à regarder cette
assertion comme erronée, parce que jamais les modernes
n'avaient rencontré un Ateuchus ou quelque autre Scara-
béide, dont la couleur fût en rapport avec la description
d'Hérodote et avec les peintures égyptiennes.
Cependant en 1819 M. Caillaud trouva à Méroé, sur les
rives du fleuve Blanc, l’Ateuchus doré, gui en effet res-
DES INSECTES, 263
semble beaucoup à notre Ateuchus sacré, à la couleur
près. Depuis on l’a rapporté du Sennaar.
Il paraît que cette espèce se trouve seulement dans
la partie haute du cours du Nil ; c’est pour cette raison qu’on
l'avait cherchée vainement dans la basse et la moyenne
Égypte. Latreille l’a décrite le premier; et comme le
nom de sacré était déjà appliqué à l'espece noire, qui est
autant européenne qu'africaine, il l'a appelée l’Ateuchus
des Égyptiens (A. Ægyptiorum).
« L'Éthiopie, dit Latreille, paraissant avoir été l’habita-
tion primitive des Égyptiens, ilest probable quecetteespèce
de Bousier , d'une couleur plus éclatante que celui auquel
les naturalistes ont donné le nom de sacré , a dû par cela
même fixer de préférence l’attention de ce peuple ou de ses
prêtres, et que dès lors cetteespèceest véritablementle Bou-
sier sacré primitif. L'autre espèce lui étant presque sem-
blable, à la couleur près, la remplacça probablement, lors-
que ce peuple, ayant descendu le Nil, ne trouva plus sous
ce climat la précédente; peut-être que l’une et l’autre fu-
rent indifféremment l’objet de leur culte. »
Les Egyptiens avaient observé quelques particularités
propres aux habitudes des Ateuchus; ils savaient qu'ils
roulaient des boules de fiente ; mais l'imagination vient se
mêler à l'observation. Voici ce que nous rapporte Hor-
_ Apollon au sujet de cet insecte :
« Lorsque les Egyptiens veulent exprimer une naissance
unique ; ou une naissance, ou un père, ou le monde, ou
un homme, ils peignent un Scarabée (x4v0x90c) , (c’est-à-
_ dire un Ateuchus pourles naturalistes modernes). La nais-
sance unique, parce que cet animal n’est ni formé ni
porté dans le corps d’une femelle. Il est engendré seu-
lement de cette manière : Un mâle voulant procréer, prend
264 HISTOIRE
de la fiente de bœuf, la pétrit en boule, et lui donne la
forme du monde: il la roule avec ses pattes de derrière,
du levant au couchant, et se retourne ensuite vers le levant:
il représente ainsi la figure du monde. Il dépose sa boule
dans la terre , où elle reste pendant vingt-huit jours; durée
pendant laquelle la Lune parcourt les douze signes du Zo-
diaque, temps aussi pendant lequel la race des Scarabées
prend l'existence. Le vingt-neuvième jour, il jette sa boule
ouverte dans l’eau (car c’est le jour où la Lune et le
Soleil se rencontrent, et de là la naissance du monde).
Cette boule se trouvant ouverte dans l’eau, les animaux
en sortent : ce sont des Scarabées. Les Écyptiens représen-
tent encore un Scarabée pour figurer la naissance, pour les
causes déjà exprimées : un père, parce que le Scarabée
tient l'existence seulement d’un père; le monde, parce que
sa naissance représente le monde ; un homme enfin, parce
qu’il n’y a pas de femelles parmi les Scarabées. On dis-
tingue trois sortes de Scarabées : la première, qui a la
forme d’un chatet qui est rayonnante, est regardée comme
le symbole du Soleil. Les Égyptiens disent que le chat
mâle change ses pupilles aux courses du Soleil; à son
lever, elles se dilatent à peine; au milieu du jour, elles
deviennent rondes ; et au coucher du Soleil , elles parais-
sent plus obscures. C’est pourquoi, dans Héliopolis, la
statue du Soleil a la figure d’un chat. Le Scarabée a
trente doigts, qui représentent les trente jours du mois
pendant ide le soleil accomplit sa course, par tous
les signes du Zodiaque.
« L'autre genre de Scarabée est bicorne, comme un
taureau ; pour cette raison il est consacré à la Lune ; car le
taureau figure dans le ciel, et les fils des Égyptiens disent
que c’est le séjour de la Lune. »
DES INSECTES. 265
« Le troisième Scarabée est unicorne, et consacré à Mer-
cure, comme l’Ibis parmi les oiseaux. »
Rien n’est plus singulier sans doute que toutes ces idées
bizarres et superstitieuses des anciens Égyptiens, rappor-
tées par Hor-Apollon; elles méritent néanmoins d’être
remarquées, car des faits vrais sont mêlés à la bizarrerie
de l'imagination.
Le Scarabée qui jette des rayons éclatants, et que l’on
compare à un chat dont les yeux offrentdes pupilles d'une
mobilité extrême, est bien notre bel Ateuchus des Égyp-
tiens, paré de sa couleur vert-doré, vraiment éclatante.
Les Scarabées ont trente doigts, dit-on : il faut entendre
ici les cinq articles de tous les tarses, qui forment un to-
tal de trente; mais ici l'observation n’est pas exacte, car
les Ateuchus n’ont jamais de tarses aux pattes antéricu-
res. Il n’est pas surprenant au reste que cette particula-
rité ait échappé aux anciens Égyptiens, puisque c'est seu-
lement depuis quelques années que le fait a été bien dé-
montré dans la science. Jusque-là on avait cru seulement
que les tarses de ces insectes tombaient tres-facilement,
et que pour cette raison il ne fallait pas trop s'étonner de
les voir toujours, dans nos collections, dépourvus des tar-
ses de devant,
Quant à la seconde et à la troisième espèces de Scarabées
citées par Hor-A pollon , ce sont desinsectes très-différents.
Selon toute vraisemblance, l'espèce unicorne appartient au
genre Copris, et l'espèce bicorne, peut-être au genre
.Géotrupes ; et quant à ceux-là, il est vrai qu'ils présentent
des tarses de cinq articles à toutes les pattes.
Les Pachysomes sont des Ateuchites tres-voisins des
precédents, dont les espèces peu nombreuses habitent le
sud de l'Afrique.
23
266 HISTOIRE
Les Anomiopsis sont, dâns l'Amérique méridionale, les
représentants des Ateuchus. Nous n’en connaissons encore
que peu d’espèces, qui ont été trouvées dans les parties ro-
Cailleuses du Tucuman et dela Patagonie.
On a décrit une seule espèce de Glyphiderus.
Les PAssALIDES constituent une famille assez anomale
dans la tribu des Scarabéiens. Ces insectes, comme ceux de
la famille suivante, ont les antennes plutôt pectinées que
lamellées, comme nous l’avons vu dans tous les Scara-
béiens, que nous venons de passer en revue.
Nous divisons les Passalides en deux groupes, les Cur-
RONITES et les PassaziTes. Le genre Chiron appartient
seul au premier de ces groupes. Il se compose seule-
ment de quelques espèces d'Afrique et des Indes orientales.
Ce sont des insectes de petite ou de moyenne taille, dont
le corps est long et cylindrique, les mandibules fortes,
les cuisses renflées, principalement les antérieures, leurs
jambes étant dilatées, digitées , et unidentées intérieure-
ment.
Les Chirons s’éloignent beaucoup de tous les autres
- Scarabéiens , et nous ne possédons encore aucun rensei-
gnement sur leur manière de vivre; aussiont-ils été placés
tantôt parmi les Géotrupides, avec lesquels ils paraissent
avoir quelques affinités, tantôt avec les Lucanides eu les
Passalides, où ils nous paraissent réellement mieux pla-
cés. |
Les PASSALITES se composent essentiellement du genre
Passale ( Passalus }, qu’on a subdivisé d’après le nombre
d'articles qui forment la masse des antennes. Ce nombre
étant de trois, de quatre, de cinq ou de six, a donné lieu à
l’établissement d’autant de genres que nous venons de
signaler de modifications ; mais comme les autres organes
DES INSECTES, 267
n'offrent aucune différence essentielle, on ne peut leur
donner qu’une valeur très-secondaire.
Les Passales sont répandus dans les deux Amériques,
en en exceptant les régions situées au nord, les Indes orien-
‘tales, l'Australie, etc.
Tous sont d'une assez forte taille, d’un beau noir
brillant, avec les élytres plus ou moins sillonnées ; leur
forme est extrêmement aplatie. Ils vivent dans les vieux
bois , sous les écorces ; on rapporte aussi qu'ils fréquen-
tent les sucreries.
Leurs larves dont, la tête est assez petite et le corps
aminci postérieurement, ressemblent beaucoup à celles
des Lucanes ; elles vivent de racines, comme beaucoup de
larves de Scarabéiens. La larve du Passale interrompu
(P. interruptus) vit sur les battata.
La dernière famille de la tribu des Scarabéïiens est celle
des LUCANIDES ; nous pensons qu'ils peuvent être répartis
dans quatre groupes distinets; ce sont les ÆsaLires, les
SYNDÉSITES, les LUCANITES et les LAMPRIMITES.
Les premiers sont d'assez petits insectes, de forme ar-
rondie, auxquels se rattachent deux genres. Celui d’Æ-
sale, dont nous ne connaissons qu’une seule espèce ( Æsa-
lus scarabæoides ), répandue principalement en Autriche,
où elle paraît toutefois assez rare ; sa larve, au rapport de
Creutzer, vit dans le creux des arbres pourris , et surtout
des chênes.
Le genre Codocère ne renferme encore qu’une seule
espèce, de la Géorgie russe.
Les SYNDÉSITES se reconnaissent facilement à leur
corps allongé et cylindrique.
Le genre Sinodendron, dont nous ne connaissons qu’une
seule espèce, habite les parties montagneuses de la
258 HISTOIRE
France, la Suisse, la Suède, etc. On prend l'insecte parfait
sur le tronc des arbres. C’est le Sinodendron cornu (S.
cornutum ), insecte noir, long de einq à six lignes, ayant
une corne sur la tête et les élytres très-rugueuses. Sa
larve paraît vivre dans les bois pourris.
Les Psilodons sont de l'Amérique méridionale. Les Syn-
dèses et les Nigidies se trouvent à la Nouvelle-Hollande.
Une seule espèce de Xiphodonte a été trouvée dans le
sud de l'Afrique.
Les Figulus se rencontrent dans les régions les plus
chaudes de l’Afrique, les Indes orientales , l'Océanie : leur
forme cylindrique, leur corps noir , lisse et luisant, leur .
donnent un aspect particulier.
LeFigulestrié (pl. 8, fig, 1) (Fi. sériatus)des entomolo-
gistes modernes, dont les élytres sont fortement striées ,
avee les intervalles ponctués , habite l’île de France et
l’île Bourbon.
C’est à tort qu’on le rapporte au Lucanus striatus de
Fabricius et d'Olivier, qui est un véritabie Lucane, très-
différent par ses caractères aussi bien que par son aspect
général.
Quoi qu’il en soit, la larve du Figuie strié (pl. 8, fig. 2)
. est allongée, avec la tête arrondie, de couleur brune.
La nymphe (pl. 8, fig. 3) est garnie d’épines sur les par-
ties latérales : son dernier anneau est terminé par de pe-
tites pointes. La couleur de cette nymphe est d’un blane
sale. Sa forme retrace déjà assez nettement le corps de
l’insecte parfait; c'est ce qui nous l’a fait reconnaître
comme appartenant au Figule strié; car nous n'avons
aucune donnée plus authentique; mais ja localité étant
la même et les caractères concordant parfaitement, on ne
saurait douter de l’espèce à laquelle elle appartient.
DES INSECTES. 269
Les Lucantres sont en général de grands et beaux
insectes, dont le corps est déprimé , la tête large portant
deux mandibules fortes et robustes, dont la longueur dé-
passe souvent celle de la moitié du corps. Ces Coléop-
tères ne sont pas très-abondants en gspèces, et cependant
ils paraissent répandus dans presque toutes les régions
du globe. |
Le genre Lucane ( Lucanus) est le principal du groupe :
c’est à celui-ci surtout qu'appartiennent les plus grandes
espèces.
On trouve dans notre pays et dans la plus grande partie
de l’Europe l'espèce considérée comme le type du genre
. par tous les naturalistes. C’est le Lucane cerf-volant.
(L. cervus, Lin.), insecte long d’un pouce et demi, non com-
pris les mandibules, dont la dimension n’est pas moindre
d'un pouce chez les grands individus. Celles-ci sont
bifurquées à l'extrémité, crénelées intérieurement, avec
une forte dent au milieu. La couleur générale de l'insecte
est d’un brun marron, avec la tête et le corselet plus
noirâtres. Dans la femelle la tête est beaucoup plus étroite
que chez le mâle, et les mandibules sont courtes.
La taille du Lucane, cerf-volant, ainsi que la dimension
des mandibules, varient beaucoup. Les plus petits indi-
vidus ont été considérés comme formant une espèce dis-
tincte ( L. capreolus, Fab.) L
Le Cerf-volant, comme tous les insectes du même genre,
vit dans les grandes forêts ; ses longues mandibules lui
servent à s’accrocher aux tiges en grimpant le long des
arbres.
Les Cerfs-volants se trouvent pendant les mois de
mai, de juin, de juillet, quelquefois même plus tard. Pen:
23.
270 HISTOIRE
dant le jour ils se tiennent sur les arbres oules arbrisseaux,
mais principalement sur les chènes, dont ils mangent peut-
être les feuilles , et dontils sucent la séve, qui s'écoule entre
les fissures de l’écorce , au moins au rapport de De Geer.
Divers faits tendept à faire penser que dans certains
cas au moins les Lucanes attaquent d’autres insectes pour
en sucer les fluides. M. Chevrolat nous cite une espèce’,
dont nous parlerons plus loin (L. parrallelipipedus), qu’il
a vu mordant un autre coléoptère (Helops caraboides).
D'autre part, M. Westwood cite un observateur qui a :
vu un Lucane descendant un arbre, et Remparts une
chenille dans ses mandibules.
Les Lucanes ne vivent pas longtemps à l’état d’insec-.
tes parfaits ; mais leurs larves ont une existence de plu-
sieurs années.
Rœsel est le premier auteur qui nous ait bien décrit et
bien représenté les métamorphoses du grand Cerf-volant.
Les œufs sont ovalaires ; et quand les femelles sont pré-
tes à en opérer le dépôt, elles forment un trou dans les
arbres avec leurs mandibules, pour les y loger.
Les larves sont longues, épaisses, presque cylindriques,
de couleur blanchâtre , et contournées , comme toutes les
autres larves de Scarabéiens ; mais ce qui en distingue
particulièrement celles des Cerfs-volants, c’est l’absence
de divisions transversales indiquant nettement une série
de douze anneaux. Ces divisions sont beaucoup moins
prononcées. |
La tête est roussâtre, et munie de fortes mandibules..
Ces larves vivent de bois, qu’elles réduisent en parcelles
avec leurs mandibules. Quand le temps de la métamor-
phose en nymphe est arrivé, elles se forment une coque
DES INSECTES. 271
composée de sciure de bois et de terre, à parois très-soli-
des; et, bientôt enfermées dans cette loge, elles y subis-
sent leur transformation.
Plusieurs naturalistes pensent aujourd’hui que les lar-
ves des Lucanes étaient les Cossus des Romains, re—
gardés par ceux-ci comme un mets très-délicat.
M. Dehaan a représenté les larves des deux espèces
de Lucanes propres à l’île de Java, dont la ressemblance
avec celle de notre espèce commune est presque totale.
On trouve encore assez communément en Europe le
Lucane parallélipipède. Il est long de neuf à dix lignes,
d’un noir obseur, avec les mandibules aussi courtes que
la tête dans les mâles.
MM. Brée et Ratzeburg ont donné quelques détails sur
les métamorphoses de cet insecte. Les femelles , nous dit
ce dernier observateur, comme celles du grand Cerf-vo-
lant, déposent leurs œufs dans un trou pratiqué d’abord
à un tronc ou à une tige, opération pour laquelle les
mâles et les femelles travaillent en commun, Les larves,
ajoute-t-il, vivent plusieurs années pour acquérir tout leur
développement; car j'en ai trouvé ensemble de toutes pe-
tites , de moyennes et de très-grosses. Leur marche dans
le bois serpente dans toutes les directions, et les galeries
restent obstruées par un épais cordon de poudre de bois. On
les rencontre souvent en grande quantité dans les creux
de vieux chênes où il y a de la terre.
La larve du Lucane parallélipipède est longue d’envi-
ron un pouce; et sa nymphe, logée dans des coques for-
mées de terre et de détritus ligneux, comme celle du Lu-
cane Cerf-volant, et longue de dix à onze lignes, présente
une petite pointe sur les parties latérales de chaque an-
neau de l'abdomen.
272 HYSTOLRE
L’insecte parfaitéclôten mai, juin, et souvent plus tard ;
il se tient sur les arbres pendant le jour, et vole surtout le
soir.
Les Lucanes, dont on a formé le genre Psalicère, sont
des espèces de l’Amérique méridionale , dont la taille est
médiocre.
Le genre Platycère a pour type une espèce assez com- |
mune en Europe, au moins dans certaines localités. C'est
le Caraboïde {Platycerus caraboides, Fab.), insecte long
de cinqäsix lignes, d’un bleu brillant, quelquefois verdâtre
ou violacé, avec les élytres striées longitudinalement ; les
pattes sont ordinairement noires ; mais on trouve parmi les
femelles une variété dont les pattes sont rousses (P. rufi-
pes, Fab.). L'insecte parfait paraît dans les bois dès le com-
mencement du printemps; il ronge les feuilles naissantes
et les bourgeons, sur lesquels il se tient. Il se laisse
choir au moindre choe. M. Ratzeburg rapporte cette ob-
servation, et nous savons qu'aux environs de Paris on
a trouvé plusieurs fois le Platycère-Caraboïde dans Jes
mêmes conditions.
Nous ne pensons pas que la larve et la nymphe de cette
espèce aient encore été observées.
Le genre Ceruchus est formé sur ce petit nombre d’es-
pèces , dont deux seulement sont Européennes, et assez
rares. Le type du genre est le C. ténébrioïde (€. tene-
brioides) , qui habite les montagnes de la Suisse, de la
Suede, ete.
M. Westwood décrit une seule espèce d’un genre Colo-
phon ; elle est du sud de l'Afrique, et très-remarquable par
son aspect général , qui rappelle celui des Lethrus.
Les LamprimiTEs sonttous étrangers à l’Europe ; les ré-
sions habitées par les espèces connues actuellement sont
DES INSECTES. 273
l'Amérique méridionale et la Nouvelle-Hollande. Il n'est
presque pas besoin d'ajouter après cela que leurs mœurs
sont presque totalement ignorées. Mais l’analogie nous
fait supposer qu’elles diffèrent peu de celles des autres
Lucanides.
Au reste, les Lamprimites sont de beaux insectes dont
les formes sont très-curieuses. La seule espèce connue du
genre Chiasognathe a été plus particulièrement trouvée
dans l’île de Chiloé, sur la côte du Chili. Elle est d’un vert
doré, à reflets cuivreux ; le mâle a des mandibules plus
larges que le corps, dentelées en dessous, munies d’une
forte dent à la base, et recourbées en bas vers l’extré-
mité. Dans la femelle ces mandibules sont courtes.
Le genre Sphænognathe renferme une seule espèce
de Colombie, dont les mandibules sont médiocres.
Chez les Pholidotes, ces organes sont très-développés.
Le Brésil est la patrie de ces Lucanides.
Les autres Lamprimites vivent à la Nouvelle-Hollande ;
ce sontles Rhyssonotesetles Lamprimes. Les premiers sont
d'une couleur obscure, mais les seconds sont métalliques
et des plus éclatants. Nos collections, au reste, n’en renfer-
ment encore que deux espèces: l’une, type du genre (Lam-
prima Ͼnea), assez commune aux environs de Hobart-
Town, à la Tasmanie, et l’autre découverte assez récem-
ment à Sidney :,
Le Lamprime bronzé (L, œænea) est long d’environ un
pouce. Sa couleur varie du vert métallique au cuivre
doré le plus brillant; elle passe même quelquefois au
bleuâtre, et au violacé surtout chez les femelles. Les jam-
* bes des mâles offrent une petite lame à leur extrémité.
Plusieurs variétés de cette espèce ont été considérées par
" Voy. Reiche, Revue zool. soc. cuv.
274 HISTOIRE
divers entomologistes comme des espèces distinctes ; mais
l'examen d’un grand nombre d'individus ne laisse aucun
doute sur leur identité spécifique.
DEUXIÈME TRIBU.
LES SILPHIENS.
Nous arrivons à une tribu dont les limites ne sont pas
tranchées , à beaucoup près, aussi nettement que chez la
précédente ; car on ne peut nier qu'entre elle et les trois
suivantes il existe de grandes affinités, et que les carac-
tères qui les séparent les unes des autres ne sont pas aussi
nets qu’on pourrait le désirer. Cependant ces quatre tri-
bus sont certainement très-naturelles. Les insectes qui les
composent ont un aspect particulier, et divers caractères
qui ne permettent pas de les confondre. Et, malgré cela, il
est évident que ces quatre tribus prises isolément n’offrent
pas cet ensemble homogène qu’on trouve parmi les Sca-
rabéiens, les Carabiens, etc.
Cela tient peut-être à ce que le nombre des représen-
tants est moins considérable.
Les Silphiens paraissent beaucoup plus ph en
Europe que dans les autres parties du monde. Il est vrai
que leurs couleurs généralement sombres, leur taille sou-
vent assez exigué, les endroits qu’ils fréquentent, n’ont pas
dû les faire rechercher très-spécialement par les voya-
geurs.
Ensuite, comme un grand nombre d’entre eux vivent sur
les cadavres, on ne doit pas être trop surpris de les trou-
ver peu abondants dans les pays chauds, où les charo-
gnes sont promptement desséchées ou détruites. |
Nous admettons quatre familles dans la tribu des Sil-
phiens.
DES
INSECTES. 275
TABLEAU
DES DIVISIONS DE LA TRIBU DES SILPHIENS
EN FAMILLES,
1"e Famille, HISTÉRIDES.
1° Gre. HOLOLEPTITES.
Gre. 1. HOLOLEPTE. Payk
Gre. 2. OXYSTERNE, Ærichs.
2° Gre. HISTÉRITES.
Gre. 1. PLATYSOMA. Leach.
Gre. 2. OMALODES. Érich.
Gre. 3. INISTER. Lin.
Gre. 4. HÆTEÆRIE. Godel.
Gre. 5. ÉPIERIE. Érichs.
Gre. 6. pENDROoPIILE. Leach.
GROUPES ET GENRES.
Pattes contractiles. Antennes tou-
jours coudées, terminées en une mas-
sue solide. Élytres tronquées.
Têteavancée. Prosternum sans saillie,
. Tous les tarses grêles. Corps plat.
Mandibules avancées , sans dents.
Tarses postérieurs comprimés. Man-
dibules inégales, dentées.Corps oblong
déprimé.
Tête enfoncée dans le prothorax.
Corps plus ou moins convexe. Proster-
nun, Saillant.
Toutes les jambes denticulées. Le der-
nier anneau de l’abdomen étroit, dé-
clive ainsi que le dernier.
Jambes postérieures ayant une seule
rangée d’épines. Le dernier anneau
de l'abdomen perpendiculaire et semi-
orbiculaire.
Jambes postérieures ayant deux ran-
gées d’épines au côté externe.
Jambes anguleuses extérieurement.
Corps court. Massue des antennes
courte, épaisse.
Jambes courtes, les antérieures épi-
neuses extérieurement ; les postérieu-
res grêles, ayant une seule rangée d’é-
pines.
Jambes larges, anguleuses extérieure-
ment.
276 HISTOIRE
Gre. 7. PAROMALE. Érichs. Jambes étroites, peu courbées. Anten-
nes ayant leur 2° article très-grand, la
massue ovale, comprimée.
3° Groupe. SAPRINITES. Tête enfoncée dans le thorax. Proster-
num non saillant. |
Gre. 1. SAPRINE. Érichs. Jambes postérieures comprimées,
ayant deux rangées d’épines.
Gre. 2. PACHYLOPE. Érichs. Jambes postérieures gonflées, épineu-
ses extérieurement. Massue des an-
tennes globuleuse.
Gré. 3. TRYPONÉE. Érichs. Jambes antérieures, ayant une dent
interne à la base. Corps long et cy-
lindrique. Massue des antennes, gran-
de, comprimée. Aus
Gre. 4. ONTuOPHILE. Leach. Pattes longues et grêles, avec toutes
les jambes inermes.
Gre. 5. ABRÉE. Leach. Pattes longues, les jambes antérieures
comprimées, les postérieures grêles.
2° Famille. SILPHIDES. Pattes non contractiles. Antennes
non condées, terminées par une Mas-
sue ordinairement perfoliée, de quatre
ou cinq articles. Mandibules termi-
nées en pointe.
Gre. 1.S1iLPHA. Fabr. Antennes de onze articles, les quatre
derniers formant la massue.
Gre. 2. NÉcroPiLe. Lalr. Antennes de onze articles, les cinq:
derniers formant la massuc. Élytres
rebordées. 1
Gre. 3. AGYRTES. Frœl. Antennes de onze articles, les cinq
derniers formant la massue. Élytres
ovales, non rebordées.
Gre. 4. NÉCRODES. Wilk. Antennes ayant une massue de cinq
articles. Élytres coupées carrément à
l'extrémité. Cuisses postérieures très-
renflées dans les mâles.
Gre. 1. NÉCROPHORE. Fabr. Antennes ayant une massue perfoliée,
Er
DES
3° Famille. SCAPHIDIDES.
Groupe 1. SCAPHIDITES.
Gre. 1. ScaAPHiDIE. Oliv.
Gre. 2. sCAPHISOME. S{eph.
Groupe 2. CHOLÉVITES.
Gre. 1. cnoLEvA. Latr.
Gre. 1. MYLÆQUE. Lalr.
4° Famille. NIYTIDULIDES.
Groupe {. THYMALITES.
Gre. {. THYMALE. Lalr.
Gre. 2. PELTIS. Fub.
Gre. 3. COLOBIQUE. Lalr.
Groupe 2. NITIDULITES.
-Gre. 1. BYTURE. Lalr.
Gre. 2. srRONGYLE. Aer bst.
INSECTES, 277
de quatre articles. Pattes épaisses,
surtout les cuisses postérieures.
Pattes non contractiles. Antennes
non coudées, terminées par une mas-
sue allongée de cinq articles. Mandi-
bules bidentées au bout.
Corps épais, de forme naviculaire.
Écusson visible.
Écusson non visible.
Corps grêle, oblong.
Antennes au moins de la longueur de
la tête et du corselet.
Antennes très-courtes.
Pattes non contractiles. Antennes non
coudées, ordinairement terminées par
une massue , de deux on trois articles
Mandibules bidentées. Tarses de qua-
tre articles.
Tarses à quatrième article simple.
Corps presque hémisphérique. Les
trois derniers articles des antennes
formant une massue grêle.
Corps aplati. Les trois derniers arti-
cles des antennes formant une massue
ovalaire.
Corps oblong. Antennes ayant leur
troisième article deux fois plus long
que le suivant, les deux derniers for-
mant la massue.
Tarses à quatrième article bilobé.
Corps oblong. Massue des antennes
oblongue , de trois articles.
Corps très-convexe. Les trois derniers
articles des antennes formant une mas-
sue ovale.
21
278 | HISTOIRE
Gre. 3. NITIDULA. Fabr. Corps assez aplati. Tarses ayant leurs
trois premiers articles larges, courts
et bilobés. Les trois derniers articles
des antennes formant une massue
ovale.
Gre. 4. ceRGuS. Latr. Corps aplati. Élytres courtes. Les trois
derniers articles des antennes formant
une massue allongée et conique.
Les HisTéRipEs constituent la première famille de la
tribu des Silphiens.
Ces insectes sont parfaitement reconnaissables à leur
corps court, ordinairement presque sphérique , toujours
lisse et brillant , avec des stries et des ponctuations très-
variées.
Leurs mandibules, sans être très-développées, sont ce-
pendant un peu avancées, ce qui contribue encore , avec
d’autres caractères , à donner aux Histérides une ressem-
blance manifeste avec les Lucanides, et particulièrement
avec les Æsalites.
Tous ces Silphiens, à leur état d'insectes parfaits, vivent
dans les matières excrémentitielles, dans les charognes ;
quelques-uns aussi parmi les détritus pourris de certains
végétaux.
Les Histérides ont la faculté de contracter leurs pattes
et leurs antennes, et de contrefaire le mort quand on les
inquiète trop vivement. Ces insectes sont tres-communs
au printemps et pendant tout l’eté. Leur taille est tou-
jours très-médiocre ; quelques-uns d’entre eux sont même
fort petits. Les Histérides sont, du reste, bien connus ; car
on les désigne vulgairement sous la dénomination d’Es-
carbots.
A l'exemple de M. Érichson, nous admettons trois
|
-
|
|
|
|
DES INSECTES, 279
groupes dans la famille des Histérides : ce sont les HoLo-
LEPTITES , HISTÉRITES et SAPRINITES.
Les premiers sont très-reconnaissables à la forme ex-
trèmement aplatie de leur corps. Chez ceux-ci surtout, les
élytres sont assez courtes , et laissent ainsi toute l'extré-
mité de leur abdomen à découvert. Tous sont d'un noir
d’ébène brillant.
Les Hololeptes proprement dits, quoique peu nombreux
en espèces, sont répandus dans toutes les parties du
monde. Une seule se trouve dans le midi de l'Europe ;
c'est l'Hololepte plane (Hololepla plana). Ces Histé-
rides vivent sous les écorces, dans des bois souvent dé-
composés ; genre de wie qui est bien en rapport avec leur
forme aplatie.
On ne connaît qu’une seule espèce du genre Oxysterne ;
elle est d’une taille supérieure à la plupart des autres His-
térides, et ses mandibules sont surtout plus développées.
L'Amérique méridionale est la patrie de l'Oxysterne
géant. (Oxysternus maximus, Lin.)
Les HistrERiITEs sont généralement d’une forme assez
convexe.
Les Omalodes sont tous d'Amérique.
Les Histers constituent un genre nombreux en espèces
répandues dans presque toutes les régions du globe ; mais
surtout en Europe, où nous en trouvons une grande quan-
tité.
On doit peut-être considérer l'Hister des cadavres,
(Hister cadaverinus) comme le type du genre; il est
long de deux à trois lignes , avec les élytres marquées de
six stries longitudinales, dont les deux internes effacées
antérieurement.
On a décrit la larve de l'Hister des cadavres, ainsi
280 HISTOIRE
que celle d'une autre espèce du même genre ( 4. mer-
darius).
Elles sont linéaires, déprimées, de consistance molle
et d’une couleur blanc-sale , avec la tête et le premier
anneau du corps d'un brun rougeâtre. Les pattes sont
très-courtes, et le corps offre à son extrémité deux filets
biarticulés , et un long appendice servant à la marche.
Ces larves vivent, comme les insectes parfaits, dans les
bouses de vache, surtout dans les plus desséchées. A la
fin de l’année, elles se forment une cellule dans laquelle
elles se transforment en nymphes, sans rejeter entièrement
la dépouille de la larve, ainsi que cela se voit le plus sou-
vent. Nous n’avons aucun renseigñement positif sur la
durée de l’existence des larves d'Histers.
La seule espèce connue du genre Hætérie, qui est longue
d’une ligne et d’un brun marron habite l'Allemagne.
Les Épiéries (Æpierius) sont de très-petite taille, et tous
exotiques, à l'exception d’une seule espèce, propre à l'Eu-
rope méridionale.
La seule espèce connue du genre Dendrophile est ré-
pandue dans unegrande partie de l’Europe. Les Paromales,
dont les côtés du corps sont assez parallèles et le corps.
plan en dessus, sont de très-petite dimension: on en connaît
deux ou trois espèces européennes ; les autres sont propres
à l'Amérique.
Les SAPRINITES diffèrent des Histérites par l'aspect gé-
néral : leur tête, qui s’enfonce considérablement dans le
corselet, contribue beaucoup à leur donner un facies par-.
ticulier.
Le genre Saprine est nombreux en espèces, aussi diver-
sement répandues dans le monde que les vrais Histers.
Elles vivent complétement de la même manière.
DES INSECTES: 281
Le genre Pachylope ne renferme qu’une singulière es-
pèce, du cap de Bonne-Espérance.
Les Tryponées (7ryponœus), habitants de l'Ameéri-
que méridionale, sont bien remarquables par leur forme
allongée et cylindrique.
Les Onthophiles se reconnaissent facilement à leurs
élytres profondément sillonnées. Ceux-ci voltigent quel-
quefois sur les fleurs.
Onrencontre souvent les A brées (Abrœus), les plus petits
des Histérides, dans les fourmilières.
La seconde famille des Silphiens est celle des SiLpxt-
DES, peu nombreuse en genres, peu nombreuse aussi en es-
pèces , qui habitent surtout l'Europe. Presque tous ces
insectes vivent de matières animales en décomposition. Ils
se jettent avec voracité sur tous les cadavres d'animaux ;
etce qu'il y a de vraiment surprenant, c’est la rapidité
avec laquelle on voit arriver les Silphides, lorsqu'un ani-
mal mort vient d’être abandonné dans la campagne. Ce-
ci nous prouve que l’odorat est très-susceptible chez ces
insectes. Ils exhalent eux-mêmes une odeur nauséabonde
et cadavéreuse, qui provient sans doute de leur nourri-
ture. Si on lestouche, ils rejettent par la bouche une liqueur
ordinairement jaunâtre ou noirâtre. Les larves vivent des
mêmes substances que les insectes parfaits ; elles sont apla-
ties et leur corps s'amincit sensiblement vers l'extrémité.
Le genre Silpha est le principal de la famille des Silphi-
des. On en connaît une cinquantaine d’espèces, la plupart
européennes, le plus souvent de couleur noire , vivant sur
des cadavres d'animaux : on les rencontre fréquemment
aussi courant dans les chemins secs et arides. Le Silpha
obscur ( Si/pha obscura) est le plus commun du genre ; il
est long de six à huit lignes, d’un noir obscur, finement
ponctué, avec trois côtes sur les élytres.
24,
282 HISTOIRE
La larve de cette espèce se rencontre communément
dans notre pays; elle est noire, fortement aplatie, bril-
Jante, avec la tête arrondie, et tous les anneaux du corps
très-distincts, ayant leurs angles postérieurs très-aigus. Le
deuxième anneau supporte une paire de petits prolonge-
ments coniques. Cette larve court avec beaucoup de vi-
tesse, de même quetoutes celles des Silphes dont plusieurs
sont décrites et figurées par divers auteurs ; mais les
différences qu’elles offrent entre elles sont très-légères et
consistent surtout dans la forme plus ou moins large , ou
plus ou moins étroite de leur corps.
Nous devons mentionner parmi les Silphes, une espèce
dont les habitudes sont très-différentes de celles de ses
congénères. C’est le Silphe à quatre points (S. quadri-
punctata, Fabr.), qui se tient sur les chênes, et fait la
chasse aux chenilles vivant sur cet arbre.
Les Silphes ont été subdivisés en plusieurs genres ;
mais le peu d'importance de leurs caractères nous les
fait considérer comme des divisions secondaires !,
Les Nécrophiles, Sphærites, Agyrtes, sont de petits gen-
res auxquels se rattachent seulement quelques espèces. Les
derniers, dont la forme est assez particulière, se trouvent en
Europe et dans l'Amérique du nord. On nomme l'Agyrte
châtain (A. castaneus) le type du genre ; il se rencontre
quelquefois aux environs de Paris, maisil y est rare.
Les Nécrodes s’éloignent peu des Silphes, et leurs mœurs
sont entièrement analogues ; mais leurs pattes postérieures
grandes, avec les cuisses très-renflées dans les mâles, ne
permettent pas de les confondre avec ceux-ci. Nous avons
trouvé par milliers, le long de la Seine, au-dessous de
Paris, sur des carcasses d'animaux, le Nécrode littoral
1 Thanatophilus, OEceploma, Silpha, Phospuga. Leach:
+ fr 5
ALP,
DES INSECTES. 285
(N. liltoralis, Fabr.), insecte de huit à dix lignes de lon-
gueur, noir, avec trois côtes longitudinales sur les élytres,
et une petite gibbosité transversale entre la deuxième
et troisieme côte.
Les Nécrophores (Wecrophorus) sont des insectes
d'assez grande taille , à pattes robustes.
Le type du genre est le Nécrophore fossoyeur ( M. ves-
pillo, Lin., pl.8, fig.6), qui est noir, avec des poils jaunes
£ur le corselet et les bords latéraux du corps, les élytres
traversées par deux bandes dentelées, d’un fauve vif, et la
massue des antennes rougeâtre. Cette espèce se jette sur
les taupes, et sur tous les rongeurs qui meurent dans les
champs. Peu de temps après qu’un de ces animaux vient
de mourir ou d’être abandonné dans un endroit quelconque,
on voit arriver de toutes parts des Nécrophores, qui bientôt
creusent la terre sous le cadavre de l'animal ; il ne tarde
pas à se trouver dans un trou : alors les Nécrophores rejet-
tent sur lui la terre qu'ils avaient ARC et l’enterrent
complétement.
C’est un instinct très-remarquable qui porte ces Silphi-
des à mettre en lieu sûr une proie qui va servir à la nour-
riture de leurs larves; car ils pondent leurs œufs sur ce
cadavre, et les jeunes larves qui en sortent peuvent vivre
ainsi en sécurité.
Ces larves sont molles, longues, amincies antérieure-
ment et postérieurement ; quand elles ont atteint toute leur
croissance, elles se forment dans laterre une cellule à parois
lisses, dans laquelle elles subissent leur transformation.
Un Nécrophore très-voisin du précédent (N. morluo-
+ rum), dont il diffère cependant par ses antennes noires,
paraît rechercher les champignons ; on ne le trouve jamais
sur les cadavres.
"
284 HISTOIRE :
Le Nécrophore germanique, entièrementnoir et beau-
coup plus gros que les deux précédents, a des habitudes
semblables à celles du N. fossoyeur ; mais, tandis que chez
ce dernier on voit souvent beaucoup d'individus travailler
ensemble autour de la même proie, il paraît que chaque
femelle de Nécrophore germanique travaille seule.
Enfin le Nécrophore enterreur (NW. Awimator), plus petit
que le germanique , n’est pas rare non plus dans notre
pays ; il recherche particulièrement les grosses charognes,
comme les Silphes.
Rœsel a décrit et représenté la larve et la nymphe de cet
insecte.
Les SCAPHIDIDES, troisième famille de la tribu des Sil-
phiens, sont de petits insectes très-agiles, vivant dans les
champignons, les bois pourris, les carcasses d’animaux
desséchées.
Les SCAPHIDITES, et les CHOLÉVITES, forment deux
groupes dans cette famille.
Les premiers sont de forme ovale, de couleur foncée,
souvent ornés de taches, et toujours lisses et brillants. Le
genre Scaphidie (Scaphidium), le type du groupe, ren-
ferme deux espèces assez répandues en Europe : le S. sans
taches {S. immaculatum), entièrement noir, et le S. à qua-
tre taches (S. quadrimaculatum) , noir avec quatre taches
rouges sur les élytres. On connaît encore plusieurs Sca-
phidies de Madagascar et d'Amérique. Tous ces insectes
se trouvent dans les champignons, principalement dans
les agarics et quelquefois aussi sous les écorces. ;
Le genre Scaphisome diffère fort peu du précédent. On
en trouve une espèce dans notre pays (S. agaricinum ).
Les CHorévires sont d’une forme ovale un peu oblon-
gue, d’une couleur brunâtre, avec une fine pubescence
DES INSECTES. 285
soyeuse. Les pattes postérieures sont très-longues chez
ces insectes , ce qui leur donne une démarche singulière.
Ilssont , au reste, d’une agilité extrême. On les trouve par-
ticulièrement dans les champignons. Lehord de l'Europe
est surtout leur patrie : on en connaît aussi quelques es-
pèces de l'Amérique boréale.
On rattache à ce groupe deux genres très-voisins l’un de
l'autre ; ce sont les Cholèves et les Mylèques ( Mylæchus).
Le genre Pteroloma (P. Forsstræmii, Gyll.) nous pa-
raît appartenir aussi à ce groupe; néanmoins son corse-
let, plus étroit que les élytres, lui donne un aspect dif-
férent.
La dernière famille de notre tribu des Silphiens est
celle des NitTipuLipESs : elle nous offre de grandes affinités
avec les familles précédentes, surtout avec le genre Sil
pha , dont plusieurs Nitidulides représentent parfaitement
l'aspect général.
Ces insectes vivent sur les carcasses d'animaux, dans
les champignons, dans des bois pourris. Il en est aussi,
principalement parmi les petites espèces, qui fréquentent
les fleurs pendanttoute la belle saison.
Nousdivisons les Nitidulides en deux groupes. Les THy-
MALITES constituent le premier; ce sont les plus grands
insectes de la famille. La seule espèce connue du genre
Thymale se trouve en Europe dans les bolets et sous les
écorces d'arbres, mais elle est assez rare. Les Peltis, plus
gros que les Thymales et plus aplatis, habitent l’Allema-
gne, la Suède, etc. ; leur genre de vie paraît être le même.
Ontrouve aux environs de Paris, mais très-rarement,une
espèce du genre Colobique (Colobicus marginatus, Latr.).
Les NrripuLires, second groupe de la famille des Ni-
tidulides, sont en général d’une taille tres-exigue.
286 HISTOIRE
On n'a encore décrit qu’une seule espèce du uenre Bytu-
rus ( BP. tomentosus); elle est longue de deux à trois lignes,
jaunâtre, ou d’un gris verdâtre, velue, avec les pattes
d’un fauve clair.
Elle est extrêmement abondante dans notre pays, sur
les fleurs pendant le printemps. Nous ne connaissons pas
ses premiers états.
Les Strongyles se font remarquer par la forme globu-
leuse de leur corps; on les rencontre assez fréquemment
dans les champignons, où vivent aussi leurs larves. Piu-
sieurs Strongyles sont Européens; mais on en connait un
plus grand nombre d'espèces américaines. Nous avons dé-
critet représentéles plus belles du genre 1: ils ont été re-
cueillis dans la Bolivie, sur des arbustes ou sur diverses
plantes. M. Boucñé a fait connaître la larve d’un Strongyle
(S. ferrugineus) : elle estcylindrique, blanchâtre, et eou-
verte de poils courts : latête estarrondie, le dernier anneau
du corps est terminé par deux petits appendices. Elle se
trouve dans la Vesse-loup ( Zycoperdon bovista).
Les Nitidules proprement dites sont fort nombreuses
en espèces, et plusieurs sont très-communes dans notre
pays; parmi ces dernières il faut citer la Nitidule bronzée
(NW. œnea, Fab.\, type du genre, ayant moins d’une ligne
de long, et d’une couleur vert-bronzé. Cet insecte, comme
la plupart des Nitidules, à l’état d’insecte parfait, vit l'été
sur les fleurs. Elle est si commune en France, qu’on peut
la récolter par miiliers en passant un filet de toile sur
les plantes. Cependant les métamorphoses de cet insecte
sont encore ignorées.
On a décrit seulement les larves des Nitidules obsolète
et grise ( Ÿ. obsoleta, grisea ); elles sont l’une et Pautre
1 Voyage d'Orbigny, Insectes, pag. 65 à 68, pl. 5.
DES INSECTES. 287
aplaties, d’un blanc sale, avec quelques poils roides sur
chaque anneau. La dernière vit sur les saules, et, assure-
t-on, de la matière moisie, produite par la larve d’un petit
charançon (Rhynchænus Lapathi).
Nous regardons comme de simples divisions plusieurs
genres établis parmi les Nitidules #.
Les Cerques ( Cercus), qui diffèrent peu des Nitidules,
sont encore d’une plus petite taille. Tous ceux connus ap-
partiennent à l'Europe, où on les rencontre sur les fleurs.
Leurs élytres courtes laissent, comme chez beaucoup de
Nitidules, une partie de leur corps à découvert.
TROISIÈME TRIBU.
LES STAPHYLINIENS.
Ces insectes forment une tribu nombreuse; les es-
pèces décrites s'élèvent déjà à plus de seize cents. Les
Staphyliniens se reconnaissent, au premier abord, à
leur corps long et linéaire, à leurs antennes moniliformes,
à leurs élytres courtes, souvent très-courtes, laissant à
découvert la plus grande partie de l'abdomen ce qui leur
a valu le nom de Brachélytres, que leur donnent plusieurs
entomologistes.
Ces Coléoptères n’offrent rien de régulier dans le nom-
bre des articles des tarses: tantôt il est de cinq, tantôt de
quatre, de trois ou de deux ; même dans certaines espe-
ces de quatre aux pattes antérieures, et de cinq aux posté-
rieures.
La nourriture des Staphyliniens est très-variée. Les
uns vivent sur les matières cadavériques, comme les Sil-
1 Voy. Erichson, in Germar Zeitschrift für Entomologie,
288 HISTOIRE
phes ; d’autres sont carnivores et attaquent divers insec-
tes, surtout, dit M. Erichson, des larves de Diptères, qui
abondent dans les matières en putréfaction. Plusieurs
vivent dans le fumier. Un grand nombre d’entre eux,
principalementles petites especes, se rencontrent en abon-
dance dans les bouses et dans les matières excrémenti-
tieiles. Certaines espèces habitent toujours dans les cham-
pignons , d’autres se tiennent sous les écorces des arbres.
Les plus grandes espèces courent à terre, et se réfugient
souvent sous les pierres. On trouve aussi de ces insectes
dans les fourmilières.
Les œufs des Staphyliniens sont assez grands, et de
forme oblongue.
Les larves rappellent déjà très-notablement l'aspect de
linsecte parfait. Nous avons même trouvé chez elles
cette habitude, qui est propre aux Staphyliniens, de re-
dresser leur abdomen, quand on les inquiète.
Elles sontallongées, sensiblement atténuées postérieure-
ment, ayant une grande tête, avec de fortes mandibules
et de petites antennes en forme de soie.
Ces larves se nourrissent des mêmes substances que
les insectes parfaits : la durée de leur vie paraît être assez
longue, mais.nous n'avons pas Été à même d’en connaître
exactement la durée. C’est toujours au printemps qu'a
lieu la métamorphose en nymphe.
Les nymphes restent peu de temps dans cet état; au
bout de quinze à trente jours on ne manque pas de voir
naître l’insecte parfait.
Les Staphyliniens paraissent assez abondamment ré-
pandus dans toutes les régions du monde ; mais la peti-
tesse de la plupart de ces insectes, les lieux qu'ils fré-
quentent ne permettant de les trouver que lorsqu'on les
DES INSECTES. 289
recherche avec soin, ils ont été en général fort négligés
par les voyageurs; en sorte que les espèces européennes
sont plus nombreuses actuellement que toutes les exoti-
ques connues.
Cependant, dans ces derniers temps, on en arecueillien
Amérique, principalement en, Colombie, quelques-unes
en Bolivie, plusieurs à Madagascar et dans diverses autres
régions. |
Nous devons à M. Erichson une monographie des Sta-
phyliniens, qui fait grand honneur à son auteur, nous en
avons suivi la classification, à quelques légères modifi-
cations près. a
Le tableau suivant présente les divisions de cette
tribu.
TABLEAU DES DIVISIONS
DE LA TRIBU DES STAPHYLINIENS
EN FAMILLES, GROUPES ET GENRES.
1"° Famille. OMALIDES. Labre corné entier.
1°" Groupe, PROTÉINITES. Ocelle unique ou nul. Lobes de la lèvre
inférieure distincts.
Gre. 1. MICROPÈPLE. Latr. Tarses de trois articles. Antennes de
neuf.
Gre. 2. GLYPTOME. Erich. Tarses de trois articles. Antennes de
onze.
Gre.3. PHLOEOBIE. Lacord. Tarses de cinq articles. Un ocelle sur
le front.
Gre. 4. PROTÉINE. Xirby. Tarses de cinq articles ; ocelles nuls
Antennes de onze articles.
Groupe 2. OMALITES. Ocelles au nombre de deux. Lobes
de la lèvre inférieure nuls.
” Gre. 1. anrnorie. Leach. Tarses dilatés, de quatre articles. Jam-
bes mutiques.
25
290 HISTOIRE
Gre. 2 OMALIE Grav.
Gre.3.LATHRIMACÉE. ÆTie.
Gre. &. AcIDOTA. Leach.
Gre. 5. ARPÉDIE. Erichs.
Gre. 6. LESTEVA. Latr.
Gre. 7. ANTHOPHAGUS. Gr AV.
Gpe. 3. PHLŒOCHARITES.
Gre. 1. PHLCEOCHARIS. Man.
Gre. 2. OLISTHÈRE. Erich.
Fam. 2. OXYTÉLIDES.
Groupe 1. PROGNATHITES.
Gre. t. HYPOTÈLE. EricRs.
Gre. 2. ISOMALE. Ærichs.
Farses postérieurs simples, de qua-
tre articles. Jambes légèrement épi-
neuses. Mandibules mutiques. c
Farses postérieurs ayant leurs deux
premiers articles égaux, assez longs ;
les jambes mutiques. Mâchoires mem-
braneuses.
Tarses postérieurs ayant le premier
article long. Les jambes épineuses. |
Tarses postérieurs ayant le 1°" article
long ; jambes mutiques. Mandibules
mutiques,
Tarses postérieurs à premier artiele
long. Jambes mutiques. Mandibules
unidentées. Dernier article des palpes
maxillaires trois fois plus loug que le
précédent.
Tarses postérieurs à premier article
long. Jambes mutiques. Mandibules
bidentées. Dernier article des palpes
maxillaires égal au précédent.
Ocelles nuls. Lobes de la lèvre infé-
rieure distincts. Hanches postérieures
saillantes.
Palpes maxillaires terminés en pointe.
Palpes maxillaires filiformes.
Labre corné, offrant ordinairement
une languette de chaque côté.
Dernier anneau de l’abdomen caché.
Abdomen bordé. Mandibules muti-
ques. Dernier article des palpes maxil-
laires trois fois plus long que le pré-
cédent. Jambes épineuses.
Abdomen bordé. Mandibules muti-
ques. Dernier article des palpes maxik »
laires plus court que le précédent.
Jambes mutiques.
DES
Gre. 3. PROGNATA. Lalr.
Gre. 4. MESTE. Graven.
Gre. 5. LISPINE. EricAs.
Gre. 6. LEPTOCHRE. Germ.
Groupe 2. COPROPHILITES.
Gre. {. SYNTOMIE. Curl.
Gre.2. MICRALYMNMA. Wes/{aw.
Gre, 3. DELEASTER. Erich.
" Gre. 4. COPROPSILE. Latr.
Groupe. 3. OXYTÉLITES.
Gre. 1. TrRocoenLéE. Mannh.
Gre. 2 OXYTÈLE. GraD.
Gre. 3. BLÉDIE. Leach.
Groupe 4. OSORITES.
INSECTES. 291
Abdomen bordé. Mandibules muti-
ques. Dernier article des palpes maxil-
laires à peine plus long que le précé-
dent Jambes antérieures épineuses.
Abdomen bordé. Mandibules dentées.
Jambes antérieures crénelées.
Abdomen non bordé. Mandibules
mutiques.
“Abdomen non bordé. Mandibules
deutées. Jambes antérieures en scie.
Dernier anneau de l'abdomen dis-
tinct. Languette membraneuse. Tar-
ses de cinq articles.
Jambes mutiques. Dernier article des
palpes maxillaires plus petit que le
précédent,
Jambes mutiques. Dernier article des
palpes maxillaires trois fois plus long
que le précédent.
Jambes mutiques. Dernier article des
palpes maxillaires une fois plus long
que le précédent.
Jambes antérieures épineuses. Au-
tennes un peu épaissies vers l’extré-
mité.
Dernier anneau de labdomen dis-
tinct. Languette membraneuse. Tar-
ses de trois articles.
Jambes mutiques.
Jambes antérieures offrant une seule
rangée d’épines.
Jambes antérieures offrant deux ran-
gées d’épines.
Dernier anneau de l’abdomen dis-
tinct. Languette cornée. Antennes de
onze articles.
292 HISTOIRE
Gre. 1. OSORIE. Leach.
Gre. 2. HOLOTROCHUS. Erich.
Groupe 5. MÉGALOPITES.
Gre. 1. mÉcaLors. Erichs.
Fam. 3. STÉNIDES.
Gre. 1. STÈNE. Latr.
Gre. 2 pranous. Leach.
Gre. 3. ÉVÆSTHÈTE. GTQ.
Fam. 4°. POEDÉRIDES.
Gpe. +. PINOPHILTEES.
Gre. {. PROCIRRE. £Latr.
Gre. 2. ÆDICHIRE. Ærichs.
Cre. 3. PALAMINE. ErichRs.
Gre. 4. TOENODEMA. Cast.
Gre. 5. PINOPHILE. GTG®.
Groupe 2. PŒDÉRITES.
Gre. 1. POEDÈRE. Gr A0.
Gre. 2. SUNIE. Leach.
Gre. 3. ÉCHIASTER. Erichs.
Jambes antérieures dentées.
Jambes mutiques.
Dernier anneau de l'abdomen dis-
tinct. Languette cornée. Antennes de
dix articles. Yeux très-proéminents.
Labre corné, semi-orbiculaire.
Terses de cinq articles. Menton carré.
‘Larses de cinq articles. Menton trian-
gulaire.
Tarses de quatre articles.
Labre corné. Dernier anneau de l’ab-
domen à peine distinct.
Dernier article des palpes maxillaires
au moins aussi long que le précédent.
Abdomen non bordé. Tarses anté-
rieurs dilatés. Dernier artiele des pal-
pes maxillaires acuminé.
Abdomen non bordé. Dernier article
des palpes sécuriforme.
Abdomen non bordé. Les tarses anté-
rieurs formant une large palette.
Abdemen bordé. Tarses en palette.
Dernier article des palpes maxillaires
sécuriforme.
Abdomen bordé. Tarses antérieurs
ayant leurs quatre premiers articles
dilatés, formant une palette. Dernier
article des palpes maxiHlaires filiforme.
Dernier article des palpes maxillaires
plus court que le précédent.
Quatrième article des tarses bilobé.
Quatrième article des tarses ayant un
lobe membraneux.
Quatrième article des tarses simple.
Labre quadridenté.
DES INSECTES, 293
Gré. 4. STILIQUE. Latr.
Quatrième article des tarses simple.
Labre bidenté. Quatrième article des
palpes indistinct.
Gre. 5.LrrnoctrARIS. Lacorl.Quatrième article des tarses simple.
Gre. 6. SCOPÉE, Erichs.
Gre. 7. LATHROBIE. Gr.
Gre. 8. CRYPTOBIE. Mann.
Fam. 5°. STAPHYLINIDES.
Antennes droites. Quatrième article
des palpes maxillaires visible.
Quatrième article des tarses simple.
Antennes droites. Languette cornée,
trifide.
Tarses simples. Antennes droites. La-
bre bilobé.
Tarses simples. Antennes brisées. La-
bre bilobé.
Labre corné. Dernier anneau de l’ab-
domenrétractile.
Groupe 1. XANTHOLINITES.Antennes moins écartées entre elles
que les yeux.
Gre. 1. XANTHOLIN. Lep. el Antennes brisées. Labre membraneux
Serv.
Gre. 2. OTHIE. Leach.
Gre. 3. scyTALiIN. Erichs.
Gre. 4. STERCULIE. Cast.
latéralement.
Antennes droites. Lobes de la lèvre in-
férieure linéaires.
Antennes brisées. Labre entièrement
corné , ayant six dentelures.
Antennes brisées. Labre entièrement
corné, bilobé.
Gre.5.PLATYPROSOPE. Mann.Antennes droites. Lobes de la lèvre
inférieure nuls.
Group. 2. STAPHYLINITES. Antennes filiformes plus écartées entre
Gre. {. STAPHYLIN. Lin.
Gre. 2. PHILONTHE. Leach.
elles que les yeux.
Antennes droites. Palpes filiformes
Languette échancrée.
Antennes droites. Languett: entière.
Gre. 3. ACYLOPHORE. /*or dm. Antennes brisées. Languelte entière.
Gre. 4. SCARIPHÉE. Erichs.
Gre. 5. HÉMATODES. Casé.
_ Antennes droites, moniliformes, un
peu comprimées.
Antennes droites, gourtes, compri-
25.
294 HISTOIRE
mées et renflées à l'extrémité. |
Groupe 3. OXYPORITES. Antennes dilatées et comprimées vers
l'extrémité. ”
Gre. 1. OxYPORE. Fabr. Palpes maxillaires filiformes. Lan-
guette bilobée.
Gre. 2. ASTRAPÉE. GTav. Palpes à dernier article sécuriforme.
Gre. 3. QuEDIE. Leach. Palpes filiformes. Languette entière.
Antennes épaisses à l'extrémité. Cor-
= selet peu dilaté.
Gre. 4. VELLÉIE. Mann. Palpes filiformes. Antennes en scie.
Corselet très-dilaté.
Fam. 6° TACHYPORIDES. Labre sans échancrure. Ocelles nuls.
Hanches antérieures saillantes.
Groupe 1. TACHYPORITES. Antennes insérées sur les bords laté-
* raux du front.
Gre. 1. TACuyPORE. Grav. Antennes de onze articles. Dernier
article des palpes maxillaires en
pointe. Tarses de cinq articles. Lan-
guette bilobée. |
Gre. 2. TACHINE. GTGv. Antennes de onze articles. Tarses de M
cinq. Pelpes maxillaires filformes. M
Languette bilobée.
Gre. 3. BoLÉTOBIE. Leach. Antennes de onze articles. Tarses de
cinq. Palpes filiformes. Languette
échancrée.
Gre. 4. rricuopuye. Mannh. Antennes de onze articles. Tarses de 4
cing. Palpes filiformes. Languette M
échancrée, avec les paraglosses dis M
tincts. |
Gre. 5. MYCÉTOPORE. Mann. Antennes de onze articles. Tarses de \
cinq. Palpes filiformes. Languette
arrondie.
Gre. 6. TANYGNATHE. Zrich. Antennes de onze articles. Tarses de
quatre. Palpes filiformes.
Gre. 7. ayrocyrtTe. Schüpp. Antennes de dix articles. ‘Tarses de
quatre. \
DES INSECTES. 295
Groupe 2. ALÉOCHARITES. Antennes insérées sur le front, au bord
| des yeux.
Gre. GYMNUSA Karst. Tous les tarses de cinq articles.
Gre. 2. MYLLOENA. Zrichs. Tarses antérieurs de quatre articles,
(Pronomæa, Silusa. Er.) les postérieurs de cinq. Palpes la-
biaux sans articulations distinctes.
Gre. 3. LomEcHusa. Grav. Tarses antérieurs de quatre articles,
les postérieurs de cinq. Palpes labiaux
de trois articles Languette entière.
Gre. 4. piNarDA. Leach. Tarses antérieurs de quatre articles,
les postérieurs de cinq. Palpes de
trois articles. Languette bifide. Mä-
choires onguiculées.
Gre.5. GYROPHOENA. Mann. Tarses antérieurs de quatre articles,
les postérieurs de cinq. Palpes labiaux
de deux articles,
Gre. 6. oLicoTA. Mannh. Tous les tarses de quatre articles, les
antennes de dix.
Gre.7.ALÉOCHARA. Grav. Tous les tarses de cinq articles. Pal-
pes labiaux de quatre.
Gre. 8. oxypopa. Mann. Tous les tarses de cinq articles, les
palpes labiaux de trois.
Gre. 9. BOLITOCHARA. Mann. Tarses antérieurs de quatre articles,
(Homalota et Calodera. Man.)les postérieurs de cinq. Palpes la-
biaux de trois articles. Languette
bifide. Mâchoires mutiques, ciliées.
La grande tribu des Staphyliniens se divise naturelle-
ment en plusieurs familles : nous en adoptons six.
La première est celle des OmaLrDEs, composée de Co-
léoptères de très-petite taille, très-abondants dans le
centre et le nord de l'Europe.
Les Omalides peuvent être subdivisés en trois groupes.
Nous mettrons en première ligne les PROTEINIFES ,
petits insectes à élytres assez longues comparativement à
ce que l’on observe parmi les autres Staphyliniens. et à
296 HISTOIRE
antennes ordinairement renflées en massue : caractères
qui leur donnent une si grande affinité avec les Nitidulides,
principalement avec les Cercus, que plusieurs entomolo-
gistes les ont placés parmi ces derniers, malgré des affinités
plusévidentes avec la tribu qui nous occupe en ce moment.
Les Protéinites se rencontrent sur les fleurs, et particu-
lièrement dans les champignons.
Le genre Protéine est le principal du groupe. On n’en
connait que peu d’espèces européennes, dont la taille at-
teint rarement une ligne de longueur. Tl en est à peu près
de même des autres genres de ce groupe, à l’exception des
Glyptomes, dont la plupart des espèces sont américaines.
Les Micropèples sont ceux dont la ressemblance avec
tes Nitidulides est la plus frappante : ils sont remarqua-
bles par leurs élytres sil'ornées. |
Les OmaLires sout beaucoup plus nombreux que les
précédents. Cependant les régions extra-européennes, sauf
PAmérique, ne nous ont encore fourni presque aucune es-
pèce.
Les Omalites sont généralement très-aplatis. Parmi les
genres principaux, on compte les Anthobies , dont le nom
indique assez qu'ils fréquentent les fleurs. On les trouve
aussi du reste dans les mousses. les végétaux en décom-
position, etc.
Les Omalies qui constituent ie genre type du groupe
sont communs dans notre pays, du moins plusieurs es-
pèces, entre autres l'O. des rivages (Omalium rivulare
Payk.), insecte long de deux lignes, d’un noir brillant, avec
la base des antennes et les pattes testacées, les élytres
d’une couleur un peu plus foncée, Ja tête très-ponctuée
ainsi que le corselet , avec deux fossettes oblongues.
DES INSECTES. 297
Ces Staphyliniens se trouvent parmi les herbes, sous les
écorces d'arbres , dans les mousses.
Le genre Lesteva est l’un des plus curieux du groupe ;
la formeoblongue du corps de ces'insectes, et leurs antennes
longues et filiformes, leur donnent quelque ressemblance |
avec quelques Carabides. Les Lestèves viventsur les bords
des rivières et des étangs, parmi les mousses et les herbes
fréquemment humectées.
Les Anthophages vivent de la même maniere que les
Omalies.
Le groupe des PHLOŒOCHARITES ne comprend que deux
genres : l’un, Phlæocaris, renferme actuellementune seule
espèce (P. subtilissima Grav.), que l'on trouve danslenord
de l'Europe, sous les écorces de pins.
Les Olisthæres habitent la Suède et la Laponie.
La seconde famille des Staphyliniens, celle des Oxy-
TÉLIDES, est l’une des plus répandues dans les diverses
régions du monde ; nous y rattachons cinq groupes.
Les PROGNATHITES constituent le premier. Le genre Pro-
gnathe, qui donne son nom au groupe, a pour typele P. à
quatre cornes (P. guadricornis) d'un brun noir, brillant,
avec les élytres brunes, faiblement ponctuées,
On trouve cet insecte sous les écorces, principalement
dans le nord de l'Europe : sa larve, représentée par M.
Westwood, est aplatie et assez large dans toute sa lon-
geur.
Les autres Prognathites sont exotiques, et particulière-
ment répandus en Amérique : on les trouve toujours sous
les écorces ; ce qu'’indique déjà la forme très-aplatice de
leurs corps.
Les Leptochires, les plus grands Staphyliniens de ce
298 HISTOIRE
groupe, sont surtout remarquables par leurs mandibules
avancéesetleur tête très-large. Leursespèces, quoique peu
nombreuses, sont dispersées en Amérique, aux Indes
orientales, à Madagascar. Elles vivent en societé, sous
les écorces d'arbres cn décomposition.
Les CoPROPHILITES, second groupe des Oxytélides, sont
peu nombreux; et tous ceux observés jusqu’à présent sont
européens. Ils se tiennent sous les pierres et sous les écor-
ces, dans les endroits embragés.
On n’a encore décrit qu’un seul Coprophile. La seule es-
pèce connue du genre Micralymma (M. brevipenne) a
été trouvée sur les bords de la mer en Suède eten An-
gleterre, où, d’après les observations faites dans ce der-
nier pays, et consignées par M. Westwood , elle est entiè-
rement-couverte par la mer lors de la marée montante, et
se trouve à découvert seulement lors de Ja marée descen-
dante. Nous verrons encore quelques autres Coléopteres vi-
vant ainsi pendant longtemps entièrement sous l’eau.
. La larve de ce Staphylinien est longue et étroite, avec
les mandibules falquées. La nymphe présente quelques
poils au bord antérieur du corselet, dont deux beaucoup
plus longs que les autres.
Les OxyTÉLiTEs forment le troisième groupe de la fa-
mille : ce sont de petits insectes étroits, dont les côtés du
corps sont très-parallèles.
Le genre Oxytèle est assez nombreux en espèces ; on
les trouve ordinairement dans les bouses, les fumiers, etc.
Les Trogophlées recherchent particulièrement les écor-
ces d'arbres ; on en rencontre aussi dans les prés, dans les
bois, sur les fleurs. Quelques-uns sont indigènes à notre
pays ; les autres sont exotiques.
Les Blédies sont assez abondants en Europe; ils vi-
DES INSECTES. 299
vent toujours sur le bord des eaux, plusieurs même sur
le bord des eaux saumâtres, où ils se creusent de petites
fosses qu'ils habitent par paires.
C’est ce que nous avons observé nous-même pour le
Blédie tricorne (Zledius tricornis), petit insecte long de
deux à trois lignes, noir, avec les élytres rousses, les an-
tennes et les pattes testacées, et la tête du mâle tricornue.
Nous avons pendant plusieurs années trouvé aux envi-
rons de Paris, sur les bords de l'étang du Plessis-Piquet,
cet Oxytélite en quantité considérable : il se tenait sous les
nombreux détritus de végétaux des bords de l'étang. L'in-
secte parfait paraît deux fois l'an ; on le rencontre pendant
les mois de mars et d'avril, quelquefois plus tôt; et il ne
reparaît ensuite que vers le mois de septembre.
Les OsoriTes, quatrième groupe des Oxytélides, ont un
corps cylindrique très-épais. On n’y rattache que deux
genres, dont toutes les espèces sont exotiques, et la plu-
part américaines. Les Osorites, d’après les observations
faites par M. Eacordaire, vivent sous les écorces des
arbres pourris, où ils se forment des galeries irréguliè-
res. Les nymphes restent dans les mêmes galeries,
Le groupe des MEGALOPITES repose sur le genre Méga-
lops, qui renferme quelques petites espèces américaines,
bien remarquables par la proéminence de leurs yeux.
Leur aspect les rapproche beaucoup de la famille sui-
vante.
La troisième famille de la tribu des Staphyliniens, les
STÉNIDES, est composée de petits insectes très-reconnaissa -
bles à leurs veux proéminents, à leur corps terminé en poin-
te, et à leur tête grande et avancée. Les Sténides ont un ca-
ractère particulier, qui consiste dans la longueur extrême
dela lèvre inférieure: cette lèvre, dans l’état de repos, paraît
300 HISTOIRE
courte; mais elle s’étend facilement, et alors elle atteint
la longueur de la moitié du corps.
Ces Staphyliniens sont très-communs en Europe. Ils se
trouvent en grande quantité sur les bords fangeux de nos
étangs et de nos ruisseaux ; ils courent avec la plus grande
agilité; quelques espèces vivent par troupes.
Le genre Sténe est le principal de la famille; ses nom-
breuses espèces, toutes de la même couleur, ne diffèrant en-
tre elles que par de légères ponctuations, sonttres-difficiles
à distinguer. On a décrit un seul Dianous.
On connaît deux espèces européennes d’Evæsthètes ra-
res dans notre pays, mais plus répandues dans le Nord.
Les PœpÉrtpes forment la quatrième famille des Sta-
phyliniens : ses affinités avec la précédente sont_ très-
marquées ; son étendue est beaucoup plus grande.
On la divise naturellement en deux groupes ; les PrNo-
PHILITES et les PoœpÉRiTESs : les premiers sont la plupart
étrangers à l'Europe. Les Pinophiies proprement dits vi-
vent dans les régions chaudes des deux hémisphèeres.
Les Paiamines sont américains.
On a décrit une seule espèce, trouvée en Sicile et en
Barbarie, de chacun des genres OEdichire et Procirre.
Les PoœpéRtires sont beaucoup plus abondants, surtout
en Europe. |
Les Pœdères vivent constamment sur le bord des
eaux. Le type du genre est le P. des rivages ( Pæderus
riparius), long de trois à quatre lignes, noir, avec les ély-
tres-bleues, le corselet, les quatre premiers anneaux de
l'abdomen , le mesosternum et les pattes rousses, les cuis-
ses noires à l'extrémité, et la base des pattes et des an-
tennes testacée. IL est très-commun dans toute l'Europe.
Ce qu'il y a de singulier, c’est que les Pœdères tant
DES INSECTES, | 301
d'Europe que des régions tropicales présentent une dis-
position de couleurs très-analogue.
Les Sunies diffèrent fort peu des précédents. Les Sti-
liques (Stilicus) ont une tête grande et parfaitement or-
biculaire. Ces petits Staphyliniens se tiennent sous les
pierres et sous les feuilles tombées.
* Les Lithocharis vivent de la même manière, ainsi que
les Lathrobies , dont le corps est fort long et linéaire. On
les rencontre aussi sous les mousses et les feuilles, dans
les forêts humides.
Il en est de même des Cryptobies , etc.
La cinquième famille de la tribu des Staphyliniens ,
les STAPHYLINIDES , renferme les plus grandes espèces de
la tribu. On la divise en trois groupes, les XANTHOLINr-
TES, les STAPHYLINITES et les OXYPORITES.
Le genre Xantholin est le type du premier de ces grou-
pes. On en connaît quelques espèces européennes , mais la
plupart cependant sont exotiques. Ils vivent dans les
bois, dans les lieux humides, se tenant sous les pierres ,
sous les feuilles tombées , ou même dans la mousse.
Les Xantholins sont étroits et très-longs; leurs lar-
. ves, d’après la description qui nous en est donnée par
M. Bouché pour le Xantholin ponctué {Xantholinus punc-
_ tulatus), sont linéaires, atténuées postérieurement, poilues,
et d’un blane jaunâtre. La larve du Xantholin ponctué vit
aux dépens d'autres insectes, etse rencontre dans les fien-
tes de chevaux.
Les Leptacines, très-voisins des précédents, vivent de la
même manière.
Les Sterculies sont des Staphyliniens d'Amérique,
dont plusieurs présentent des couleurs vertes dorées des
pluséclatantes. *
26
°
302 | HISTOIRE
M. d’Orbigny a rencontré sous des bois pourris, dans la
province de Bolivia, la Sterculie splendide (S{. splen-
dens, BI. ! |
Quelques autres genres de ce groupe sont exotiques,
et nous ne savons rien de particulier sur leurs habitudes.
Les STAPHYLINITES renferment en première ligne les
Staphylins proprement dits. Nous pouvons en regarder
comme le type le Staphylin odorant (Sraphylinus olens,
Lin.) (pl. 8, fig. 7), long souvent de plus d’un pouce, ailé,
noir opaque, très-finement pubescent, avec l'extrémité des
antennes ferrugineuse.
C'est un insecte extrêmement commun dans toute
l’Europe ; il vit de rapine, court dans les chemins et se
rencontre à chaque pas pendant la plus grande partie de
l’année. Si on l’inquiète, comme beaucoup d’autres Sta-
phyliniens il redresse sa tête et l’extrémité de son corps,
en ouvrant ses mandibules.
Sa larve (pl. 8, fig. 8) vit sous les pierres, également de
rapine , et son aspect a beaucoup d’analogie avec celui de
l’insecte parfait; quand on veut s’en saisir, elle prend
exactement la même attitude.
Quoique fort commune, il n’y a pas longtemps que ses
métamorphoses sont connues. En 1835 nous les observä-
mes pour la première fois ; et à peu près à la même époque
M. Heer en Suisse les faisait aussi connaître dans un travail
spécial sur les larves et les nymphes de plusieurs Coléop-
tères.
La larve du Staphylin odorant (pl. 8, fig. 8) est al-
longée, atténuée vers l'extrémité avec une tête grande,
des mandibules fortes et falquées , des pattes très-courtes.
*_ Voy. Voyage d'Orbigny dans l’Am. mérid.@Insectes, pag. 80. pl. 5.
DES INSECTES. 303
La tête et les trois anneaux thoraciques sont d'un brun
lisse et brillant. Au tontraire, tous les anneaux de l’abdo-
men sont plus mous , d’un gris cendré et pubescent ; le
dernier segment supporte une patte anale et deux petits
filets relevés.
Cette larve est très-carnassière et très-agile; elle se
forme ordinairement un trou dans la terre, et saisit sa
proie au passage. Il n'est pas rare de voir plusieurs indi-
vidus s'attaquer entre eux ; ils se saisissent entre la tête
et le premier anneau du corps, de manière à sucer toutes
les parties liquides.
On trouve Ja larve du Staphylin odorant pendant tout
l'hiver; vers le mois de mai elle a acquis tout son déve-
loppement ; alors elle se forme dans la terre une cellule,
où elle subit sa transformation en nymphe.
Cette dernière est entierêment d’un jaune paille, foncé,
lisse et brillant, avec une couronne de poils au bord an-
térieur du corselet; mais quelquefois ces poils sont assez
petits ou tombent en partie.
L’insecte parfait éclôt quinze à seize jours après la for-
mation de la nymphe.
Les Staphylins paraissent répandus dans toutes les ré-
gions du monde : nous en avons en Europe une certaine
quantité d’espèces, dont les mœurs ressemblent: assez à
celles du Staphylin odorant. Cependant ilen est parmi eux
qui vivent sur les charognes, comme les Silphes , avec
lesquels on les voit fréquemment. De ce nombre est le
SE. à grandes mâchoires(Si.maxillosus, Lin.),quiest d’un
noir brillant, avec un duvet cendré formant une bande
transversale sur les élytres, et couvrant la plus grande
partie de l'abdomen,
Les Philonthes sont de petits Staphylinites très-abon-
304 HISTOIRE
dants dans notre pays; mais ils se trouvent également
dans toutes les régions du globe.
Ils vivent sous les pierres, parmi les végétaux et les
animaux en décomposition, aussi bien que dans les matières
excrémentitielles.
La larve du Philonthe bronzé (PA. æneus), décrite par
M. Bouché, est linéaire, rétrécie vers l'extrémité, grisâtre,
avec quelques poils ferrugineux : on la trouve pendant
l'automne et l’hiver dans le fumier et sous des détritus
végétaux. Elle y dévore des larves de diptères.
Les Hétérotops , qu’on peut rattacher au genre philon-
the, et dont nous ne connaissons que peu d'espèces, vivent
de la même manière, ainsi que les Acylophores.
Quelques autres genres de Staphylinites étrangers à
l'Europe nous sont inconnus dans leurs habitudes.
La seule espèce connue du genre Hæœmatode ( Ææma-
todes bicolor) habite le Brésil méridional, où elle a été
trouvée sous des pierres par M. d'Orbieny.
Le dernier groupe des Staphylinides les OxYPoRITESs,
est composé , seulement de cinq genres.
Les Oxypores vivent dans les agarics et les bolets.
On trouve les Eurypores sousles mousses. La seule es-
pèce du genre Astrapée (À. wlmi, Rossi.) vit, dit-on, au
printemps sous les écorces des ormes.
Le Velléie dilaté ( Velleius dilatatus) habite dans les
nids des frelons (vespa crabro). C’estla difficulté de l'ob«
tenir chez des hôtes aussi peu traitables que les frelons,
qui le rend si rare dans les collections.
Les Quédies sont de moyenne taille parmi les Staphyli-
niens, et très-communs dans le fumier, les détritus vé-
gétaux et animaux. Quelques larves de Quédies ont été dé-
crites par MM. Bouché et Waterhouse : elles ressemblent
DES INSECTES. 805
beaucoup à celles des Philonthes ; et comme ces dernières
elles se trouvent dans le fumier, où elles s'emparent de
larves de Diptères.
Enfin, la dernière famille de la tribu des Staphyliniens
est celle des TAGHINIDES, que nous subdivisons en deux
groupes : les TacxiNires et les ALÉOCHARITES, coléoptères
généralement très-petits, et fort communs en Europe.
Les TAcHINITES sont remarquables par leur corps pis-
ciforme , très-atténué à l'extrémité. |
Les Mycétopores, les Bolétobies, se tiennent sous les
feuilles tombées, sous les mousses, ainsi que dans le$
champignons.
Les Tachines etles Tachypores, les principaux genres du
groupe, se trouvent dans tous les endroits humides, parmi
les détritus végétaux ou les matières excrémentitielles. Il
en est de même chez les autres genres, dont les espèces
décrites sont également indigènes à l’Europe.
Legroupe-des ALÉOCHARITES est plus nombreux.
La plupart vivent parmi les détritus végétaux ou dans
les fientes des bestiaux.
Cependant plusieurs habitent dans les fourmilières.
De ce nombre sont les Loméchuses, dont quatre espèces
seulement sont connues. Les Dinardes vivent aussi dans
: les fourmilières.
de
Au contraire, les Gyrophœnes se trouvent princi-
palement dans les champignons. Presque toutes les nom-
breuses espèces qui composent les divers genres ap-
partenant encore au même groupe se tiennent le plus habi-
tuellement parmi les détritus végétaux. Leur taille est
très-exigué.
Les principaux genres sont les Aléochares, Bolitocha-
256.
306 HISTOIRE
res, ete., aux dépens desquels on en a formé plusieurs
autres ‘: -
QUATRIÈME TRIBU.
LES PSÉLAPHIENS.
Cette petite tribu offre la plus grande analogie avec la
précédente, surtout la première famille, que divers entomo-
logistes ont placée parmi les Staphyliniens, tandis que
d’autres en ont fait une section à part dans l’ordre des
coléoptères ; et cela en considération des tarses, composés
de trois articles, dont deux seulement sont bien distincts.
Tous les Psélaphienssont d’une taille très-exiguëé. Aussi
ne doit-on pas s’attendre à trouver parmi eux beaucoup
d’exotiques connus.
TABLEAU
DES DIVISIONS DE LA TRIBU DES PSÉLAPHIENS.
Fam. {. PSÉLAPHIDES. Élytres courtes, tronquées, ne cou-
vrant qu'une partie de l’abdomen.
Tarses de trois articles.
Groupe. 1. CTÉNISTITES. Antennes de onze articles. Deux cro-
chets aux tarses.
Gre. 1. MARNAX, Cast. Antennes ayant leurs trois derniers
articles en massue. Tête ayant une
avance frontale.
Gre. 2. TyRUS. Aubé. Antennes un peu renflées vers l'ex-
frémité. Palpes ayant leurs trois pre-
miers articles presque coniques.
Gre. 3. CHENNIE. Latr. Antennes presque perfoliées. Palpcs
ayant leur 2° article grand et sphérique,
Gre. 4. CTÉNISTE. Reich. Antennes épaisses. Palpes portant un
prolongement. pointu sur chacun des
trois derniers articles.
-? Voyez, pour la descriplion détaillée des genres et des espèces de Sta-
phyliniens, le Genera et Species Staphylinorum de M. Erichson; Berlin,
1839,
DES
Groupe ?. PSÉLAPHITES.
Gre. !. PSÉLAPHE, Herbst.
Gre. 6. BRIAXYS. AnoCA.
Gre. 7. BYTHINE. Leach.
Gre. 8. rycuus. Leach.
Gre. 9. TRIMUM. Aubé.
’
Gre. 10. BATRISE. Aubé.
Gre. 11. EUPLECTE. Kirby.
Groupe 3. CLAVIGÉRITES.
Gre. !. GLAVIGER. Mull.
Gre. 2. ARTICÈRE. Dalm.
Fam. 2. SCYDMÉNIDES.
Gre. 1. SCYDMÆNE. Lalr,
INSECTES, 307
Antennes de onze articles, Un seul
crochet aux tarses.
Antennes moniliformes, ayant leurs
trois derniers articles renflés. Palpes
maxillaires très-longs , avec le dernier
article en massue très-allongée.
Antennes ayant leurs trois derniers ar-
ticles renflés, et le terminal pointu.
Palpes maxillaires très-longs, avec le
dernier article conique.
Antennes très renflées à l’extrémité.
Palpes maxillaires ayant le dernier
article très-grand , sécuriforme.
Antennes moniliformes, ayant le cin-
quième article très-renflé dans les
mâles, Palpes maxillaires à dernier
article sécuriforme.
Antennes à dernier article très-grand,
Palpes maxillaires à dernier article
légèrement dilaté en dedans.
Antennes moniliformes épaissies vers
l'extrémité. Palpes maxillaires à der-
nier article ovalaire.
Autennes épaissies, avec les trois
derniers articles très-grands. Palpes
maïillaires à dernier article conique.
Antennes ayant moins de onze arti-
cles.
Antennes de six articles, les derniers
formant une forte massue.
Antennes d’un seul article, terminé
par une massue tronquée.
Élytres oblongues, convrant entière-
ment l’abdomen, Tarses de cinq arti-
cles.
Antennes à articles globuleux, les
trois derniers formant une massue.
308 HISTOIRE
Gre. 2. CLIDIQUE. Cast. Antennes à articles presque coniques.
Palpes maxillaires très-longs ; l'avant:
dernier article infundibuliforme, re-
cevant le dernier.
Gre. 3. MASTIGE. ZUlig. Antennes presque filiformes, coudées
après le 1°" article.
Nous rapportons deux familles à cette tribu : les PSÉLA-
PHIDES et les SCYDMÉNIDES.
Ce sont les premiers dont les analogies ont été plus ou
moins prises en considération depuis quelques années.
Au reste, malgré une ressemblance assez grande avec les
Staphyliniens , on ne peut nier qu’il n’y ait des différences
très-marquées.
Ce qui contribue le plus sans doute à leur donner cet
aspect un peu analogue , c’est la brièveté des élytres, qui
chez les Psélaphides, comme chez les Staphyliniens, laisse
une grande partie de l’abdomen à découvert (pl. 8, fig. 9).
Mais les premiers ont un corselet globuleux , des palpes
maxillaires très-grands, des mandibules aiguës et den-
ticulées, des yeux très-proéminents, des antennes renflées
en massue, des tarses très-petits, terminés le plus sou-
vent par un seul crochet, et ayant trois articles, dont le
premier si exigu qu’il échappe facilement à la vue.
Les Psélaphides sont bien connus dans leurs espèces,
car ils ont été l’objet de plusieurs monographies laborieuse-
ment élaborées 1!,
Ces petits coléoptères se trouvent pendant l'hiver et le
printemps dans la mousse, et parmi les herbes. 11s courent
et volent avec une grande agilité, surtout lesoir. Plusieurs
d’entre eux vivent constamment dans les fourmilières.
Y Voy. surtout la dernière. Aubé, Pselaphiorum monographia, Ma-
gas. de z0CL., 1853.
DES INSECTES, 309
Les Psélaphides peuvent former trois groupes distincts.
Le premier, les CrÉNisrires, n’est pas le plus étendu :
nous signalerons les principaux genres qui s’y rattachent.
Celui de Marnax, dont on ne connaît qu'une seule espèce,
de Cayenne ; c’est le géant des Psélaphides, car elle a près
de trois lignes de longueur, et les autres en ont rarement
plus d’une, souvent moins; c’est aussi la seule espèce
exotique encore décrite.
Nous n'avons rien de particulier à mentionner ici sur
les Tyrus, Chennies, Cténistes. Ces derniers cependant
sont remarquables par leurs palpes maxillaires, dont les
trois derniers articles supportent une épine (pl. 8, fig. 9);
caractère que l’on suppose appartenir seulementaux mâles.
Les PséLapaiTes sont les plus nombreux.
Les Psélaphes constituent le genre principal du groupe.
Les Bryaxis, Bythines, Batrises, Euplectes, ete., sont
aussi plus ou moins abondamment répandus en Europe.
Les Batrises vivent dansles nids de fourmis, comme les Ty-
chus. Le 5° article des antennes estdilaté chez les mâles.
Le troisieme groupe des Pselaphides, les CLAVIGÉRITES,
a pour représentant principal le genre Claviger , qui ren-
ferme peu d’espèces. Toutes habitent chez les fourmis, sur-
tout chez la fourmi jaune (F, flava). Plusieurs entomo-
logistes, d'après lesobservations de Müller, pensent que les
fourmis les gardent avec soin et les nourrissent même de
leur propre bouche, parce que les Clavigers auraient la
propriété de sécréter un fluide recherche par les fourmis ,
comme celui des pucerons.
Legenre Articèreest formé sur un insecte voisin des Cla-
vigers et n’a été trouvé que dans la gomme copal.
Les ScypMÉNipESs constituent la seconde famille de la
tribu des Psélaphiens , malgré de grandes ressemblances
310 HISTOIRE
avec les Psélaphides dans la forme générale du corps,
dans les parties de la bouche et dans les antennes, elle en
diffère beaucoup par les tarses, toujours de cinq articles,
aussi bien que par les élytres, aussi longues que l’abdo-
men,
- Ce sont de petits insectes à thorax presque globuleux,
aveclesélytres beaucoup pluslarges et de forme oblongue.
Leurs métamorphoses n’ont pas encore été observées.
On les trouve à terre dans les lieux humides, parmi les
mousses , les herbes ou les bois pourris. On en a rencontré
quelques-uns aussi dansles nids de fourmis; et nous croyons
en effet que ces coléoptères, tant dans leurs habitudes et
leurs transformations que dans leurs caractères zoologi-
ques , ont les plus grands rapports avec les Psélaphides.
Trois genres essentiels seulement se rattachent à cette
famille ; ce sont les Scydmènes proprement dits (Seyd-
mænus), que l’on a subdivisés en plusieurs autres genres.
Le genre Clidique (Clidicus) formé sur une seule es-
pèce de Java;
Et enfin les Mastiges beaucoup moins nombreux en es-
pèces que les Scydmènes , mais généralement d’une taille
supérieure. Le type du genre est le Mastige à grandes pal-
pes (Mastiqus palpalis), qui ne paraît pas rare dans toute
l’Europe méridionale.
CINQUIÈME TRIBU.
LES ÉROTYLIENS.
Les Érotyliens, en général, sont des insectes lisses et
brillants, dont les formes varient beaucoup, les uns étant
presque linéaires, tandis que les autres sont presque com-
plétement orbiculaires. Mais ilest vrai de dire que la plu-
part sont assez convexes et de forme naviculaire.
DES INSECTES. 311
Presque tous les Érotyliens vivent dans les champi-
gnons, où ils opèrent le dépôt de leurs œufs, où vivent
leurs larves, où toutes leurs métamorphoses s'effectuent,
où enfin demeurent souvent eux-mêmes les insectes par-
faits. Cependant ceux-ci quittent fréquemment leur re-
traite, et on les trouve sur les feuilles, volant dans les bois
pendant le jour, et se rassemblant souvent sur les troncs
d'arbres abattus.
Les larves de ces coléoptères sont blanchâtres et pres-
que cylindriques.
L'Amérique méridionale est principalement la patrie
des Érotyliens. Ces-insectes sont très-abondants dans tout
le Brésil, la Bolivie, la Guyane, la Colombie, les Antilles et
le Mexique. Ils sont peu nombreux aux États-Unis : les
espèces européennes sont en petite quantité, et n’appar-
tiennent à aucun des genres dont les espèces sont d'une
grande taille. Enfin les Érotyliens paraissent exister en
très-faible partie en Afrique, en Asie, et à la Nouvelle-
Hollande.
Le nombre des articles des tarses variant de trois a
cinq, ét ce caractère étant facile à saisir, nous l'em-
ployons avec quelques autres caractères correspondants,
pour distinguer nos familles et groupes de la tribu des
Érotyliens.
TABLEAU
DES DIVISIONS DE LA TRIBU DES ÉROTYLIENS.
Fam. {. ENDOMYCHIDES, Tous les tarses de trois articles.
Genre {. LYCOPERDINA. Latr. Antennes assez longues, à peine élar-
gies à l'extrémité. Les derniers articles
ovalaires. Mandibules terminées en
pointe simple. Cuisses renflées.
Gré. 2. ÉMIPOQUE *. Dej. Les trois derniers articles des antennes
_
312 HISTOIRE
plus élargis que les autres. Mandibules
bidentées à l'extrémité.
Gre, 3. ENDOuYQUE. Payk. Antennes ayant leurs trois derniers
articles très-longs, un peu élargis.
Mandibules bidentées à l'extrémité.
Corps ovalaire.
Gie. 4. papsa. Latr. Antennes ayantleurs trois derniers ar-
ticles allongés, grêles. Corps oblong.
Gre. 5. APLOSCELIS *. Dej. Antennes ayant leurs trois derniers
articles fortement élargis. Mandibules
fortement bidentées. Corselet angu-
leux , rebordé latéralement.
Gre.6. SPHOERODERA. Antennes ayant leurs trois derniers
* Blanch. articles fortement élargis. Corselet
étroit, globuleux.
Gre. 7. EUMORPHE. Weber. Antennes à trois derniers articles très-
dilatés et peu serrés. Mandibules à
peine bifides à l'extrémité. Jambes ar-
quées.
Gre. 8. AMPHIx. Cast. Antennes à trois derniers articles très-
dilatés et serrés. Jambes droites.
Elytres orbiculaires.
Fam. 2. ÉROTYLIDES. Tous les tarses de quatre ou de cinq :
= articles.
Groupe 1. ÉROTYLITES. Tarsesdequatrearticles, dontles trois
premiers dilatés. Dernier article des
palpes maxillaires sécuriforme, très-
large.
Gre. 1. OMOEOTÈLE. Hope. . Antennes grêles, ayant presque la
moitié de la longueur du corps, avee
les trois derniers articles formant une
massue allongée. Corps elliptique.
Gre. 2. BACIS. Hope. Antennes trèsgrêles, un peu plus
longues que le corselet, terminées in-
sensiblement par une massue formée
par les derniers articles. Corps ovale.
Gre. 3.SCAPHIDOMORPHE. Hope. Antennes grêles, un peu plus longues
e
DES INSECTES. 313
Gre. 4. ÉROTYLE. Fab.
Gre. >. BRACHYSPHOENE.
Lacord .
Gre. 6. MYCOTRÈTE. Lacord.
Gre. 7. ÆGITHE. Fabr.
Gre. 8. COCCIMORPHE. ÆA0pe.
Gre. 9.THoNIE. Lacord.
Gre. 10. IScHIRE. Lacord.
que le corselet, ayant une massue al-
longée, de quatre articles.
Antennes assez fortes, plus longues
que le corselet , les 4 derniers articles
formant une massue allongée. Pattes
longues.
Antennes généralement assez fortes,
et à peine de la longueur du corselet,
et à massue allongée. Pattes assez
courtes. Corps ovale.
Antennes terminées par une forte
massue formée par les 3 ou 4 derniers
articles. Corps ovale.
Antennes un peu plus longues que le
corselet. Corps hémisphérique ou
presque hémisphérique.
Antennes courtes, avec les trois der-
niers articles en massue. Corps subor-
biculaire.
Antennes grêles, plus longues que le
corselet. Corps oblong. Pattes longues
et grèles. Prothorax très-échancré en
avant.
Antennes à massue petite. Dernier
article des palpes maxillaires, dilaté
en segment de cercle.
Gre. 11. AULACOCHEILE. Lacord.Antennes courtes à massue très-large.
Gre. 12. Lypas. Lacord.
Gre. 13. TRITOMA. Fabr.
Gre. 14. TRIPLAX. Payk.
Gre. 15, AMBLYOPE. Lacord.
Corps ovale.
Antennes courtes à massue serrée,
ovalaire. Corps court, très-convexe.
Antennes courtes à massue ovale, à
articles serrés. Corps ovale, très-con-
vexe.
Antennes à derniers articles formant
une massue plus ou moins serrée.
Corps oblong.
Antennes ayant le 3° article aussi
27
314 HISTOIRE
long que les deux suivants réunis , et
les trois derniers formant une massue
ovale el serrée. Corps oblong.
Gre. 16. PSÉLAPrACUS. Perch. Antennes ayant leur 3° article aussi
long que les deux suivants réunis. La
massue formée brusquement par les
trois derniers articles.
Gre. 17. eNcCAUSTEs. Lacord.Lobe interne des mâchoires fortement
denté. Antennes à massue brusque de
rois articles.
Groupe 2. ENGIDITES. Tarses de cinq articles non dilatés.
Dernier article des palpes peu ou point
dilaté.
Gre. 1. DAGNE. Latr. Dernier article des palpes maxillaires
séc uriforme. Antennes à massue large.
Gre. 2. TRiPLATOMA. Westiw.Dernier article des palpes maxillaires
ovale. Lobe interne des mâchoires
inerme.
Gre. 3. ENGIS. Payk. Antennes courtes, ayant une massue
comprimée de trois articles. Palpes
maxillaires filiformes, à dernier article
obtus.
Gre.4. CRYPTOPHAGE. Jerbst.Antennes moniliformes, avec une
massue allongée formée par les trois
derniers articles.
Gre. 5. ANTHÉROPHAGE. Knoch. Antennes très-épaisses, leurs articles
s'élargissant vers ie sommet, et for-
mant insensiblement la massue.
Gre. 6. THORICTE. Germ. Antennes courtes, de neuf articles à
massue globuleuse. Palpes petits et
filiformes.
Fam. 3° IPSIDES. Farses le plus souvent de quatre arti-
cles, peu ou point dilatés. Palpes fili-
formes. Corps déprimé.
Groupe 1. IPSITES. Antennes ayant leurs deux -ou trois
derniers articles en massue.
Gre. 1. LANCURIA. Lalr. Antennes à massue large oblongue,
Gre. 2. PRosrTomIs. Lalr.
Gre. 3. TROGOSSITA. Fabr.
DES INSECTES, 315
Gre, 4.1r8. Fabr.
Gre. 5. HELOTA. Fabr.
Gre. 6. BIromA. Herbst.
de trois articles. Corps très-long at-
ténué postérieurement.
Antennes à articles un peu grenus,
avec les trois derniers grands. Mandi-
bules plus longues que la tête.
. Antennes un peu grenues, avec les trois
derniers articles grands, un peu en
dents descie. Mandibules courtes.
Antennes à massue ovalaire de trois
articles. Corps large, aplati. Tarses de
cinq articles.
Antennes à massue épaisse et compri-
mée, de trois articles. Corps oblong ,
déprimé. Tarses de cinq articles.
Corps allongé. Massue des antennes de
deux articles.
ure: 7. LANGELANDIA . Aubé. Corps allongé, très-déprimé. Massue
Gre. 8. NÉMOSOMA. Desm.
Gre. 9. coLypiE. Fabr.
Groupe 2. MONOTOMITES.
Gre. 1. ANOMMATE. Wesm.
Gre. 2. CERYLON. Latr.
Gre. 3
Gre.
. SYNCHITA. Zelw.
des antennes de deux articles. Yeux
nuls.
Antennes ayant leur 2° article aussi
court que les suivants ; la massue al-
longée de trois articles. Corps linéaire.
Antennes ayant leur 2° article aussi
long que le premier, la massue perfo-
liée de 3 articles. Corps linéaire.
Antennes ayant leur 10° article en
bouton.
Yeux nuls ou oblitérés. Antennes de
dix articles, à massue globuleuse d’un
seul article.
Tête avancée en triangle. Tarses de
quatre articles.
Tête nullement avancée. Tarses de 4
articles.
4. RHIZOPHAGE. Herbst Tête avancée en triangle Tarses de
cinq articles.
316 HISTOIRE
Gre. 5. MONOTOME. Herbst. Antennes à dixièmearticle en bouton.
Tête aussi large que le corselet, et sé-
parée par un étranglement.
Nous admettons trois familles distinctes dans la tribu
des Érotyliens : cesont les ENpomycuipes, les ÉROTYLIDES
et les Ipsipes. La première est composée d'insectes
dont les tarses n’offrent que trois articles distincts. Elle
comprend quelques genres, dont presquetoutes les espèces
sont exotiques, et dont nous ignorons à peu près com-
plétement toutes les habitudes. Cependant nous possé-
dons dans notre pays deux représentants de la famille des
Endomychides. L'un d’eux appartient au genre Lycoper-
dive { Lycoperdina Bovistæ Fabr.). C'est un petit co-
léoptère ayant deux lignes de longueur, entièrement d’un
brun uoirâtre, luisant et lisse, avec les antennes et les pat-
tes rougeâtres , que l’on trouve parfois en grand nombre
dans les champignons connus vulgairement sous le nomde
Vesse-loup {Lycoperdon Bovista). Les premiers états de
cet insecte ne sont pas encore connus.
L’'Endomyche vermillon(£Endomychus coccineus Fabr.),
joli coléoptère long de trois lignes, d’un beau rouge ver-
millon très-vif et très-brillant, ayant sur la tête une
ligne médiane, sur le corselet deux grandes taches, la poi-
trine et les pattes noires, est le type du genre.
On trouve l’Endomycbe vermillon dans la plus grande
partie de l’Europe : il est généralement peu commun. Ce-
pendant quand on découvre quelques bolets habités par
cet insecte, on en prendtoujours une assez grande quantité.
Les entomologistes anglais ont décrit et figuré la larve
de cet Endomycle. D’après M. Westwood, elle estaplatie
et large comme les larves des Silphes; tous les anneaux
du corps sont réfléchis et prolongés en forme de dents
DES INSECTES. 317
de chaque côté. Les antennes sont courtes et filiformes.
Les Epipoques (Æ£pipocus), qui ressemblent beaucoup
aux Lycoperdines, sont américains, ainsi que la plupart
des Amphix. Les Aploscelis proviennent de Madagascar.
On trouve en Autriche et dans la Russie méridionale le
genre Dapsa ( Dapsa trimaculata).
Les Eumorphes ({ £umorphus) sont les plus grands En-
domychides connus. Ils habitent tous les Indes orientales,
et sont remarquables par leurs élytres, qui présentent chez
la plupart des espèces un rebord plan.
Les Eumorphes, comme les Sphærodères, sont en géné-
ral de couleur obscure avec des taches jaunes.
La seconde famille des Érotyliens paraît se diviser as-
sez naturellement en deux groupes.
Le premier est celui des ÉroryLITESs, le plus étendu des
deux. Il ne renferme presque que des espèces des ré-
gions chaudes de l'Amérique. Dans ces derniers temps on
a augmenté considérablement le nombre des genres de ce
groupe, principalement dans la Monographie publiée re-
cemment par M. Lacordaire 1,
Mais il en est beaucoup parmi eux dont les caracteres
ont une valeur extrêmement secondaire, et que l’on doit
ranger dans la catégorie des sous-genres ou seulement des
divisions de genres; même parmi ceux qui figurent sur
notre tableau.
Les Omœotèles (Omæotelus) sont très-reconnaissables
à la forme elliptique ou naviculaire du corps. On en con-
naît peu d'espèces , trouvées dans les régions intertropica-
les de l'Amérique. Les Bacis ne diffèrent que très-peu des
précédents. Les Scaphidomorphes constituent un genre
1 foy. Lacordaire, Monographie des Érotyliens ; Paris, 1842.
27,
318 HISTOIRE
assez naturel, renfermant une certaine quantité d'espèces
sur lesquelles il n’y a aucune particularité à signaler.
Le genre Érotyle renferme les plus grandes et les plus
belles espèces du groupe; elles sont toujours convexes,
quelquefois elles sont tout à fait gibbeuses. De ce nom-
bre est le type du genre, qui est en même temps le type
du groupe (E. histrio Lin.) (pl. 8, fig. 10), insecte long de
dix à douze lignes, d’un noir brillant, de forme naviculaire,
avec les élytres très-gibbeuses au delà de leur milieu, mé-
langées de points et de bandes assez irrégulières, noires et
jaunes; chaque élytre ayant en outre deux taches rougeä-
tres, l’une sur l'épaule, l’autre à l'extrémité.
Cet Érotyle est l’un des plus communs au Brésil.
M. Lacordaire nous dit l’avoir trouvé constamment im-
mobile sur des bolets, ou sur des troncs d’arbres abattus
et à demi décomposés.
Nous n'avons rien de bien particulier à mentionner sur
les divers autres genres du groupe. Celui des Brachys-
phœnes (Brachysphænus}, l’un des plus nombreux, a été
divisé par M. Lacordaire en plusieurs sous-genres. Parmi
les Mycotrètes on trouve les Érotylites de la plus petite
taille.
Les Ægithes se font remarquer entre tous par leur corps
sub-hémisphérique ou même complétement hémisphéri-
que, et les Coccimorphes par leur forme orbiculaire.
Les Aulacochéiles (Au/acochilus) sont propres à l’an-
cien continent. ‘Foutes les espèces décrites actuellement
habitent les Indes orientales et l’Afrique australe. Au con-
traire, de mème que les Thonies et les Ischires, tous les
Lybas sontAméricains, et se ‘font remarquer par leur forme
courte , trapue, presque pilluliforme.
Les Tritomes sont assez semblables quant à la forme,
= y LS is
haine
Si RE,
DES INSECTES 319
mais leur taille est généralement beaucoup moindre. Une
seule espèce est Européenne.
Les Triplax sont de petits coléoptères de forme oblon-
gue, qu'on trouve sous les bolets, les troncs d'arbres ca-
riés, aussi bien que sous les écorces. On en connaît une
| douzaine d'espèces européennes ; les autres sont répandues
dans diverses parties du monde.
On considère comme le type du genre:le Triplax rus-
sique (7°. russica Fabr.), long de deux à trois lignes, rou-
geâtre, avec les antennes, la poitrine et les élytres noires ;
ces dernières ayant desstries ponctuées, avec les inter valles
très-finement ponctuées. Les Amblyopes, très-voisins des
précédents, sont d'Afrique et des Indes orientales, Les
Pselaphacus sont des Érotylides d'assez grande taille, tous
d'Amérique.
Les Encaustes habitent les régions intertropicales de
l'Asie et de l’Afrique. |
Le second groupe de la famiile des Érotylides , celui
des ENGrr1TES, est composé d'espèces dont tous les tarses
ont cinq articles bien distincts. Quelques genres seule-
ment s’y rattachent. Ce sontles Dacnées proprement dites,
qui habitent surtout l'Amérique ; mais on en connaît déjà
deux espèces africaines, l’une du Sénégal, l’autre de
Madagascar.
Les Triplatoma sont tous des régions intertropicales de
l’ancien continent.
Le genre Engis renferme deux espéecs européennes ;
la plus commune est l’Engis huméral { Engis humeralis
Fabr.), long d’une ligne, d’un noir brillantet ponctué, avec
la tête, les antennes, le corselet, les pattes, etun point hu-
méral sur chaque élytre, d’un rouge ferrugineux.
M. Westwood nous a fait connaître la larve de la se-
320 HISTOIRE
conde espèce (Engis rufifrons Fabr.) : elle est assez étroite,
cylindrique, avec les pattes très-courtes , le corps terminé
par deux pointes, et passablement hérissé de poils roides.
Ces Engis vivent dans les champignons, et surtout dans
les bolets.
Les Cryptophages, beaucoup plusnombreux en espèces
que les précédents, ont des mœurs analogues; on en a
trouvé plusieurs avec leurs larves dans les vesses-loups,
notamment le type du genre (C. cellaris Fabr).
À leur état parfait on les trouve quelquefois sur les
plantes, comme les Anthérophages, qui en diffèrent peu. I
existe chez ces derniers un sexe dont les tarses sont hété-
roméres.
M. Germar a formé le genre Thoricte sur une seule
espèce de Nubie.
Les Ipsipes constituent une troisième Famille parmi les
Érotyliens. Ils ont de grandes affinités avec les précédents,
mais d’autre part on ne peut se refuser à reconnaître encore
des caractères qui les rapprochent des Nitidules. Quoi qw’il
en soit, nous croyons cependant que les affinités des Ipsi-
des avecles Engidides sont plus manifestes,
Les Ipsires forment un premier groupe.
Les [ps constituent le genre principal : ce sont de petits
insectes assez aplatis, lisses et brillants, que l’on ren-
contre sous les écorces d'arbres , dans les bois cariés, etc.
Nous ne connaissons pas leurs larves. |
Le genre Trogossite a pour type une espèce très-com-
mune en Europe. (7. mauritanica Lin.) (pl. 8, fig. 14
et 15.) Sa larve (pl. 8, fig. 16) est très-nuisible aux
grains.
Le genre Prostomis se trouve dans le nord de l'Eu-.
rope (P. mandibularis Fah.).
DES INSECTES, 321
Les Languries sont exotiques, la plupart américaines.
On a décrit depuis longtemps une espèce très-belle du
genre Helota ; elle provient de Java, et paraît fort rare. Il
en existe au Muséum d'histoire naturelle une seconde es-
pèce de la même localité. M. Hope en a fait connaître ré-
cemment deux autres des Lndes orientales #,
Les Bitomes et les Colydies (Co/ydium) se tiennent
toujours aussi sous les écorces d'arbres. L'une des espèces
de ce dernier genre, la plus commune dans notre pays, est
le Colydie sillonné (Colydium suleatum Fabr.), long de
quatre lignes, entièrement d’un rouge ferrugineux, avec
quatre sillons longitudinaux sur le corselet, et les élytres
striées et ponctuées.
D'après une observation faite par M. Audouin et déjà
consignée par M. Westwood, la larve de ce Colydie vit
sous les écorces d’ormes ; elle est assez longue, légèrement
déprimée, et terminée par deux fortes pointes. Lanymphe,
d'après M. Ratzeburg, est très-allongée, et terminée aussi
par deux pointes obtuses.
On a découvert récemment dans Paris, sous des bois en
partie décomposés, le genre Langelandia (L. anophthalma
Aubé.)
Le type du genre Némosome {W. elongatum) est rare
en Europe. Il habite sous les écorces d’ormes : sa larve,
que nous a fait connaître M. Westwood. est allongée, un
peu déprimée, terminée par des épines, et hérissée de
quelques poils roides. Elle s'agite et se contracte en tous
sens lorsqu'on la touche, et marche en remuant cons-
tamment la tête de haut en bas et de droite à gauche.
Le genre Calyptobium de Villa nous paraît encore
appartenir au même groupe.
1 Hope Coleopterist’s Manual; Londres, 1840.
329 HISTOIRE
Enfin le second groupe des Ipsides est celui des
MonorouiTes, petits insectes ordinairementeylindriques,
ayant le dernier article de leurs antennes en bouton. Ces
coléoptères vivent sous les écorces et dans les vieux bois
plus ou moins pourris. Leurs larves vivent dans'les mê-
mes endroits ; elles sont assez allongées, molles, et héris-
sées de poils plus ou moins nombreux.
On place dans ce groupe le genre Anommate, bien re-
marquable par l'absence d’yeux, au moins en apparence.
Les Cérylons sont de très-petits insectes fort étroits,
lisses et brillants, dont on rencontre plusieurs espèces en
Europe.
Les Synehites et les Rhizophages habitent les mêmes
lieux ; ces derniers ont cinq articles à tous les tarses.
Les Monotomes sont de très-petite taille, de couleur de
bois, rugueux et légèrement velus. On les rencontre sous
les écorces et dans les fumiers ; ils vivent de détritus de vé-
gétaux , préférant toutefois , dit M. Aubé, ceux qui con-
tiennent des matières animalisées. |
Deux espèces (H. conicollis et angusticollis) vivent en
société avec les grandes fourmis.
SIXIÈME TRIBU.
LES DERMESTIENS.
Les coléoptères qui composent cette tribu offrent cer-
tainement un ensemble homogène, mais ils se lient néan-
moins avec les Érotyliens. Les uns vivent dans les cham-
pignons, d’autres se trouvent dans les bois pourris , Sôus
les écorces , etc. Plusieurs enfin dévorent diverses subs-
tances desséchées , soit animales , soit végétales, Leurs lar-
DES INSECTES. 323
ves sontordinairement trés-velues, et ne présentent pas de
pointes terminales, comme on l'observe chez les larves des
Érotyliens.
Les Dermestiens se divisent en quatre familles natu-
relles.
"TT
ABLEAU
DES DIVISIONS DE LA TRIBU DES DERMESTIENS.
Fam. 1. MYCÉTOPHAGIDES.
Groupe {. SYLVANITES.
Gre. 1. SYLYAIN, Lalr.
Groupe 2. LATRIDIITES.
Gre. 1. MÉRYx. Latr.
Gre. 2. LATRIDIE. Herbst.
Gre. 3. DASYCÈRE. Brong.
Gre. 4. PSAMMOECUS. Boud.
(Crypla Kirb.)
Groupe 3. MYCÉTOPHA-
GITES.
Gre. 1. MYCÉTOPHAGE. Fabr.
Gre. 2. BIPHYLLE. Dej.
Gre. 3. TRIPHYLLE. Lalr.
(Phlæophilus , Steph.)
Tarses souvent de quatre articles.
Jambes non contractiles, assez grêles.
Corps linéaire, déprimé.
Antennes longues, massue de trois arti-
cles.
Corps oblong, avec la tête et le cor-
selet plus étroits que le reste du corps.
Palpes maxillaires terminés par un
arlicle triangulaire.
Palpes maxillaires très-courts, termi-
nés en pointe.
Palpes maxillaires grêles, terminés
en pointe. Tarses seulement de trois
articles distincts.
Palpes terminés par un article très-
grand, sécuriforme.
Corps ovale, avec le corselet élar-
gi en arrière. j
Massue des antennes formée par les
cinq derniers articles. Tarses de cmq
articles.
Massue des antennes formée par les
deux derniers articles. Tarses de cinq
articles.
Massue des antennes formée par les
trois derniers articles. Tarses de cinq
articles.
324 HISTOIRE
Gre. 4. TETRATOMA. Herbst. Massue des antennes de quatre arti-
Gre. 5. rxrHÆA. Kirby.
Gre. 6. SPHINDE. CÆevr.
Fam. 2. DERMESTIBES.
Gre. 1. DERMESTE. Lin.
Gre. 2. ATTAGÈNE. Lalr.
Gre, 3. MÉGATOMA. Latr.
Gre. 4. TROGODERMA. Latr.
Gie. 5. ANTHRÈNE. Geoff.
Gre. 6. ASPIDIPHORE. Ziegl.
Gre. 7. GLOBICORNIS. Lalr.
Fam. 3. BYRRHIDES.
cles. Tarses hétéromères, les anté-
rieurs et intermédiaires de cinq arti-
les, les postérieurs de quatre.
Massuedes antennes oblongue de trois
articles. Tarses hétéromères,
Massue des antennes de trois articles,
grande, perfoliée. Tarses hétéromères.
Tarses ordinairement de einq arti-
eles. Jambes contractiles, étroites, al-
‘longées, avec les tarses toujours libres.
Corps oblong. Antennes de dix arti-
cles. La massue large de trois articles.
Le dernier presque aussi court que les
précédents.
Antennes de dix articles, les premiers
assez grands, les six suivants très-
courts, les trois derniers formant une
large massue dentée, une fois plus
longue que le reste de l’antenne.
Corps ovalaire. Antennes de onze arti-
cles, terminées par une massue grêle;
le dernier article plus long que les pré-
cédents.
Antennes de onze articles. La massue
assez large et oblongue, de quatre ar-
ticles.
Corps ovale. Antennes de dix articles ;
la massue large, de trois articles ; le
dernier plus long que les deux précé-
dents.
Antennes de dix articles; la massue
très-allongée , cylindrique, de trois ar-
ticles.
Corps arrondi. Massue des antennes
de trois articles, très-hrge, globuleuse.
Tarses de cinq articles ; jambes larges
DES
Gre. {. NOSODENDRON. Lalr.
Gre. 2. BARRHE ZLinné.
INSECTES, 325
comprimées; larses se repliant sur
les jambes.
Antennes grèles , avec une large mas-
sue perfoliée de trois articles.
Antennes grèles, avec les cinq der-
(Syncalypta Dillw., etc.)niers articles un peu élargis, de ma-
Gre 3. TRINODES. Lalr.
Gre. 4. MYRMIDIE. LeaCh.
Fam. 4. AGATHIDIIDES.
Gre. {. AGATEHIDIUM. JUlig.
Gre. 2. LÉIODES. Latr.
Gre. 3. PHALACRE. Payk.
Gre. 4. CLYPEASTER. An-
dersch.
Gre. 5. ORTHOPÈRE. S{eph.
Les MYcÉTOPHAGIDES
la tribu des Dermestiens ;
sieurs groupes.
nière à former la massue.
Antennes ayant une massue de trois
articles.
Antennes de dix articles, le dernier en
massue.
Tarses de quatre articles. Corps orbi-
culaire.
Corps globuleux. Massue des anten-
nes de trois articles.
Corps ovale. Massue des antennes de
cinq articles. Jambes épineuses.
Corps ovale, bombé. Massue des
antennes de trois articles.
Corps aplati. Tête cachée sous un
corselet presque semi-circulaire. Mas-
sue des antennes de trois articles.
Corps presque ovalaire. Massue des
antennes de deux articles.
forment la première famille de
elle peut être subdivisée en plu-
Les SyzvaniTEs, auxquels se rattache seulement le
genre Sylvain {Sylvanus); petits coléoptères à corps
étroit, linéaire et aplati, que l’on trouve sous les écorces
des arbres. Leurs larves sont déprimées et glabres , d'une
couleur blanchâtre ainsi que les nymphes, qui offrent des
pointes épaisses sur les côtés du corselet et de l’abdo-
men.
28
326 HISTOIRE
Les LaTripi11Es forment un second groupe parmi les
Mycétophagides. Ce sont en général de très-petits insee-
tes, dont la tête et le corselet sont étroits par rapport à la
partie postérieure du corps, qui est plus ou moins globu-
leuse.
Le genre Latridie est le plus nombreux du groupe.
Toutes ces petites espèces se trouvent dans diverses sub-
stances végétales en détritus. Leurs larves sont atténuées
postérieurement et velues ; elles se fixent ordinairement
par la partie postérieure du corps, pour subir leur trans-
formation en nymphe. Nous devons à De Geer et à Kyber
quelque renseignements sur les métamorphoses des Latri-
dies, mais ils sont bien incomplets.
On connaît une seule espèce du genre Psammæeus,
que l’on trouve sous les écorces , aux environs de Paris:
mais elle y est rare; il en est de même du genre Dasycera.
Le genre Meryx, de Latreille formé sur une seule espèce
des Indes orientales, s’éloigne peu aussi des Latridies.
Enfin le troisième et dernier groupe des Mycétopha-
gites est celui des MYCÉTOPHAGITES , Composé d'insectes
qui vivent dans les champignons. Les larves de ces Der-
mestiens sont assez élargies, très velues, et ressemblent
beaucoup à celles des vrais Dermestes.
des Mycétophages forment le genre principal; le type
est le Mycétophage à quatre taches (M. quadrimaculatus
Fabr.), qui est long de quatre lignes et noirâtre en dessus,
avec deux taches jaunes sur chaque élytre; l’une sur
l'épaule , et l’autre vers l’extrémité.
Les Biphyiles et Triphylles vivent de la même ma-
nière que les Mycétophages.
Les Tétratomes, Typhées et Sphindes (Sphindus) se
font remarquer par leurs tarses hétéromeres. Ils sont de
LES INSECTES. 327
très-petite taille et se trouvent particulièrement dans les
champignons. :
Les perMesripes forment la seconde famille de la
tribu. Ce sont des insectes très-redoutables dans certains
cas : quelques-uns d’entre eux sont un fléau pour nos col-
lections d'histoire naturelle et pour les pelleteries ; plu-
sieurs dévorent toutes les substances végétales et ani-
males desséchés et en décomposition. Il en est aussi qui
vivent constamment sur des charognes qu’ils anéantissent
bientôt sauf les os, qu’ils épargnent à peine.
Leurs larves sont molles, et hérissées de poils, qui for-
ment chez certaines espèces des pinceaux très-élégants :
elles subissent leur transformation en nymphe sans former
de cocon , mais aussi sans se débarrasser de la peau de la
larve. La plupart des Dermestides, sans être très-petits ,
sont d’une grosseur très-médiocre.
Le genre Dermeste est le principal de la famille, ses es-
pèces ne sont pas très-nombreuses, mais il n’en est pres-
que aucune qu’on ne rencontre à la fois dans toutes les
parties du monde. Les Dermestes comptent parmi les in-
sectes les plus cosmopolites ; ce qu’il faut attribuer évi-
demment à leur genre de nourriture : en effet, ces coléop-
tères, se nourrissant de toutes sortes de substances, comme
des viandes desséchées, des peaux, des cuirs, des papiers
même , ont été transportés de régions en régions par di-
vers navires.
C’est ainsi que nous retrouvons en Amérique, en Afri-
que , même à la Nouvelle-Hollande, plusieurs espèces qui
sont communes dans notre pays.
Le type du genre est le Dermeste du lard | Dermestes
lardarius Lin.), longde trois à quatre lignes, noir, avec la
base des élytres fauve et marquée de trois points noirs. La
328 HISTOIRE
larve est assez longue, atténuée à l'extrémité, et terminée
par deux épines crochues. Tout le corps est couvert de
longs poils très-touffus , d’un brun noirâtre. Ce n'est pas
seulement dans le lard que vit cette larve, elle ronge les
peaux, et cause de grands dégâts dans les magasins de
fourrures, aussi bien que dans les collections de mam-
mifères et d'oiseaux.
Elle attaque aussi parfois les insectes de nos collections,
et les détruit promptement.
L'insecte parfait ne paraît pas exercer de dommage;
comme tous les autres Dermestes, il contracte ses pattes
et contrefait le mort quand on veut le saisir.
Une autre espèce du même genre (D. vulpinus Lin.)
n’est pas moins nuisible que la précédente; car M. West-
wood nous apprend qu’il y a quelques années elle causa
de si grands ravages dans les magasins de peaux à Lon-
dres, qu’une récompense de 20,000 livres sterling fut of-
ferte pour un remède propre à anéantir cet insecte.
L’unique espèce du genre Attagène(A.serra Fabr.), dont
les antennes sont terminées en dents de scie chez le mâle,
habite une grande partie de l’Europe; sa larve, que nous
avons quelquefois observée, se trouve par hasard dans des
collections d'histoire naturelle ou sous des écorces d'arbres,
où elle paraît vivre aux dépens d'insectes morts. Elle est
assez longue, un peu atténuée à l'extrémité, couverte de
longs poils bruns, et terminée par trois pinceaux de poils
de cette couleur , l’un médian, et les deux autres latéraux
et beaucoup plus courts.
Le genre Megatoma comprend plusieurs espèces, mais
letype est le Megatoma des pelleteries (A. pellio Lin.),
petit insecte noir, avec un point blanc au milieu de chaque
élvtre.
DES INSECTES. 329
La larve de ce Dermestide, brunâtre, très-velue, et
terminée par un pinceau en forme de queue, est un véri-
table fléau dans les magasins de fourrures. Elle dévore
les peaux, les plumes, et en général toutes les substances
animales mortes.
On trouve les Trogodermes sur les fleurs, mais nous ne
connaissons pas leurs métamorphoses. Ontrouve de même :
les Anthrènes, petits Dermestides globuleux, même l’An-
thrène des musées (Anthrenus museorum Lin.), long d’une
ligne, noir, avec trois bandes transversales d’un blane gri-
sâtre sur les élytres, et quelques petits fascicules de poils
de la même nuance sur les élytres.
La larve de cet insecte est un véritable fléau pour les
collections entomologiques. Elle est couverte de poils gris
etbrunâtres, disposés par fascicules qui retombent le long
du dos etdes parties latérales du corps dans l'étatordinaire,
mais qui se redressent lorsque la larve est inquiétée. La
larve de l’Anthrène des musées change de peau plusieurs
fois , et subit sa transformation en nymphe dans la der-
nière dépouille. Elle ravage aussi les pelleteries ; mais c’est
principalement dans les collections d'insectes qu’elle cause
des ravages qui durent pendant la plus grande partie de
l'année, car le temps que cette espèce passe à l’état de
nymphe et d’insecte parfait est assez court.
On a cherché tous les moyens pour éloigner les An-
thrènes, en plaçant dans les boîtes du camphre, de l'huile
de pétrole, du tabac, du soufre, etc.; jamais on n’en a ob-
tenu de résultats satisfaisants. Nous avons vu plusieurs fois
des larves d'Anthrenes qui paraissent vivre fort à l'aise
dans les boîtes infectées de camphre.
Les entomologistes emploient pour les détruire un ap-
pareil chauffé à la vapeur, connu sous le nom de nécren-
28.
330 HISTOIRE
tome. La chaleur à laquelle sont soumises les boîtes fait
bientôt périr tous les Anthrènes; mais si elles ne sont
pas parfaitement closes, d’autres individus peuvent y pé-
nétrer de nouveau.
Les Aspidiphores et Globicornis sont les plus petits
Dermestides.
La famille des BYRRH1DES est si voisine de la précé-
dente, que quelques petits genres ont été à plusieurs re-
prises reportés de l’une dans l’autre. Tous les Byrrhides
sont courts, bombés, à pattes larges et comprimeées, par-
faitement contractiles; ce qui permet à ces insectes de
contrefaire le mort quand on les inquiète. On les trouve
sous les pierres, à terre, dans les mousses, sous les écor-
ces ; leurs habitudes ne sont pas très-bien connues, leurs
premiers états le sont à peine. La parfaite homogénéité
qui existe entre tous les genres de cette famille ne nous
semble pas devoir permettre de les répartir en plusieurs
groupes.
La seule espèce du genre Nosodendron ({N. fasciculare
Fabr.) habite une grande partie de l’Europe, où on la trouve
sous les écorces des arbres, principalement de ceux dont la
sève s'échappe. La larve qui vit sous les mêmes écorces est
assez molle et rugueuse, avec des poils roides sur les par-
ties latérales.
Les Byrrhes forment le genre le plus nombreux du
groupe. Le type est le B. pilule (Byrrhus pilula Lin.), long
de trois lignes, brun, couvert d’un duvet très-serré, et
présentant quelques lignes longitudinales plus foncées sur
les élytres.
Cet insecte est commun en France ; on le rencontre sou-
vent à terre dans les endroits sablonneux. Nous r’avons
rien de particulier à mentionner sur les autres genres de
DES INSECTES. 331
cette famille, auxquels se rattachent seulement quelques
petites espèces européennes.
La seule espèce décrite du genre Myrmidius a été
trouvée vivante dans des caisses de fruits provenant de
la Chine, et dans des caisses de riz. ;
Enfin la quatrième et dernière famille des Dermestiens
est celle des AGATHIDIIDES, Composée d'insectes dont tous
les tarses n’ont que quatre articles. Ce sont des coléoptères
convexes, souvent globuleux, dont les pattes très-contrac-
tiles leur permettent aisément de contrefaire le mort. Ils
vivent généralement dans les champignons, mais leurs
métamorphoses ne sont pas connues. Leur taille est tou-
jours très-minime. Les Agathidiums constituent un des
principaux genres. On les trouve dans les bolets et quelque-
fois sous les écorces :.
Les Léiodes sont assez nombreux en espèces; on en
trouve une (ZL. cinnamomea) assez fréquemment dans les
truffes.
On voit quelquefois se poser sur les fleurs les petits
Phalacrus, Clypeasters, ete., dont la démarche est très-
agile.
SEPTIÈME TRIBU.
LES HYDROPHILIENS.
Les Hydrophiliens se font remarquer en général par le
grand développement de leurs palpes, qui dans plusieurs
familles ont une longueur bien supérieure à celle des an-
tennes. |
Quoique la plupart des insectes de cette tribu vivent dans
‘ M.Schmidt, in Germar Zeitschrift fur Entomologie, a décrit plu-
sieurs espèces nouvelles d’Agathidiides, et a aussi formé quelques gen-
res nouveaux, sous les noms de Ægaricophaqus, Hydnobius, etc.
332 HISTOIRE
les eaux ou au moins sur le bord des eaux, comme l’indi-
que leur nom, il y en a quelques-uns qui recherchent des
localités très-différentes ; et cependant, sous le rapport de
leurs affinités zoologiques , ils s’éloignenit peu des espèces
aquatiques.
Les Hydrophiliens paraissent répandus dans toutes les
régions du monde, et leurs dimensions sont très-variées ;
plusieurs d’entre eux comptent parmi les plus gros co-
léoptères, tandis que les autres sont au contraire des plus
petits. |
Nous admettons cinq familles bien distinctes dans la
tribu des Hydrophiliens, dont le tableau suivant présente
les diverses coupes.
TABLEAU DES DIVISIONS
DE LA TRIBU DES HYDROPHILIENS.
Famille fre SPRÆRIDIDES. Corps hémisphérique. Mâchoires cor-
nées, à lobe interne membraneux. 1°"
article des tarses de la longueur du
suivant.
Genre {. SPHÆRIDIE. Fab. Massue des antennes fortement in-
briquée. Palpes grêles.
Gre. 2. CERGYON. Leach. Massue des antennes à articles séparés.
Palpes grêles.
Gre. 3. rricuopopa. Brullé. Massue des antennes à articles très-
serrés, formant une petite palette.
Gre. 4. cyCLONOTE. Erich. Massue des antennes à articles sépa-
(Cæœlostoma Er.) rés. Palpes épais.
Fam. 2. HYDROPHILIDES. Corps ovalaire. Mâchoires entière-
ment cornées. rer article des tarses
beaucoup plus court que les suivants.
Gre. 1. uypROPHILE. Lin. Antennes de neuf articles, avec une
massue de quatre articles. Le second
DES INSECTES. 333
Gre. 2. xyprous. Leach.
Gre. 3. HYDROBIE. LeachA.
Gre. 4. PHILHYDRE. Solier.
Gre. 5. LIMNÉBIE. Leach.
Gre. 6. VOLVULE. Brullé.
Gre. 7. BÉROSE. Leach.
Gre. 8. GLOBARIA. Lalr.
Gre. 9. sPERCUÉE. Fabr.
Fam. 3. HÉLOPHORIDES.
Gre. 1. HÉLOPHORE. Fab.
Gre.2. HYDROENA. Kugell.
fortement échancré, le dernier coni-
que , allongé.
Antennes de neuf articles, la massue
de quatre. Le second sans échancrure,
le dernier court et échancré à l’extré-
mité.
Antennes de neuf articles, la massue
de trois articles. Dernier article des
palpes maxillaires presque aussi long
que le précédent.
Antennes de neuf articles, la massue
de trois. Dernier article des palpes ma-
xillaires beaucoup plus court que le
précédent.
Antennes seulement de sept articles
distincts.
Antennes de neuf articles. Dernier ar-
ticle des palpes maxillaires plus long
que le précédent. Jambes élargies à
éperons inégaux.
Antennes de neuf articles, avec la
massue triangulaire. Dernier article
des palpes de la longueur du précé-
dent. Pattes postérieures ciliées.
Antennes de huit articles, avec le
cinquième dilaté en forme d’épine.
Antennes courtes de six articles, avec
les cinq derniers formant la massue.
Corps oblong. Tarses à dernier article
aussi long que les précédents réunis.
Antennes grèles ‘le neuf articles, les
trois derniers formant une forte mas-
sue. Palpes maxillaires plus courts
que les antennes.
Antennes de sept articles, le 1°". ar-
ticle long, arqué ; les six derniers for-
334 HISTOIRE
Gre. 3. HYDROQUE. Leach.
Gre. 4. OCTHÉBIE. Leach.
Gre. 5. ÉNICOCÈRE. S{eph.
Fam 4. PARNIDES.
Groupe 1. ELMITES.
Genre {. MACRONYQUE. Mull.
Gre. 2. ELMIS. Latr.
(Stenelmis Duf.)
Gre- 3. GÉORISSE. Latr.
Groupe. 2. PARNITES.
Gre. 1. PARNUS Fabr.
Gre. 2. POTAMOPHILE. Germ.
Fam. 5. HÉTÉROCÉRIDES.
Gre. 1. HÉTÉROCÈRE. BOSC.
mant une massue allongée. Palpes
maxillaires beaucoup plus longs que
les antennes.
Antennes de sept articles, à massue
ovale, assez grande. Palpes maxil-
laires plus courts que les antennes.
Antennes de neuf articles, le 1°" arti-
cle peu arqué; les six derniers for-
mant une massue serrée. Palpes ma-
xillaires plus courts que les antennes.
Antennes de onze articles, la massue
formée par les cinq derniers.
Corps allongé. Pattes contractiles,
grêles.
Corps grêle. Pattes très-longues
Antennes filiformes de six articles, le
dernier plus gros formant la massue.
Antennes de onze articles, longues,
presque filiformes.
Antennes de neuf articles, les trois
derniers en massue globuleuse. Corps
globuleux.
Corps oblong. Pattes de moyenne
longueur.
Antennes courtes, de dix articles. Le :
deuxième très-dilaté, les suivants
formant une massue conique.
Antennes de onze articles, légère-
ment dentées, très-peu épaissies vers
l'extrémité.
Corps oblong. Pattes contractiles.
Jambes aplaties, épineuses. Tarses de
quatre articles.
Antennes de onze articles, fortement
dilatées à partir du cinquième jusqu’au
dernier.
DES INSECTES. 339
Les SPHÆRIDIDES sont de petits coléoptères orbicu-
_ laires à sternum saillant et à jambes aplaties, fortement
denticulées sur leurs bords ; en général ils fréquentent les
bouses et les matières cadavériques , et ils forment des trous
dans la terre. La plupart des espèces connues sont euro-
péennes ; quelques-unes seulement ont été recueillies dans
les régions tropicales.
Les larves et les métamorphoses des Sphæridiides sont
inconnues.
Les Sphæridies forment le genre principal. Plusieurs es-
pèces sont assez communes chez nous, principalement le
S. scarabéide { Sphæridium scarabæoides Fab.), long de
deux à trois lignes, noir, avec les élytres ornées chacune de
deux taches d’un jaune rougeâtre, l’une humérale, l’autre
à l’extrémité et échanerée; le bord marginal de la partie
postérieure des élytres est aussi de cette dernière couleur.
Pendant tout l’été cette espèce est commune dans les
bouses de vaches.
Les Cercyons, aucontraire, se tiennent presque constam-
ment sur le bord des eaux; et en cela ils se rapprochent
davantage des autres Hydrophiliens. On a décrit une
seule espèce de Trichopode, trouvée à Madagascar.
Les Cyclonotes vivent dans les mêmes localités que les
Cereyons ; selon M. de Castelnau, leurs larves sont aquati-
ques et ressemblent beaucoup à celles des vrais Hydrophiles.
La famille des Hypropaizipes est la plus nombreuse
de la tribu ; ce sont des coléoptères aquatiques, dont les
pattes postérieures, plus ou moins aplaties et ciliées, sont
propres à lanatation. Ils sont répandus dans tous lespays,
mais ils paraissent infiniment plus rares dans les pays
chauds, probablement parce que les eaux et les étangs y
sont plus vite desséchés.
336 HISTOIRE
Les larves et les métamorphoses des Hydrophiliens
ont été observées depuis longtemps par divers entomolo-
gistes. Les femelles au moment de la ponte filent un cocon
soyeux qu'elles fixent aux plantes aquatiques, et logent
leurs œufs, au nombre de cinquante à soixante, dans son
intérieur. Quelque temps après, les larves éclosent ; elles
sont très-agiles, fort longues, atténuées postérieurement,
et terminées par deux filets. Leur tête est large et cornée,
munie de mandibules robustes et fort grandes, qui leur
permettent de saisir facilement leur proie ; car ces larves
sont très-carnassières, de même que les insectes parfaits.
On les trouve en abondance au printemps dans toutes les
mares ; elles s’accrochent souvent aux plantes aquatiques.
On assure que les Hydrophilides arrivent du moment
de l’éclosion des œufs à l’état d’insecte parfait en une
centaine de jours.
Les Hydrophilides nagent avec facilité, mais ils sont
obligés de venir fréquemment à la surface de l’eau pour
y respirer. M. Audouin * a parfaitement décrit le manége
des Hydrophiles venant s'approvisionner d’air.
C’est au moyende leurs antennescanaliculées qu'ils re-
tiennent l'air en les repliant contre le corps lorsqu'ils re-
descendent dans l’eau; car alorsils parviennent à faire pé-
nétrer dans leurs stigmates les bulles d’air ainsi retenues.
Les insectes de cette famille se font remarquer par la
iongueur extrême de leurs palpes, qui est beaucoup plus
considérable que celle des antennes. Ils offrent une pointe
sternale très-acérée qui est redoutable chez les grosses
espèces quand on les saisit sans précaution.
Le genre Hydrophile proprement dit est composé de
‘ Ann. des sciences naturelles.
= 4
à
DES INSECTES, 337
grandes espèces, réparties dans les diverses régions du
_ monde. Mais la plus grosse est très-répandue en Europe :
c'est l'Hydrophile brun (Hydrophilus piceus Lin.)
(pl. 8, fig. 11), insecte long d’un pouce et demi, d’un brun
noirâtre olivacé, avec les élytres munies d’une petite dent
à l’angle sutural, et offrant quelques stries peu prononcées.
C’est surtout cet Hydrophile, commun dans notre pays,
que les entomologistes ont fréquemment observé : il sort
quelquefois de l’eau et vole avec facilité.
On assure qu’il se nourrit de matières végétales aussi
bien que de proies vivantes. On voit quelquefois la fe-
melle accrochée sur les plantes aquatiques la tête en bas,
formant son cocon au moyen des deux filières situées à
l'extrémité anale; ce cocon est de forme assez arrondie
avec un long pédicule conique. La larve dont les trois
premiers anneaux sont assez lisses etbruns est grisâtre et
ridée dans le reste de son étendue. Elle nage avec facilité ,
et souvent elle saisit les petites coquilles qui nagent à la
surface de l'eau; en renversant subitement la tête, elle
brise la coquille et dévore l'animal. Quand elle a pris tout
son accroissement, elle se creuse sur le rivage une cavité
plus ou moins arrondie , dans laquelle elle subit sa trans-
formation en nymphe.
Le genre Hydrous se compose d'espèces plus petites
que les Hydrophiles. On en trouve une espèce { A. cara-
boïdes Lin.) communément en France : ses habitudes pa-
raissent très-analogues à celles de l’'Hydrophile brun.
Les genres Hydrobies * , Philhydres, Limnebies, Bé-
roses , sont de petits Hydrophilides assez abondants en
Europe dans toutes les mares et étangs ; ils différent très-
" Nous rattachons aux Hydrobies les Sternolophus et Troyisternus
de Solier, comme simples divisions.
29
338 HISTOIRE
médiocrement entre eux par l'aspect général ; quelques
caractères seulement permettent de les distinguer.
Les femelles ont l'habitude de porter leurs œufs dans
un cocon soyeux , en le tenant sous l’abdomen au moyen.
d’appendices soyeux situés à l'extrémité des pattes pos-
térieures. On n’a décrit encore que deux espèces exotiques
de Volvulus, très-remarquables par leur corps très-convexe.
Les Globaria, commel’indique leur nom, ont une forme
toute sphérique.
La seule espèce connue du genre Sperchée (Sperchœæus
emarginatus Fabr.) se trouve dans presque toute l’Europe.
La troisième famille des Hydrophyliens, les HÉLOPHo-
RIDES, est composée de petits insectes aquatiques, mais qui
cependant se tiennent plus souvent au bord des eaux que
dans les eaux mêmes. Ils ont une forme beaucoup plus al-
longée et plus étroite que les Hydrophilides. Toutes leurs
espèces sont petites, et celles connues appärtiennent géné-
ralement à l'Europe. Leurs larves vivent dans l’eau, et se
nourrissent de proies.
Le genre Hélophore, le principal de la famille, renferme
plusieurs espèces communes dans notre pays, que l’on
trouve sur les plantes aquatiques et les rivages fangeux ;
elles agitent sans cesse leurs pattes, et tiennent souvent
leurs antennes cachées sur les côtés de la tête et du cor-
selet ; leur corps est couvert d’une fine pubescence qui les
fait paraître comme argentées.
Les Hydrænes, comme les Hydroques { Hydrochus),
comme les Ochtébies, vivent dans les mêmes localités.
D’après une observation faite par un observateur an-
glais, M. Wails, une espèce du genre Énicocère de Ste-
phens, que nousne connaissons pas parfaitement, se trouve
dansles crevassesdes pierres des ruisseaux. A l'automne on
DES INSECTES, 339
y trouve avec l'insecte parfait des larves et des nymphes.
Les premières sont noires, atténuées postérieurement avec
les parties latérales , frangées de poils courts. Quand elles
ont pris tout leur accroissement , elles quittent l’eau , et se
forment sur le bord des pierres une petite cellule , en em-
ployant des fragments de pierres. Les nymphes sont d’une
couleur orangée. L'insecte parfait venant à éclore déchire
le cocon avec ses mandibules , pour se faire un passage.
Les PaARNIDES constituent aussi une famille de petits
coléoptères aquatiques qui sortent fréquemment de
l’eau, viennent se poser sur les plantes aquatiques, ou
voler dans les alentours, pendant la chaleur du soleil. Leur
corps est étroit, etcouvert d'une fine pubescence qui paraît
servir à retenir une certaine quantité d'air autour de leur
corps quand ils sont dans l’eau; car ces insectes, ayant
les pattes très-grêles , n’ont pas la faculté de venir conti-
nuellement chercher une provision d’air à la surface de
l'eau , comme cela a lieu chez les Hydrophilides.
On admet généralement deux groupes dans la famille
des Parnides ; ce sont les ELmires et les PARNITES.
Les premiers ont des pattes assez longues, munies de
forts crochets, avec lesquelles ils s’accrochent sur les pier-
res; ces petits coléoptères marchent difficilement , et vi-
vent constamment dans les eaux courantes. Les Elmites
sont ordinairement privés d’ailes sous leurs élytres, ou bien
ces ailes sont rudimentaires. Et en effet il paraît qu'ils ne
sortent jamais de l’eau ; car lorsqu'on les met à sec, ils
ne tardent pas à mourir au bout de quelques heures.
Les Macronyques ( Macronychus) sont peu répandus ;
on en connaît une seule espèce européenne { M. quadri-
tuberculatus) qui a été bien observée dans ses habitudes
par M. Léon Dufour. Elle vit dans les ruisseaux, s’accro-
340 HISTOIRE
chant sous les pierres ou sur des morceaux de bois flot-
tants. Ces Macronyques déposent aussi leurs œufs sur des
bois flottants, d’une manière régulière et en séries trans-
versales ; ils les font adhérer au moyen d’une substance
agglutinante.
Les Elmis forment un genre plus nombreux ; on les ren-
contre aussi dans les ruisseaux dont le courant est très-
rapide. Ils se tiennent fixés fortement sur les pierres à
l’aide de leurs pattes, qui sont très-contractiles. Ils pa-
raissent choisir de préférence les pierres qui sont tapissées
de mousse ou de différentes matières végétales.
M. Westwood a trouvé des Elmis en grande quan-
tité dans des excavations de pierres, dont plusieurs ren-
fermaient de petites larves qu’il a regardées comme des
larves d'Elmis ; mais le fait n’est pas certain.
Le genre Géorisse est des plus singuliers , et s'éloigne
sensiblement des précédents par la forme globuleuse du
corps et par ses tarses de quatre articles.
On trouve le type dugenre (Georissus pygmœus) dans
la vase du bord des eaux ; quelquefois aussi il paraît se
tenir sur des pierres couvertes par l’eau, mais c’est plus
rare.
Jusqu'à présent on n’a pu découvrir exactement de
quelle manière s’effectuait la respiration chez les Elmites.
Le groupe des PARNITES est encore plus restreint que
celui des Elmites ; il ne renferme que deux genres.
Celui des Parnus, dont on connaît quelques espèces euro-
péennes. La plus répandue est le Parnus prolifericor-
nis, long d'environ deux lignes, brun jaunâtre, et couvert
d’une fine pubescence grisâtre, avec les pattes rougeâtres.
On rencontre cet insecte aux environs de Paris. Tous
les Parnus vivent au bord deseaux, creusant dans la vase,
DES INSECTES. 341
parmi les plantes aquatiques. Leurs métamorphoses et
leurs premiers états n’ont pas encore été observés.
Il en est de même dans le genre Potamophile, dont nous
trouvons une espèce { P. acuminatus Fabr.) aux environs
de Paris. Elle vit comme les Parnus au bord des eaux ,
mais elle paraît rare. Cependant un entomologiste de Paris
en a pris plusieurs individus sur des plantes aquatiques
au bord de l’eau, dans les îles de la Seine à Chatou.
La cinquième et dernière famille des Hydrophiliens est
celle des HÉTÉROCERIDES, famille composée actuellement
d’un seul genre , mais d’un genre vraiment anomal dans
la série des insectes, quoique bien évidemment rapproché
des dernières familles.
Les Hétérocères sont de petits insectes à corps ovalaire
un peu aplati, à antennes courtes, à pattes robustes, avec les
jambes aplaties, munies de larges épines ou fortement ciliées
au bord externe, principalement les pattes de devant.
Ces insectes vivent au bord des mares , des étangs, en
général sur le rivage fangeux de toutes les eaux stagnan-
tes. Leur corps est couvert d’une fine pubescence sur la-
quelle glisse l’eau, sans les mouiller. Ils sont pourvus
d’ailes sous leurs élytres, et volent au milieu du jour dans
les parages des lieux qu’ils habitent.
Ils marchent difficilement ; on pense généralement que
les Hétérocères sont carnivores. Un entomologiste anglais,
M. Curtis, rapporte avoir trouvé un coléoptèrede ce genre
creusant des trous sous de petits crabes laissés sur la plage
par le retrait de la marée.
Les larves trouvées dans les mêmes endroits que les in-
sectes parfaits, d’après la description de M. Westwood ,
ont la tête et les trois anneaux thoraciques très-larges,
tous lesautres anneaux du corps étant beaucoup plus étroits
et presque cylindriques.
29
342 HISTOIRE
Les espèces d’Hétérocères, peu nombreuses, se ressem-
blent beaucoup entre elles. La plus répandue en Europe,
l'H. bordé ( Heterocerus marginatus Fabr.), est longue
d'une ligne et demie, brunâtre, très-soyeuse avec quelques
maculatures jaunes ou rougeâtres sur les élytres.
HUITIÈME TRIBU.
LES DYTICIENS.
Ceux-ci sont essentiellement aquatiques ; ils vivent cons-
tamment dans l’eau, et n’en sortent qu’à de rares inter-
valles pour aller d’une mare dans une autre. Car en
général les Dyticiens préfèrent les eaux stagnantes aux
eaux courantes.
Ils sont pourvus d’ailes très-développées, qui leur permet-
tent de voler avec facilité, bien que leur corps soit propor-
tionnellement assez pesant. Leurs voyages sont au reste
de courte durée, car il ne paraît pas que ces coléoptères
puissent vivre longtemps hors de l’eau. Leurs pattes in-
termédiaires et postérieures sont parfaitement conformées
pour la natation ; elles sont en rames, plus ou moins aplaties
et dilatées. Aussi les Dyticiens nagent-ils avec la plus
grande facilité, d'autant plus que leur corps est générale-
ment large et plat.
On remarque un caractère bien particulier chez les,
insectes de cette tribu, qu’on ne retreuve plus que parmi
ceux de la tribu suivante. Les Dyticiens et les Carabiens.
ont seuls entre tous les coléoptères, même entre tous les in-
sectes connus, des mâchoires munies de deux palpes, c’est-
à-dire que lelobe externe de ces mâchoires est converti en
un palpe biarticulé. Dans quelques insectes de la pre-
mière famille des Dyticiens seulement, ce palpe paraît
avorter.
DES
INSECTES, 343
Deux familles composent cette tribu ; et comme les ha-
bitudes des espèces qui les composent ne sont pas identi-
ques, nous devons les mentionner séparément.
TABLEAU
DES DIVISIONS DE LA TRIBU DES DYTICIENS
Famille tre. GYRINIDES.
Genre {. ENHYDRE. Zap.
Gre. 2. DINEUTES. M. L.
Gre. 3. GYRIN. Fabr.
Gre. 4. PORRORHYNQUE. Lap.
Gre. 5. ORECTOCHILE.
Lacord.
Gre. 6. GYRETES. Brullé.
- Fam, 2€. DYTICIDES.
Gpe. 1. DYTICITES.
Gre. 1. DYTIQUE. Lin.
Gre. 2. CYBISTER. Curl.
Gre. 3. EUNECTES. Erichs.
Antennes épaisses très-courtes; le
2€ article prolongé enoreillette. Pattes
antérieures beaucoup plus longues que
les autres.
Pattes antérieures très-longues, dila-
tées à l'extrémité.
Pattes sans dilatation. Tête sans pro-
longement. Écusson point distinct.
Pattes sans dilatation. Tête sans pro -
longement. Labre transverse, arrondi.
Écusson distinct.
Pattes sans dilatation. Tête prolongée
en pointe. Écusson point distinct.
Tête un peu avancée. Labre avancé,
étroit. Écusson distinct.
Tête et labre un peu avancés. Écus-
son point distinct.
Antennes longues et filiformes. Pattes
antérieures aussi courtesou plus cour:
tes que les autres.
Cuisses postérieures sans prolonge-
ment lamelliforme. Tarses de cinq ar.
ticles.
Dernier article des palpes égaux.
Tarses postérieurs ayant deux cro-
chets mobiles.
Dernier article des palpes plus long
que les précédents. Tarses poste-
rieurs ayant un seul crochet immobile.
Dernier article des palpes beaucou
344 HISTOIRE
Gre. 4. HYDATIQUE. Leach.
Gre. 5. COLYMBETES. Clairv.
Gre. 6. COPTOTOME. Say.
Gre. 7. ANISOMÉRA. Brull.
Gre. 8. NOTÈRE. Clairv.
Gre. 9. supxis. Aubé.
Gre. 10. LACCOPHILE. Leach
Gre. 11. POELOBIE Schœnh.
Groupe 2. HYDROPORITES.
Gre. 1. CELINA. Aubé.
Gre. 2: HYPHIDRE. 1{lig.
Gre. 3. VATELLE. Aubc.
plus long que les précédents. Tarses
postérieurs ayant deux longs crochets
presque égaux.
Dernier article des palpes maxillai-
res presque égaux. Tarses postérieurs
ayant deux crochets inégaux, lun
immobile. Prosternum légèrement
comprimé.
Dernier article des palpes maxillaires
un peu plus long que les autres. Pros-
ternum fortement comprimé, for-
mant une carène.
Dernier article des palpes échancré à
l'extrémité.
Corps long, déprimé. Tarses ayant
leur dernier article beaucoup plus long
que les autres.
Dernier article des palpes comprimé,
très-grand ; celui des labiaux échancré
près du sommet.
Dernier article des palpes maxillaires
beaucoup plus long que les précédents,
bifide à l'extrémité.
Dernier article des palpes maxillaires
pointu, plus long que les précédents.
Les quatre premiers articles des tarses
postérieurs munis d’un appendice
externe.
Prosternum arqué. Palpes labiaux
plus longs que les maxillaires.
Tarses de quatre articles. Cuisses pos-
térieures sans prolongement.
Prosternum spatuliforme.
Prosternum arqué, et termine en
pointe mousse. Antennes sétacées.
Prosternum coudé, terminé en pointe.
Antennes subuliformes.
DES INSECTES. 345
Gre. 4. HYDROPORE. Clairv. Prosternum aigu postérieurement.
Antennes sétacées.
Groupe 2. HALIPLITES. Cuisses postérieures offrant chacune
à leur base une grande lame couvrant
la moitié de l’abdomen.
Gre. 1. HALIPLE. Latr. Dernier article des palpes maxillaires
très-petit et pointu.
Gre. 2. CNÉMIDOTE. Z{lig. Dernier article des palpes maxillai-
res grand et conique.
Les GYRINIDES sont des coléoptères aplatis, de cou-
leurs foncées, mais très-luisantes, ayant les pattes de
devant extrémement longues, tandis que celles du milieu
et de derrière sont courtes, et très-aplaties en larges rames ;
ils sont surtout remarquables par leurs yeux, divisés cha-
eun en deux parties par les bords latéraux de la tête, en
sorte qu’ils semblent avoir quatre yeux, deux à la partie
supérieure de leur tête, et deux à la partie inférieure.
On se rend facilement compte de l'utilité de cette dispo-
sition. Les Gyrinides s’enfoncent rarement dans l’eau;
ils nagent toujours à sa surface, et peuvent ainsi voir
dedans et en dehors.
Ces coléoptères sont souvent en grand nombre à la sur-
face des eaux; ils nagent avec rapidité dans diverses
directions, mais surtout en décrivant des cercles ; ce qui
leur a valu dans notre pays la dénomination de Tourni-
quets , et dans d’autres contrées des noms dont la signifi-
cation est à peu près la même. Vers l’automne et au moins
pendant certains jours d'hiver, les Gyrinides paraissent
se cacher au pied des plantes aquatiques ou dans la vase,
emportant avec eux une bulle d'air. Ils sécrètent, par la
partie postérieure du corps, un liquide jaunâtre d’une
odeur désagréable.
Au moment de l’accouplement ces insectes se placent
346 HISTOIRE
dans des endroits tranquilles , se fixant ordinairement sur
différents corps.
Les femelles déposent leurs œufs bout à bout en série
sur les feuilles des plantes aquatiques : huit jours après,
assurent quelques observateurs, les larves éclosent. Celles-
ci ont été décrites et représentées depuis longtemps par
Rœsel, De Geer, etc. Elles sont longues et étroites, d’un
blane sale, ayant une tête large et ovalaire; les trois
premiers anneaux portant des pattes allongées , et tous
les suivants une paire de longs appendices ciliés qui servent
à la respiration en communiquant avec les trachées, et
qui leur fournissent en même temps des organes de nata-
tion. Le dernier anneau du corps seul supporte deux paires
de ces appendices, et quatre petites pointes terminales.
Ces larves atteignent toute leur croissance à la fin de
l'été : alors elles sortent de l’eau, et sur les plantes aqua-
tiques elles se forment un cocon de matière soyeuse, dans
lequel elles subissent leur transformation en nymphe.
Après un mois environ l’insecte parfait éclôt, et s’élance
aussitôt dans l’eau.
Les Gyrinides, tant à l’état de larve qu’à l'état d’insecte
parfait, sontcarnassiers ; mais jusqu’à présent on n’a guère
observé leur genre de nourriture le plus spécial. Quelques
espèces vivent dans la mer, mais il y en a fort peu.
Au reste, les Gyrinides ne sont pas très-multipliés.
Toutefois ils sont répandus dans toutes les régions du
monde. Ils forment quelques genres, dont les caractères
ne sont pas très-tranchés.
On connaît une seule espèce d'Enhydre; elle habite le
Brésil, et est remarquable par ses élytres striées (Enhy-
drus sulcatus).
Les Dineutes et Gyrètes sont tous étrangers à l'Europe ;
«
Es
LENS ES a
sde ans
.
DES INSECTES. 547
le genre Porrorhynque se trouve dans l'île de Java.
Les Gyrins proprement dits, comme les Orectochiles,
sont de la plus petite taille dans la famille des Gyrinides;
plusieurs espèces sont communes dans toute l’Europe.
La seconde famille est celle des Dyricrpes, qui dif-
fère beaucoup de la première par la conformation des an-
tennes et des pattes antérieures. En outre, les Dyticides
ne se tiennent jamais à la surface de l’eau ; ils y vien-
nent à des intervalles plusou moins rapprochés, pour pren-
dre une provision d’air. Ces insectes, qui nagent avec la
plus grande facilité, mettent en dehors de l'eau toute la
partie postérieure de leur corps : entr’ouvrant en même
temps leurs élytres, ils font pénétrer l'air dans leurs stig-
mates, qui sont situés sur les côtés, sous ces mêmes ély-
tres; de plus, une certaine quantité d’air atmosphérique
reste encore engagée entre ces dernières et l’abdomen, en
sorte que les Dyticides peuvent rester quelque temps au
fond de l’eau avant de revenir à la surface.
Chez la plupart de ces insectes les tarses antérieurs
sontdilatés, mais chez les plus grandes espèces leurs trois
premiers articles dans les mâles forment une large palette
spongieuse, garnie de poils courts (pl. 8, fig. 13); ce qui
permet à ces mâles de retenir fortement leurs femelles
pendant l’accouplement, et d'autant plus que celles-ci ont
leurs élytres striées ou canaliculées.
On trouve les Dyticides dans toutes les eaux stagnan-
tes pendant presque toute l’année; mais c’est surtout vers
l’automne qu'ils sonten plus grand nombre. Pendant l'hiver
ils s’enfoncent souvent dans la vase, et quelques petites
espèces, au moins dans certains cas, se réfugient sous
des mousses ou des lichens très-humides.
L’accouplement a lieu généralement au printemps. Les
348 , RISTOIRE
femelles déposent leurs œufs dans l’eau, et les larves qui
en naissent, d’abord petites, s’accroissent rapidement.
Elles sont longues , un peu renflées au milieu, et surtout
amincies à l'extrémité postérieure, etgarnies latéralement
de poils flottants. Elles ont encore deux petits tubes cy-
lindriques à l'extrémité du corps, dont l’usage est &e con-
duire l’air dans les trachées. La tête de ces larves est large
et ovalaire, munie de longues mandibules courbées, tandis
que toutes les autres parties de la bouche sont très-grêles.
Les trois premiers anneaux du corps sont lisses et luisants
en dessus; tous les autres sont mous et pubescents. Les
larves de Dyticides atteignent leur entier développement
pendant l’été ; alors elles quittent l’eau, et, se formant une
cellule ovoide dans la terre mouillée du rivage , elles subis-
sent leur métamorphose en nymphe. Ces nymphes sont
d’un blanc sale, et terminées par deux petites pointes. En
quinze ou vingt jours elles deviennent insectes parfaits ;
mais si la première transformation n’a lieu qu'à l’au-
tomne , elles passent l'hiver dans leur loge.
Les Dyticides sont carnassiers à leur état de larve com-
me à celui d’insecte parfait; et leur voracité, est telle
qu'ils se jettent sur tous les animaux qu'ils rencontrent
dans l’eau. Les grosses espèces même attaquent sou-
vent de petits poissons. On réussit quelquefois à les nour-
rir en captivité avec de petits morceaux de viande fraiche.
Ces coléoptères sont répandus dans toutes les régions
du globe, et leurs espèces sont très-cosmopolites , comme
toutes celles dont les localités particulières varient peu
dans les diverses parties du globe. La même loi s’observe
ainsi à l'égard de tous les animaux aquatiques.
Les Dryticides peuvent être partagés naturellement
en deux groupes.
DES INSECTES. 349
Le premier est celui des DYriCiTEs, qui comprend les
plus grandes espèces, et aussi le plus grand nombre.
C'est à ce groupe qu'appartient le genre Dytique
({ Dyticus ), dont presque toutes les espèces sont européen-
nes. La plus commune est le D. bordé (D. marginalis Lin.)
(pl. 8, fig. 12), qui est long de plus d’un pouce, d’un brun
verdâtre foncé, avec une bordure jaune; les pattes et le
dessous du corps ferrugineux , ayant une fine ligne noire
“au bord de chaque anneau de l’abdomen.
La larve de cette espèce, très-abondante pendant tout
l’été, a près de deux pouces de longueur.
Les Cybisters forment un genre assez nombreux, et sont
répandus surtout dans les pays chauds. On en trouve une
seule espèce en Europe {C. Ræselii). Les femelles des
Cybisters ont les élytres seulement striées, et non pas ca-
naliculées comme chez les Dytiques et les Acilies.
On connaît peu d’espèces de ce dernier genre. La larve
de l’Acilie sillonné { Acilius sulcatus Fabr.), le type du
genre, est beaucoup plus élancée que celle des vrais Dyti-
ques, et sa tête est beaucoup plus allongée.
Les Hydatiques sont les plus jolis Dyticides ; leur corps,
de moyenne taille, est souvent marqué de taches élégam-
ment disposées. On les trouve dans les diverses régions
du monde.
Les Colymbetes , auxquels nous rattachons les Agabus
Ilybius et Acilius, sont abondants surtout en Europe; ils
ont une forme très-naviculaire, leurs larves ont la partie
antérieure du corps très élargie. Les Laccophiles et les
Hydropores sont de très-petits Dyticites, nombreux en
espèces, et très-abondants dans les mares, dans toute
l'Europe.
340 HISTOIRE
La seule espèce connue du genre Eunecte. (E. griseus
Fabr.) est répandue sur presque tout le globe.
Les Hyphidres sont remarquables par leur corps épais
et presque globuleux.
On a décrit un seul Anisomera du Chili et un seul Cop-
totome de la Caroline. Les Notères ( Noferus) se font re-
marquer par leurs antennes un peu dilatées au milieu et
par leur corps très-voûté. On en connaît peu d'espèces,
toutes européennes. D’après M. Westwood, leurs larves
sont larges, atténuées postérieurement, avec la tête munie
d'une assez longue corne frontale. Ces larves sont brunes,
avec deux bandes jaunâtres sur le dos.
Les Suphis, dont toutes les espèces connues sont exoti-
ques, se rapprochent beaucoup des Notères.
Le genre Pœlobie se compose d’une seule espèce indi-
gène de moyenne taille (Pæœlobius Hermanni, Fabr.).
Elle fait entendre un bruit plus fort que la plupart des
autres Dyticides.
Le second groupe de la famille, les Ha LrPLITES, renfer-
me seulement deux petits genres dont toutes les espèces
sont d’une taille fort exiguë. Elles sortent fréquemment de
l’eau et se posent sur les plantes aquatiques ou voltigent
dans les alentours ‘.
NEUVIÈME TRIBU.
CARABIENS.
Cette tribu, l’une des plus nombreuses de tout l'ordre
des Coléoptères , est composée d'insectes à pattes longues
\ Voyez pour la description détaillée des genres et espèces de toute la
tribu des Dyticiens le Species général des Coléoptères, Hydrocanthares
et Gyriniens, par M. Aubé; Paris, 1838.
DES INSECTES, 351
et bien développées, toujours propres à la course, et a
mâchoires munies de deux palpes. Les Carabiens ont été
l'objet de travaux descriptifs plus complets que toute au-
tre tribu de l’ordre des Coléoptères, et cela parce que, pen-
dant une série d'années, ils ont figuré en tête de l’ordre,
dans presque toutes les classifications.
Les mâchoires bien développées de ces insectes, leurs
habitudes carnassières, leur agilité à s'emparer de leur
proie, les avaient fait considérer comme devant occuper
un rang plus élevé dans l'échelle animale que celui qu'ils
y occupent en réalité, vu le faible développement de leur
système nerveux et la tendance à l'uniformité de toutes
leurs parties.
Les Carabiens sont en général de forme oblongue et assez
déprimée ; leur consistance, sans être aussi solide que chez
beaucoup d’autres Coléoptères, est encore très-ferme. Les
Carabiens se réfugient sous les pierres et sous les écorces ;
mais souvent pendant les beaux jours du printemps, on les
voit courir dans les chemins. Tant à l’état de larve qu’à l’é-
tat d’insecte parfait, ils vivent deproies vivantes et particu-
lièrement d'insectes. Il n’est même pas rare de les voir
s'emparer d'espèces beaucoup plus grosses qu'eux. Les
larves paraissent avoir une vie assez longue ; nous pensons
qu’elle doit être de plusieurs années, quoique nous n’ayons
jamais réussi à suivre complétement cette observation.
Les Carabiens sont répandus sans exception dans tou-
tes les régions du monde, mais ils sont incomparablement
plus abondants dans les partiestempérées et même un peu
froides de l'Europe.
Les habitudes sont entièrement semblables chez tous
les Coléoptères de cette tribu ; et d’ailleurs elles se rédui-
sent à bien peu de chose, puisqu'ils n’'emploient généra-
352 HISTOIRE
lement aucune ruse pour s’emparer de leur proie : leur
agilité à la course, la puissance de leurs mandibules et de
leurs mâchoires , leur permettent de saisir leurs victimes
COrps à Corps.
TABLEAU DES DIVISIONS
DE LA TRIBU DES CARABIENS.
Famille "©. CARABIDES. Palpes labiaux aussi grêles que les
maxillaires. Mâchoires presque tou-
jours dépourvues d’onglet articulé.
Groupe 1. TRÉCHITES. Palpes externes à dernier article aussi
long que le précédent ; celui-ci élargi
au sommet, le terminal pointu.
Gre. 1. xrE. Leach. Palpes ayant leurs deux derniers ar-
ticles d’égale longueur. Élytres dépri-
mées, parallèles. Tarses antérieurs
portant une épine recourbée sous le
pénultième article.
Gre. 2. BLEMUS. Zicgl. Palpes ayant leurs deux derniers arti-
cles d’égale longueur. Élytres dépri-
mées , parallèles. Tarses inermes.
Gre. 3. TRECHUS. Clair. Palpes ayant leurs deux derniers arti-
cles presque égaux. Élytres ovales.
Tarses inermes, ayant leurs deux pre-
miers articles dilatés dans les mâles.
Antennes filiformes.
Gre. 4, OOPTERUS Guer. Palpes ayant leurs deux derniers arti-
cles presque égaux. Corps très-bombé.
Tarses ayant leurs quatre premiers
articles dilatés. Antennes un peu mo-
niliformes.
Gre. 5. LACNOPHORE. Dej. Palpes ayant le dernier article plus
long que le précédent. Antennes très-
peu épaissies vers l'extrémité.
Gre. 6. EGA. Cast. Palpes à avant-dernier article dilaté et
anguleux intérieurement, le dernier
Gre.
Gpe
Gre.
DES INSECTES. 353
7. CHALYBE. Cast.
.2. BEMBIDIONITES.
1. BEMBIDION. Laltr.
Gre. 2. TACHYPE. Latr.
Gpe
Gre.
Gre.
Gre.
Gre.
Gre.
.3. ELAPHRITES.
1. ELAPHRE. Fabr,
2. BLETHISA. BOn.
3. NOTIOPHILE. Du.
. 4. OMOPHRON. LAlx.
h. CYCLOSOME. Lalr.
6. MÉTRIE. ÆSCAS.
assez petit. Antennes épaissies vers
l'extrémité.
Palpes à dernier article plus long que
le précédent. Antennes épaissies vers
l'extrémité.
Palpes externes à avant-dernier arti:
cle grand et épaissi a l'extrémité, le
dernier plus petit et pointu.
Corps aplati. Corselet presque aussi
large que la base des élytres. Tarses
garnis en dessous de petites écailles.
Corps assez convexe. Corselet presque
globuleux. Tarses garnis en dessous
de poils serrés. Yeux très-saillants.
Palpes tronqués à l'extrémité. Jam-
bes antérieures ayant une échancrure
vers le bout.
Lèvre inférieure avancée et pointue.
Antennes épaissies vers le bout, de la
longueur de la moitié du corps. Cor-
selet globuleux.
Lèvre inférieure pointue. Antennes
épaissies vers le bout. Corselet pres-
que plan et carré.
Lèvre inférieure avancée et semi-cir-
culaire. Antennes très-courtes. Cor-
selet plan, plus large que long.
Lèvre inférieure carrée. Menton of-
frant une dent simple. Corps presque
hémisphérique.
Lèvre inférieure courte, très-échan-
crée. Menton offrant une dent bifide,
Corps presque circulaire, assez plat.
Lèvre inférieure un peu échrancrée.
Antennes épaissies à l'extrémité. Pal-
pes à dernier articletriangulaire. Men-
ton offrant une dent bifide.
ñ0.
394 HISTOIRE
Gre. 7. NEBRIA. Lalr.
Gre. 8. LEISTE. FrϾl.
Gpe. 4. CARABITES.
Gre. !. cALOsOomA. Weber.
Lèvre inférieure courte, un peu avan-
cée en pointe. Antennes filiformes.
Mâchoires garnies de poils extérieure-
ment.
Lèvre inférieure longue, terminée par
trois fortes dents. Antennes filiformes.
Mâchoires garnies d’épines extérieu-
rement.
Palpes tronqués à l’extrémité. Jam- .
bes antérieures sans échancrure. Men-
ton pourvu d’une dent. Tête moyenne.
Corps large, pourvu d'ailes sous ies
élytres. Mandibules striées. Antennes
ayant leur troisièmearticle comprimé.
Gre 2.-CALLISTHENËS. Fisch.Corps large, sans ailes. Mandibules
Gre. 3. CARABE. Lin.
Gre. 4. PROCRUSTE. Bon.
Gre. ». PROCÈRE. De).
Gpe. 5. CYCHRITES.
Gre. 1. CYCURE. Fabr.
Gre 2. SCAPHINOTE. ZLatr.
très-finement striées.
Corps oblong, sans ailes. Mandibules
lisses. Antennes ayant leur troisième
article cylindrique. Lèvre supérieure
bilobée. Dent du menton plus longue
que les lobes latéraux.
Corps ovale sans ailes. Mandibules
lisses. Lèvre supérieure bilobée. Dent
du menton plus courte que les lobes
latéraux.
Corps ovale sans ailes. Lèvre supé-
rieure trilobée.
Palpes tronqués à l’extrémité. Jam-
bes antérieures sans échancrure. Men-
ton sans dent. Tête très-petite.
Menton à lobes latéraux aigus. An-
tennes plus longues que la moitié du
zorps. Tarses simples.
Menton à lobes latéraux obtus. Anten-
nues plus longues que la moitié du
corps. Tarses un peu dilatés. Corse-
let élargi, à bords relevés.
N
PA er A JE ER
.
pe:
- Re Aa
Gre. 3.
Gre, ft.
Gre. 2.
Gre. 3
DES INSECTES, 355
SPHOERODÈRE. De). Menton à lobes latéraux aigus. An-
. PANAGEITES.
PAMBORE. Latr.
PÉLÉCIE. Kirby.
ÉRYPE. De).
Gre. 4. BRACHYGNATHE,
Perty.
Gre. 5.
Gre. 6.
Gre. 7.
Gre. 8.
Gre. 9- PHILOGEE. Planch.
TEFFLE. Leach.
PANAGÉE. Latlr.
COPTIA. Brullé.
DERCYLE, Cast.
tennes plus courtes que la moitié du
corps. Tarses dilatés dans les mâles.
Palpes tronqués à l'extrémité. Jam-
bes échancrées vers le milieu et non
élargies. Tarses antérieurs élargis en
forme de quadrilatère. Mandibules
dentées.
Palpes à dernier article élargi. Menton
sans dent. Tarses sans dilatation dans
les deux sexes.
Palpes à dernier article élargi, pres-
que sécuriforme. Menton trilobé. An-
tennes filiformes. Mandibules avan-
cées.
Palpes à dernier article ovale, assez
renflé. Menton trilobé. Antennes mo-
niliformes.
Palpes à dernier article en triangle
allongé. Menton ayant une dent mé:-
diane plus courte que les lobes laté-
raux. Antennes moniliformes.
Palpes à dernier article sécuriforme.
Menton muni d’une dent pointue.
Palpes à dernier article épais. Menton
à dent arrondie. Antennes filiformes.
Tarses antérieurs ayant leurs deux
premiers articles élargis dans les
mâles.
Palpes à dernier article grêle et ova-
laire. Tarses ayant leurs trois pre-
miers articles élargis.
Palpes à premier article renflé, le der-
nier court, un peu sécuriforme Tar-
ses à deuxième ét troisième articles
élargis.
Palpes à dernier article allongé. Men-
856
(Geobius. Dej.)
Gpe. 7. CHLÆNITES.
Gre. {. CALLISTE. Bon.
Gre. 2. LORICERA. Latr.
Gre. 3. CHLOENIE. Bon.
Gre. 4. VERTAGE. Dej.
Gpe. 8. LICINITES.
Gre. f. ASPORINA. Cast.
Gre. 2. 00DES. Bon.
Gre. 3. DICOŒLE. Bon.
Gre. 4. DIPLOCHEILE. Bon.
(Rembus. Lalr.)
HISTOIRE
ton ayant une dent presque aussi
grande que les lobes latéraux. Palpes
labiaux à dernier article triangulaire.
Palpes tronqués à l'extrémité. Jam-
bes antérieures échancrées vers le mi-
lieu et non élargies. Tarses antérieurs
élargis en forme de quadrilatère. Man-
dibules acérées. Lèvre supérieure à
peine échancrée.
Menton ayant une dent simple. Palpes
à dernier article oblong. Antennes gla-
bres.
Menton ayant une dent simple. Pal-
pes à dernier article cylindroïde. An-
tennes épaisses à la base et hérissées
de poils.
Menton ayant une dent bifide. Anten.
nes filiformes, pubescentes.
Menton ayant une dent simple. Pal-
pes à dernier article élargi.
Palpes tronqués à l’extrémité. Jam-
bes antérieures échancrées dans le
milieu. Tarses antérieurs élargis en
forme de quadrilatère. Mandibules
courtes, généralement obtuses. Lèvre
supérieure échancrée.
Menton ayant une dent large, un peu
échancrée. Palpes à dernier article
élargi.
Menton ayant une dent plus ou moins
obtuse. Palpes à dernier article cylin-
drique.
Menton sans dent. Lèvre supérieure
presque carrée, à peine échancrée.
Palpes à dernier article élargi.
Menton sans dent. Lèvre supérieure
courte, très-échancrée. Tarses à arti-
cles carrés.
DES INSECTES. 357
Gre. 5. BADISTER., Clairv.
Gre. 6, LICINE, Latr.
Gpe. 9. FÉRONITES.
Gre. 1. MASORÉE. Dé).
Gre. 2. ANTARCTIA. De).
Gre. 3. AMARA. Bon.
Gre. 4. CURTONOTE. S£eph.
Gre. 5. LOPHIDIE. De].
Gre. 6. ZABRE. Clairv.
Gre. 7. CNÉMALOBE. Guer.
(Cnemacanthus. Br.)
Gre. 8. CARDIOPHTHALME.
Menton sans dent. Lèvre supérieure
très-échancrée. Palpes à dernier ar-
ticle long et cylindrique. Tarses à
articles cordiformes.
Menton sans dent. Lèvre supérieure
échancrée. Palpes à dernier article
triangulaire. Mandibules très-obtuses.
Palpes tronqués à l’extrémité. Jam-
bes antérieures échancrées vers le mi-
lieu, non élargies. Tarses antérieurs
élargis en forme de triangle.
Menton sans dent. Palpes à dernier
article cylindrique, une fois plus long
que le précédent. Antennes grêles.
Menton sans dent. Palpes à dernier
article renflé. Jambes bidentées à l’ex-
trémité.
Menton ayant une dent bifide, peu
saillante. Palpes ayant leurs deux der-
niers articles égaux. Corselet plus large
en arrière qu’en avant.
Menton ayant une dent bifide, peu
saillante. Palpes ayant l’avant-dernier
article plus long que le dernier. Cor-
selet élargi sur les côtés, rétréci en
arrière.
Menton ayant une dent simple. Tarses
antérieurs pourvus en dessous de pe-
tits appendices dentelés, chez les mà-
les.
Menton ayant une dent peu saillante.
Palpes grêles, le deuxième a”‘icle le
plus long de tous.
Menton ayant une dent simple. Jam-
bes antérieures munies de deux fortes.
épines.
Menton ayant une dent bifide. Jam-
358 HISTOIRE
Curt.
Gre. 9. BROSCUS. Panz.
Gre. 10. MISCODERA. Eschs
(Leiochiton. Curt.)
Gre. 11. sromis. Clair.
Gre. 12. ABARIS. De).
Gre. 13. RATHYME. De).
Gre. 14. srRIGIA. Brull.
bes antérieures élargies à l'extrémité
et munies de deux longues épines.
Menton ayant une dent simple. Jam-
bes antérieures ayant deux faibles
épines. Corselet large, plat.
.Menton ayant une dent simple. Jam-
bes antérieures pourvues de deux
faibles épines. Corselet globuleux.
Menton à dent simple. Mandibules
très-longues et arquées. Corselet
étroit.
Menton à dent simple très-peu sail-
lante. Mandibules avancées. Corse-
let large.
Menton à dent aiguë, Mandibules lar-
ges, saillantes. Palpes labiaux à der-
nier article élargi. Lèvre supérieure
échancrée.
Menton à dent bifide. Mandibules
grandes, arquées et striées. Lèvre
supérieure entière.
Gre. 15. aéréRacaNTHE. Br.Menton à dent simple. Palpes longs et
Gre. 16. myas. De).
Gre, 17. FERONI&. Latr.
Gre. 18. CATADROME. Mac.
Leay.
Gre. 19. LESTICUS. De).
grêles. Jambes antérieures munies à
l'extrémité d’un éperon élargi.
Menton à dent bifide. Mandibules
courtes. Palpes labiaux à dernier ar-
ticle élargi.
Menton à dent bifide. Mandibules
courtes, arquées. Palpes labiaux à der-
nier article cylindrique.
Menton à lobe médian, ovale, et en-
tier. Palpes à dernier article long , un
peu épaissi à l'extrémité.
Menton à dent courte tronquée. Pal-
pes labiaux à dernier article sécurt-
forme. Antennes longues, un peu COm-
primées.
DES
Gre. 20. TRIGONOSTOMA. De).
INSECTES. 359
Menton à dent courte et tronquée.
Palpes à dernier article sécuriforme.
Antennes courtes, cylindriques. Lèvre
supérieure échancrée.
Gre. 21. MICHROCÉPHALE, Dej.Menton à dent courte, tronquée. Pal-
Gre. 22. EUCHROA. Pr.
Gre. 23, MICROCHEILA. Br.
Gre. 24. DISTRIGE. De).
Gre. 25. ABACÈTE. De).
Gre. 26. DRIMOSTOMA. De).
Gre. 27. SPHODRE. Clairr.
Gre. 28. PLATYNE. BOM
Gre. 29. CARDIOMERA. Bassi.
Gre. 30. ApRoPE. Wa/erh.
(Metius Guer.)
Gre. 31. bYSCOLUS. De).
Gre. 32. LoxocRErISs. ESC.
pes à dernier article triangulaire. Lè-
vre supérieure entière.
Menton à dent courteet pointue, Tous
les palpes cylindriques.
Menton à dent aiguë. Palpes labiaux
ayant le dernier article élargi. Lèvre
supérieure très-courte.
Menton a dent à peine visible, Palpes
cylindriques.
Menton à dent arrondie. Palpes cylin-
driques.
Menton à dent arrondie. Palpes à der
nier article allongé et un peu pointu.
Menton ayant une dent pointue. An-
tennes ayant leur troisième article plus
long que les deux suivants réunis.
Menton ayant une dent simple. An-
tennes à troisième article court. Tar:
ses à quatrième article peu échancré.
Lèvre supérieure entière.
Menton à dent bitide Tarses à qua-
trième article profondément échancré.
Menton très-échancré, sans dent. Tar-
ses à quatrième article très-échancré.
Lèvre supérieure carrée.
Menton ayant une dent arrondie. Tar-
ses à quatrième article à peine échan-
cré. Lèvre supérieure très-échancrée
Menton ayant une dent. Tarses pos-
térieurs à avant-dernier article pro-
longé en dehors beaucoup plus qu’en
dedans.
360
HISTOIRE
Gre. 33. EULEPTE. Klug.
Gre.
Gre.
Gre.
Gre.
Gre.
Gre.
Gre.
Gre.
Gre.
Gre.
Gre.
Gre.
34.
36.
37.
38.
39.
40.
A1.
42.
43.
44.
OLISTHOPE. De].
. SYNUCHUS. Gyll.
PRISTODACTYLA, De).
CALATHE. BOñ.
PRISTONYCHE. Dej.-
DOLICHE, Bon.
ONYPTERYGIA. De).
PATROBE. De).
Menton sans dent. Corselet allongé,
étroit. Tarses longs ayant trois arti-
cles dilatés dans les mâles.
Menton sans dent. Corselet arrondi.
Tarses ayant trois articles dilatés.
Menton à dent bifide. Palpes labiaux
à dernier article élargi. Crochets des
tarses dentelés.
Menton à dent bifide. Palpes labiaux
à dernier article cylindrique. Lèvre
supérieure entière. Crochets des tar-
ses dentelés.
Menton à dent bifide. Palpes cylin-
driques. Lèvre supérieure échancrée,
Antennes à troisième artiele de la lon-
gueur des suivants. Crochets dentelés.
Menton à dent bifide. Palpes cylindri-
ques. Lèvre supérieure échancrée.
Antennes à troisième article plus long
que les suivants. Crochets dentelés.
Menton à dent simple. Crochets de
tarses ayant des dentelures très-fines.
Menton à dent simple. Crochets des
tarses très-pectinés.
Menton à dent bifide. Tarses ayant
leurs deux premiers articles dilatés.
STENOMORPHE. Dej.Menton sans dent. Tarses antérieurs
OMPHRÉE. Dej.
MELANOTE. De).
n'ayant qu’un seul article dilaté dans
les mâles.
Menton sans dent. Tarses ayant deux
articles dilatés dans les mâles.
Menton à dent simple. Tarses ayant
deux articles dilatés dans les mâles.
45. CARDIADÈRE. Deéj. Menton à dent bifide. Antennes lon-
gues , à troisième article cylindrique.
Tarses ayant deux articles dilatés dans
les mâles.
DES INSECTES. 861
Gre. 46. POGONE. De).
Gre. 47. BARIPE. De).
. Gre. 48. CASCÉLIE. Curtis.
Gre. 49. PROMÉCODÈRE. Dej
Gype. 10. HARPALITES.
Gre. 1. HARPALE. ZLalr.
Gre. 2. STENOLOPHE. De).
Gre. 3. ACUPALPE. Latr.
Gpe. 11. ACINOPITES,.
Gre. 1. ACINOPE. De).
Gre. 2. AMPLYGNATHE. Dej.
Gre. 3. CRATOGNATHE. De).
Gre. 4. DAPTE. FiscA.
Menton à dent bifide. Palpes à dernier
article ovalaire. Antennes à troisième
article renflé au bout. Tarses ayant
deux articles dilatés dans les mâles.
Menton à dent bifide. Palpes à dernier
article ovoide. Corps bombé.
Menton ayant une dent presque imper
ceptible. Tarses ayant trois articles
dilatés. Corps convexe, dépourvu d’ai-
les sous les élytres. Corselet allongé.
.Menton ayant une dent presque imper-
ceptible. Tarses ayant trois articles
dilatés dans les mâles. Corps très-
convexe, dépourvu d'ailes sous les
élytres. Corselet presque aussi large
que long.
Tarses dilatés. Palpes tronqués à l’ex-
trémité. Jambes antérieures et inter-
médiaires échancrées vers le milieu.
Tête médiocre.
Palpes à dernier article tronqué. Tar-
ses à quatrième article à peine échan-
cré.
Palpes à dernier article tronqué. Tar-
ses à quatrième article profondément
bilobé.
Palpes à dernier article pointu.
Tarses sans dilatation dans les mâles.
Élytres sans troncature. Tête grosse.
Lèvre supérieure presque carrée et
échancrée. Tête très-grosse.
Lèvre supérieure large à peine échan-
crée. Tête grosse.
Lèvre supérieure large et courte, peu
échancrée. Mandibules très-fortes,
saillantes et aiguës.
Lèvre supérieure presque carrée et un
sl
362
Gre. 5. AGONODÈRE. De).
Gpe. 12. DITOMITES.
Gre. 1.
Gre. 2.
Gre. 3.
Gre. 4.
Gre. 5.
Gre. 6.
Gre. 7.
Gpe. 13.
Gre. 1.
Gre. 2.
GLYPTE. Brullé.
MELÆNE. Dej.
COSCINIA. Dej.
DITOME. B9n.
CARTÈRE. Dej.
PACHYCARE. Sol.
APOTOME. ZLatr.
SCARITITES.
SCARITES. Fabr.
HISTOIRE
peu échancrée. Mandibules longues.
Tête médiocre.
Lèvre supérieure courte et sans échan-
crure. Mandibules peu allongées.
Palpes tronqués à l'extrémité. Jambes
élargies à l’extrémité, mais non pal-
mées. Lèvre supérieure très-courte.
Lèvre supérieure à peine échancrée,
Antennes très-courtes , moniliformes.
Antennes à premier article gros. Men-
ton pourvu d’une dent.
Antennes à premier article cylindri-
que un peu plus gros que les autres.
Menton sans dent.
Lèvre supérieure sans échancrure.
Antennes longues, sétacées. Menton
muni d’une dent. Élytres libres.
Lèvre supérieure échancrée. Antennes
longues, sétacées.
Lèvre supérieure sans échancrure.
Menton sans dent. Élytres soudées.
Lèvre supérieures échancrée à angles
saillants. Palpes maxillaires très-
lougs, filiformes. Menton profondé-
ment échancré, sans dent. Corselet
globuleux.
Palpes tronqués. Jambes antérieures
élargies à l'extrémité et palmées en
dehors. Élytres sans troncature. Lèvre
supérieure très-courte.
Lèvre supérieure trilobée. Mandibu-
les très-grandes. Antennes plus lon-
gues que les mandibules. Jambes
ayant trois digitations.
ACANTHOSCELIS. Latr.Mandibules grandes. Antennes plus
courtes. Jambes ayant une de leurs di-
gitations arquée.
Gre.
Gre.
Gre.
Gre.
Gre.
Gre.
Gre.
5.
DES
PASIMACHE, Bon.
CARENUM. Bon.
SCAPTÈRE. Dej.
. OXYSTOME. ZLatr.
. OXYGNATHE. De).
. CAMPTODONTE. Dej,
. CLIVINA. Latr.
Gpe. 14. SIAGONITES.
Gre. 1. SIAGONA. Latr.
Gre. 2. ENCELADE. Bon.
Gpe. 15. MORIONITES.
INSECTES. 563
Lèvre supérieure sinueuse, Antennes
atteignant presque la base du corselet.
Jambes antérieures ayant deux digi-
tations.
Lèvre supérieure sinueuse, Antennes
très-courtes. Jambes antérieures ayant
deux digitations. Palpes labiaux à der-
nier article élargi.
Mandibules médiocres, presque sans
dents. Antennes très-courtes, monili-
formes. Jambes antérieures ayant qua-
tre dentelures placées sur une saillie.
Autennes plus courtes que les mandi-
bules. Jambes de devant ayant trois
digitations. Palpes labiaux à dernier
article pointu.
Mandibules sans dents, Antennes très-
courtes. Jambes à trois digitations.
Palpes labiaux à dernier article cylin-
drique, tronqué.
Antennes plus longues que les mandi-
bules. Jambes à trois digitations. Pal-
pes labiaux à dernier article cylindri-
que.
Mandibules courtes et dentées. Au-
tennes courtes, moniliformes. Jam-
bes antérieures à trois digitations.
Palpes à dernier article ovale.
Tarses simples. Palpes tronqués. Men-
ton articulé à la tête par des sutures
longitudinales, Jambes antérieures
élargies à l'extrémité, peu dentelées
Corps très-plat.
Palpes labiaux à dernier article plas
large que long.
Palpes labiaux à dernier article trian-
gulaire.
Tarses élargis dans les mâles. Jambes
364
Gre. 1.
MORION. Latr.
HISTOIRE
élargies à l'extrémité, mais non pal-
mées.
Lèvre supérieure presque carrée et
profondément échancrée. Menton
ayant une dent bifide plus courte que
les lobes latéraux.
Gre.2,cAmPyLOCNEMIS. West.Lèvre presque carrée et échancrée.
(Hyperion Cast.)
Gre. 3.
Gre. 4.
CATAPIEZE. SOL.
HEMITELES. Br.
Menton ayant une dent bifide plus
longue que les lobes latéraux.
Lèvre plus large que longue, à peine
échancrée. Menton ayant une dent
tronquée plus courte que les lobes la-
téraux. |
Lèvre supérieure courte, sans échan-
crure. Menton ayant une dent simple.
Gre. 5. HOMALOMORPHA. Br.Lèvresupérieure très-courte, fortement
Gpe. 16.
Gre. 1.
Gre. 2.
Gre. 3.
Gre. 4.
Gpe. 17.
échancrée. Menton ayant une dent
courte et bifide.
GRAPHIPTERITES. Élytres tronquées à l'extrémité. Tarses
dilatés dans les mâles. Corselet cor-
diforme. Languette cornée, très-sail-
lante entre lés palpes.
GRAPHIPTÈRE. Latr. Menton sans dent. Tarses antérieurs
PIEZIA, Brull.
ANTHIA. Weber.
HELLUO. Bon.
BRACHINITES.
simples. Antennes filiformes.
Menton sans dent. Palpes cylindri-
ques. Antennes comprimées.
Menton sans dent. Palpes un peuélar-
gis à l’extrémité. Tarses antérieurs
prolongés au côté interne dans les ”
mâles.
Menton muni d’une dent. Palpes à
dernier article un peu élargi. Lèvre
supérieure avancée au milieu. Anten-
nes moniliformes.
Tarses simples. Corselet assez allongé.
Élytres légèrement élargies vers l'ex-
trémité et plus ou moins tronquées,
——_….—
DES INSECTES. 365
Gre. {. 0Z0ENA. Oliv.
Gre. 2. BRACHINE, Weber.
Groupe 17. LEBIITES.
Gre. 1. cATAsCOPE. kr by.
Gre. 2. EUCHEFILA. Dej.
Gre. 3. PÉRICALE. M. L.
Gre. 4. THYRÉOPTÈRE. Dej.
Élytres sans troncature sensible à l'ex-
trémité. Antennes épaisses, monili-
formes.
Élytres nettement tronquées à l’extré-
mité. Antennes sétacées. Lèvre supé-
rieure courte.
Corselet cordiforme. Élytres larges
plusou moins tronquées à l'extrémité.
Palpes grèles, cylindriques. Lèvre
très-avancée recouvrant les mandibu-
les. Menton muni d’une dent.
Palpes labiaux à dernier article trian-
gulaire. Lèvre supérieure ovale ca-
chant les mandibules. Menton sans
dent.
Palpes cylindriques. Lèvre supérieure
échancrée. Menton sans dent.
Palpes cylindriques. Lèvre supérieure
(Eurydera. Lap. de Cast.)droite, plus longue que large. Menton
Gre. 5. PROMÉCOPTÈRE. De).
Gre. 6. uexAGONIA. Kirby.
muni d’une dent.
Palpes à dernier article ovalaire,
pointu. Lèvre supérieure avancée.
Palpes labiaux à dernier article trian-
gulaire., Tarses dilatés. Corselet hexa-
gonal.
Gre. 7. ORTHOGONIE. M. L. Palpes cylindriques. Tarses à articles
Gre. 8. PLOCHIONE. De).
Gre. 9. ARSINOE. L. Cast.
triangulaires, le quatrième bilobé. Cor-
selet arrondi. Élytres parallèles.
Palpes labiaux à dernier article trian-
gulaire. Tarses simples. Corselet sans
prolongement.
Palpes cylindriques. Tarses simples,
à crochets sans dentelures. Corselet
sans prolongement.
Gre. 10. cryProBarTiIS. Æschs.Palpes labiaux à dernier article trian-
Gre. 11. LEBIA. Lalr.
gulaire. Tarses à crochets dentelés.
Palpes à dernier article ovalaire. Tar-
31.
8366 HISTOIRE,
ses à articles cordiformes et à crochets
dentelés. Corselet prolongé en arrière.
Gre.12.RHOMBODERA. Reiche.Palpes à dernier article pointu. Tar-
Gre. 13. siNGILIS. Ramb.
7
Gre. 14. COPTODÈRE. Dej.
Gre. 15. TÉTRAGONODÈRE. De).
Gre. 16. CORSYRE. De).
Gre. 17. cyminpis. Latr.
Gre. 18. CALLEIDA. Dej.
Gre. 19. DEMETRIAS. Bon.
Gre. 20. DROMIE. Bon.
Gpe. 18. MORMOLYCITES.
Gre. 1. MORMOLYCE. Hagenb.
Gpe. 19. DRYPTITES.
ses à articles cylindriques, leurs cro-
chets ayant une seule dent à Ja base.
Tête séparée du thorax,
Palpes maxillaires à dernier article
cylindrique ; le même des labiaux sé-
curiforme. Tarses à quatrième article
bilobé et à crochets dentelés.
Palpes labiaux cylindriques. Tarses à
quatrième article à peine échancré, à
crochets dentelés. Corselet sans pro-
longement.
Paipes à dernier article cylindrique.
Tarses antérieurs garnis en dessous de
petites lamelles.
Palpes à dernier article cylindrique,
Tarses à crochets sans dentelures.
Palpes à dernier article triangulaire
dans les mâles. Tarses simples , à cro-
chets garnis d’épines en dessous.
Palpes labiaux à dernier article trian-
gulaire. Tarses à quatrième article bi-
lobé.
Palpes à dernier article cylindrique.
Tarses à quatrième article bilobé.
Palpes à dernier article cylindrique.
Tarses simples, avec les crochets un
peu dentelés en dessous.
Corselet extrêmement allongé, linéai-
re. Élytres tronquées à l'extrémité, of-
frant latéralement une grande expan-
sion membraneuse.
Antennes à premier article plus long
que les deux suivants. Tarses très-
“A
LS
,
4
#
+
DES
Gre. 1. DIAPHORE. De
Gre. 2. POLISTICHUS. Bonel.
Gre. 3. ZUPHIE. Latr.
Gre.4.EunosTe. Cast.el Cory
Gre. 5. TRICHOGNATHE. ZLalr.
Gre. 6. GALERITA. Fabr.
Gre. 7. CORDISTES. ZLatr.
Gre. 8. DRYPTA. Fabr.
Gpe. 20. ODACANTHITES.
Gre. 1. AGRA. Fabr.
Gre. 2. STENIDIA. Brul.
Gre. 3. CTENODACTYLA. DC).
INSECTES. 367
larges. Élytres tronqués à l'extrémité.
Antennes grossissant un peu vers le
bout. Palpes à dernier article cylin-
drique.
Antennes à premier article médiocre-
ment allongé, les derniers allant en
grossissant jusqu’à l'extrémité.
Antennes assez longues , premier ar-
ticle droit. Palpes à dernier article ova-
laire.
.Antennes courtes à premier article
épais. Corselet cordiforme très-court.
Antennes assez longues à premier ar-
ticle très-renflé vers le bout et arqué.
Mâchoires ayant un tubercule à leur
base.
Antennes longues à premier article
renflé au bout. Palpes à dernier arti-
cle triangulaire.
Antennes assez longues, Palpes à der-
nier article ovalaire. Tarses à articles
très-larges.
Antennes courtes, grêles. Palpes à
dernier article triangulaire. Corselet
cylindrique, très-étroit.
Antennes à premier article court. Cor-
selet presque cylindrique. Élytres
tronquées.
Palpes labiaux à dernier article trian-
gulaire. Tarses triangulaires, le pénul-
tième article bilobé.
Palpes labiaux à dernier article ova-
laire. Tarses à pénultième article en-
tier.
Palpes labiaux à dernier article ova-
laire. Tarses à crochets dentelés en
dessous.
368 HISTOIRE
Gre. 4. LEPTOTRACHÈLE. Latr.Palpes labiaux à dernier article ova- #
laire. Tarses à pénultième article bi-
lobé. Élytres sans échancrure,
Gre. 5. opAcANTHA. Fabr. Palpes labiaux à dernier article ova-
laire. Tarses presque cylindriques. $
Mandibules courtes.
Gre. 6. TRICHIS. Aug. Palpes labiaux à dernier article ova-
laire. Tarses à articles triangulaires.
Mandibules courtes.
PE : h
LA ti de 9 5 nl 0
Gre. 7. STENOCHEILA. Cast. Palpes labiaux à dernier article ova-
laire. Mandibules longues et étroites.
Mâchoires dentelées.
ÿ;
N
L
a
F-,
N
#
+
Gre. 8. LASIOCERA. De). Palpes labiaux à dernier article ova-
laire. Antennes garnies de bouquets.
de poils. Tarses cylindriques.
Gre. 9. CASNONIA. Latr. Palpes labiaux à dernier article ova-
laire. Tête amincie en arrière. Tarses
grêles.
Gpe. 21. TRIGONODACTY- Élytres tronquées. Antennes à pre-
LITES. mier article très-court. Corselet pres-
que carré. Mâchoires munies d’un on-
glet.
Gre. {. TRIGONODACTYLE. Dej.Tarses élargis et triangulaires.
Gre. 2. mISCELUS. Kluy. Tarses cylindriques.
(Leptodactyla Br.)
Fam. 2. CICINDÉLIDES. Mâchoires ordinairement munies
dun onglet articulé. Palpes labiaux
souvent plus gros que les maxillaires.
Groupe 1. CTÉNOSTOMITES. Lobe interne des mâchoires sans on-
glet. Palpes très-longs, pendants ; les =
trois premiers articles des {arses dila- M
tés chezles mâles. Corps étroit. Tarses N |
à quatrième article prolongé en dedans
chez les mâles. |
Genre 1. cTENOSTOMA. Klug.Une petite dent dans l’échancrure du
menton. Élytres très-rétrécies à la |
base, renflées à l'extrémité. |
= ——
DES
Gre. 2. PROCÉPHALE. Cast.
INSECTES. 369
Une petite dent dans l'échancrure du
menton. Élytres parallèles, cylindri-
ques.
Gre. 3. pocoNosromA. Xlug.Point de dent dans l’échancrure du
(Psilocera Brul.)
Gpe. 2. COLLYRITES.
Gre. 1. coLxrts. Fabr.
Gre.2. TRICONDYLA. Latr.
Gre. 3. THERATES. Latr,
Gpe. 3. CICINDÉLITES.
Gre. 1. CICINDELA. Lin.
Gre. 2. CALLIDEMA. GUer.
Gre. 3. DROMICA. De).
menton,
Palpes courts et épais. Corps étroit.
Labre très-grand, voûté, cachant en
tièrement les mandibules. Tarses à
quatrième article prolongé en de-
dans chez les mâles.
Palpes internes bi-articulés. Antennes
épaissies vers l'extrémité.
Palpes internes bi-articulés. Antennes
sétacées.
Palpes internes uni-articulés, spini-
formes.
Tête ordinairement médiocre, quel-
quefois assez grosse. Yeux en général
assez grands. Ordinairement des ailes
sous les élytres. Tarses à quatrième
article simple ou bilobé.
Labre peu avancé et denté. Corps
ailé. Dent du menton assez courte.
Labre avancé , triangulaire , tridenté
dans les mâles. Corps ailé, Antennes
à peine aussi longues que la tête et le
corselet, avec les derniers articles un.
peu plus épais que les autres.
Labre avancé. Corps dépourvu d’ailes
sous les élytres. Antennes sétacées.
Gre. 4. MYRMECOPTERA. Schaum.Labre avancé. Corps dépourvu d'ailes
sous les élytres. Antennes fortement
dilatées et comprimées à partir du
cinquième article.
Gre. 5. DisripsipeRA. Wes/iw. Labre très-grand, cachant les mandi-
bules, échancré, avec une petite dent
dans l’échancrure. Menton sans dent.
370 HISTOIRE
Gre. 6. EuPRosOPE. Latr. Labre peu avancé. Dernier article des
paipes labiaux plus court que le pé-
nultième. Dent du menton très-longue.
Gre. 7. IRESIA. De). Labre peu avancé. Dernier article des
palpes labiaux plus long que le pénul-
tième.
Gre. 8. MecAcEPHALA, Latr. Labre court. Yeux grands, oblongs.
Mandibules très-larges, arquées , den-
tées.
Gre. 9. OXYCHEILA. De). Labretriangulaireavancé, cachant en-
tièrement les mandibules. Yeux pe-
lits, arrondis.
(pe. 4. MANTICORITES. Tête grosse. Jamais d’ailes sous les
élytres, Yeux petits.
Gre. 1. omus. Eschsch. Tarses antérieurs dilatés dans les mâ-
les. Prothorax sans angles. Labre sime
plement sinué.
Cre, 2. AMBLYCHEILA. Say. Tarses antérieurs dilatés dans les mâ-
les. Prothorax sans angles. Labre denté.
Gre 3.PLATYCHILE. M.-Leay.Tarses antérieurs dilatés dans les mâles.
Prothorax ayant ses angles saillants.
Gre. 4. MANTICORA. Fabr. Tarses antérieurs simples dans les
deux sexes. Prothorax un peu cordi-
forme, bilobé en arrière.
Les Carabiens se divisent naturellement en deux famil-
les; ce sont les CARABIDES etles CICINDÉLIDES.
Les premiers, qui sont de beaucoup les plus nombreux,
peuvent former une longue série de groupes.
Nous commencerons par le groupe des TRÉCHITES, au-
quel se rattachent un petit nombre de genres ou toutes
les espèces sont de petite taille.
Le type du genre Æpe (Æ pus fulvescens, Steph.) qui est
longdedeux millimètres et entièrement d’un jauneocchracé,
se trouve sur les côtes de France et d'Angleterre. Le type
|
|
|
DES INSECTES, 371
du genre Blemus (2. areolatus, Creutz) se trouve aussi
sur les côtes de France. M. Audouin a observé dans l’île
de Noirmoutier ses habitudes, qui sont très-curieuses ;
cet insecte passe presque toute sa vie complétement re-
couvert par l’eau de la mer; et c’est seulement lors des
plus basses marées qu’il se trouve à découvert. Le fait le
plus surprenant, c'est que ce Blemus ne peut respirer que
l'air atmosphérique. Il paraît probable, au reste, qu’il se
loge dans des anfractuosités où des globules d’air se trou-
vent retenus ; en outre, avec les poils de son corps il peut
en retenir une certaine quantité autour de lui-même.
Les Chalvbés et les Égas sont d’élégants petits Carabides
propres à l’Amérique méridionale, ayant une forme élan—
cée, leur tête et leur corselet étant plus étroits que le reste
du corps. Les Lacnophores sont aussi tous Américains,
mais le genre Trechus est propre à l’Europe, où l'on ren-
contre très-communément le Trechus rougeâtre (7rechus
rubens) qui a à peine deux lignes de longueur et qui est
d'un brun rougeâtre avec les élytres finement striées. On
le trouve sous les pierres et sous les mousses dans les en-
droits humides. |
Les Ooptères sont de petits insectes de la Nouvelle-Zé-
lande dont la forme rappelle celle de quelques Féronites.
Les BEMBIDIONITES vivent constamment au bord des
eaux, principalement sur les rivages des eaux dormantes;
ils courent avec la plus grande agilité sur la terre vaseuse,
au milieu des plantes aquatiques qui y croissent ; ils se
réfugient sous les pierres, sous les feuilles tombées, dans
les crevasses; enfin, on les rencontre pendant la plus grande
partie de l’année, et certaines espèces sont fort communes.
Les Bembidionites vivent aux dépens d’autres petits in-
sectes, et l’on pense aussi qu'ils mangent des parties d’a
372 HISTOIRE
nimaux morts. Ces insectes sont de la plus petite taille
parmi les Carabiens ; la plupart sont indigènes à l’Eu-
rope.
Le genre Bembidion est le principal du groupe; il a été
divisé en plusieurs sous-genres.
Les Tachypes, par la forme rétrécie de leur corselet et
leurs yeux proéminents, se lient au groupe suivant.
Les ÉLarnrrres sont encore des habitants des rivages.
On trouve ainsi les Élaphres , petits coléoptères dont l’as-
pect rappelle un peu celui des Cicindèles. Le plus commun
est l’Élaphre des rivages (Ælaphrus riparius, Lin.), long de
trois lignes, d’un vertun peu bronzé, avec les élytrestrès-
ponctuées , offrant quatre séries de taches rouges viola-
cées au milieu.
Les Bléthises, auxquelles nous réunissons les Pélophiles,
vivent de la même manière ; on en connaît très-peu d’es-
pèces. ( Blethisa mullipunctata,Fab.)
Les Notiophiles sont tous de petite taille, avec un cor-
selet court et large, des yeux très-saillants, des élytres
ponctuées et striées, le corps toujours parfaitement lisse
et brillant; ils se trouvent dans les lieux humides, sous
les mousses, sous les écorces, sous les pierres, plus sou-
vent au bord des mares. Ë |
Les Omophrons sont de petits Carabiens, de forme orbi-
culaire, dont l’aspect rappelle on ne peut davantage la
forme de quelques Dyticiens; ils vivent sur les bords
sablonneux des rivières, presque dans l’eau. Ce qu’il y a
de remarquable, c'est que les espèces d'Omopbrons,
quoique très-peu nombreuses, sont dispersées dans des ré=
‘gions du globe très-éloignées. On en trouve une espèce dans
notre pays sur les bords de la Seine, c’est l'Omophron
bordé (Omophron limbatum, Fabr.), petit insecte long de
DES INSECTES. 373
trois à quatre lignes , de couleur fauve, avec une tache sur
la tête et le corselet, et trois bandes transversales sinueuses
sur les élytres , de couleur verte. Cet insecte se nourrit
d'insectes vivant sur le rivage, ou de petites coquilles
fluviatiles rejetées sur le rivage par le mouvement des
eaux. Sa larve, observée par Desmarest, est oblongue, très-
rétrécie postérieurement, avec la tête plus large que tout
le reste du corps. Cette larve, quand on la touche, se re-
dresse à la manière des Staphylins; elle vit comme l insecte
parfait, dans les mêmes localités.
On connaît encoreun Omophron d'Espagne, un du Séné-
gal, un du Cap, un de Madagascar, un d'Égypte, deux de
l'Amérique du Nord, qui, bien qu’assez différents entre
eux, se ressemblent beaucoup. Une espèce du Bengale
compose encore seule le genre Cyclosome.
Nous ne connaissons aussi qu’un seul Métrius prove-
nant de la Californie.
Les Leistes sont d’assez petite dimension; on en trouve
quelques espèces dans l'Europe tempérée; ils se tiennent
sous les pierres ou sous les écorces , dans les endroits hu-
mides. Le type du genre est le L. spinibarbis, Fabr.
Les Nébries, remarquables par leur corps très-aplati,
se trouvent surtout près du bord de la mer ou des rivières ;
quelques espèces cependant vivent sur les hautes monta-
gnes, dans des endroits souvent couverts de neige, Plu-
sieurs caractères de faible importance, et la présence ou
l'absence des ailes sous les élytres, ont servi à former des
genres, que la plupart des entomologistes ont regardés
comme de simples divisions génériques parmi les Né-
bries. La Nébrie à corselet court ( Nebria brevicollis, L.)
est commune dans la plus grande partie de l’Europe.
Les CaraBiTEs forment le quatrième groupe : les plus
32
374 HISTOIRE
gros insectes de cette famille appartiennent à ce groupe.
Les Calosomes sont de gros et beaux insectes ; nous en
trouvons quelques espèces en Europe ; mais le type du
genre , l’un des plus magnifiques insectes européens, est
le Calosome sycophante (Calosoma sycophanta, V..) ayant
près d’un pouce de longueur, d’un bleu violacé foncé,
ayant les antennes et les pattes noires, et les élytres d’un
vert doré éclatant, avec des stries longitudinales. On ren-
contre cet insecte dans les bois, où il se nourrit surtout
de chenilles ; on assure que sa larve détruit un grand nom-
bre de chenilles processionnaires. Cette espèce, observée
pour la première fois par Réaumur, a depuis été de nou-
veau décrite et figurée ; elle est assez longue, fortement
déprimée , ayant tous ses anneaux écailleux, et le dernier
terminé par des épines; sa couleur est d'un brun foncé,
parfaitement lisse.
On ne connaît encore que trois ou quatre espèces de
Callisthènes propres à la Russie méridionale et à l'Orient.
Le genre Carabe proprement dit {Carabus) est composé
d’assez gros insectes, ayant souvent de vives couleurs,
et dont les élytres soudées entre elles ne peuvent être
séparées, ces insectes n’ayant pas d'ailes sous leurs ély-
tres. Les Carabes sont surtout abondants en Europe,
principalement en Russie et en Sibérie : on n’en a décou-
vert que quelques espèces dans le nord de l'Afrique et aux
îles Canaries ; on en a rapporté aussi du Népaul. En Améri-
que, la côte du Chili seule, avec la terre de Magellan, en
a fourni cinq ou six espèces, de forme élégante, et ornées
des couleurs les plus éclatantes.
On s’accorde à regarder comme le type du genre le
Carabe doré {Carabus auratus, Lin.), insecte d’un beau,
vert doré avec trois côtes sur les élytres; les pattes et lesan-
DES INSECTES. 579
tennes roussâtres : il est bien commun et bien connu dans
notre pays, où on le désigne dans nos campagnes sous les
noms de Jardinier et de Couturière,
On ne saurait, au reste, se plaindre de l'abondance d’un
tel insecte; car 1l détruit nombre d'insectes nuisibles à
l'agriculture.
Il s’en prend même à des hannetons ; c'est ce que nous
avons observé nous-même plusieurs fois dans des circons-
tances analogues. Un Carabe doré, au milieu d’un chemin,
tenait un hanneton, lui ouvrait le ventre avec ses mandi-
bules et lui dévorait les intestins, tandis que le hanneton
se remuait et quelquefois même marchait encore en subis-
sant ce singulier supplice ; car le Carabe doré, loin de le là-
cher, le suivait sans arrêter sa manœuvre un seul mo-
ment.
Les larves des Carabes, comme celles des Calosomes, sont
assez longues, aplaties, d’un brun foncé, luisant en dessus,
avec le corps terminé par deux petites pointes ; leurs pat-
tes sont assez longues : aussi leur course est très-rapide.
Ces larves vivent comme les insectes parfaits. Nous de-
vons à M. Heer la connaissance des larves de plusieurs
Carabes. Nous avons rencontré fréquemment celle du
Carabe doré; mais, comme nous n'avons pas réussi à en
obtenir la nymphe, nous n'avons pas trouvé utile de pu-
blier une observation incomplète (1).
Les Procrustes et les Procères different très-peu des
Carabes ; leur taille seulement est supérieure, surtout celle
de ces derniers. Les Procrustes se trouvent surtout dans
l’Europe méridionale et l’Asie Mineure ; une seule espèce
(1) Dans les Transact. of the entomol. society M. Waterhouse a formé
sur un insecte provenant de Sainte-Hélène et très-voisin des Carabes,
un genre Aplothorax.
376 HISTOIRE
(Procrustes coriaceus) est propre à l’Europe tempérée;
les Procères habitent seulement l’Europe méridionaie-
orientale et l'Asie Mineure.
Les CycHriTesforment un groupe voisin des Carabites,
mais bien distinct, au premier coup d'œil, par leur tête
longue, amincie plus ou moins en forme de museau. Les
Cychres proprement dits sont tous Européens et paraissent
rechercher les parties froides, les localités exposées au
nord. Le Cychre à bec (Cychrus rostratus), long de six à
sept lignes, d’un noir terne, avec les élytres finement ponc-
tuées, offrant trois lignes longitudinales, est rare en
France , aux environs de Paris, mais très-commun en
Suisse. Sa larve, décrite par M. Heer, est plus élargie que
celle des Carabes, auxquels elle ressemble beaucoup,
malgré sa tête plus petite.
Les Scaphinotes et les Sphærodères sont les représen-
tants des Cychres dans l'Amérique du Nord.
Les PANAGEITES comptent parmi les plus jolis Carabi-
des. Les Panagées proprement dits sont répandus dans
diverses parties du globe, mais c’est le seul genre du
groupe que nous trouvions en Europe : le type est le Pa-
nagée grand-croix (Panageus crux-major, Lin.) qui est
noir, velu, avec les bords des élytres et deux bandes
transversales d’un rouge ferrugineux ; on trouve cet in-
secte au pied des arbres, souvent enfoncé dans la terre.
Les Copties et Dercyles (Dercylus), très-voisins des pré-
cédents, sont Américains, de même que les Philogées.
Les Brachygnathes, les Pélécies et les Érypes sont de
beaux insectes de l'Amérique méridionale; les premiers
surtout offrent les couleurs les plus éclatantes.
Les Pambores habitent la Nouvelle-Hoilande.
Le genre Tefflus renferme une seule espèce de grande
*
|
|
|
À |
"7
4
4
,
ÿ
#
DES INSECTES. 377
taille et de couleur noire, qui habite la côte occidentale
d'Afrique. (Tefflus Megerlei, Fabr.)
Les CazæniTes recherchent aussi très-particulièrement
les endroits humides et les bords des eaux.
La seule connue du genre Calliste (Callistus lunatus,
Fab.) est assez rare en Europe, et on la rencontre sous
les pierres, ou au pied des arbres, en petites sociétés de
quelques individus. |
Les Loricères sont très-reconnaissables à leurs antennes
garnies de longs poils. La Loricère pilicorne (Loricera
pilicornis, Fab.) vit dans nos environs, sur les bords des
ruisseaux , dans les endroits très-ombragés.
Les Chlænies forment un genre très-nombreux en
espèces ; elles sont répandues presque partout le globe ;
plusieurs d’entre elles sont européennes : on les trouve ordi-
nairement en familles au bord des eaux, quelquefois
courant sur lerivage, mais plus souvent sous les pierres. Le
Chlænie velouté (CAlænius velutinus, Fab.), long de six à
huit lignes, d’un vert assez vif, et pubescent, avec le bord
des élytres jaune, ainsi que les pattes et les antennes , se
trouve communément sur les bords de la Seine. Le Chlæ-
nie vêtu ( CA. vestitus), beaucoup plus petit que le précé-
dent, est extrèmement commun, pendant toute la belle
saison, sur les rivages des rivières, des mares et des
étangs. Les Épomis et Dinodes, sous-genres des Chlænies,
_n’en diffèrent réellement que par l'élargissement du der-
nier article de leurs palpes.
On a seulement décrit deux espèces du genre Vertage
(Vertaqus Buqueti, Dei., etc.)
Les Lrcinites n'offrent rien non plus de très-particu-
lier dans leurs habitudes.
Les Oodes vivent dans les mèmes localités que les
92.
378 HISTOIRE
Chlænies ; ils sont de couleur noire, quelquefois un peu
métallique ; une seule espèce est indigène à notre pays.
(Oodes helopioides, Fabr.)
Les Diplocheiles et Dicæles sont tous exotiques et sur-
tout répandus dans la partie sud de l'Amérique du Nord.
La seule espèce d’Aspurina connue est du Brésil.
Les Badisters sont de petits Carabides européens, pa-
rés de jolies couleurs, se tenant sous les pierres et sous
les débris de végétaux, dans les endroits très-humides. Le
Badister a deux marques (Badister bipustulatus) longues
de deux lignes, d’un jaune rougeâtre, avec la tête, l’écus-
son , le dessous du corps noir, ainsi qu’une tacne en fer à
cheval à l'extrémité des élytres ; il est très-commun dans
la plus grande partie de l’Europe.
Les Licines se reconnaissent facilement à leur corps large
et extrêmement aplati; tous sont de couleur noire , la plu-
part européens, habitant les terrains rocailleux et souvent
élevés, où on les trouve sous les pierres. Le type est le
Licinus cassideus , Fabr.
Les FÉRONITES forment ie groupe le plus étendu de
toute la famille des Carabides. Ces Coléoptères sont répan-
dus dans toutes les parties du monde ; les formes qu'ils
présentent sont si variées , etles caractères qui peuvent ser-
vir à grouper les espèces sont en même temps si peu tran-
chés et même si peu constants, que les Féronites offrent les
plus grandes difficultés pour les grouper génériquement
d'une manière satisfaisante. La plupart de ces insectes.
vivent sous les pierres, dans les endroits rocailleux ; quel- à |
ques-uns aussi vivent constamment au bord des eaux.
Nous commencerons par ceux dont les trois premiers
articles des tarses sont dilatés et de forme triangulaire.
Les Masorées sont de petits insectes qui, par leur as-
DES INSECTES. 379
pect , ressemblent un peu aux Trechus : le type (#. laticol-
lis) est rare aux environs de Paris.
Les Amaras constituent un des genres les plus nombreux;
ils sont répandus particulièrement en Europe. Quelques
entomologistes ont établi des divisions sans nombre dans
cegenre !, basées sur des caractères impossibles à saisir
nettement.
Le type des Amaras est l’A. trivial (A. frivialis,
Lin.), long de six millimètres, d’un bronzé foncé avec les
élytres striées et ponctuées , et les premiers articles des
antennes ferrugineux : c’est l'espèce la plus commune
dans notre pays. On assure que ces Carabiens font leur
nourriture plutôt de substances végétales que d'insectes,
parce qu’on les a rencontrés fréquemment sur des tiges
de graminées. Il est cependant plus probable qu'ils recher-
chaient sur ces tiges de petits animaux, et que ce n’est
qu’accidentellement qu'ils entament les tiges de végé-
taux.
Les Curtonotes, qui ont été détachés des Amaras, en dif-
fèrent par leur forme moins naviculaire et plus convexe.
Le type est l’A. fauve (A fulva, De Geer), très-com-
mun dans une grande partie de l'Europe.
Le genre Lophidie est etabli sur une espèce du Sénégal.
Les Antarcties sont les représentants des Amaras
dans l'Amérique méridionale ; leurs espèces sont nom-
breuses.
Les Zabres, d’une taille supérieure aux précédents, sont
européens pour la plupart. On les a regardés aussi comme
herbivores ; mais rien n’est plus douteux. On les a même
regardés comme ayant causé des pertes considérables en
Allemagne, en mangeant les épis de blé. Le Zabre bossu
‘ Voy. Zimmermann, Monograph. Amaroidum.
380 HISTOIRE
(Z. gibbus, Lin.) est le type du genre. C’est un insecte
très-commun en Europe, long de douze à quinze milli-
mètres , d’un brun noirâtre, plus clair en dessous qu’en
dessus, avecses élytres striées, ses palpes, ses antennes, ses
tarses ferrugineux : sa larve est de forme oblongue, avec
le dernier anneau terminé par deux pointes aiguës. Les
entomologistes allemands assurent qu’elle vit pendant
la nuit sur les jeunes pousses de blé, auxquelles elle eau-
se de grands dégâts, et que, pendant le jour, elles’enfonce
dans la terre.
Le genre Cnemalobe (Odontoscelis, Waterhouse), dont
nous avons rejeté la dénomination de Cnemacanthe, à raison
d’une fausse application, renferme quelques espèces du
Chili *. Les Cardiophthalmes sont aussi Américains. On
connaît peu d'espèces de Broscus; le type (B. cephalo-
tes, Fab.), long de plus de vingt millimètres, d’un noir
obseur avec les élytres très-faiblement striées, n’est pas
rare en Europe.
Le genre Miscodera est fondé sur une petite espèce
propre à la Suède (41. arctica, Payk.), ayant l'apparence de
certaines Clivines.
Les Stomis se rencontrent sousles pierres, dans les en-
droits humides; le S. poli (S. pumnicatus, Payk.)est la seule
cspèce de notre pays.
Les Abaris se trouvent dans l'Amérique méridionale ;
les Rhathymes , Strigies et Hétéracanthes, en Afrique et
aux Indes orientales.
La seule espèce connue du genre Myas ( M. chaly-
bœus, Palliardi), noire avec les élytres d’un beau bleu, ha-
bite la Hongrie.
1 Voy. Brullé, Hist. des Ins.; Guer. Voy. de la Favorite; Magaz.
de zool., et Waterhouse, Magaz. of. natur. hist. 1840.
DES INSECTES. 381
Le grand venre Féronie est répandu dans presque toutes
les régions du monde; les nuances de formes que l'on re-
marque dans le corselet, et l'aspect général du corps, ont
donné lieu pour les entomologistes à des divisions qui ont
toujours été regardées comme secondaires par la plupart
d’entre eux !, Presquetoutes ces divisionsrenferment des
espèces européennes ; nous regardons comme le type du
genre Féronie, la F. cuivreuse (Æ. cuprea, Lin.), de la di-
vision des Pæciles. C’est un insecte extrêmement commun,
long dedix à douze millimètres, d’un bronzé plus ou moins
verdâtre, avec les élytres fortement striées , ayant trois
points sur la troisième strie, la base des antennes rou-
geâtre , les pattes noires ainsi que le dessous du corps.
Les Féronites suivants ont aussi les articles des tarses
triangulaires, avec le menton à peine échancré.
Les Catadromes sont de grands Coléoptères des Indes
orientales.
Les Trigonostomes habitent le même pays.
Les Euchroas setrouvent dans l’ Amérique méridionale.
Les Michrocheiles, Distriges (Distriqus), Abacètes, Les-
ticus, Drimostomes ont été recueillis en Afrique et aux
Indesorientales, principalement dans l’île de Madagascar.
D'auires Féronites ont les articles des tarses allongés :
ce sont les Sphodres, dont une espèce (S. leucophtalmus,
Lin. planus , Fab.) se trouve en Europe et en Barbarie.
Les Platynes sont assez nombreux en espèces, et divisés
en plusieurs sous-genres d’après la courbure des élytres et
lesangles du corselet (Anchomenus, Agonum, ete.). Ces Ca-
{ Cesontles Pæcilus, Bon; Argutor, Dej.; Melanius, Bon, ou Omaseus
Dej.; Steropus, Dej.; Platysma, Bon; Cophosus, Dej ; Omalosoma, Vig.;
Pterostichus, Bon.; Abazx, Bon; Molops, Bon.; Camptoscelis, Dej., et quel-
ques autres encore. Foy. Chaudoir, Bulletin de la société impér. des nat,
de Moscou, 1837 et 1838. |
382 HISTOIRE
rabides sont apiatis , en général ornés de couleurs vives
et brillantes, souvent métalliques ; ils vivent en troupes au
bord des eaux. Le Platyne bordé (P. marginalus, Lin.),
de la division des Agones , est vert, avec les élytres bor-
dées de jaune pâle et faiblement striées. Il est très-com-
mun au bord des mares et des étangs.
Les Cardiomères, très-voisins des Platynes, se rencon-
trent dans l’Europe méridionale.
Les Dyscolus et les Abropes sont de jolis insectes, re-
présentants des Platynes dans l’Amérique méridionale.
La seule espèce connue du genre Loxocrepis provient
de l’île de Java.
Les Euleptes n’ont encore été trouvés que dans l'île de
Madagascar.
Les Olisthopes se trouvent en Europe, sur le bord des
eaux, comme les Platynes. L’O. arrondi (O. rotundalus,
Payk.), d’un brun roussâtre bronzé, se trouve communé-
ment en France; il a environ six millimètres de longueur
Enfin, d’autres Féronites se distinguent dans leur
ensemble de tous les précédents par les crochets de leurs
tarses qui offrent des dentelures en dessous. ù
Les Onyptérygies sont particulières au Mexique, et or-
nées de vives couleurs.
La seule espèce encore signalée de genre Synuchus (S.
nivalis, Payk.) se trouve en France, en Allemagne, et sous
des écorces ou des détritus végétaux.
Le genre Pristodactyla est établi sur un insecte de l’A-
mérique du Nord.
Les Pristonyches , Dolichus et Calathes sont en général
Européens et très-aplatis; ils vivent ordinairement sous
les pierres. Le Calathe large (C. latus, Lin. cisteloides,
Hlig.), long de dix à douze nillimètres , d’un noir intense,
Pa
E- +.
—
#4
DES INSECTES, 383
avec son corselet faiblement ponctué, ses élytres striées
et ponctuées, et ses pattes rougeâtres, est extrêmement
commun en Europe.
Plusieurs derniers genres de Féronites n’ont jamais
plus de deux articles des tarses dilatés dans les mâles,
tandis qu’il y en a trois chez tous les autres.
Les Patrobes sont des insectes aplatis, vivant sous les
écorces et sous des détritus végétaux. On en trouve une
seule espèce aux environs de Paris (P. rufipes, Fab.).
Les Pogones sont de petits Carabides qui habitent ex-
- clusivement les rivages des eaux saumâtres, soit de la
mer, soit des marais salants; on en rencontre dans une
grande partie du monde : plusieurs d’entre eux habitent
nos côtes.
Les Baripes sont propres à l’Amérique méridionale.
Les Mélanotes et Sténomorphes aussi sont américains,
La seule espèce connue du genre Omphrée a été prise au
Montenegro.
Les genres Cascelius et Promecoderus sont l’un et l'autr:
tres-voisins des Pogones , et principalement des Baripes ;
cependant , ils en diffèrent notablement par les tarses qui
offrent un plus grand nombre d'articles dilatés. Les Cas-
célies ont été trouvées dans les ports du détroit de Magel-
lan, et les Promécodères à la Nouvelle-Hollande.
Les HARPALITES constituent un groupe beaucoup plus
nombreux que les précédents ; ils sont de moyenne taille,
de couleurs sombres, souvent noirs; ils paraissent répan-
dus presque dans le monde entier ; mais ils sont surtout
abondants dans les régions tempérées et froides des deux
hémisphères. Les Harpalites se tiennent sous les pierres
dans les endroits rocailleux et arides.
Le genre Harpale est le principal du groupe; il ren-
384 HISTOIRE
ferme une longue série d’espèces, parmi lesquelles on en
compte beaucoup d’européennes ; plusieurs se ressemblent
tellement entre elles, qu’il est presque impossible de les sé-
parer avec certitude. Le type du genre, l’espèce la plus
commune en France, le Harpale bronzé (A. œæneus, Fabr.),
est long de quatre lignes, d’un vert bronzé plus ou moins
brillant, avec les élytres finement striées, les pattes et les
antennes d’un rouge ferrugineux. On a formé plusieurs
coupes parmi les Harpales’, entre autres les Ophones, que :
l’on reconnaît surtout à la pubescence qui couvre leur corps.
Les Sélénophores, qui sont tous étrangers à l’Europe, la.
plupart habitant l'Amérique : ils ne se distinguent guère, au
reste, des vrais Harpales, et leurs couleurs sont également
très-sombres.
Les Géobènes, qui sont du cap de Bonne-Espérance; la
seule espèce connue du sous-genre Gynandromorphe ha-
bite le midi de la France et l'Italie ‘.
Les Acupalpes sont de petits Harpalites lisses et bril-
lants, que l’on trouve dans les endroits humides, sous
les pierres, sous les feuilles tombées ete.
Les Sténolophes sont de jolis insectes, que l’on rencontre
dans les mêmes localités. (Séenolophus vaporariorum,
Linné). -
Les AcIopites sont des Coléoptères de moyenne taille;
ils vivent sous les pierres, dans les terrains arides. On
trouve plusieurs Acinopes en France, et surtout dans le
midi de l’Europe. La seule espèce connue du genre Dapte
habite la France méridionale. Les Amblygnathes, Crato-
gnathes et Agonodères sont exotiques.
1 Voy. pour les autres divisions Dejean, Species de Coléoptères;
Chaudoir, Bulletin de la soc. impér. des naturalistes de Moscou, 1837
el 1838. .
DES INSECTES. 385
Les Drrouires forment un groupe de peu d’étendue,
dont toutes les espèces, de moyenne taille, sont européen-
nes, ou du nord de l'Afrique, ou de l’Asie Mineure. Ces
Carabides se tiennent souvent sous les pierres ; on les ren-
contre aussi courant dansles chemins, principalement dans
le voisinage des rivières. Ils recherchent surtout les lieux
sablonneux, où ils creusent des trous pour s’y réfugier. On
assure que leurs larves ressemblent beaucoup à celles des
Cicindeles et qu’elles ont des mœurs analogues : le fait
mériterait confirmation. Souvent la tête des mâles est
cornue chez les Ditomes.
On en trouve deux espèces aux environs de Paris (D.
sulcalus, Fab., et fulvipes, Dei.).
Les Pachyeares se trouvent en Orient ; leur couleur est
ordinairement d’un bleu violacé foncé. On a décrit un
seul Cartérus du Portugal et un Glypte des Indes orien-
tales. ‘
Les Mélænes, insectes à corps aplati, comme les Cosci-
nies, ont été trouvés au Sénégal : ces derniers en Orient.
Le type du genre Apotome est un très-petit insecte (4.
rufus) qui habite le midi de l'Europe !,
Les ScaRiTITES sont remarquables par leurs pattes
courtes , dont les jambes antérieures, palmées, leur per-
mettent de fouir la terre ou le sable ; ils vivent toujours au
bord des eaux, soit près des rivières, soit sur les rivages
de la mer; ils se tiennent ordinairement sous les pierres
et ne se montrent guère pendant le jour; leurs habitudes
sont nocturnes.
Le genre Scarites est trèsnombreux en espèces ; elles
sont répandues dans les diverses régions du monde, et
* Le singulier genre Disphericus, Waterh. Transact. of the entom.
society, appartient peut-être aussi à ce groupe.
9
386 HISTOIRE
la plupart sont d'assez grande taille : on trouve en France,
sur les bords de la Méditerranée, le Scarite géant (Sc.
gigas, Bon, ou Pyracmon, Fab.), long de quinze à seize
lignes, d’un noir luisant, avec les élytres presque lisses,
ayant seulement quelques lignes de points très-peu mar-
quées.
La seule espèceconnue du genre Acanthoscelis se trouve
dans l’Afrique méridionale ; les Seaptères et les Oxygna-
thes aux Indes orientales ; les Pasimaches dans l’Améri-
que du Nord : ceux-ci ont souvent des couleurs vives, leur
forme est très-déprimée.
Les Carenums habitent l'Australie ; M. Westwood (A7r-
cana enlomologica) en a représenté dix belles espèces. I]
forme en outre un genre Gnathoxys sur deux espèces qui
paraissent en différer très-médiocrement.
Les Camptodontes et les Oxystomes) se trouvent dans
l'Amérique méridionale. ;
Les Clivines sont répandues dans l’ancien et le nouveau
continent ; toutes sont fort petites, allongées, et plus ou
moins convexes ; elles vivent sur le bord des rivières, où
elles creusent dans le sable.
La Clivine des sables (Clivina arenaria, Lin.) estletype
du genre ; sa couleur varie du noir au testacé., en passant
par toutes les nuances intermédiaires.
Les Dyschiries, qui forment une division parmi les Cli-
vines, sont encore généralement plus petits. Le D. bossu
(D. gibbus) est très-commun en Europe. D’après une obser-
vation consignée dans un recueil anglais !, on trouve cette
espèce sur les bords de la mer, où elle fait une guerre achar-
née à de petits Staphyliniens.
" Rudd. Entomological magazine, t. 11.
DES INSECTES. 387
Les SrAGONITES ont un corps extrêmement aplati et
assez allongé. Ces Carabides se tiennent sous les pierres,
souvent en troupes assez nombreuses, Dès qu’on soulève
la pierre sous laquelle ils se trouvent, ils s’enfoncent dans
la terre avec la plus grande rapidité. Les Siagones sont
propres à l'ancien continent, on ne les rencontre que
dans les régions chaudes.
Les Encelades connus proviennent de l'Amérique équa-
toriale.
Les MorIoniTEs forment encore un groupe de très-peu
d’étendue. Les Morions (Morio) sont des insectes, la
plupart américains, vivant sous les écorces : la seule
espèce connue du genre Campylocnemis est un très-gros
insecte noir de la Nouvelle-Hollande,
Les Catapiesis et les Homalomorphes sont américains, et
le seul Hémitèle décrit a été découvert dans l’île de Mada-
gascar.
Les GRAPHIPTÉRITES constituent un des plus jolis grou-
pes de toute cette famille. Les Graphiptères, insectes d’A-
frique et de l’Asie Mineure, sont aplatis, avecleurs élytres
larges, noires, ornées de taches blanches plus ou moins
nombreuses. Les Graphiptères courent avec la plus grande
agilité dans les terrains sablonneux et arides pendant la
plus grande chaleur du jour.
Les Anthies ont une forme élancée, des mandibules
robustes, une taille supérieure à la plupart des autres Ca-
rabiens ; ils sont des plus redoutables pour les insectes dont
ils veulent faire leur proie. Les déserts de l’Afrique, de l’A-
sie Mineure et de l'Inde sont leur patrie ; ils paraissent fuir
la lumière et faire plutôt leurs excursions pendant la nuit.
Ces Coleoptères sont de couleur noire, avec des taches ou
des bandes blanches formées par un duvet très-court. La
388 HISTOIRE
seule espèce de Piezie encore décrite habite le cap de
Bonne-Espérance.
Les Helluos, assez différents des précédents, habitent
les régions chaudes du globe; ils se font remarquer par
leurs antennes épaisses et leur corps très-aplati.
Les BRACHINITES sont représentés par un petit nombre
de genres. Ce sont des Coléoptères très-remarquables par
une propriété qui leur est particulière, celle de sécréter,
lorsqu'on les inquiète, une liqueur caustique promptement
vaporisable, qui est émise par l’anus avec beaucoup de
force et une petite détonation. C'est un petit nuage blan-
châtre ayant l’apparence de fumée. Ce liquide cause une
véritable brûlure ; il est contenu dans des canaux sécré-
teurs renfermés dans l'abdomen: c’est pourquoi les Bra-
chinitesontun abdomen volumineux. Lenom de Canoniens
qui leur a été donné vulgairement, indique bien cette fa-
culté de produire de petites explosions quand on les in-
quiète. Ces insectes vivent par troupes sous des pierres,
et il n’est pas rare de les voir lancer leur fumée tous à
la fois, au momentoù l’on soulève la pierre qui les protége.
Le genre Brachine est le principal du groupe ; on en eon-
naît une quantité considérable d’espèces, pour lesquelles on
a établi plusieurs divisions secondaires, entre autres, celle
des Aptines, quise fontremarquer par l'absence d’ailessous
les élytres.
Le Brachine crépitant (B. crepilans, Lin.) peut être con-
sidéré comme le type du genre; il est long de sept à huit
millimètres, d’un jaune rougeâtre, avec lesélytres verdâtres
ou bleuâtres, ayant de faibles côtes, et le ventre brun; il.
est très-commun au printemps.
Les Ozènes diffèrent beaucoup des Brachines par leur
corselet plus élargi; leurs élytres plus longues recouvrant
:
la
k,
L.
$
DES INSECTES. 3891
complétement l'abdomen. Leurs antennes les rapprochent
aussi des Helluos. [ls ont, au reste, la même propriété que
les Brachines ; tous sont étrangers à l’Europe.
Les Légirres forment un groupe nombreux d'insectes
de petite taille, généralement aplatis, mais souvent or-
nés de couleurs vives et variées. Ces Carabides sont ré-
pandus dans toutes les régions du globe. Cependant nous
ne connaissons pas leurs métamorphoses. A l'état d’insec-
te parfait, ils grimpent souvent sur les plantes pour y
chercher leur proie,etils se tiennent encore plus fréquem-
ment sous les écorces.
Plusieurs genres sont tout à fait étrangers à l’Europe.
Les Catascopes sont de jolis Coléoptères de couleurs mé-
talliques, qui ont été trouvés aux Indes orientales, en
Afrique et en Amérique.
La seule espèce connue du genre Eucheila a été trou-
vée au Brésil. a
Les Péricales habitent l’île de Java; les Thyréoptères
l'Afrique, et surtout l’île de Madagascar.
Les Promécoptères sont Américains, et les Orthogonies,
Hexagonies, Plochiones et Arsinoés sont en général ré-
pandus aux Indes orientales , et quelques-uns sur la côte
occidentale d'Afrique. :
Les premiers surtout sont remarquables par leur cor-
_selet très-large.
Les Cryptobatis, Coptodères , Rhombodères, Tétrago-
nodères sont presque tous propres à | Amérique méridio-
nale et ont en général des couleurs vives et var iées ; un
seul Tétragonodère se trouve au Sénégal.
Les Lébies proprement dites sont répandues dans les
_ diverses régions du monde. On peut en considérer comme
le type la Lébie à tête bleue (Lebia cyanocephala, Fabr.),
33.
390 HISTOIRE
longue de six à sept millimètres, d’un vert brillant, plus
ou moins bleuâtre, avec le corselet, le premier articie
des antennes et les pattes d’un roux fauve.
Elle n’est pas rare dans notre pays.
Le genre Singilis a été rencontré en Andalousie et en
Barbarie.
Le genre Corsyre n’a été trouvé qu’en Sibérie.
Les Cymindis habitent la plupart l’Europe, ils vivent
sous les écorces, et leurs couleurs en général sont brunâ-
tres. Quoique leurs espèces soient assez multipliées, nous
n’en rencontrons qu'une seule aux environs de Paris, et
encore y est-elle fort rare (C. humeralis, Payk.).
Les Calléides sont les représentants des Cymindis en
Amérique ; leurs formes sont très-semblables, mais leurs
:ouleurs sont en général très-brillantes. On rencontre en-
core quelques Cailéides en Afrique et aux Indes orientales,
Les Démétrias et les Dromies, très-voisins des Cymindis,
sont très-abondants dans toute l’Europe, et en général
d'une taille très-minime.
Le Démétrias uniponctué( D. unipunctatus, Germ.) est
le plus répandu dans notre pays.
Parmi les nombreux Dromies, le plus commun est le
Dromie tronqué (D. truncatellus, Lin.), long de deux à
trois millimètres, entièrement d’un noir bronzé, aves les
élytres faiblement striées. |
Le groupe de MormMozyciTEs se compose du seul genre
Mormolyce, dont on ne connaît encore qu’une seule es-
pèce (Mormolyce phyllodes, Hagenb.). C’est un insecte
très-remarquable par la longueur extrême de sa tête et à
de son corselet, ainsi que par les expansions de ses élytres.
Au reste, bien qu'il s'éloigne beaucoup de tous les au-
tres Carabides, il n’en est pas moins certain qu’il se ap” |
DES INSECTES. 391
proche manifestement des Dromies, tandis qu'il n'a aucun
rapport avec les Féronites, parmi lesquelles plusieurs en-
tomologistes l’ont classé.
Le Mormolyce phyllode habite l’île de Java, où il vit
sous les écorces.
Les Dryprires sont de petits Coléoptères de forme élé-
gante, la plupart exotiques, mais ayant cependant quel-
ques représentants en Europe.
Les Diaphores n'ont encore été trouvés que dans l’A-
mérique du Nord.
Le type du genre Polistiche est commun depuis quel-
ques années aux environs de Paris , où il a été amené par
les débordements de la Seine. Cet insecte ( Polistichus
vittatus, Brull., fasciolatus, Oliv.. Dej.) est long de sept
à huit millimètres, d’un brun noirâtre, très-ponctué , avec
les antennes, les pattes, une bande sur les élytres, et le
milieu de la poitrine, roussâtres.
Les Zuphies (Zuphium), très-voisins des précédents,
habitent r Europe méridionale et l'Afrique.
Le type (Z. olens, Oliv.) se trouve dans le midi de la
France , et surtout en Italie.
On a décrit un seul Eunoste (ÆEunostus Latreillei) de
l’île de Madagascar, et un seul Trichognathe ( Trichogna-
thus marginipennis, Lat.) de l'Amérique méridionale.
Les Galérites, dont le corps est très-aplati et le corselet
assez long, ne se trouvent que dansles régions chaudes du
globe, et surtout dans l’Amérique , où elles se tiennent
dans les troncs pourris et au pied des arbres.
Les Cordistes sont tous Américains ; ils courent sur les
feuilles et volent avec la plus grande agilité.
Quoique les Dryptes ne soient pas très-nombreux en
espèces , on en à recueilli dans toutes les parties du mon-
392 HISTOIRE
de ; ce sont des Coléoptères à corselet cylindrique et étroit,
souvent revêtus de couleurs vives. Le type du genre
(Drypta emarginata, Oliv.), long de sept à huit milli-
mètres, d’un vert bleuâtre, avec les antennes, les pattes,
les parties de la bouche roussâtres, se trouve dans une
grande partie de l’Europe; il se tient sous des détritus
végétaux, dans des mousses, etc.
Les OpAcANTHITES sont presque tous Américains ; leurs
formes grêles et élégantes les font reconnaitre au premier
coup d'œil.
Les Agras, tous propres à l'Amérique méridionale, sont
extrêmement allongés et parés des couleurs les plus bril-
lantes avec des ponetuations très-variées. Ils se tiennent
le plus souvent dans des feuilles roulées, où ils demeurent
immobiles pendant des journées entières. |
Les Cténodactyleset Leptotrachèles sont également Amé-
ricains ; la seule espèce connue du genre Sténidia est du
Sénégal, ainsi que les Lasiocères.
Le type du genre Odacanthe (Odacantha melanura,
Lin.), long de six millimètres, ayant la tête, le corselet
et l’abdomen d’un vert bleuâtre , et-les élytres, les pattes,
la base des antennes et la poitrine d’un jaune fauve, avec
l'extrémité des cuisses et des élytres noire, est répandu
dans une grande partie de l'Europe, mais néanmoins as-
sez rare; il se tient dans les lieux humides plantés de
roseaux. |
Les Trichis ont été trouvés en Orient. 4
Les Sténocheiles et Casnonies, habitants des régions in-
tertropicales, et surtout de l’Amérique méridionale, sont de
petits insectes vivant dans les endroits marécageux , où
ils courent avec une grande vitesse ; ils se tiennent quel-
quefois sur les feuilles.
DES INSECTES. 395
Les TRIGONODACFYLITES, très-remarquables par la pré-
sence d’un onglet à leurs mâchoires, comme dans la fa-
mille suivante, se trouvent aux Indes orientales et en
Afrique.
Les CiciNbÉLIDES ne forment pas, à beaucoup près,
une famille aussi étendue que celle des Carabides. Elle
est composée d'insectes qui sont surtout abondants dans
les régions chaudes du globe, et qui peuvent compter
parmi les plus jolis Coléoptères , à raison de leurs formes
gracieuses et de leurs couleurs vives et variées. Nous
adoptons quatre groupes dans cette famille, à,Ja vérité ca-
ractérisés d'une manière peu tranchée , mais qui parais-
sent néanmoins rapprocher les divers genres de la fa-
mille d’une manière assez convenable : ce sont les Cré-
NOSTOMITES, les COLLYRITES, les CiciNDÉLITES et les
MANTICORITES.
Les premiers se font remarquer par l'absence de l’on-
glet aux mâchoires, l’un des caractères des autres Cicin-
délides. |
Les Cténostomes et les Procéphales, habitants de l’A-
mérique méridionale, se rencontrent dans les bois à terre,
courant sur les troncs d’arbres, pendant la plus grande
chaleur du jour.
Les Pogonostomes sont particuliers à l’île de Mada-
gascar ; ils courent avec agilité sur les feuilles d’arbres, et
volent avec beaucoup de facilité. Toutes les espèces con-
nues sont d’un bleu plus ou moins obscur.
Les CozLyRITES semblent représenter les précédents aux
Indes orientales et à la Nouvelle-Hollande. Les Collyres
ont un corselet étranglé, une forme large et cylindrique
qui les fait reconnaître aisément; les Tricondyles , qu
leur ressemblent beaucoup, sont dépourvus d'ailes; On
294 HISTOIRE
ies trouve sur les plantes qui croissent sur le littoral des
îles des archipels indiens et australiens.
Les Thérates vivent dans les mêmes régions, mais
leurs formes les rapprochent extrêmement des Cicindèles.
Les CICINDÉLITES constituent le groupe le plus étendu
de la famille des Cicindélides. Le genre Cicindèle en est
le principal. Il est répandu dans toutes les régions du
monde et ses diverses espèces offrent entre elles une foule
de nuances dans leurs formes ; ce qui donne lieu , pour
quelques entomologistes , d’en former des genres particu-
liers qui ne reposent pas sur des caractères facilement ap
préciables 1. Les Cicindèles, pour la plupart, volent pen-
dant la plus grande ardeur du soleil. Leurs premiers états
ontétéobservés dans quelques espèces, principalementdans
la plus commune en Europe, par MM. Desmarest, La-
treille, Kirby et Spence , Ratzeburg, Westwood, etc. Le
type du genre est la Cicindèle champêtre (Cicindela cam-
pestris, Lin.), espèce très commune dans toute l’Europe
au printemps. Elle est longue de douze millimètres,
verte, avec les côtés de la tête, du corselet et de l’abdo-
men cuivreux, les élytres granulées, ornées de six taches
jaunes , et le ventre bleu.
Sa larve est blanchâtre et de consistance charnue, avec
une tête très-large, de puissantes mâchoires, et des an-
tennes très-petites, de quatre articles.
Le premier anneau est corné, plat, semi-circulaire, et
muni d'une paire de pattes robustes, comme les deux
anneaux suivants ; le huitième est le plus large et supporte
un tuberculecharnu rétractile, surmonte de deux erochets;
les quatres derniers anneaux sont rétrécis et terminés
1 Voyez Hope, Coleopterisl’s Manuaïi, et Lacordaire, Révision de la fa-
mille des Cicindélides. Liége, 1842.
4
DES INSECTES. 395
par un prolongement conique. Les larves de Cicindèles
creusent dans la terre des trous cylindriques, à une pro-
fondeur de quelquefois plus d’un pied, enlevant avec
leurs mandibules et leurs pattes des parcelles de terre et
de sable qu’elles rejettent au moyen de leur tête; elles
montent dans leur trouen contractant les anneaux de leurs
corps, et surtout à l’aide des crochets qu'elles portent, à la
manière de nos ramoneurs dans une cheminée, selon l’ex-
pression de plusieurs observateurs. Quand leur retraite est
achevée, elles se placent à l'entrée, leur tête en masquant
l'ouverture , elles attendent ainsi qu'un insecte vienne à
passer ; elles retirent alors brusquement la tête, le font
tomber dans le précipice pour le dévorer aussitôt. Au
moindre danger, ces larves se retirent au fond de leur re-
traite ; quand l’époque de leur transformation en nymphe
est arrivée, elles ferment l’ouverture de leur tube.
Nos Cicindèles d'Europe recherchent les endroits sa-
blonneux; cependant l’une d'elles (C. germanica, Lin.) se
tient parmi les herbes, dans les endroits humides.
Les Cicindèles américaines, remarquables par leur cor-
selet étroit, se tiennent sur les arbres : à raison de cette
particularité et de leurs tarses sillonnés, on a formé un
genre particulier que nous regardons comme une simple
division (Odontocheila, Cast.).
Les Dromicas habitent le cap de Bonne-Espérance.
Le genre Myrmécoptère, très-singulier par la conforma-
tion des antennes, vient d’être découvert en Nubie.
Les Euprosopes et Irésies, insectes de l'Amérique méri-
ridionale, voltigent sur les feuilles. La seule espèce connue
du genre Callidema a été découverte récemment en Co-
lombie.
396 HISTOIRE
Le genre Distipsidera, est regardé avec quelque doute
comme appartenant à la Nouveile-Hollande..
Les Mégacéphales, toutes exotiques, presque toutes Amé-
ricaines , une seulement propre à l'Orient, et deux autres
au Sénégal, ont une tête assez volumineuse ; elles vivent le
long des rivières, et volent moins que les Cicindèles :
une espèce dela Guyane (4. sepulchralis, Fab. ), observée
par M. Lacordaire, court avec agilité dans les terrains
sablonneux des forêts.
Ces Mégacéphales, comme nos Cicindèles, répandent
une forte odeur de rose ; par le frottement de leurs cuisses
contre le bord de a élytres , elles produisent un petit
bruit aigu, ainsi que les Oxycheiles, qui se trouvent. seule-
ment dans l'Amérique méridionale.
Les Manrticorires forment un petit groupe très-li-
mité. |
Les Omus et les Amblycheiles, Coléoptères de couleur
noire, ayant, du reste, beaucoup l'aspect des Mégacé-
phales, ont été pris seulement en Californie.
Les Platychiles et les Manticores habitent l'Afrique
australe. Ces derniers ont une taille supérieure à celle
de toutes les autres Cicindélides ; leur tête est très-grosse,
leurs mandibules sont fortes et dentées. Ils ont des pattes
longues et robustes, bien conformées pour la course. Ces
Manticores ont un peu l'aspect des Anthies parmi les Ca-
rabides ; comme ceux-ci ils sont de couleur noire ‘.
1 Voyez pour la description des espèces dans toute la tribu des Ca-
rabiens, Dejean, Species des Coléoptères; Brullé, Hist. nat. des Insectes;
Laporte de Castelnau , Hist. des Insectes. Paris, Duménil 1840, etc.
FIN DU TOME PREMIER.
TABLE DES MATIÈRES
CONTENUES DANS LE PREMIER VOLUME.
T. I. 34
Pages.
RDOTAEUQNU, . 0" : Lo dede de RE MA di sil I
Des insectes en général. ........ ss... I
Tableau présentant la division de la classe des insectes en douze
ONFESS 5 0 eo Renan nd me ee dos 3
Premier ordre. — Les Hyménoptères. . . . . . . . .. nr et 5
Division de l’ordre des Hyménoptères en treize tribus. . . . . .. 6
Première tribu. — Les Apiens. « .................. 8
- Division de la tribu des Apiens en familles , groupes et genres. 9
Deuxième tribu. — Les Vespiens. : . .... ARS A ue 58
Division de la tribu des Vespiens en trois groupes Ta «ele % 59
Troisième tribu. — Les Euménliens. - 4 .. 2, , . ." ; 71
Division de la tribu des Euméniens en familles, groupes et genres. 72
Quatrième tribu. — Les Craboniens. . . . . . . .. ....... : + al
Division de la tribu des Craboniens en familles, groupes et genres. 82
Cinquième tribu. — Les Sphégiens. . . ............... 92
Division de la tribu des Sphégiens en familles, groupes et genres. 26.
Sixième tribu. — Les Formiciens. .......... L'Ee di 107
Division de la tribu des Formiciens en familles, groupesetgenres. 108
Septième tribu. — Les Chrysidiens. . . . . .. DM se Mie se 126
Division de la tribu des Chrysidiens en groupes et genres. . . .. 127
Huitième tribu. — Les Chalcidiens. . .............. sx ENS
Division de la tribu des Chalcidiens en familles, groupes et
DR PT Re eine à note CPE PRET, CV PS
Neuvième tribu. — Les Proctotrupiens, . ...,.......... 145
Division de la que des Proctotrupiens en familles, groupes et
SENPES: :,. 5 = ss, die ee os du nd ele ACTES MR 146
Dixième tribu. — Les fchreumotiens RE ts D Ne A Re . 154
Tableau des divisions de la tribu des Ichneumoniens en familles,
groupes et genres. .. . ... . « ... +. DT Le PU TE 155
Onzième tribu. — Les Cynipsiens. . .. . ............., 173
Tableau des divisions de la tribu des Cynipsiens, . ........ 175
Douzième tribu. — Les Siriciens. . «+... . ....... o 6e » 180
Tableau des divisions de la tribu des Siriciens. . . ........ I8I
Treizième tribu. — Les Tenthrédiniens. . ............. 185
Deuxième ordre. — Les Coléoptères. . . . . .... UE LP 198
‘Tableau de la division des Coléoptères en vingt-cinq tribus. . . 2:02
Première tribu. — Les Scarabéiens. ....,.......,..... 205
298 _ TABLE DES MATIÈRES.
, Pages
- Tableau des divisions de la tribu des Scarabéiens. . . . . . . . .. 2
Deuxième tribu. — Les Silphiens.s. . . ..... . . . . . SR, -
Tableau des divisions de la tribu des Silphiens en familles ou
DeselseRFES CE eieholee re -tehlelle .
Troisième tribu. — Les Staphyhiniens. ANS A Je Eee
Tableau des divisions de la tribu des Staphyliniens en familles, ‘
groupes et genres. . ...... NT ue co D id
Quatrième tribu. — Les Psélaphiens. . . ... SAT RS ES
Tableau des divisions de la tribu des Psélaphiens. . . . . . .. .
Cinquième tribu. — Les Érotyliens. . ........ .... ....
Tableau des divisions de la tribu des Érotyliens. . . .......
Sixième tribu. — Les Dermestiens. . . ...... pe ee 2h
Tableau des divisions de la tribu des Dermestiens. . .. . . . ..
Septième tribu. — Les Hydrophiliens. .......,.........
Tableau de la division de la tribu des Hydrophiliens. . . ....
Huitièmé tribu:—Les Dyticiens. .2 fe 2 CU DO
Tableau des divisions de la tribu des Dyticiens. . . ........
Neuvième trilu."—"Carabiens: 7: 22 ee RER RE
Tableau des divisions de la tribu des Carabiens. . ......
FIN DE LA TABLE,
Histoire des Insectes PL 1
pa de.
Histoire des Insectes 20 2
: st Fo OR ET : .
Histoire des Insectes
Mu: ES CSST
Histoire des Insectes PI 4
| Re
1.6
Histoire des Insectes
Histoire des Insectes
ji
|
ju {
|
[A
&
Histoire des Insectes
$ NM
HAE
"3
Histoire des Insectes
Ihistorre des Insectes
»
_
hate hiver JR AIEER Do dut ns Pat dns
.
F. SAVY, LIBRAIRE-ÉDITEUR
24, rue Hautefeuille, à PARIS
HISTOIRE NATURELLE
DES OISEAU)
PAR
FLORENT PRÉVOST
AIDE-NATURALISTE DE ZOOLOGIE AU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE
CHEYALIER DE LA LÉGION D'HONNEUR
ET
C.-L. LEMAIRE
DOCTEUR EN MÉDECINE
OISEAUX D'EUROPE ©? OISEAUX EXOTIQUES
AVEC AVEC
80 PLANCHES REPRÉSENTANT 400 SUJETS 80 PLANCHES REPRÉSENTANT 400 SUJETS
COLORIÉES D'APRÈS NATURE COLORIÉES D'APRÈS NATURE
GRAVÉES SUR ACIER PAR PAUQUET GRAVÉES SUR ACIER FAR FAUQUET
4 volume grand in-8 4 volume grand in-8
Cart. en toile anglaise, non rogné... 2mfr | Cart. en toile anglaise, non rogné... æStfr
Demi-rel. chag., doré en tête, non rog. 30 fr.* Demi-rel.chag., doré en tête, non rog, æ@fr.
De tous les êtres si nombreux et si divers qui composent le règne ani-
mal, les oiseaux sont peut-être ceux dont la vue excite au plus haut
degré l'intérêt, l'admiration, et dans lesquels, en effet, la nature déploie,
avec le plus de magnificence, l'éclat de ses richesses et leur inépuisable
variété.
L'histoire des mœurs et les habitudes de ces oiseaux ne mérite pas moins
d'attention que la beauté de leur plumage. Leurs émigrations périodiques
à travers de vastes continents, et souvent au delà de l’immensité des mers,
pour aller chercher une nourriture plus abondante ou fuir un changement
le saison, la merveilleuse industrie qu'ils déploient dans la construction de
leurs nids, l'instinct qui porte plusieurs d’entre eux à se réunir en troupes
ombreuses et à former une sorte de société, tandis que d’autres vivent par
ouples ou même entièrement solitaires, une foule de particulurités
enfin, propres à chaque genre, rendent cette histoire aussi attrayante :
qu'instructive.
La description de chaque oiseau figuré dans cet ouvrage est accompagnée
de tout ce que nous avons pu recueillir, à ce sujet, dans les auteurs les
plus renommés, Buffon, Levaillant, Vieillot, Temminck, Desmarest, Les-
son, etc., et dans les relations plus récentes des voyageurs naturalistes
qui, au commencement de ce siècle, ont parcouru toutes les parties du |
monde, |
Comme pour les Lépidoptères, nous avons consacré un volume aux Oi-:
seaux d'Europe, et un second volume aux Oiseaux exotiques. |
Nous avons fait un choix des espèces les plus remarquables parmi les:
cent quarante-quatre espèces de ces climats privilégiés, dans les genres :
Cotinga, Tangara, Colibri, Guépier, Perroquet, oiseau de Paradis, et dans une:
foule d’autres moins connus; c’est surtout dans les espèces qui n’appar-,
tiennent qu'aux régions du Tropique et de l'Equateur que, sous l’influence
d’une chaleur à la fois plus intense et plus constante, d’une lumière pluss
vive, d’une végétation plus forte et plus active, ces richesses se développent]
dans toute leur puissance, et que se montrent unies à la plus surprenante
variété de formes toutes les nuances et toutes les combinaisons de colo=s
ration avec un éclat qui, chez quelques-unes de ces espèces, égale etsurpasse
celui des métaux les plus brillants et des pierreries étincelantes dont elless
ont emprunté les noms.
C’est parmi nos espèces européennes que se rencontrent peut-être les plus:
agréables chanteurs, les oiseaux aux gosiers les plus flexibles, à la voix pleine
de charme et de douce mélodie. L'étude des mœurs et des habitudes nous
a été plus facile que pour les oiseaux exotiques, et chacun, ayant la naturel
vivante sous les yeux, pourra décider si nous nous sommes écarté de lai
vérité, si cette même nature a été décrite et interprétée par nous d’une!
manière exacte et fidèle, Notre classification est calquée sur celle dei
Temminck.
NOUVEAUX ÉLÉMENTS D'HISTOIRE NATURELLE. — Géologie:
_—_ Botanique. — Zoologie, à l'usage des lycées, des candidats au bacca=t
lauréat ès sciences, etc., par M. E. Laugerr, 2° édition. 5 volumes in-18 ave®
440 grav. dans le texte. Chaque volume se vend séparément, . . . . 2 fr. où
NOUVEAU GUIDE DU GÉOLOGUE. ou Géologie générale de la France,
suivi d’un appendice sur les principales contrées de l'Europe, par En. LAMBERT,
auteur des Nouveaux éléments d'histoire naturelle. Paris, 1875. 1 vol. in-18 del
|
509 pages. Avec 76 figures intercalées dans le texte, et accompagné de la carter
véologique de ‘France par MM. Dufrénoy et Elie de Beaumont. . . . 5 fr
race CR ET EE CURE EU es AR
; : 4
ICONOGRAPHIE DES MOUSSES,. par R. Kzerxmaxs. 1 vol. in-4 cartonné)
en toile [anglaise, contenant 30 planches gravées représentant 270 espèces avetl
texte explicatfenregard. . . 2... ne us ce COS
INTRODUCTION A L'ÉTUDE DE LA PALÉONTOLOGIE STRA-/
MIGRAPHIQUE. Cours de paléontologie professé au Muséum d’histoirel
naturelle, 2 vol. de 1,400 pages, avec figures dans le texte.. . . . . . . 16 fr!
F, SAVY, LIBRAIRE-ÉDITEUR
24, rue Hautefeuille, à PARIS
HISTOIRE NATURELLE
DES LÉPIDOPTÈRES
PAPILLONS)
PAR H. LUCAS
AIDE-NATURALISTE D'ENTOMOLOGIE AU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE
MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE, CHEVALIER DE LA LÉGION D'HONNEUR
LÉPIDOPTÈRES D'EUROPE { LÉPIDOPTÈRES EXOTIQUES
AVEC AVEC
80 PLANCHES REPRÉSENTANT 400 SUJETS 80 PLANCHES REPRÉSENTANT 400 SUJETS
COLORIÉES D'APRÈS NATURE COLORIÉES D'APRÈS NATURE
GRAVÉES SUR ACIER FAR FAUQUET GRAVÉES SUR ACIER FAR FAUQUET
2° édition. { volume grand in-8 4 volume grand in-8
Cart. en toile anglaise, non rogné. , 2&Gfr. | Cart. en toile anglaise, non rogné. . 2& fr.
emi-rel, chag., doré en tête, non rog, %0 fr. $ Demi-rel. chag., doré en tête, non rog. #0 fr.
L'ordre le plus remarquable et en même temps le plus attrayant, dans
la classe des insectes, est sans doute celui qui est connu sous le nom de
Lépidoptères; en effet, les animaux qui composent cet ordre s’en font
distinguer par la richesse et par la couleur dont ils sont parés ; aussi ces in-
sectes si brillants de couleur, si remarquables par leur forme, aussi gra-
ieuse que variée, ont-ils toujours attiré le regard des personnes qui se
livrent à l'étude de l’entomologie, et plus que tous ceux des autres ordres ;
n grand nombre d'auteurs se sont appliqués à les travailler et à étudier avec
oin leur histoire.
Dans le désir de rendre l'étude de l’ordre des Lépidoptères plus facile,
t dans l’espoir de mettre, autant que possible, à la portée de tout le
monde cette partie si intéressante de l'Histoire naturelle, nous avons re-
résenté, par un grand nombre de figures gravées et coloriées avec le plus
yrand soin, les espèces les plus remarquables soit par leurs couleurs, soit
par leurs formes.
Un volume est consacré aux Lépidoptères d'Europe, et l'autre aux Lépi-
loptères d'Afrique, d'Asie et d'Amérique.
Le volume qui contient les Lépidoptères d'Europe vient d’être réimprimé
>t M. Lucas a mis à profit dans cette deuxième édition les dernières recher-
hes de nos entomologistes; les changements qu'a subis cet ouvrage en font
“an livre complétement neuf; c’est le meilleur guide que l’on puisse donner
ux débutants, et il remplace, pour ceux qui sont plus avancés dans l'étude
le la science, les grands ouvrages dont le prix est beaucoup plus élevé.
Dans cet ouvrage, chaque figure a une description particulière, dans
laquelle les principaux caractères sont énoncés; de plus, chaque description
est accompagnée de renseignements historiques puisés dans les meilleurs
ouvrages.
Nous avons ajouté un aperçu de l'histoire des Lépidoptères, afin de mettre
l'ouvrage au niveau des connaissances actuelles et de le rendre aussi élémen-
taire que possible. Les noms vulgaires sont suivis d’une synonymie exacte
pour faciliter les recherches; et, pour les personnes qui, ayant pris goûi
à cette étude, désireront la poursuivre, nous avons donné, à la fin de l’ou-
vrage, les noms des auteurs où nous avons puisé nous-même.
On est d'accord actuellement pour diviser les Lépidoptères, d'une ma:
nière générale, en Diurnes (Achalinoptères ou Rhopalicères), et Crépuscu
laires et Nocturnes (Chalinoptères ou Hétérocères). La classification que nous
avons suivie est celle de Latreille, la plus universellement adoptée. Enfin.
nous avons cru utile de donner un petit traité de la manière d’attraper les
papillons et de les préparer pour les conserver et en faire des collections.
A LA MÊME LIBRAIRIE
Histoire naturelle des insectes, leurs mœurs, leurs métamorphoses et leur
classification, ou traité élémentaire d'entomologie, par E. BLancuarp, membre de
l'Institut, professeur d'entomologie au Muséum d'histoire naturelle. 2 beaux vol.
in-18 de près de 900 pages, avec 20 planches gravées sur acier, représentant
215"figures."Cart.en toile anglaiseÿ non rogné: 000 00. COMPTE OUT TEE
Déemi-rehure, ichaemin. SES RS ET LAN EE SO ET ER
—— LE MÊME OUVRAGE, cartonné en toile, avec les planches gravées sur acier, colo-
lIÉBS AVEC ASON. ES een CONS dlarute à tele Et D AURE
Demireliute, CHA min Sn et eue LT LR à ee OR CR EN TE
Philosophie zoologique, ou exposition des considérations relatives à l'histoire
naturelle des animaux, à la diversité de leur organisation et des facultés qu'ils er
obtiennent, aux causes physiques qui maintiennent en eux la vie et donnent lieu
aux mouvements qu'ils exécutent ; enfin, à celles qui produisent les unes le senti-
inent, les autres l'intelligence de ceux qui en sont doués, par Lamarcx. Nouvelle
édition, corrigée et précédée d’une notice biographique par Charles Martins, profes
seur d'histoire naturelle à la Faculté de médecine de Montpellier, directeur du
Jardin des plantes de la même ville, correspondant de l’Institut et de l'Académie dé
médecine. Paris, 1873. 2 vol, in-8 de 900pages. . . . . . . ... ... . . 121
Manuel de conchyliologie, ou histoire naturelle des mollusques
vivants et fossiles, par Woonwarn, ancien aide paléontologiste au British
Museum, augmenté d'un appendice, par Razpu Tate. Traduit de l'anglais sur lé
2° édit., par ALoïs Hymserr. 1 vol. petit in-$8. cartonné en toile anglaise, non
rogné, de 670 pages, avec 25 planches con tenant 579 fig. et 297 grav. dans lé
MORTE ee NE EU NS RER Ets DA te de ce EURE PC EC RP DLL SEE
Histoire de la création, par H. Burmeisrer, directeur du musée de Buenos-
Ayres, etc., traduit de l'allemand sur la $° édition par B. Maupas, revue par GIE
BEL. Paris, 1870. 1 vol. gr. in-S, avec gravures dans le texte.. . . . . . 10 fr
Æraité de botanique, par J. Sacus, professeur à l’université de Wurzbourg
Traduit de l'allemand ‘ur la 5° édition par van TrEGREN, maitre de conférences de
botanique à l'Ecole normale. Paris, 1873, 1 vol. grand in-:8 de 1,100 pages, ave
HOUigures daus'lertexte tr M PMP ON, LAS RS EMMA UNS OT
L'immense Succès que le Traité de botanique de J. Sachs a eu en Allemagne, où trois édi
tions (1868, 1871, 1872) viennent de se succéder. nous a engagé à en publier une traductiol!
française. M. Van Tieghem a bien voulu se charger de cette traduction, à laquelle il ferifs
quelques additions portant sur des travaux parus depuis la mise en vente dela 5° édition.
Nouveaux Eléments de botanique contenant l’organographie, l'anatomie
et la physiologie végétales, les caractères ae toutes les familles naturelles, pal
AcuiLce Ricuar, 10° édit., augmentée de notes additionnelles, par CHARLE!
Martins, professeur de botanique à la Faculté de médecine de Montpellier, dire@
teur du Jardin des plantes de la même ville, correspondant de l'Institut de Frand
et de l’Académie de médecine de Paris; et pour la partie cryptogamique, pal
J. de SEYxEs, professeur agrégé à la Faculté de médecine de Paris. Paris, 1870
4 vol. petit in-8 avec 500 fig. dans le texte. . . . . . . . . . . . , . . . CU
PARIS, — IMP. SIMON RAÇON ET COMP,, RUE D'ERFURTH, 1.
F. SAYY, LIBRAIRE-ÉDITEUR
24. rue Hautefeuille, à PARIS
HISTOIRE
DE
LA CRÉATION
EXPOSÉ SCIENTIFIQUE
]
DES
PHASES DE DÉVELOPPEMENT DU GLOBE TERRESTRE ET DE SES HABITANTS
Par H. BURMEISTER
{ Directeur du musée de Buëénos-Ayres
ÉDITION FRANÇAISE, TRADUITE DE L'ALLEMAND D'APRÈS LA HUITIÈME ÉDITION
Par E. MAUPAS
Revue par le professeur GIEBEL
1 beau vol, grand in-8 avec nombreuses gravures dans le texte
—
Prix: 10 francs
Cet ouvrage est l'exposé des phénomènes naturels qui ont
successivement amené le globe terrestre de son état primitif à
celui où il se trouve actuellement. L'Histoire de la Creation de
Burmeister partage en Allemagne le succès du Cosmos de Hum-
boldt, et il jouit d’une aussi légitime admiration de la part des
savants. L'Histoire de la Création diffère cependant du Cosmos
en ce qu'il est plus rigoureusement un livre scientifique. Il n'y
a aucun chapitre qui ne soit de nature à intéresser les hommes
Ho
les plus versés dans l'étude des sciences naturelles. Ce n’est
point, comme son titre pourrait le donner à supposer,un ouvrage |
qui fasse concurrence à ceux que les vulgarisateurs, dits scien-
tifiques, écrivent pour le lecteur superficiel. M. Burmeister a |
préludé à cette publication par de nombreux travaux, de grands
voyages sur tous les points du globe ; aussi le savant trouvera
dans ce livre, en même temps que les recherches les plus
récentes de la science, un grand nombre de faits qui, disséminés«}
dans de grands recueils, lui seraient restés inconnus. Huit édis |
tions publiées en Allemagne en un court espace de temps n’onf*
point épuisé le succès de ce livre origmal qui embrasse les
questions les plus importantes et Les plus attrayantes du monde“
physique. Une exposition magistrale et des explications libres
de tout préjugé sont à la hauteur de ces problèmes difficiles
gui embrassent la physique du globe, la météorologie, la géo
» la botanique, etc. Dans les dernières éditions M. Burmeister
s'est adjoint M. Giebel professeur de zoologie à l'université
Z 2. 3.
de Halle; et ces deux célèbres savants se sont réunis pour
Su
traiter dans ce livre le domaine entier des sciences. On trou-
vera, traitées de main de maitres, toutes les questions qui pas-
sionnent les esprits depuis plusieurs années : l'ancienneté de
lhorame, l'origine et Ta variabilité des espèces ; la classification
des êtres vivants; leur répartition et leur arrivée successive
sur-le globe, etc., etc. | :
Ce livre remarquable et si vigoureusement pensé appelait
une traduction française. Elle a été faite avec Le plus grand
soin par M. Maupas et revue par le professeur Giebel. Nous ne“
doutons point que l'Histoire de la Création n'obtienne en Frances
le même succès qu'en Allemagne. |
COURS DE MINÉRALOGIE ET DE GÉOLOGIE, prolessé à l’École des
ponts et chaussées, par BAyLr, professeur de minéralogie et de géologie à l'E
cole des ponts et chaussées. Paris, 1869-1871, 2 vol. in-#, autographiés,
avec 400 grav. dans le texte. . . . . . . . * s. - + + 42
PARIS. — IMP, SIMON RAÇON ET COMP., RUE D'ERFURTH, À,
F. SAVY, LIBRAIRE-ÉDITEUR
24, rue Hautefeuille, à PARIS
HISTOIRE
DE
LA CREATION
EXPOSÉ SCIENTIFIQUE
DES
PHASES DE DÉVELOPPEMENT DU GLOBE TERRESTRE ET DE SES HABITANTS
Par H. BURMEISTER
Directeur du musée de Buénos-Ayres
ÉDITION FRANÇAISE, TRADUITE DE L'ALLEMAND D'APRÈS LA HUITIÈME ÉPITION
Par E. MAUPAS
Revue par le professeur GIEBEL
4 beau vol, grand in-8 avec nombreuses gravures dans le texte
Prix: 10 francs
—
Cet ouvrage est l'exposé des phénomènes naturels qui ont
successivement amené le globe terrestre de son état primitif à
celui où il se trouve actuellement. L'Histoire de la Creation de
Burmeister partage en Allemagne le succès du Cosmos de Hum-
boldt, et il jouit d’une aussi légitime admiration de la part des
savants. L'Histoire de la Création diffère cependant du Cosmos
en ce qu'il est plus rigoureusement un livre scientifique. Il n°y
a aucun chapitre Qui ne soit de nature à intéresser les homnes
ER RE
les plus versés dans l'étude des sciences naturelles. Ce n’est
point, comme son titre pourrait le donner à supposer,un ouvrage
qui fasse concurrence à ceux que les vulgarisateurs, dits scien-
tifiques, écrivent pour le lecteur superficiel. M. Burmeister a
préludé à cette publication par de nombreux travaux, de grands
voyages sur tous les points du globe ; aussi le savant trouvera
dans ce livre, en même temps que les recherches les plus
L_2
récentes de la science, un grand nombre de faits qui, disséminés
dans de grands recueils, lui seraient restés inconnus. Huit édi.
tions publiées en Allemagne en un court espace de temps n'ont
point épuisé le succès de ce livre origmal qui embrasse les
questions les plus importantes et Les plus attrayantes du monde -
physique. Une exposition magistrale et des explications libres
de tout préjugé sont à la hauteur de ces problèmes difficiles
oui embrassent la physique du globe, la météorologie, la géo-
e
— 4j —
logie, la paléontologie, la biologie, l'anthropologie, la zoologie,
la botanique, etc. Dans les dernières éditions M. Burmeister
s’est adjoint M. Giebel professeur de zoologie à l'université
Z * MERS z
A7,
TE
C/:
n4%2
#
de Halle; et ces deux célèbres savants se sont réunis pour
hs - 4
traiter dans ce livre le domaine entier des sciences. On trou- :
vera, traitées de main de maîtres, toutes les questions qui pas-
sionnent les esprits depuis plusieurs années : l’ancienneté de :
l'homme, l'origine et la variabilité des espèces ; la classification .
des êtres vivants; leur répartition et leur arrivée successive
sur le globe, etc., etc.
Ce livre remarquable et si vigoureusement pensé appelait,
une traduction française. Elle a été faite avec le plus grand
soin par M. Maupas et revue par le professeur Giebel. Nous ne“
doutons point que l'Histoire de la Création n'obtienne en France,
le même succès qu'en Allemagne.
COURS DE MINÉRALOGIE ET DE GÉOLOGIE, professé à l’École dos
ponts et chaussées, par BavLe, professeur de minér ralogie et de séologié à l'É—
cole des ponts et chaussées. Paris, 1869-1871, 2 vol. in-#, 4 autographiésA
avec 400 orav. dans le texte. . . , s PT 0. Ne 49"
PARIS. — IMP, SIMON RACON ET COMP., RUE D'ERFURTH, 1,
; » ?
CATALOGUE
DE
LA LIBRAIRIE
, FE SAVY
MÉDECINE — CHIRURGIE — PHARMACIE
CHIMIE — PHYSIQUE — MATHÉMATIQUES — BOTANIQUE
GÉOLOGIE — MINÉRALOGIE — PALÉONTOLOGIE — AGRICULTURE
HORTICULTURE — ÉCONQMIE RURALE
ART VÉTÉRINAIRE
ARTS INDUSTRIELS — LITTÉRATURE SCIENTIFIQUE
Tous les ouvrages de ce Catalogue sont expédiés
par la poste en France et en Algérie FRANCO et sans augmentation
sur les prix désignés
Joindre à la demande des timbres-poste ou un mandat sur Paris
On peut se procurer également ces ouvrages
par l'intermédiaire de tous les libraires de la France et de l'étranger
PARIS
24, RUE HAUTEFEUILLE, 24
PRÈS LE BOULEVARD SAINT-GERMAIN
2
1e" OCTOBRE 1873
La Librairie F. SAVY se charge de procurer tous les ou:
vrages publiés en Allemagne et en Angleterre.
Elle se charge également de faire les Commissions qui lui |
sont adressées de France et de l'Étranger.
EN DISTRIBUTION :
Histoire naturelle générale (8 pages). Octobre 1869. . . . 95cM
Géologie, minéralogie, paléontologie (40 p.). Octobre 1869. 50c
Botanique (32 pages). Octobre 1871. . . . . . . . . . .. 50c.
Zoolemiet(56.pases). Juin 1875, 45 (ES EEE 90 c.4!
Prix du Catalogue complet (un vol. in-8 de 120 pages) : # fr. 50
Ces Catalogues seront envoyés franco aux prix indiqués à toute
personne qui en fera la demande
ACHAT AU COMPTANT
DE
LIVRES ANCIENS DE SCIENCES NATURELLES
TABLE DES MATIÈRES
Médecine. — Chirurgie. — Pharmacie. . . 4, . .…. . . … . . . . d
Chimie. — Physique. — Mathématiques. . . . . . . . . . . . . . . 14)
BOtanIQUe ME. 2). MÉCELAE PREE SE IL COR 48 |
Géologie. — Minéralogie. — Paléontologie. . ... . . : . . . . . . . 21
ÉODIORIB RE Mu. . Die Ne NN OO") ER 26
Agriculture. — Horticulture, — Economie rurale. — Art vétérinaire... 29
Arts industriels. — Littérature scientifique. . . . - . . Pr: 5. + 90
Es
LIBRATRIE F. SAVY, 24, RUE IAUTEFEULLLE. 9
MÉDECINE — CHIRURGIE — PHARMACIE
ANCELET [(E.). Études sur les maladies du pancréas. Paris,
REVUE QU TOU pages. as REPAS is cie à « 0 à D DU
BAILLON (H.). Programme du Cours d'histoire naturelle
médicale, professé à la Faculté de médecine de Paris. 1° partie,
Zoologie médicale, Paris, 1868, 1 vol. in-18 de 72 pages... . 75 c.
—— Ile partie, Botanique médicale. Paris, 1809. 1 vol. in18
de 50 pages. + PR ar dun a CS Or e ET €:
— Ille partie, Etude spéciale des plantes employées en mé-
decine. Paris, 1870. 1'vol. in-18 de 70 pages. . . . . . . . . . 15 c.
BARUDEL (L.), médecin en chef de l'hôpital militaire thermal de Vichy.
Recherches cliniques sur la goutte et la gravelle, de leur
traitement par les eaux de Vichy. Paris, 1875: 1 vol.in-18. 9 fr.
BAUDOT |E.), Voies d'introduction des médicaments. Appli-
cations thérapeutiques. Paris, 1866. 4 vol. in-8.,. . . . . . . . 3fr.
Traité des affections de la peau, d'après les doctrines de
M. Bazix, médecin de l'hôpital Saint-Louis. Paris, 1869. 4 vol. ir-8. 7 fr.
—— Des doctrines professées sur les affections de la peau.
depuis Plenck et Willan jusqu'à nos jours. Pari:,1870, in-8. 9 fr.
BERBEY (s.). Tableau toxicologique indiquant les premiers secours
à donner aux personnes empoisonnées, asphyxié s, noyées, pendues, brû-
lées, mordues, piquées, etc. 1 grande feuille à plusieurs colonnes. . 2 fr.
—— Guide pour remédier soi-même. en attendant lemédecin,
à tous les accidents qui arrivent fréquemment à la campagne, en
voyage, daus les incendies, tels que eimpoisonnements, asphyxies, morsures
de chiens enragés, de vipères, piqûres venimeuses, charbon, croup, cho-
Jéra, blessures, brûlures, hémorrhagies, efforts, coups, chutes, contu-
sions, etc., etc. 2° édition. Paris, 1873. 1 vol. in-18 de 215 pages. . 1 tr.
BERRUYER (4.). Animalisme ou explication des phènomènes physio-
logiques des végétaux et des animaux par les animalcules. 1866. In-8
De ac in D Al na nt "se ie ER De PROS RER
BERTHIER (P.), médecin del’hospice de Bicêtre. Exeursions scienti-
fiques dans les asiles d'aliénés de la France. Paris, 1862-
VON M la Lin vins de à dede Nat ES CE
—— Médecine mentale. Des causes. Paris, 1860. 4 vol.in-8, . 4 fr.
—— De la folie diathésique. Paris; 1859. In-8. , . . . . . . 1 fr. 50
—— Erreurs relatives à la folie. Paris, 1K63. In-8, . . . . 75 c.
BONNET (A ). Des moyens de prévenir la récidive du cancer
du sein après son extirpation. Lyon, 1847. In-8 de 2% pages. 75e,
—— Du soulèvement et de la cautérisation profonde du
cul-de-sac rétro-utérin dans les rétroversions de la ma-
trice. Lyon, 1598, in-8 de 32 pages... .,. . ie verve » ee +: 19€:
- De l'éducation du médecin. Lyon, 1852. In-8 de 55 p.. 15e.
BOUCHARD (Ch.), professeur agrégé à la Faculté de médecine de Paris.
médecin des hôpitaux. Recherches nouvelles sur la pellagre.
Paris, 1862; 1 vol. in-8 de 400 pages. .: _, . ….:. . . . . . . Gfr.
——— le la pathogénie des hémorrhagies. Paris, 1869. 1 vol. in-8
avec fig °°. 1 « L 4 NON
—— Etudes expérimentales sur l'identité de l'herpès circiné
et de l'herpès tonsurant, 1861. Brochure in-8. . . , . . . 70 €.
4% MÉDECINE, CHIRURGIE, PIHARMACIE.
BRACHEE. Recherches expérimentales sur les fonctions du
système nerveux ganglionnaire et sur leur application à la pa-
thologie. 2° édition. Paris, 1837. À vol. in-8(1). . . . . . . . . Sfr.
—— Be l'emploi de l'opium dans les phlesmasies des mem-
branes muqueuses, séreuses et fibreuses. Paris, 1858. In-8.
(5 SO) ANT AT. EUR AU 247400
___- Traité de lhystérie. Paris, 1849. 1 vol. in-8 (7.50). . . . 5 fr.
= 'Yraité complet de l'hypochondrie. Paris, 1844. 1 vol. in-8 de
DID D AU TT TR ee ER Pre MR RERE UC EEE RE A0 ILE
_— 'Eraité pratique des convulsions dans l'enfance. 2° édition.
Paris, 1859. 4'vol. in-8:de 260 p.10). ORNE r CE RCE 2 Tr.
CHARVET (H.). Be l'emploi simultané des eaux bicarbona-
tées sodiques et des eaux ferrugineuses arsenicales.
Paris, 4842-Jn-8 de 4% pages.. . . . . . … . + eee ee À fr. 50
COULON (A.), prof. à l'Ecole de médecine d'Amiens. Fraité elinique et
pratique des fractures chezles enfants, Paris, 1861.1vol.in-8. 4fr.
Ouvrage couronné par la Société de médecine de Lille.
DELATTRE (G.-A.), ancien chirurgien-major, chevalier de la Légion
d'honneur. raité pratique des accouchements, des maladies
des femmes et des enfants. Paris, 14865. 1 vol. in-8 de 1,245 pages avec
9"planches contenant 407-Gpures. 00 CE ROM NES Er
DESPINE (Prosper), Psychologie naturelle. Etude sur les facultés
intellectuelles et morales dans leur état normal et dans leurs manifestations
anomales chez les aliénés et chez les criminels
Tome Î contenant une étude sur les facultés intellectuelles et morales, sur
la raison. sur le libre arbitre et sur les actes automatiques.
Tome II contenant une étude psychologique sur les aliénés et sur les crimi-
nels.Parricides-homicides. ,
Tome III contenant une étude psychologique sur les criminels (swife et
ou Infanticide. — Suicides. — Incendiaires. — Voleurs. — Prostituées, —
ases du traitement moral auquel doivent être soumis les criminels et les
délinquants. Paris, 1869. 3 vol. in-8 de 800 pages chacun. . . . . 21 tr.
—— Je la contagion morale. Paris, 1870. In-8 de 24p. . . 1 fr.
—— Le démon alcool. Ses effets désastreux sur le moral, l'intelligence
et le (physique: Paris, 1871. In8 de 48 p'". + - NOMME 5D
De l'imitation considérée au point de vue des différents
principes qui la déterminent. Paris, 1871. In-8 de51p. 1 fr. 25
DESPLATS (V.) et GARIEL, professeurs agrégés à la Faculté de mé-
decine de Paris. Nouveaux éléments de physique médicale,
précédés, d’une préface, par M. Gavarret, professeur de physique médicale,
à la Faculté de médecine de Paris. Paris, 1870. 1 vol. petit in-8, de 720 pag.
AVEC 02 fioures dans de Hexten ee 0 ie CU PERS L'ÉTAT
La nécessité de l'introduction de la physique dans les études biologiques est,
tous les jours, mieux et plus universellement comprise.
Un livre de physique, fortement empreint de ce caractère élémentaire qui
n'exclut pas la rigueur de la démonstration, dans lequel se trouvent exposés,
avec tous les développements convenables et avec les seules ressources des
données expérimentales, les principes fondamentaux de la mécanique, en même
temps que les principales lois de la chaleur, de l'électricité, de la lumière, de
l'acoustique, des actions moléculaires, doit être désormais considéré comme un
complément nécessaire des traités de physiologie, d'hygiène et mème de patho-
locie. Toutes ces qualités se trouvent réunies dans les Nouveaux éléments de
physique médicale publiés par MM. Gariel et Desplats; nous ne saurions trop
recommander cet ouvrage à l'attention des élèves des Facultés de médecine.
C4
LIBRAIRIE F, SAVY, 24, RUE HAUTEFEUILLE,. 9
DESSAIX (J.-M.). De In médecine conjecturale, <01-disant ra
tionnelle, et de la médecine positive, coup d'œil d'un homwopathe.
Lyon, 1845; In-8 de 190 pages. , … . ….. . . . . . . dc ÉVRA TE
DES VAULX (J.-P. Guide pour le traitement des maladies
vénériennes, à l'usage des gens du monde, avec 4 planches coloriées,
dessinées par le docteur Cuaranève. Paris, 1862, 1 vol. in-52, de 192
De des à c'e hoc ct til dl Qial diet és di UD
DEVAYX (F.). De la médecine morale. Paris, 1861. Br.in-8, 2 fr. 50
—— De quelques causes de maladies particulières à notre
temps. Paris, 1859. In-8 de 32 pages.. . . . . . …. . , .« .« . Afr.
— et GUILLIERMOND. Recherches nouvelles sur le prin-
cipe de la ciguë [conicine), et de son mode d'application aux ma-
ladies cancéreuses et aux engorgements de la matrice et du sein. 2°
clou: Paris, 1059. Ene6 (48729 2 SN NT ES ER RD IE
DRAGENDORFF, professeur à l’Université de Dorpat. Manuel de to-
xicologie, traduit Le l'allemand avec de nombreuses additions et augmenté
d’un précis des autres questions de chimie légale, par E. Rrrrer, protesseur
adjoint de chimie médicale et de toxicologie à la Faculté de médecine de
Nancy, chef des travaux chimiques à la même faculté. Paris, 1873. 4 vol.
petit in-S, de 700 pages avec figures dans le texte et un tableau d'analyse
DER RIO Es 7 CU ST NS ENT AN DOVE TT 2 RTE NL ETES
Le Manuel de loxicologie du professeur Dragendorff a obtenu rapidement en
Russie et en Allemagne un légitime succès, qui s'explique par la manière dont
l'auteur à compris et traité son sujet. Un manuel de toxicologie doit être à la fois
un ouvrage d'étude et un vade-mècum du laboratoire, Comime ouvrage d'étude,
le livre de Dragendorft se recommande autant par la clarté et la méthode rigou-
reuse qui a présidé à l'exposition que par le choix heureux des réactions et des
caractères réellement importants ; le côté historique est traité d'une manière
moins large, mais néanmoins suffisante. Mais c'est principalement au point de vue
pratique, que le Manuel de Dragendortff présente des qualités exceptionnelles.
Les réactions sont décrites avec une minutie dont on ne reconnaitra la précieuse
utilité que dans le laboratoire.
Nous ne possédons aucun ouvrage qui étudie aveë autant de détails la manière
dont les alcaloïdes se comportent avec les réactifs de coloration ou de séparation,
et l'on sait de quelle importance est devenue cette étude depuis que les empoi-
sonnements dus à ces agents redoutables se multiplient d'une maniere effrayante.
M. le professeur E. Ritter a fait à cet ouvrage de nombreuses additions. I a
donné plus de développement à l'analyse toxicologique qu'il a basée sur des
réactions physiologiques. Il l'a mis en rapport avec le Codex français (1867). \
L'expert près les tribunaux est-appelé à résoudre un certain nombre de ques-
tions qui n'étaient pas traitéés dans l'édition originale, M. E. Ritter a cru devoir
les ajouter. Telles sont par exemple l'analyse des aliments et des hoissons, celles
des taches de sang et de sperme, de falsification des écritures, etc.
En résumé, le Manuel de toxicologie suffit à tout les besoins des examens et
aux solutions de toutes les questions que l'autorité judiciaire peut confier à
l'expert.
DRUHEN, professeur à l'Ecole de médecine de Besançon. Du tabae.
Son influence sur la santé et sur les facultés intellectuelles et morales.
Hygiène des fumeurs. 2 édition. 4867. In-18. . . . . . . . . Afr. 5Ù
—— be l'influence du journalisme sur la santé du corps et
dent. 19114. 10-1820, SE ENNEMI ARES
DUBRUEIL (A.), professeur agrégé à la Faculté de médecine de Paris,
chirurgien de l’hôpital, Manuel d'opérations chirurgicales.
(Ligatures, Amputations.) Paris, 1870. 4 vol. in-18, cart. en toile anglaise
AVEC AR D MANES O0lOTIÉES. 4 2 2 RE in ed « ie MR OR:
—— Elements de médecine opératoire. Paris, 1874, 1 vol. pelit
in-8 de 800 pages avec 500 gravures dans le texte. . . . . . . . 10 fr
6 MÉDECINE, CHIRURGIE, PHARMACIE.
DUBRUEIL (4.). Manuel opératoire des résections. Paris, 1871.
In-8 de 6% pages avec 17 figures. . . 3 PPSRNT
—— Be l’'amputation intra deltoiienne! Paris, 1866. In-8. 79 c.
__—_ Res indications que présentent les luxations de l'as-
tragale. Paris. 1864, In-4 de #1 pages et planches. . . . . . . . 2 fr.
_—— He l'iridectomie. Paris, 1866. In-8 de 90 pages. . . . . . 2fr.
—— des diverses méthodes du traitement des plaies. Paris,
4869. In 8 de 95 p. . . - alt Avi:
___ mélanges d'orthopédie. Paris 1870. Fe 8. de 32 p. etApl 4 fr. 25
__— Note sur la cicatrisation des os et des nerfs. Paris, 1867.
In=8.: +! . EP METEO C.
—— Recherches sur l'action physiologitrue du sulfocyanure de potassium
(eu collaboration avéc M Legros). In-4 de 4 pages.. RENTE dt:
le traitement des rétractions des muscles flé-
chisseurs des doigts. Paris, 18 0. In-8 de 12 pages. . . . . 90 c.
DUMÉRIL (Aug.). De la texture intime des glandes, des pre
duits de sécrétion en général. Paris, 1844. In- 8 de 128 p. 1fr. 29
Des odeurs. de leur nature et de leur action physiolo-
sique. Paris, 1849. In-4 0e 8 D. 4. sue lie espece Gale
DUP ASQUIER (A). Pes eaux de source et des eaux de
rivière sous le FAPDOE Di PIÉANRE et industriel. Paris, 1840. In-8 de
414 pages.. . de ete not de: et AT
HURAND (de Lunel), médecin pr incipal de {re classe. Théorie élec-
trique du froid, de la chaleur et de la lumière, doctrine de
l'unité des forces physiques, avec un Avant-propos sur l’action physiolo-
gique de l'électricité. Paris, 1863. In-8 de 56 pages.. . . . . 1 fr. 50
_— Traité dogmatique et pratique des fièvres intermitten-
tes, suivi d'une Notice sur le mode d'action des eaux de Vichy dans le
traitement des affections consécutives à ces maladies. Paris, 1862. 1 vol.
in-8. . . 1h 1304 22006 Mr: to)
—— Nouvelle théorie de r action nerveuse et des principaux phé-
nomènes de la vie. Paris, 1863. 1 vol. in-8.. . . ae ; 1 fr..50
—— es incidents du traitement thermo-minéral de Vichy.
Paris, 486%, Lin-8 1h. 06,0 2 UT TERRA SO
—— les indications et des contre- indications des eaux de
Vichy. Paris, 1872. In-18 de 226 p.. . . . PAR PUS FAIRE
ÉBRARD. Le livre des gardes-malades et Fa mères de famille.
Instructions sur les soins à donner aux malades et aux enfants. 6° édi-
tion. Pari, 1867. 1 vol. in-18. . . ANTENNES
FERRAND, médecin des hôpitaux. Be la médieation antipyréti-
que. Paris, 1869. 1 vol. in-8. . . Rs
—— L'aphasie et la psycholog ie de la parole. Paris, 1870.
ns de125 pages. € MERE PR Bree
FLORET (F.). Documents Hire, principalement sur
les maladies de l'utérus. Paris, 1862. 1 vol. in- -8, avec pl.(4). 5 fr.
FREMINEAU (H.). Traitement curatif des Halde des voix respi-
ratoires et de la phthisie pulmonaire en particulier pa le phosphate acide
de chaux. In-8 de 24 pages, . . : 4 TETE
FREY (ä4:), professeur à l’Univer sité de ‘Zurich. Tr aité d’ histologie et
d’histochimie, traduit de l’allemand sur la 2e édition, par le D' P SpiLz-
xanx, avec des note est un appendice sur la spectroscopie du sang, par M. Ran-
VIER, préparateur du cours de médecine expérimentale au Collége de France,
et revu par l’auteur. Paris, 1871, 1 fort volume in-8 de 800 p., avec 530
gravures dans le texte, et une planche chromolithographiée. . . 16 fr.
LIBRAIRIE F. SAVY, 24, RUE HAUTEFEUILLE. 7
FUSTER {43.) professeur à la Faculté de médecine de Montpellier Mo-
nographie clinique de l'affection catarrhale, Paris, 1861.
RO PO CE Ge aus lt du lé acer ste, PONS
GARIEL (C. M.). professeur agrégé à la Faculté de médecine de Paris.
De lophthalmoseope. Paris, 1809. In-8 de 48 p.. . . . . 1 fr. 50
GAUTIER (A.). professeur agrégé à la Faculté de médecine de Paris
Traité pratique de chimie appliquée à la médecine, spécia
lement à l'hygiène, à la physiologie et à la pathologie, comprenant les
observations, les théories, les applications et les méthodes analytiques les
plus modernes. Paris, 1874. 1 fort vol. in-8 avec figurés, . , 15 fr
GAUTIER (L.). Étude sur les eaux de l'Ile de Ré, considérées au
point de vue physiqie, chimique, micrographique et hygiénique. Paris,
216 8-8 de: 27 pages.ss vi: bhrartahatunté hirndus bu 0 14 8 9
o
GAUTHIER (Auguste. Recherches historiques sur l'exercice
de Ia médecine dans les temples, chez les peuples de lan-
tiquité, ete. Paris, 1844. In-18 de 164 p. , . . . . . . . 1 fr, 25
—— Observations pratiques sur le traitement des maladies
syphilitiques par l'iodure de potassium. Paris, 1845. In-$8 de
104 P. . … + . . . - . sa . . . . . . . si 4 . . . . . . . . . 1 fr.
GRANDCLEMENT. Précis des maladies intra-oculaires et mé
thode nouvelle pour les reconnaître sans le secours d'aucun instrument
PASS, Gr-in-a de MLpagesn sr nt ue Di tasse DER
GUETTET, médecin directeur de l'établissement hydrothérapique de Saint.
Seine. De l'hydrothérapie. Paris, 1870. In-8 de 16 pages. . 75 c.
GUITARD (J.). Histoire de l'électricité médicale comprenant
l'étude des instruments et appareils, le résumé ues a teurs
un choix d'observations. Paris, 1854. 1 vol. in-18 de 596 p. . . 3fr.5
GUYÉTANT. Nonvelles considérations sur la longévité hu-
maine. Paris, 1865. In-18 de 135 p.. . . . . . . ... . . . Afr. %5)
HARDY, préparateur de pharmacologie à la Faculté de médecine de Paris.
: l D - - ae " »
Principes de chimie biologique. Paris, 1871. 1 vol. in-18 de 600
pages avec fig. et un tableau chromolithographié, représentant la spectro-
PORC OR Li 027 2 UP UE A sGR 14 04 Lo ALI ROUNEE
Les observations et les découvertes dont la chimie biologique s'est enrichie depuis
plusieurs années ne se trouvant réunies en corps de doctrine dans aucun traité élé-
. mentaire, l'ouvrase que nous annonçons a pour but de combler cette lacune.
HUBERT RODRIGLE (D.). Clinique médicale de Montpellier.
Constitutions médicales et épidémiques. — Climat de Montpellier. Paris,
29992 Avekiin-s de 304piut sig 50 - SORMEN Li : ler fre
JANTET (Charles et Hector). De la vie et de son interprétation
dans les différents âges de l'humanité. Paris, 1860. 1 vol. in-8. , 5 fr.
—— Doctrine médicale matérialiste. Paris, 1866, 1 vol, in-8. 6G fr.
JOUGLA (J.). Traitement de la pleurésie purulente chez les
enfants. Paris, 1873. Gr. in-8 de 68 pages avec tabl. , . , , , 2fr.
8 MEDECINE, CHIRURGIE, PHARMACIE.
RE
JOULIN (D.), professeur agrégé à la Faculté de médecine de Paris. Traité
complet théorique et pratique des accouchements. Paris, 1867.
À fort vol. grandin-8, de 1,200 pages avec 150 fig. dans le texte. 16 fr.
M. Joulin a écrit un Traité des accouchements dont les matériaux, puisés aux
meilleures sources, n’ont été acceptés qu'après une critique aussi impartiale que judi-
cieuse ; l'auteur, après s'être approprié tous ces éléments, les a fort habilement mis
en œuvre et fondus ensemble de la façon la plus heureuse. Le livre du savant agrégé :
de la Faculté de Paris n’est point une simple œuvre de vulgarisation, et la person-
nalité de l’auteur s'affirme d’une façon originale dans maint chapitre important.
Une innovation excellente est d'avoir placé à la fin de chaque chapitre un résumé
en une ligne au plus de tout un paragraphe, ce qui fait de ce traité un excellent
memento pour repasser à la veille d'un examen. AR
Les lecteurs soucieux d'approfondir un point spécial d’obstétrique trouveront à
la fin de chaque chapitre un résumé bibliographique des plus complets.
Un grand nombre de gravures intercalées dans le texte, exécutées avec un soin
peu ordinaire dans les traités d’accouchements publiés jusqu'à ce jour, en rendent
l'intelligence facile.
—— es cas dedystocie appartenantau fœtus. Paris, 1865.In-8 5 fr.
KŒBERLÉ. Manuel opératoire de l'ovariotomie, suivi d'ob-
servations encore inédites, qui ont présenté des particula-
rités exceptionnelles, Paris, 1870. In-8 de 24 pages. . . . . 1fr.
LABADIE-LAGRAVE (F.). Des complications cardiaques du
croup et de la diphthérie et en particulier de l'endocardite
secondaire diphthérique. Paris, 1875. Gr. in-8 de 122 pages, avec
tracés thermométriques et une planche en chromolithographie. 3 fr. 50
LADREY, professeur à l'Ecole de médecine de Dijon. Programme
d'un cours de pharmacie. Paris, 1868. 1 vol. in-18. . . 1 fr. 25
__— Les établissements industriels et l'hygiène publique.
DALIS ABGI A NOL ANS" 0 PAR S'ANVANNSERN Re ERA e
LAMARCK. Philosophie zoologique. ou exposition de considérations
relatives à l’histoire naturelle des animaux, à la diversité de leur organisation
et des facultés qu’ils en obtiennent, aux causes physiques qui maintiennent
en eux la vie et donnent lieu aux mouvements qu’ils exécutent; enfin, à celles
qui produisent les unes le sentiment, les autres l'intelligence de ceux qui en
sont doués. Nouvelle édition, revue et précédée d’une introduction biogra-
phique, par Charles Martins, professeur d'histoire naturelle à la Faculté
de médecine de Montpellier, etc. Paris, 1873. 2 vol. in-8 de 900 p. 12 fr.
Cet ouvrage était devenu rare et fort recherché. Il se vendait de 25 à 50 fr.
Il a paru utile de remettre à la disposition du public le livre capital de l’un de
nos plus grands naturalistes, celui que l’on a justement appelé le Linné français.
LANGLEBERT (Edmond). Traité théorique et pratique des
maladies vénériennes, ou leçons cliniques sur les affections blen-
norrhagiques, le chancre et la syphilis. recueillies par M. EvaisTE Micuez,
revues et publiées par le professeur. Paris, 1864. 1 vol. in-8 de 700 pages,
avec une bibliographie complète des ouvrages publiés jusqu’à ce jour sur
PSN DITS. 20 28 DE the be ti te le Lee ASIE MEN AC RES Sir:
LAPORTE (DE). Hygiène de la table. Traité du choix des aliments
dans leurs rapports avec la santé. Paris, 1870. 1 vol. in-8° de 528 pages. 6 fr.
Extrait de la table des matières. — Introduction. — Du régime. — Des fruits.
— Des légumes, — Des céréales. — Des poissons. — Des gibiers. — Des volailles.
— Des viandes de boucherie. — Des produits animaux. — Des aliments de luxé.
— Des condiments, etc.
LEE (Henry). Leçons sur la syphilis. De l’inoculation syphilitique
et de ses rapports avec la vaccination; leçons professées à l'hôpital Saint-
George, traduites de l'anglais par le docteur Evmoxp Baupor. Paris, 1865.
In8 06 A0AbES t. CUE OMPNO ANERN Lemon
LEGRAND DU SAULLE. médecin de l’hospice de Bicêtre, etc. La folie
devant les tribunaux. Paris, 1864. 1 vol. in-8 de 600 pages. 8 fr.
Ouvsage couronné par l'Institut de France.
LIBRAIRIE -F. SAVY, 2%, RUE HALTEFEUILLE. 9
LERICHE. De 11 surdité et de quelques nouveaux moyens
pour constater et guérir cette affection. 5° édition, Paris, 41867.
PP AT 0dben. à: LIRE I MEN EN TAU NP le 1'fr. 50
Du tannin. de son emploi en médecine comme succédané
du quinquina. Paris, 1861. Grand in-8 de 28 pages.. . . . . 1lfr.
. LERICHE: (Emile). La suppuration. Recherches modernes. Paris,
4872. Grand in-8 de 102 pages. . . . . . . POP PRESSE. | :
LEROY (Camille).C onsidérations sur ls afféctions fébriles,
ou maladies aiguës. Paris, 1846. 4 vol. in-8. . . . . . . . . . . 2 fr.
LISLE (E.), ancien médecin en chef de l’hospice des aliénés de Marseille,
Du traitement de la congestion cérébrale et de la folie avec
congestion et hallucinations. Paris, 1871. 1 vol. in-8 de406p. 7 fr.
LOUMAIGNE (L.). De la hernie de l'ovaire. Paris, 1869. In-8 de
ARR) A L'on.) a dé te à lat af dl de SP Rita PT M CPRS
LUNIER (L.), inspecteur général du service des aliénés, et du service
sanitaire des prisons de France. Études sur les maladies mentales
et sur les asiles d'aliénés. De l’aliénation mentale et du crétinisme
en Suisse, étudiés au point de 1 de la ‘législation, de la statistique, du
traitement et de l'assistance. Paris, 1868. AE VOL in-8 LT Sr RE,
_— Des placements volontaires dans les asiles d'aliénés
Études sur les législations françaises et étrangères. Paris, 1868. Brochure
URL RE Ve à de AUDE ou D
—— Des aliénés dangereux, étudiés au triple point de vue clinique,
administratif et médico- légal. Paris, 1969 In-8 de Ab: 2. 0 EN
De l'augmentation progressive du chiffre des aliénés et
de ses causes. Paris, 1870. In-8 de 16 pages et tableaux. . . 79 C.
—Del'isolement des aliénés considéré comme moyen de trai-
tement et mesure d'ordre public. Paris, 1871. In-8 del6p. To c.
__— Du rôle que jouent les boissons alcooliques dans l'aug-
mentation du nombre de eas de folie et de suicide. 1 vol.
DU De AM ages. Ar FOR OP RE Er EUR PRE EL
—— et ROUSSELIN. Etude médico-légale sur l'état mental de
M du P....Paris: 1810 1n-8 de 560 p. 444 4 de en RER ES
—— De l'origine et de la propagation des sociétés de tempé-
rance. Paris, 1873. Gr. in-8 de 24 pages. . . . . . . . . . . . 1 fr.
MAISONNEUVE (3. G.), chirurgien de l’Hôtel-Dieu de Paris. Clinique
chirurgicale, contenant les Affections cancéreuses, la Ligature Ccx-
temporanée , les Tumeurs de la langue, les Maladies de l'ovaire, les
Hernies, etc. Paris, 1864. 1 vol. grand in- -$ de 700 D. avec fie, 2097 Gr:
__— Le périoste et ses maladies. Paris, 1839. In-8. . 2 fr. 50
___ Mémoire sur la désarticulation totale de la mâchoire
inférieure, Paris, 1859. In-4, avec DPRCUS RUN SAN | Cà :
Avec planches colorjées. . . . RUN EEE |
—— De la ligature extemporanée et de sa supériorité sur l'instru-
ment tranchant pour l’extirpation de toutes les tumeurs pédiculées ou
pédiculables, avec description des instruments nouveaux destinés à son
exécution. 4860. 1 vol. in-4 avec planches. . . . à . . . . . . fr.
Leçons PP EPS sur les affections eancéreuses, pro-
fessées à l'hôpital Cochin, recueillies et publiées par le docteur ALexIs
FavroT,
le PARTIE, comprenant les affections cancéreuses en général. In-8 avec
planches lithographiées. Paris, 1854. In-8.. . SE D RE
ITePARTIE, comprend lesaffections cancéreuses du sein. 1854.In-8. © fr. 50
10 MÉDECINE, CHIRURGIE, PHARMACIE.
MARAIS (H.). Guide pratique à l'usage des médecins pour l’a-
nalyse des urines et des calculs urinaires. Procédés élémentaires de do-
sage des éléments normaux et anormaux de l'urine. Tableaux usuels d’a-
naly-es. Recherche des substances médicamenteuses éliminées par l'urine.
Tableau dichotomique pour l’änalyse des calculs urinaires Paris, 1873. 1 v.
gr. in-8, avec figures dans le texte, 1 tableau de courbes et planches.
MASSE (3. N.). Petit atlas complet d'anatomie descriptive
du corps humain. Ouvrage adopté par le conseil impérial de l'instruc-
tion publique. Nouvelle édition augmentée des tableaux synoptiques d’ana-
tomie descriptive. Paris, 1875. 1 vol. in-18 relié de 115 planches gravées
en taille-douce, avec texte en regard . S sud E da ete ve EE AUIT
Le MÈME ouvrace relié avec la tranche supérieure dorée, avec les
planches iCoDnees ER EL TEE de CE DAT
Plus de quarante mille exemplaires vendus depuis son apparition, des traductions
dans toutes les langues attestént suffisamment l'accueil qui a été fait à cette utile
publication. L'Atlas d'anatomie de Masse est devenu le zade-mecum de l’'amphithéâtre.
Anatomie synoptique, ou résumé complet d'anatomie des-
criptive du corps humain. Paris, 1867.1 vol. in-18 de 116 pages. 2 fr.
Ces tableaux synoptiques sont extraits de la nouvelle édition du Petit Atlas d’anato-
mie descriptive. On à fort approuvé l'idée qui a présidé à ce travail qui, sous une
foime concise, est très-utile pour revoir rapidement les articulations, les insertions
musculaires, l’'angéiologie, la névrologie.
MAURIAC (Ch). médecin de l’hôpital du Midi. Étude sur les névral-
gies réflexes symptomatiques de l'orchi-épididymite blen-
norrhagique. Paris, 1870. 1 vol. in-8 de 115 pages. . . . . 2 fr. 50
(Voyez page 14, Wesr. Leçons sur les maladies des femmes.)
MILLET (Auguste), médecin de la colonie pénitentiaire de Mettray.
Æraité complet de la diphthérie. Paris, 1863. 1 vol. in-8. 6 fr.
Ouvrage couronné par la Sociélé des serences médicales et naturelles de Brutelles.
— De la diphthérie du pharynx. Paris, 1802, [In-8. . 2 fr. 25
Mémoire couronné (médaille d’or) par la Société centrale de médecine du dépar-
tement du Nord.
be l'emploi thérapeutique des préparations arseni-
cales, 2 édition entièrement refondue. Paris, 1869. { vol. in-8. . 4fr.
Mémoire couronné par la Société centrale de médecine du département du Nord.
MIOT (C.). Traité pratique des maladies de l'oreille. Paris, 1871,
1 vol. gr. in-8 de 340 pages avec 18 figures dans le texte et 4 planches
chromolithographiées représentant 38 figures . . . . . . . . . . &fr.
« En outre des figures intercalées dans le texte, de fort belles planches en
chromolithographie sont jointes au texte et représentent le tympan normal et les
* différents états pathologiques de cette membrane et du conduit auditif. Le traité
de M. C. Miot est un livre qui marque un réel progrès dans Ja pathologie aur:i_
culaire, a dit M. Richet en le présentant à l'Académie de médecine.
RIOUCHON (£.). Monographie des principaux fébrifuges indi
gènes considérés comme succédanés du quinne. Paris, 1856. In-8 de
LOD MASSE EE 1, 2 LR LU Ron CNET Id It UN
NAQUET (A4.), professeur agrégé à la Faculté de médecine de Paris.
Précis de chimie légale Guide pourla recherche des poisons,
l'examen des armes à feu, l'analyse des cendres, l’altération des écritures,
des monnaies, des alliages, des denrées et la détermination des taches dans
les expertises chimico-légales, à l’usage des médecins, pharmaciens, chi-
mistes, experts, avocats, etc. Paris, 1813. 1 vol. in-18 avec figures dans le
LERTS.S A7 OR ee Re nn cd ANS RATE
—— Cours de chimie pratique, d'après les théories modernes, p. 17.
—— Principes de chimie, fondés sur les théories modernes, p. 17.
LIBRATRPE F. SAVY, 24, HUE HAUTEFEUILLE. 11
NEUBAUER, professeur ae chimie et de pharmacie au laboratoire
de chimie de Wiesbaden, et VOGEL, directeur de l'Institut pathologique
de Halle. Be l'urine et des sédiments urinaires, Propriétés et ca-
ractères chimiques et microscopiques des éléments normaux et anormaux
de l'urine, analyse qualitative et quantitative de cette sécrétion. Descrip-
tion et valeur séméiologique de ses altérations pathologiques, etc.; précédé
d'une introduction par R. Fresenivs, traduit de l'allemand sur la 5e édition,
par le docteur L.-A Gaurier. Paris, 1870 1 vol. gr. in-8, avec 4 planches
col. et 51 figures dans le texte.. . . ACT 10 fr.
NIEMEYER (F.), professeur à l'U niversité de Tubingue. Précis de per-
cussion et d'auseultation. Traduit de l'allemand par A, SzenLEcrr.
Paris, 1874. 1 vol. in-18, avec figures dans le texte , . . . . 2 fr. 50
PARSEVAL (1. de). Homæopathie et allopathie, Paris, 1856.
In-8 de 652 p. (8)... "Sfr.
PASSOT (Ph.). Études et observations obstétricales. 1 A
in-8.. , RER D -
PHILIPEAUX (R.). corr espondant ‘dela Société i impér ‘iale de chir urgie,etc.
Traité de thérapeutique de la coxalgie, suivi de la description
de l'appareil inamovible, pour le traitement des coxalgies, par le
professeur Verxeuiz., Paris, 1867, 1 vol. in-8 avec tigures intercalées dans
le texte. . . . ŒURUIS
PLANCHON (G.), professeur : à V Éc ole supéri ieure de pharmacie de Paris.
Traité pratique de la détermination des drogues simples
d'origine végétale. Paris, 1847. 1 fort vol. in-8 avec fig. dans le texte,
dessiné es par Faguet, gravées par Blanadet. . . nes Del NE:
—— Des quinquinas. Paris, 1866, 1 volume in-8 . LAS 9 fr. 50
PRAVAZ (Ch. G.). Traité théorique et pratique des Iuxations
congénitales du fémur., suivi d'un appendice sur la prophylaxie des
Juxations spontanées. Paris, 4847.1 vol. in-4 avec10pl. (20). . . , 12 fr.
PRAVAZ fils), Essai sur les déviations latérales de la co-
lonne vertébrale. Amsterdam, 162 In-4 de 90 p, , , . . 3 fr. 50
PUECH (A) De l'atrésie des voies génitales de la femme.
Paris. 186%. In-4.. Ne ET
—— De l'hématocèle péri- utérine. Paris, 1861. In-8. . . A fr 50
—— Des nomalies de l'homme, de leur fréquence relative.
Paris, 1871..In-8 de 104 p. . . .. . L.' 122 RAP RSR
—— Étude sur un monstre double compliqué de deux au-
tres monstruosités. Paris, 1850, In-8 de 40 p. avec pl. lith. 1 fr.
—— Des naissances multiples. de leurs causes. de leur fré-
quence relative. Paris. 1873. | vol. in-8 dr 92 fig. . s :2°frs 00
—— Des ovaires et de leurs anomalies. Paris, 1873. ‘In-4 de 160
pages... . . DE M A de. 10 D
QUANTIN (Émile). Prostitution et ‘syrhilis. Paris ee 1 vol.
in-18. . . NA AU US r ÉEUR
—— De la chorée. Dijon, 1859. 4 vol. in18. nr. ER Au D à
RANVIER, directeur adjoint du laboratoire d'Histologie an collége de
France. Traité de technolozie histologique ou Traité du micros-
cope appliqué à l’histologie à la clinique et au diagnostic. Paris, 1874.
4 vol. grand in-8 avec 200 figures dans le texte dessinées par Renaudot et
gravées sur cuivre par Salle. (Sous presse )
RAPOU (A.). Histoire de la doctrine médicale homæopa-
‘thique: son état actuel dans les principales contrées de l'Europe. Appli-
cation pratique des principes LA des movens de cette doctrine au traite-
ment des malades. Lyon, 1847. 2 volumes in-8 avec un portrait gravé de
bn 12 05 47 7 PART rs OU US MP ES ONE
12 MEDECINE, CIFIRURGIE, PHARMACIE.
REBOLD.(E.). L'éleetricité, moteur de tous les rouages de la vie.
Paris, 14869. 4 vol. in-8 avec 6 pl... . . . .". . TE ‘1 EN ROUEE
RICHARH (ne Nancy). Traité de l'éducation Physique des en :
fants. 3° édition, augmentée. Paris, 1861. 1 vol. in-18 de 300 p.. . 2 fr.
—— Commentaire “physiologique sur la personne d'Horace.
Paris, 49667 41/01: 1n=18 (5:50) "17218." SIDE ARMREE EM /0
RIOUX (J.). La médecine des familles ou Traité des propriétés
médicinales, des plantes indigènes et de celles qui sont généralement culti-
vées en Fr ance ; contenant, pour chaque espèce : sa description botanique ;
ses propriétés alimentaires et médicinales; l'indication de la manière dont
on doit l’employer; les soins à prendre pour la récolter, la sécher et la
conserver; le traitement de l’'empoisonnement par celles qui sont véné-
neuses "Paris, 41872/41 wolume An 1822" 200 0 NEC RE AMEe
ROBERT (4.). Guide du médecin et du touriste aux bains de
la vallée du Rhin, de la Forêt-Noire et des Vosges, 2° édition. Paris, 1869,
d'wolain 18) cart Jenaioile angles. steel RON 6 fr.
ROCHEBRUNE (A.'T. DE). Sur un fœtus Danies appartenant à
la famille des anencéphaliens. Paris, 1869. In-8 de 50 p. et pl. 1 fr. 50
—— Essai de statistique médicale suivi d observations médico-chi-
rurgicale sur les ambulances d'Angoulême. Paris, 1871. in-% de 46 pages
avec tableaux... ©. : ; : = TS SN PRERE
—— Etude histolog gique et amatomo-pathologique. sur une tu-
meur hétéromorphe "développée dans les méninges. Paris, 1870. In-8 de
S2 DATES: M DIANCNE NE PAPAPPRE NN AE 2
SALES-GIRONS, médecin inspecteur de l'établissement de Pierrefonds.
Traitement de la phthisie pulmonaire par l'inhalation des li-
quides pulvérisés et par les RAMEAUQNE de goudron. Paris, 1860. 4 vol.
in-8 de 600 pages.. . . ; Le RE ES
SAUVAGE (G. E.). Recherches sur l'état sénile du crâne
Paris, 1810-A%vol/er. 1-8 aVécplanches EU EM ER ES ra D
SEMANAS. Doctrine pathogénique fondée sur le digénisme
phlegmasi-toxique et ses composés morbides. Paris, 1858. 1 vol.
RSS Pr OS ARR PEN EURE NS EEE EE ter ET
—— ‘raité desfrictions RRIRIAUES chez les enfants. Paris, 1859.
LROLAN ES MAN 250) 8 NOT eee MEME PRE TC ER AE ET
SERAINE (Ebr Louis). De la Fine des gens mariés, OU physio-
logie de la génération de l’homme et hygiène philosophique du mariage.
10° édition. Paris, 1875. 1 beau vol. in- ÎS de A0DD. Se es ne NES TS
SOMMAIRE DES PRINCIPAUX CHAPITRES DE LA TABLE DES MATIÈRES.
Ï. Du sens génésique. — II. Des organes reproducteurs. — III. Limite de la puis-
sance sexuelle. — IV. Du mariage et de la maternité. — V. Du célibat et de ses in-
convénients. — VI, Conformation vicieuse des organes reproducteurs. — VII. .Syncope
génitale. — VIII. Atonie des organes. — IX. Perversion nerveuse. — X. Absence ou
vice de composition des germes. — XI. Hérédité de structure. — XII. Hérédité phy-
siologique. — XIII. Hérédité de quelques diathèses. ‘rédité de quelques né-
vropathies. — XV. Hérédité morale.
Depuis longtemps 1l nous semblait regrettable qu af n’existât pas sur ces questions
un livre sérieux et honnête écrit au nom de la science, dans un style simple et
chaste, où les personnes mariées pussent étudier sans rougir ce sujet qui les inté-
resse si fort dans leur personne et leur postérité. Nous nous sommes elforcé de
combier cette lacune. L. SERAINE.
De Ia santé des petits enfants, ou conseils aux mères sur
la conservation des enfants pendant la grossesse, sur leur éducation
physique depuis la naissance jusqu’à l'âge de sept ans, et sur leurs
principales maladies. 4 édit. Paris, 1873. 1 vol. in-32 de 192 p. . fr.
— Ie l'aménorrhée. Paris, 1845. In-4 de 52 pages. . . . . . 75 c.
LIBRATRIE le SAVY, 24, RUE HAUTÉEFEUILLE. 15
SEYNES (S. de). Etude sur l'absorption gastro-intestinale.
PR DEMO ue et lie ee Ma O M mtoteiie 169 À AS
SICARD (H.), professeur agrégé à la Faculté de médecine de Montpellier.
Des organes de la respiration dans la série animale, Paris, 1869.
DR ONNNS DaDOS. PS TR 60 let ele fe a 0 502.32
SOCQUET (J.-A.) Principes d'économie médicale ou des lois
fondamentales de la médecine, déduites de l'observation et de leur appli-
cation au diagnostic, au pronostic et au traitement des maladies. Paris,
4852. 1 vol. in-8 de 250 p. . . , …... . . Pet et el UE A LES 00
SZAFKOWSKI (L. R.). Recherches sur les hallucinations
au point de vue de la psychologie, de l'histoire et de la médecine légale.
Parer 1040: In-S O0) be ES 0 SAN ET.
TOMES (J. et Ch.), chirurgiens-dentistes des hôpitaux de Londres, etc.
Traité de chirurgie dentaire. Traduit de l'anglais sur la 2° édit.
par le Dr Darin. Paris, 1813. 1 vol. petit in-8 de 650 pages avec 250 grav.
GRO CTE v APN Le TRE QU COR RE ÉENPRENE | 8
MM. John et Ch. Tomes ont voutu donner un ouvrage de chirurgie dentaire
strictement pratique, Ils débutent par donner l'exposition de la structure et du
développement des dents et des mâchoires. Les maladies des dents et de leurs
parties accessoires, ainsi que les atfections concomilantes, ont été traitées, autant’
que possible, suivant l'ordre naturel de leur apparition, et les auteurs ont donné
des détails sur la structure et le développement des tissus envahis, puis ensuite
la description des maladies auxquelles ils sont respectivement exposés.
TUEFFERD (D'). De la contagion. 1864. In-8 de 110 p. 1 fr. 25
VACHER (L.). Étude médicale et statistique sur la mortalité à
Paris, à Londres, à Vienne et à New-York en 1865, d’après les documents
officiels, avec une carte météorologique et mortuaire. Paris, 1866. 1 vol
ns à WT PALAIS AAC BAR RES EEE RES OS AG SUR OU AE LT RE nt ji À
_—_— Des maladies populaires et de la mortalité à Paris, à Londres, à
Vienne, à Bruxelles, à Berlin, à Rockaden et à Turin, en 1866, avec une
étude médico-hygiénique sur les consommations dans ces villes. 2° année.
MR RTE? En-BT CT UN à LUE 2 DU TE TOME RSR CERN PP RE CE ÊPe
_—_— De l'obésité et de son traitement, avec une conférence sur le
traitement de l'obésité d’après le système Banting, par le docteur F. de
Niemeyer, professeur de clinique médicale à l'Université de Tubing. Paris,
1873. In-8 de 68 pages. at data n D Ta SENS" TT OS
VALETTE (E.), professeur à l'Ecole de médecine de Lyon. Be la cure
radicale des hernies inguinales. Paris, 1854. In-8 de 118 p. 2 fr.
—— De la taille hypogastrique pratiquée au moyen de la
cautérisation. Paris, 1858. In-8 de 63 pages. . . . . . . . . 1fr.
VERRIER (E). Manuel pratique de l'art des accouchements,
précédé d’une préface" par Pasor, professeur à la Faculté de médecine de
Paris. Paris, A867. 1 vol, in-18 de 700 p. avec 87 gr. dans letexte. 6 fr.
Ce manuel est le vade-mecum de l'étudiant et du praticien ; il a pour parrain
un des hommes les plus populaires de la Faculté de Paris, le professeur Pajot, qui en
a écrit la préface.
WAGNER (E.), profes. de pathologie générale et d'anatomie pathologique,
directeur de la polychinique médicale à l’Université ce Leipzig. Nouveaux
éléments de pathologie générale. trad. de l'allemand sur la 4 édit.,
par les Dr Mabaux et Delstanche. Paris, 1872. 1 vol. gr. in-8 de 650 p. 9 fr.
La première partie comprend la séméiologie, l'examen des malades, des con-
sidérations sur la durée, la marche et la terminaison des maladies.
La seconde partie de l'ouvrage traite de l'étiologie, sujet encore obscur malgré
les efforts de tant d'observateurs.
La troisième partie comprend l'anatomie et la pathologie générale.
Les questions thérapeutiques, quoique accessoires, y Sont souvent abordées, et
discutées toujours avec le talent d'un praticien exercé.
14 CHIMIE, PHYSIQUE, MATHÉMATIQUES.
WELLING (IL. de). Des kystes hydatiques du cœur. Paris,
4512) GE UNE MESOMDASes. E NUE) QE MERE EMTEC
WEST Charles), examinateur d'accouchements à l'Université de Londres,
premier accoucheur des hôpitaux de Saint- Barthélemi et de Middlesex, etc.
Lecons sur les maladies des femmes, traduit de l'anglais sur la
3° édition et considérablement annotées par Mauriac, médecin de l'hôpital
du Midi Paris, 1870. 1 fort vol. in-8 de 860 pages.. . . . . . . 13fr.
Le livre de gynécologie le plus répandu en Allemagne est la traduction des
leçons cliniques de West, ouvrage excellent que j'aurai l'occasion de citer sou-
vent. Il vient de nous être donné une fidèle et élégante traduction française par
M. Mauriac qui a complété le livre de West par de très-intéressantes additions.
(Courty, Maladies de l'utérus. Introduction. Page xxin. 2° édition.)
WUNDÉERLICH, prof. de clinique médicale à l’Université de Leipzig Bela
température du corps dans lesmaladies Trad.del’allemandsur la
2e éd , par Labadie-Lagrave, internelauréat deshôpitaux, préc. d’une préface
par le Dr Jaccoud, médecin des hôpitaux, prof. agrégé à la Faculté de méde-
cine de Paris. Paris, 1872. 1 v gr. in-8 avec 41 fig. dans le texte et 7 pl. 10 fr.
Après avoir déterminé la température de l’homme en état de santé, Wunderlich
approfondit dans une série de chapitres toutes les questions qui se rattachent à
la température morbide en général.
Ce livre comble une lacune dans la littérature médicale contemporaine; et il
contribuera à populariser un procédé d'exploration indispensable au praticien
et qui devrait être employé, ron pas seulement avec une sorte d’apparat dans
les cliniques des écoles, mais partout où se trouvent uh malade et un médecin. |
WURD'T, professeur à l’université d’Ileidelberg. Nouveaux éléments
de physiologie humaine, traduits de l'allemand et angmentés de notes |}
par le D'Boucnarn, professeur agrégé à la Faculté de médecine de Strasbourg.
Paris, 1872 1 vol. grand in-8 avec 159 figures dans le texte. . . . 14 fr.
Les sciences physiologiques et biologiques sont entrées depuis quelques années
dans une voie nouvelle. au lieu de procéder par hypothèse et par déduction &
priori, elles tendent de plus en plus à s'appuyer sur les sciences exactes. C’est en
appliquant ces dernières à l'étude des problèmes vitaux que l'on est arrivé à
donner à la physiologie une vigueur et une netteté inconnues jusqu'alors.
Les Nouveaux éléments de physiologie dont nous offrons la traduction au publie
sont conçus dans ce plan général.
Quand un ouvrage veut représenter l’état de la science, il est indispensable
qu'il en refl:te les progrès incessants, ce qui rend l'exposition d'ensemble des plus
difficiles, car un traité élémentaire doit en même temps former un tout méthodi-\
que. Ces Nouveaux éléments de physiologie, très-goûtés en Aïlemagne, prouvent
que le professeur Wundt a complétement réussi.
M. Bouchard ne s’est point borné au rôle pur et simple de traducteur. Des notes
exposent les quelques points sur lesquels il ne s’est pas trouvé d'accord avec le #
célèbre professeur d'Ileidelberg.
CHIMIE — PHYSIQUE — MATHÉMATIQUES
BEER (% }). professeur à l'Université de Bonn. Introduction à la haute |
optique. Traduit de l'allemand par C. Forthomme, professeur de chimie
à la Faculté des sciences de Nancv. Paris. 1858, 1 vol. in-8 de 375 p. avec”
200 fig. dans le texte et 1 tableau lithographié, représentant 25 fig. 12 fr.
BOLLEY AL, professeur de chimie industrielle à l'Ecole polytechnique de”
Zurich. Manuel pratique d'essais et de recherches chimiques |
appliquésaux arts et à l'industrie. Guide pour l'essai et la détermi-
nation de la valeur des substances naturelles ou artificielles employées y
dans les arts, l’industrie, etc., traduit de l'allemand sur la 5° édition, par :
le Dr L. Gautier. Paris, 1869. 1 vol. in-18, de 700 pages avec 98 figures
dans le texte, . DU eo tte eee à ON MMRTt tee ON SEEN
Ce livre intéresse toutes les personnes qui sont dans le cas d’avoir à faire des
essais de matières premières ou de produits manufacturés. Trois éditions attes-
tent éloquemment l'accueil dont il a été l’objet en Allemagne.
LIBRAIRIE SAVY, 24, RUE HAUTEFEUILLE. 15
BOLLEY. Voy. Kopp.
DELESCHAMPS (Albert.). Étude physique des sons de la
parole. Paris, 1869. In-8 de 107 pages, avec 18 fig. dans le texte. 9 fr. 50
DESPLATS (V.) et GARIEL (C. M.), professeurs agrégés à la Faculté
de médecine de Paris. Nouveaux éléments de physique médi-
cale, précédés d une prétace, par M. Gavarret, professeur à la Faculté de
médecine de Paris. (Noy- page à.)
FORTHOMME (C.). professeur à la Faculté des sciences de Nancy. Traité
élémentaire de physique expérimentale et appliquée, Paris,
4860-1861. 2 vol. in-1K, avec 16 planches contenant 970 figures. , 7 fr.
FRESENIUS (Remigius), professeur de chimie à l'université de Wiesba-
den. Traité d'analyse chimique qualitative, des opérations chi-
miques, des réactifs et de leur action sur les corps les plus répandus,
essais au chalumeau, analyse des eaux potables, des eaux minérales, du
sol, des engrais, etc. Recherches chimico-légales, analyse spectrale. 4° édit.
française, traduite de l'allemand sur la 43° édit. par Forrnomme, professeur
de chimie à la Faculté des sciences de Nancy. Paris, 1871. 1 vol. in-18
avec fig. dans le texte, et un spectre solaire colorié. , , Re 10 Tr:
Je regarde ce précieux ouvrage comme très-utile pour l'enseignement dans les
diverses Facultés, pour les médecins et les pharmaciens. Je recommande ce livre à
tous, étudiants et chimistes, même à ceux qui possèdent déjà des traités plus com-
plets d'analyses. J. LieBiG.
—— Traité d'analyse quantitative. Traité du dosage et de la sépa-
ration des corps simples et composés les plus usités en phar macie, dans les
arts et en agriculture, analyse par les liqueurs titrées, analyse des eaux
minérales, des cendres végétales, des sols, des engrais, des minerais mé-
talliques, des fontes, dosage des sucres, alcalimétrie, cllorométrie, etc.,
traduit sur la 6° édition allemande, par M. Forruowme, professeur de chi-
mie à la Faculté des sciences de Nancy. Paris, 1873. 1 vol. pelit in-8 de
1,000 pages avec 250 figures dans le texte. . . SA PI ÎTe
FUCHS (C. W. €©.). professeur à l'Université d’ Heide 1beré. Guide prati-
que pour la détermination des minéraux, traduit de l'allemand
par À. Gcérourr, préparateur au Muséum d'histoire d'histoire naturelle,
Paris, 1875. 1 vol. in-8, avec tableaux... . . PET.
GARIEL (C.-M.), prolesseur agrégé et préparateur ‘de physique à la Fa-
cullé de SUR 4 de Paris. Des phénomènes physiques de
l'audition. Paris, 1869. In-8 de 109 pages.. . , L'd cc P.00
GAUTIER (A }, professeur agrégé à la Faculté de médecine de Pari is, etc.
Etude sur les fermentations proprement dites et les fer-
mentations physiologiques et pathologiques. Paris, 1869.
In-8 de 125 pages. . . 4 Ôfr.
—— Traité pratique de chimie appliquée à la EE se 39 spé-
cialement à l'hygiène, à la physiologie et à la pathologie, comprenant les
observations, les théories, les applications et les méthodes analytiques
les plus modernes. Paris. 4873. 1 vol. petit in-8 avec fig. . . . 19 ff.
GAYX-LUSSAC. Instruction pour l'usage de l'alcoomètre centé-
simal et des tables qui accompagnent. Paris, 1824. In- 18. 3fr.
GIRARDON (2.), professeur à l’École de la Martinière, Cours élé-
mentaire de perspective linéaire, à l'usage des écoles des beaux-
arts, de dessin, des artistes, architectes, etc Paris, 1872. 1 vol. in-8, avec
un atlas de 98 pl. gravées. 021,9 SERA Re 6 fr.
GLENARD (A... Note sur la fermentation tartrique du vin.
Lyon, 1862. Gr. in-8 de 22 p.. . ‘ne 14 ©
et GUILLIERMOND. Quinimétrie ou nouvelle méthode de dosage
de la quinine dans les quinquinas. Gr. in-8 de 17p. . . . . . . 79 C.
16 CHIMIE, PHYSIQUE, MATHÉMATIQUES.
GROMIER (E.). Examen critique des idées noavyelles
M @&. Ville sur les fngrais chimiques considérés dans leurs rapports
avec la physiologie générale et leur application à l’agriculture. Paris, 1868.
Cr 1n1=S AE O0 pas, Li ie ER CS SRE. +. OR
HSMPE (W.). professeur à l’Académie des mines de Clausthal. Fa-
bleaux d'analyse chimique qualitative. Traduit de l'allemand
par tu baye. Paris, 1870. n-8.00 9 COR TR 2 Er nl
HARDY, préparateur à la Faculté de médecine de Paris. Principes de
chimie biologique, Paris, 1871. 1 vol. in-18 de 600 pages. . 7 fr.
KOPP et BOLLEY, professeurs à l'Université de Zurich. Traité des
matières colorantes artificielles dérivées du goudron de
houïlle. Paris, 1575. 1 vol. in-8 avec fig. dans lestexte. . . . 12 fr.
LADREY, professeur à l’École de médecine et de pharmacie de Dijon.
Etude sur le phosphore. Paris, 1868. 1 vol in-8 de 102 pages. 2fr.
—— Traité de viticulture et d'œnologie. 2° édit., revue et considé-
rablement augmentée. Paris, 1875. 2 vol. inA8 avec fig. dansletexte. 16 fr.
Tome . 1, Witieulturé. 1 ol. in-18... . ::... . ..... . Sri
— Il. Œnologie. 1 vol. in-18. (Paraîtra en 1873).
LE ROUX, professeur de géométrie à l'École du Conservatoire des arts
et méliers. Cours de géométrie élémentaire (Géométrie plane et
Géométrie dans l’espace). Paris, 1864. 1 v. in-18 de 500 pages avec 500 er.
dans Je tee Leo en - . 6 fr.
Séparément la Géométrie dans l’espace. . . . . . . . . . . . . . 2fr.
MEÉRAY (Charles), prof. à la Faculté des sciences de Dijon. Nouveau pré-
cis d’analyseinfinitésimale. Paris, 1872. 1 vol. in-8 de 310p. Tfr.
Dans cet ouvrage, l’auteur expose une théorie des fonctions analytiques entié-
rement neuve par le plan et par la méthode, et dont trois annéesd'enseignement
lui ont permis de constater la valeur didactique.
MOHR (F.). Traité d'analyse chimique à l’aide de liqueurs
titrées, à l'usage des chimistes, des médecins, des pharmaciens, des fa-
bricants de produits chimiques, des métallurgistes, des agronomes, etc.,
traduit de l'allemand sur le 4-édition. Paris, 1874. 1 vol. grand in-8
Avec 190 eravnires dans destexte.: "et UE ie voue de cer le UT RUES
RAQUET (A.), professeur agrégé à la Faculté de médecine de Paris.
Principes de chimie fondée sur les théories modernes. 2° édition,
revue et considérablement augmentée. Paris, 1867. 2 vol. in-18, de 1,100 p.
avéC He tens le texte 2 2 MS ED ED dun dcr 0e DUR
—— Cours de chimie pratique, d’après les théories modernes,
à l'usage des médecins, pharmaciens, étudiants en médecine et en phar-
macie, chimistes, par W. Ovuxe. Traduit de l’anglais sur la 3° édition,
par A. Naquer. Paris, 1869. 1 vol. in-18 avec 71 figures dans le texte. 4 fr.50
—— Des sucres. Paris, 1863. 1 vol. in-8. . . . L fr. 50
—— Précis de chimie légale. (Voy. page 10.)
NEUBAUER et VOGEL. De l'urine et des sédiments urinaires.
(Voy. page 10.) J
PASTEUR (L.), membre de l'Institut. Études sur le vim. Ses maladies,
causes qui les provoquent, procédé nouveau pour le conserver et pour le
vieillir. 2° édition, remaniée et considérablement augmentée, principale-
ment en ce qui concerne les appareils sur le chauffage des vins. Paris,
1875. 1 vol. grand in-8 de 550 pages avec 52 planches gravées sur acier,
imprimées en couleur et 25 grav. dans le texte dont 15 nouvelles. 18 fr.
La première édition de cet ouvrage a paru en 1866 : moins de deux ans après,
elle était épuisée. j
Dans la première partie, l’auteur passe en revue les principales maladies du vin,
l'acescence, la maladie des vins tournés, de la graisse, de l’amertume ; après avoir
montré combien les opinions vulgaires sur les causes de ces maladies sont vagues et
peu fondées, il prouve par des expériences décisives, que chacune d'elles est la con-
|
LIBRAIRIE PBSAVY, 24, RUE HAUTEFEUILLE, 17
ts eg
séquence immédiate de la #ie et du développement d’un organisme spécial qui en
est dès lors le signe distinctif et certain.
Dans la deuxième partie, il prouve que le vieillissement du vin sous ses aspects
divers est dû à l'action directe, lente et continue de l'oxygène de l'air sur les prin-
| cipes de ce liquide ; il montre comment en disposant avec intelligence de cet agent
précieux, on peut obtenir toutes les variétés de vin, que l'on obtient dans l'industrie
avec le même moût de raisin, et dans quel sens il faudrait modilier les recettes de
la pratique pour obtenir les mêmes translormations plus sûrement et plus rapidement.
ans la seconde partie l’éminent chimiste révèle des vues entièrement nouvelles,
des recherches originales et des faits inaperçus ou mal interprétés jusqu'ici, dont il
importe à tous les-viticulteurs ainsi qu'au commerce de vin de bien se pénétrer.
La troisième partie, la plus immédiatement pratique, a pris dans cette deuxième
édition un développement considérable : elle contient tout ce qui a rapport à l'appli-
cation du chauffage, à a conservation et à l'amélioration des vins; un historique
complet et impartial de la question ; les résultats de nombreuses expériences pe
pres à former la conviction des praticiens ; enfin la description des appareils indus-
triels à chauffage. Cette dernière partie dont l'intelligence est rendue facile par
l'aide de nombreuses et belles gravures a été rédigée par M. J. Raulin, lauréat de
l'Institut.
Dans l'appendice, l'auteur appelle l'attention sur l'utilité du dosage du sucre,
de l'acidité du moût de raisin et sur les moyens de constater le titre acide des vins.
Au point de vue pratique et dans l'intérêt de Ja propriété vinicole, de la produc-
tion et du commerce des vins, nous ne saurions trop engager à étudier et à mettre
en pratique l’enseignement de M. Pasteur. Les fabricants de vins mousseux, de vinai-
gre, ainsi que tous ceux qui s'occupent des vins de tous pays et de toutes qualités,
seront largement récompensés de leurs soins par les avantages qu'ils retireront
de l'application facile de moyens consignés dans le livre remarquable qui devrait se
trouver dans les mains de tous les vignerons et dans toutes les écoles des villages
adonnés à la culture de la vigne.
SECCHI (R. P.), directeur de l'Observatoire du Collége romain, membre
correspondant de l’Institut de France, etc. L'unité des forces phy-
Siques, Essai de philosophie naturelle. traduit de l'italien sous les yeux
de l’auteur, par le docteur Derescnawes. 2° édition française. Paris, 1874.
4 vol.in-8° avec 60 figures dans le texte, . . . « . . . . . . . . 10 fr.
Pour eutreprendre une œuvre de cette portée et l'exécuter, il fallait joinlre à une
Connaissance peu commune de tous les détails des sciences naturelles une rare
hauteur de vues et une éminente faculté de généralisation. Or il est impossible de :
ne pas reconnaitre que l’auteur de l'Unité des forces physiques réunit ces deux con-
ditions à un degré tout à fait exceptionnel. Le livre du P. Secchi est une étude du
plus haut intérêt, qui ne peut manquer de faire faire à la science un pas immense
vers sou but définitif.
TOURNIER (Émile). Nouveau Manuel de chimie simplifiée
pratique et expérimentale sans laboratoire, manipulations, prépa-
rations, analyses contenant : 1° des ustensiles, appareils et procédés d’opé-
rations les plus faciles; 2° principes de la chimie, préparation, étude et
usage des corps minéraux et organiques avec les noms anciens et nouveaux,
expériences, procédés, recettes d'économie domestique et industrielle, etc.;
3? précis d'analyse, essais, recherche des falsifications. Paris, 1807. 1 vol.
in-18 avec 300 figures dans le texte, . . . . SU a DRE 90
WALHKHHOFEF (L.), fabricant le sucre à Kiew. Traité comp et de fabri-
cation etraffinage du sucre de betteraves, à l'usage des fabri-
cants de sucre, directeurs de sucreries, contre-maitres mécaniciens,
ingénieurs, constructeurs d'appareils pour sucrerie, cultivateurs, chimis-
tes, etc. 2° édition française, publiée d'après la 4° édition allemande, par
M. Ménuor, ancien élève de l'Ecole polytechnique, directeur de la sucrerie
de Bourdon (Puy-de-Dôme). Paris, 1874. 2 vol. in-8, avec 200 belles gra-
RS CR RD 2e 2
En quelques mois, la 1"° édition de Walkhoff a été épuisée. Une 2° édition est en
vente. Ce n'est point une simple réimpression; ell: est complétement relon-
due et mise en harmonie avec les conditions du travail de l'industrie sucriére en
France. La compétence reconnue de M. Mérijot ajoutera au livre sans rival de
Walkhoff une valeur nouvelle.
18 JAI BOTANIQUE. 08
WAGNER. Nouveau traité de chimie industrielle à l'usage des
ingénieurs, chimistes, industriels, contre-maitres, ouvriers, agriculteurs)
etc., traduit de l'allemand sur la 8° édi'ion, par le D' L. Gautier. Paris
4873. -2 vol. gr. in-8 avec 400 gravures dans le texte. . . . . . 20 ff
Cet ouvrage, qui a en Allemagne un très grand succès, doit la faveur dont ilk
jouit à la position scientifique de l'auteur qui, désintéressé de toute participat on!
spéculatrice à des entreprises industrieiles, ne craint pas d'instruire le lectur
des procédés perfectionnés et récents qui appartiennent à des industries nouvelles.
L'ouvrage se divise en huit chapitres; les trois premiers forment le premier volame,
où l'on traite successivement de la métallurzie et des préparations métalliques, del
l'extraction des sels de potasse et de l'acide azotique, de la préparation des corps]
explosifs, de l'extraction du sel, de la fabrivation de la soude, de l'extraction dul
brome, de l’iode et du soufre, de la fabrication de l'acide sulfurique, du suifure de
carbone, de l'acide chlorhydrique et des chlorures décolorants, de la préparation de
l'ammoniaque et des sels ammoniacaux, de la f.brication du savon, de l’extraction du
borax et de l'acide borique, dela fabrication des alu s, de la préparation de loutre
* mer et de la technolozie du verre, des poterie», du plâtre. de l1 chaux et des mortiers$
Le second volume contient les cinq autres chapitres, comprenant la technologid
des fibres textiles animales et végétales, la fabrication du papier, .du sucre, de l’a4
midon, du vin, de la bière, de l'alcool et du vinaigre; la préparation du pain, le
conservation du bois, la fabrication du tabac, les applications industrielles des huiles}
volatiles et des résines, le tannage des peaux ; la fabricati n de la colle, du phosphore
des allumettes, du noir animal ; la préparation du beurre et du fromage, la conser-
vation de la viande, la teinture et l'impression des tissus, avec l'examen des matière:
colorantes, et enfin les matières employées pour le chauffage et r’éc airage.
L'exécution typographique ne laisse rien à désirer, et aux ravures déjà nombreuse:
qui se trouvaient dans l'édition originale nous avons cru devoir en ajouter encort
quelques autres, afin de rendre plus facile au lecteur l'intelligence du texte. ,
WOEHLER (F.). professeur à l'Université de Gottingen. Éléments dé
chimie organique et inorganique. Traduit de l’allemand sur I
11° édition. Paris, 1858. 1 vol. in-8 de 600 pages. . . . . . . . . 5 fr
BOTANIQUE
BAILLOX (H.), professeur de botanique à la Faculté de médecine de Paris!
Botanique cryptogamique. (Voy. PAYER.)
___ Programme du Cours d'histoire naturelle médicale, pro!
fessé à la Faculté de médecine de Paris. II° partie, Botanique médi’
cale. Paris, 1869. 1 vol. in-18 de 50 pages. . . . . . . . . . 19 cl
_—_— ]lie partie. Etude spéciale des plantes employées en mé)
decine. Paris, 1870. 1 vol. in-18 de 70 pages. . . . . . . . . . 19 0}
BOULAY (Abbé). Flore cryptozamique de lEst (Muscnéesl
Mousses, Spxaicnes, Hépariques). Paris, 1872. 1 fort vol. in-8 de 880p. 15 fr!
€CORNU (M). répétiteur de botanique à la Faculté des sciences de Paris]
GRONLAND (*.) et REVET (&.). Des préparations microseo!|
piques tirées du règne végétal, et des différents procédés à employer pou
en assurer la conservation. Paris, 1872. In-8 de 80 pages avec fig. 5 fr
DULAC (Abbé J.). Flore du département des Hautes ER
nées. Paris, 1867. 1 vol. in-48 avec gravures dans le texte, . . 10 fr
FRÉMINEAU (1), membre de la Société botanique de Frarice. Anatomiil
du système vasculaire des cryplogames vasculaires de France]
Paris, 1868. Grand in-8 de 13 pages avec 7 planches, . . . . . . 4 fr}
- GRENIER. doyen de la Faculté des sciences de Besançon. Flore juras]
sique. Poris, 1865. 2 vol. in-8 de 1,000 pages. . . . . . . . . 11fr}
tie. en En 2.
LIBRAIRIE PSSAVY, 24, RUE HAUTEFEUILLE. 19
GRENIER et GODRON, doyens des Facultés des sciences de Besançon et de
Nancy. Flore de France, où description des plantes qui croissent na-
| turellement en France. Paris, 1848-1856. 3 vol. in-8 de 2,400 p. 42 fr.
\ Une nouvelle Flore de France, disposée d'après la méthode naturelle, plus complète
| que les précédentes et mise au niveau des découvertes de la science moderne, était
un besoin vivement senti,
MM. Grenier et Godron, dont les travaux antérieurs sont une suffisante recomman-
dation, ont entrepri- de remplir cette tâche laborieuse Profitani amplement des
travaux des botanistes allemands, italiens et français, aidés des conseils bienveillants
d'hommes qui font autorité dans la science, entourés de matériaux considérables
amassés depuis longues années et qui se sont accrus de tous ceux qui ont été mis
énéreusement à leur disposition, ils espèrent pouvoir offrir au public un livre utile,
ruit de leurs travaix persévérants et consciencieux.
GROGNOT. Plantes cryptogames cellulaires du département
de Saône-et-Loire, avec des tableaux synoptiques pour les ordres, les
familles, etc. Autun, 1864. In-8 de 300 p. (6) . ... . . . . .. . . 2fr.
HUSNOT (F.). Flore analytique et descriptive des mousses
du Nord-Ouest, Paris, 1873. In-12 de 200 pages avec figures et échan-
RQ donna lé lente EU PT NE LC COST ES DO IT.
JORDAN (Alexis. Diagnoses d'espèces nouvelles et mécon-
nues pour servir de matériaux à une Flore réformée de la France et des
contrées voisines. Tome 1. [re partie Paris, 1864 Gr. in-8 de 556 p. 9 fr. 50
—— et FOURREAU (Julio). Breviarium plantarum novarum
sive specierum in horti plerumque cultura recognitarum descriptio con-
tracta, ulterius amylianda. Fasciculus 1. Parisiis, 1866. In-8 de 60 p. 5 fr.
rascouus ÉL:Parisis, 1968, In-8.de,131,p. . 4 «2. austens mr Sfr.
—— Icones ad floram Europæ, novo fundamento instaurandam,
spectantes.
Cet ouvrage se publie en 5 volumes de chacun 40 fasciceules in-folio de 5 pl.
gravées et coloriées avec soin et texte. Il comprendra environ 1,000 pl. Depuis le
mois de movembre 1866, il parait deux fascicules par mois. Prix de chacun... 9 fr.
En vente les fascicules 1 à 40 formant le tome 1°", Prix... . . . . . . . 560 fr.
En’vente les fascicules 44 456/(tome/Il}. 52 000,20 0304 Q0.r SNA fr.
Ouvrage honoré de souscriptions du ministère de l'instruction publique.
KLEINHANS (R.). Iconographie des mousses. Paris. 1872. 1 vol.
in-folio cartonné en toile, avec 30 planches hthographiées représentant
A0 fgutes.el un.(exte. ex pliCAIÉ a. seu uen Niue uk ardt LR
Il nou a semblé qu'une iconographie où les caractères distinctifs des mousses
seraient figu és avec une précision remarquable, ne dépassant pas les limites d'un
prix raisonnable, serait ac ueillie avec faveur par les botanistes, et en particulier
par ceux qui s'occupent de l'étude si attrayante des mousses.
Il n'existait, en effet, avant la publication du livre que nous annonçons, que des
iconographies d'un prix inabordable pour la plupart des amateurs.
NADEAUD (1.). Énumération des plantes indigènes de l'ile de
LohittiParis, 18375. Gr, in-S-0d8:40.p. 1. 42". ur be 4 VARTRILE ÎT.
NOUXEAUX ELÉMENTS D'HISTOIRE NATURELLE, à l'usage
des lycées, des cansidats au baccalauréat ès sciences, etc., par M. E. LamBerr.
3 vol. in-18 avec 440 gravures dans le texte. . . . . . . . 7 fr. 50
—— Géologie, 2° édition. Paris, 1867, 1 vol. in-18 de 240 pages, avec
242 gravures dans le tete. . . 50 NE A0
. — Botanique. 2° édit. Paris, 1870. 1 vol. in-18 avec 202 gravures dans
OL 0 le 0e ns CR ae: à Ve AE
—— Zoologie. 2° 64. Paris. 1872. 1 vol. in-8 avec 100 gr. dans le texte 2 fr. 50
Nous avons fait précéder chacun des trois volumes de l'histoire abrégée de la
science qu'il traite. N'est-il pas naturel, en effet, en étudiant une science, de chercher
à connaître son origine, ses progrès ou le développement de l'esprit humain ? Nous
pensons que l’on nous saura gré de cette innovation.
Plus de six cents figures enrichissent ces trois volumes, imprimés, sur beau
papier; nous n’avons rien négligé pour que l'exécution matérielle soit irréprochable.
20 BOTANIQUE
PAYER (J.-B.), membre de l'Institut. Botanique eryptogamique;,
ou histoire naturelle des familles de plantes inférieures. 2° édition, TE
et augmentée de notes par Baizox, professeur de botanique à la Faculté de
‘ médec. de Paris. Paris, 1868. 1 v. gr. in-8, avec 1110fig. dans letexte. 15 fus
Avant la publication du livre de Payer on était fort embarrassé pour commmentéE \r
l'étude de Ja cryptogamie. Son succès fut tel, qu'il fut épuisé au bout de quelques |
années. | h
M. Baillon, professeur de botanique à la Faculté de médecine de Paris, a bien||
voulu se charger de répondre au vœu du publie, en publiant une nouvelle édition}
augmentée de notes, et mise au courant des progrès de la science. Plus de onze cents {ff
figures, intercalées dans le texte, en facilitent l'intelligence.
PÉRARD (A). Catalogue raisonné des plantes croissant naturelle-!
© ment dans l'arrondissement de Montluçon (Allier), avec une notice sur la!
distribution des végétaux, des observations sur les fougères, un essai de]
classification des menthes de la Flore française, et une étude anatomique
de l'agropyrum cæsium. Paris, 4869-1871. In-x de 248 p. et pl. col. 10
—— Ha Flore de FAllier comparée à celle des départements limitrophes,!
indiquant les espèces les plus remarquables. Moulins, 1872. Gr. vol. in-8,
de 45 pages. nr Lib 0 0 Mimet it lee JAIME 2 fr.
RENAUL®D (F.). Aperçu phytostatique sur le département de la}
Haute-Saône, suivi d'un catalogue des plantes vasculaires et des mousses.
Paris, 1873. Awvol: in-8 de 400'pages. :. L. : 205 . 1.1.0 O6
RICHARD (Achille) et MARTINS (Charles). Nouveaux Élé-
ments de botanique contenant l’organographie, l'anatomie et la
physiologie végétales, les caractères de toutes les familles naturelles, par
AcmLze Richarp, 40° édit., augmentée de notes additionnelles par CHARLES
Marrixs, professeur de botanique à la Faculté de médecine de Montpellier,
directeur du Jardin des plantes de la même ville, correspondant de l’Institut de
France et de l’Académie de médecine de Paris; et pour la partie crypto-
gamique, par J. de Sevxes, professeur agrégé à la Faculté de médecine de
Paris. Paris, 18170. 4 vol. petit in-8 avec 200 fig. dans le texte. . . 6 fr
Peu d'ouvrages classiques ont eu la fortune des Éléments de botanique de Richard,
mais Ja fortune en ce cas n’a pas été aveugle; er la faveur dont jouit ce livre dans les!
générations d'étudiants qui se succèdent depuis trente ans se justifie par l’ingéniosité
de sa méthode, la lucidité de son exposition et l'attrait de son style. Aucun écrivain!
n’a exposé la botanique avec cette simplicité qui caractérisait son enseisnement oral,
Le lecteur s’assurera en parcourant ce livre de l'importance des additions dont le|s
professeur Martins a enrichi cette édition nouvelle. Il s’est évidemment proposé de?
remplacer Richard, et ce but, il l'a complétement atteint. La partie cryptogamique!
a été complétement remaniée. « 5]
Cette dernièreédition avec les compléments dont l'ont enrichie les professeurs Mar-
tins et de Sevnes, est le tableau extrêmement fidèle de l’état de la science botanique:
SACHS (J3.). professeur à l’université de Wurzbourg. Fraité de bota-
nique à l’état présént de la science. Traduit de l'allemand sur la 5° éd}
tion par Vax Tircnew, maitre de conférences de botanique à l'Ecole nor=|
male. Paris, 1875. 1 vol. grand in-8 de 1,100 pages, avec d00 figures dans}!
NÉtteete. DEL LS OUR SR IAA EE ENENRS EE CPS
L'immense succès que le Traité de botanique de J. Sachs, a eu en Allemagne,|
où trois éditions (1868, 1870, 1872) viennent de se succéder, nous a engagé à en!
publier une traduction française. M. Van Tieghem, a bien voulu se charger de
cette traduction, à laquelle il a fait quelques. additions portant sur des travaux|\
parus depuis la mise en vente de la 5° édition. |
SAVA'TEEER (F.), médecin de la marine française, attaché à l'arsenall
d'Iokoska. Botanique japonaise. Livres kwa-wi. Traduit du japo:l}
nais. Paris, 1813. 1 vol. grand in-8 de AC0 pages.. . . . . . 8 fr.0},
SCHACHE (H), Le microscope et son application spéciale à l'étude de,
De ne
/
l'anatomie végétale, traduit de l'allemand sur la troisième édition, pa}}
Dalimier. Paris, 4865. 1 vol. in-8 avec 110 fig. dans letexteet2pl. 8 fr};
|
LIBRAIRIE F. SAVY, 24, RUE HAUTEFEUILLE. 21
STENFORT (F.). Les plantes de Ia mer. Paris, 1872, 1 vol. in-8,
_ tartonné, de 25 pages et 90 plantes avec leurs couleurs naturelles,
disposées en bouquets variés, suivi d’une instruction pour l'application
des plantes de la mer, die LR VON CT LE 1 18
FRIANA (J.). Nouvelles étndes sur les quinquinas, accompa-
gnées de fac-simile des dessins de la Quinologie de Mutis, suivies de
remarques sur la valeur des quinquinas. Paris, 4872. 4 vol. grand in-folio
, cartonné de 80 pages avec 31 planches, UE I PORN NIQ fe.
VAN HEURCHK (H.). Le microscope, sa construction, son maniement
et son application aux études d'anatomie végétale, 2% édition, augmentée.
Paris, 1809. In-12 de 200 pages, avec 4 planches et 10 figures dans le
piertes : :. PE : Rd AE.
YVAN 'TIEGHEM (Th.), maître de conférence de botanique à l'École nor-
_ male. Recherches sur la structure du pistil et sur l'anatomie
| comparée de la fleur. Paris, 1871. 2 vol. in-# avec 16 planches dou-
bles gravées. . LOT SR OUEN EN AR PAP NEUTRE TE.
Ouvrage qui a obtenu le grand prix Bordin, décerné en 1868 par l’Institut de France,
WALPERS (G. G). Repertorium botanices systematiesæ.
Lipsiæ, 1842-1848. G vol. in-8. : Aie ne 140 fr.
— Annales botanices systematiezæ, Synopsis plantarum phanero-
gamicarum novarum omnium (continuation de Walpers par Karl Müller).
Sr ONG RIP TE. T vol.din-8,.. ei in nas anae a CN ES
(ÉOLOGIE — MINÉRALOGIE — PALÉONTOLOGIE
RCHIAC (D'). Introduction à l'étude de la paléontologie stra-
tigraphique. Cours de paléontologie, professé au Muséum d'histoire na-
turelle. Paris, 1862-1864. 2 vol. in-8 de 500 p., avec figures dans le texte
A Ne nn PQ D a D Are nt HU A GE.
Le 1°" volume renferme l'Histoire de la paléontologie stratigraphique.
Le tome Il traite les Connaissances générales qui doivent précéder l'étude de la
paléontologie straligraphique et des phénomènes organiques de l'époque actuelle qui
s’y rallachent. — Origine des êtres; De l'espèce ; M. Darwin ; Iles et récifs de polypiers ;
Preuves de l'existence de l’homme; Restes d'industrie humaine; Habitations lacus-
tres; Ouvrages en terre de l'Amérique du Nord; Fossilisation. . . . . . 8 fr. 50
— Géologie et paléontologie. l' partie. Histoire comparée. II° par-
tie. Science moderne. Paris, 1867. À fort vol. in-8. . . . . . . A0 fr
— Carte gévclogique du département de FAisne. 1 feuille colb-
D ut de iaicn M Road din à ou te OMR AE à OP REE
— et Jules HAIME. Description des animaux fossiles du
groupe nummglitique de l'Inde, précédée d’un résumé géologique
et d’une monographie des nummulites. Paris, 1853-1854, 2 vol. in-4 avec
oies. |. Pen Le me ne. O0'fr.
etome’ IE se vend séparément. . +. . , . : ."..2" 2 . ‘30 fr.
L'ouvrage de MM. d'Archiac et Jules Haime forme le complément nécessaire du
tome Ill de l'Histoire des progrès de la géologie.
Le tome I comprend la Monographie des Nummulites avec la description des Poly-
piers et des Echinodermes de l'Inde.
Le tome IT, les Mollusques Bryozoaires, Acéphales, Gastéropodes, Céphalopodes, Anné-
lides et Crustacés. ;
AYAN (F.). Etudes faites dans la collection de l'École des
mines sur des fossiles nouveaux ou mal connus 1° fascicule,
Mollusques tertiaires. Paris, 1870. In-# de 81 pages avec 10 planches
hthographiées représentant 150 fossiles. . .:. . . . . . . . . 12fr.
29 GÉOLOGIE, MINÉRALOGIE, PALÉONTOLOGIE.
—— % fascicule contenant : 4° Observations sur une espèce du genre B!
gioptychus. par M. Cnarer. 2 Notes sur quelques fossiles tertiaires,
F. Bavan. 3° Observations sur quelques espèces du genre Diceras, }
E. Bavze. 4° Sur la présence du genre Pecchiolia dans les assises supérieu
du Lias, par F. Bayaw. Paris, #873. 1 vol. in-4 de 8: p. avec 10 pl. 124
BAYLE. professeur de minéralogie et de géologie à l'Ecole des pol
et chaussées. Cours de minéralogie et de géolozsie. Paris, 18}
9 fascicules in-4, avec 400 gravures dans le texte.. . . . . 12 fr}
BURMEISTER. directeur du musée de Buenos-Ayres, etc. Histoire
la création. traduit de l'allemand sur la 8° édition, par Maupas, revue ?
Greg. Paris, 4870. À vol, gr. in-8, avec gravures dans le texte. . 10
L'Histoire de la création de Burmeister est placée en Allemagne au même rang
le Cosmos de Humholdt. Huit éditions n’ont pas épuisé le succés de ce livre original,
embrasse les questions les plus importantes etles plus attrayantes du monde phy-ic]|
Une exposition magistrale et des explications libres de tout préjugé sont à la hl
teur de ces problèmes difficiles qui embrassent la physique du globe, la mété(
logie, la géologie, paléontologie, anthropologie, zoologie, botanique. Deux célèbre
vants se sont réunis poyr traiter dans ce livre le domaine entier des sciences nature
Huit éditions n’ont pas épuisé le succès de ce livre. Cet ouvrage n'est point seulem
un livre traitant de questions générales. comme son titre pourrait le donner à pen}
mais il renferme nombre de faits, disait un savant professeur de la Facultéf
sciences, que l'on ne pourrait trouver nuile part ailleurs.
CARTES GÉOLOGIQUES DE TOUS LES DÉPARTEMENTS fr{
çais. d'Angleterre, de Belgique, d'Allemagne. de Suisse. de l'Espagne. d’Itaf
COLLOMB (Édouard), membre de la Société géologique de Frai
Carte géologique des environs de Paris, d'après les travl
de MM. Cuvier et Brongniart, Omalius d’'Halloy, Dufrénoy et Elie!
Beaumont, d’Archiac, Raulin, de Sénarmont, Delesse, Deshayes, Desnoy!
Goubert, Hébert, Lambert, Lartet, Meugy, d'Orbigny, Michelot, Trif
Verneuil. Paris, 1866 1 feuille imprimée en couleur au 3,690: + +. 10!
La vêve, sur toile, dans unétui. . . ne Ex : 1228
CUVIER (Georges). Recherches sur les ossements fossill
où l’on rétablit les caractères de plusieurs animaux dont les révolution
glohe ont détruit les espèces. 4 et dernière éd'tion, revue et: compli|
au moyen de notes additionnelles laissées par l’auteur. Paris 1856. 10!
in-8 et 2 atlas in-#%, contenant 280 planches de fossiles (150).. . . 5)
DELESSE, professeur à l’École des mines. Carte géologique du |
partement de la Seine. publiée d'après lesordres de M. le préfet
la Seine. Paris, 866. 4 feuilles imprimées en chromolithographie, fi
légende explicative. . ARTS PT ET TO Late fout levels RITES
La carte géologique du département de la Seine résume tous les résultats |
nés par les travaux souterrains: elle permet d'indiquer à l'avance la nature et m
la cote des différents terrains qui seraient rencontrés en un point quelconques
sera donc fort utile, non-seulement ayx personnes qui s'occupent de géologie, ||
encore aux ingénieurs, aux architectes, aux constructeurs et à tous ceux qui
besoin de connaître le sous-sol parisien.
Procédé mécanique pour déterminer la composit
des roches. 2° édition. Paris, 1862. Brochure in-8.. . . . . 1 fr}
—— Recherches sur l'origine des roches. 2° édition. Paris. Ai
Inde 80 pages. . !. dise LC MES RAC ONE
_—— Études sur le métamorphisme des roches, Paris, 15
Im de 100 pages. : : eu, 1 0e HANARANPERSRMENr NES 2 fr
—— et DE LAPPARENT. ingénieur des mines Revue de géolc
pour les années 1869-70. Tome IX. Paris, 1875. 1 v. in-8 de 200 p. 5 f
Cette revue présente une analyse succincte et méthodique des travaux dei
logie parus dans les publications françaises et étrangères.
DOLLEFUS-AUSSET, Matériaux pour l'étude des glaeïd
Paris, 1863-1873. 15 vol. gr. in-8 et atlas in-folio (Ouv.complet.). 304
cn Vs ee
.
|
LIBRAIRIE F. SAVY, 24, RUE HAUTEFEUILLE 29
D'ORBIGNY CH.). Tableau chronologiquedes divers terrains,
ou systèmes de couches connues de l'écorce terrestre, présentant, d'une ma-
nière synoptique les principaux êtres organisés qui ont vécu aux diverses
époques géologiques, et indiquant l'âge relatif aux différents systèmes de
. montagnes, établis par M. Eure pe Beaumowr. 1 feuille jésus coloriée. 2 fr.
Le même collé sur toile, vernissé et monté sur gorge et rouleau (propre
DPCRSCIIMOMERI]. . |... . Ne Ne ee TR. D
—— Coupe figurative de la structure de l'écorce terrestre avec
» indicationetfig. des principauxfossilescaractéristiques des divers étages, 1 flie
grand-aigle, avec 182 fig. de fossiles dessinées par Léger et coloriées. Gfr.
Le MèME collé sur toile, vernissé et monté sur gorge et rouleau (propre
COMITE OR CRC RENE NI 2 12 fr.
x
—— Description des roches composant l'écorce terrestre
et des terrains cristaliins constituant le sol primitif,
| avec indication des diverses applications des roches aux arts et à
, l'industrie; ouvrage rédigé d’après la classification, les manuscrits inédits et
: les leçons publiques de feu M. Connie. Paris, 1868. 1 fort vol. in-8. 10 fr.
BUFRÉNOY et ÉLIE DE BEAUMONT. Carte géologique de
| la France, publiée par ordre du ministre des travaux publics. 6 feuilles
grand-aigle coloriées, sur toile et pliées. In-4. . . . . . . . 167 fr. 50
—— Explication de la carte géologique de la France, En vente,
les tomes 1, Il, III, 1'e partie. Paris, 1848-1873. 5 vol.in-4. ,. 48 fr. 75
Le tome 1** contient la Carte réduite en une feuille,
r— Carte géologique de la France, imprimée en couleur (réduction
| de la grande carte en 6 feuilles). 1 feuille avec:le réseau pentagonal. 5 fr.
Dia sûu, collée'sar toile.) 210 0004. Qi eee ur mu UIT fe
DUMORTIER E.) membre de la Société céologique de France. Etudes pa-
léontoiogiquessurles dépôtsjurassiques du bassin du Rhône,
re partie, Infralias. Paris, 1864. 1 vol. gr. in-8, avec 50 pl. de fossiles. 20 fr.
Il partie, Lias inférieur, Paris, 1867. 1 vol. gr. in-8 avec 50 pl. de
RS ui ds Doom ina sl 0 aouidébek él Va be Elle OUT.
æ— Is partie, Lias moyen. Paris, 1869. 4 vol gr. in-8 avec 45pl. . 30 fr.
— Sur quelques gisements de l'oxfordien inférieur de l'Ar-
idèche. Paris, 1871. In-8 de 84 p. avec 6 pl.. . ,,. , . . . 4 fr. 50
IAUDRY (Albert), professeur de paléontologie au Muséum. Animaux
fossiles et géologie de l'Attique, d'après les recherches faites
ven 1855-56 et en 1860 sous les auspices de l’Académie des sciences
Paris, 1862-68. 1 fort vol. in-4 de texte avec 75 planches de fossiles, cartes
M ooubes séblogiques coloriées sat ts nus 2 AA 200 fr.
— Animanx fossiles du Mont-Lébcron (Vaucluse). Etude des
vertébrés par A, Gaudry. Etude des invertébrés par P. Fischer et R. Tour-
noue, Paris, 1815. 1 vol. in-4 de 150 pages avec 20 pl. . . . . . 30 fr.
— Considérations sur les mammifères qui ont vécu en Europe
à la fin de l’époque miocène. Paris, 1873 In-8 de 44 pages. . . 1 fr. 50
| Pourles autres publications de M. Gaudry, voy. nos catalogues d'histoire
maturelle.
URDON, professeur à l'école vétérinaire de Toulouse. Tableaux
‘synoptiques de toutes les espèces principales ou typiques avec indica-
tion de leur composition chimique et de leurs propriétés essentielles, Tou-
muse 10 Srionilies MÉAGlo. ot in ec a Dia ae st ele
94 GÉOLOGIE, MINÉRALOGIE, PALÉONTOLOGIE.
GRAS (Scipion), ingénieur en chef des mines. Fraîté élémentaire d
géologie agronomique. Paris, 1870. 1 vol. in8- de 600 p. . 9%
Æ# Ouvrage qui a obtenu une grande médaille d'or de lafSociété centrale d'agrl
culture de France.
Description géologique du département de Vaucluse
Paris. 1862. 1 vol. in-8, avec coupes géologiques coloriées. . . . . 8 f
_—— Carte géologique du département de Vaucluse. 1 feuil}
ÉMorige. UN dr NL. LA Eee CERN à ER
Pour les autres publications de M. S. Gras,-voy. nos Catalogues d'Histoire nat4
HÉB£ERT (Paul). Théorie chimique de la formation des sile
et des meulières. Paris, 1864. In-8 de 16 p.. . . . . s 1%
LAMBERT (E.). Nouveaux éléments d'histoire naturelle, à l
sage des lycées, des candidats au baccalauréat ès sciences, etc. 3 vo
7
an
in-18 avec 440 gr. dans le texte. . . . . . + + + + + , . fr #
— Géologie. 2° édition. Paris, 1867. 1 v. in-18 de 240 p. avec 442 gra”
dans le téxte ne ele PR UE IRIS $ s Be Cette tete ICE
___ Botanique. ® édition, Paris, 1870. 1 vol. in-18 avec 209 gravure
dansletentet ns. SL Vale Ra EE NLEE RPM DE ROCCO
__— Zoologie. 2% édition. Paris, 1872. 1 vol. in-18 avec 100 gr
- UPS ARE T2
vuresidans Aenfexte: st 0 UMR PET MERE
_— Nouveau guide du géologue, Géologie générale de la Franc
suivi d’un appendice sur la géologie des principales contrées de l’Europ
Paris, 4875. À vol. in-18 de 500 pages, avec 76 figures dans le texte,,
accompagné de la carte géologique de France, par Dufrenoy et Elie «
"HBeAUMONL ME NSE TRY MUR Le . 0
Le MÊME OuvRAGE, sans la carte géologique de la France. . : . . 54)
La première partie contient les renseignements nécessaires et indispensables
celui qui commence l'étude de la géologie, les instructions utiles pour la recherel
des fossiles, les conseils pour les voyages, la manière de former des collections, el
La deuxième partie est consacrée à la géologie générale de la France, en suiva
les contours des bassins géologiques de chaque grande formation.
La troisième partie comprend l’étude spéciale de la géologie de chaque départ
ment, classés par ordre alphabétique. Chaque département est suivi de l'indicatit
des auteurs qui l’ont exploré. Ce guide contient ainsi des 1enseignements trè
précieux, qui épargneront de longues recherches. |
La géologie de la France est suivie d’un aperçu saisissant sur la géologie des pri!
cipales contrées de l'Europe.
LENNIER (G.). Études géologiques et paléontologiques s
l'embouchure de la Seine et les falaises de la haute Nox
mandie. Paris, 1870, 1 vol. in-4 de 250 pages avec 12 pl. . . . 254
LORIOL (P. DE) et PELLAT (E.. Monographie palcontole
gique et géologique &e l'étage portlandien des environ!
de Boulogne-sur-Mer. 1 vol. in-4, avec 10 pl. de fossiles. . 204
—— et COTTEAU (G.). Monographie pa2léontologique et gét
logique de l'étage portiandien du département de l’Yonnt
Paris, 1868. 4 vol. in-4 avec 15 pl. de fossiles.. . . . . . . . 2240
—— ROYER (E.) et TOMBECK (H.). Description géologique (|
paléontologique des étages jurassiques supérieurs de }
Haute-Marne. Paris, 1872. 1 vol. in-4 de 248 pag, 26 planch. 204
MARTIN (J.). Limon rouge et limon gris. Paris, 18175. In-8|
165pasestetbtmlanches. 26 Lui a 0 + CR
MEUGY (4.) Lecons élémentaires de géologie appliquée |
- l'agriculture, © édition. Paris, 1871. 1 vol. in-8 de 376p. . . 6#
. . .
Î
|
4l
|
LIBRAIRIE F. SAVY, 24, RUE HAUTEFEUILLE. 22
a =
OMALIUS D'HALLOY. Précis élémentaire de géologie. 8° édit.
| Paris, 1868. 1 vol. in-8 avec figures dans le texte et une carte géologique
, de la ‘Belgique. DU « NU. COPINE d'A
OMEL. (A). Paléontologie on u Description des animaux fossiles de la
province d'Oran, pour servir à l'explication de la carte géologique de la
_ Province, exécutée par ordre du gouvernement, par MM. Rocard, Pouyanne
het Pomel. — Loophytes. — 5° fase icule, Spongiaires. Oran, 1872, 1 vol.
in-4 de V-256 pages, avec 356 planches de fossiles. . . dede. 7 OUR
Le Sahara. Observation de géologie et de géographie physique et
biologique, avec des aperçus sur l Atlas et le Soudan, et discussion de l’hy-
pothèse de la mer Saharienne à l'époque pré-historique. Alger, 1872. In-8
OR lie Le M as + «2 0 PEUT
— Description et carte géologique du massif de Milianah.
* Paris, 1875. In-8 de 190 pages, avec une carte géologique coloriée . 6 fr.
AMES (J3.-B.). Géogénie du Cantal. l'ais, 1875. In-18 de 105 pages
et 2 planches.. … . . . . D Us À SV RER
=__ Étude sur les volcans. Paris 1866. In-52, PRIS tn OR S
La création d'après la géologie et la philosophie natu-
| relle. Paris, 1869-1871. 1 vol. in-18 de 560 pages. . . . . . . 6 fr.
SOCHEBRUNE (A. Trémeau de). Etudes pré-historiques,
anthropologiques et archéologiques dans la Charente,
Paris, 1870. Livr. 1 à V. Grand in-8 de 190 Pages avec 12 planch. col.
Prix de chaque livraison. , , 4 T'NTÉ.
ROLLAND DU ROQUANX. Description des coquilles fossiles
| de la famille des rudistes, qui se trouvent daus le terrain crétacé de Cor-
bières (Aude). Carcassonne, 1841. Avec 8 LE 109) DURE PEUT À
ROZET. De la pluie en E jurope. Paris, 1855. In-8 de 150 p. 1fr. 50
ÿJOCIETE GEOLOGIQUE DE FRANCE (Bulletin de Ia). Première
} SÉRIE, 14 vol. in-8, avec planches. — Devxiène séRE, 29 vol. in-8, avec plan-
ches. Les deux séries. (1290), . . . . , . 900 fr.
L'année 1875 correspond au toine Le de la 5° série, publié en format
grand in-8. Prix de l'abonnement, . . . NOTA, 5 7
JOCIETE GEOLOGIQUE DE FRANCE (Mémoires de La). PREMIÈRE
SÉRIE. O vol. en 10 parties, in-4, avec planches. OM 0 EE ET AMEN 1 3
Deuxième série. 9 vol. en 22 parties, in-4, avec planches (° (294). 240 fr.
ERNEUIL (E. de) et COLLOMB |E.), membres de la Société géolo-
gique de France. Carte géologique de l'Espagne et du Portugal,
d’après leurs propres observations faites de 1844 à 1862, celles de M. C. de
Prado, Botella, Schulz, A. Maestre, Aranzazu, Bauza, J. de Vilanova, E. Fau-
chez, F. de Lujan, de Lorière, Dufrénoy et Elie de Beaumont, Le Play, Jac-
quet, Vezian pour l'Espagne. et celles de MM. C. Ribeiro et Sh: irpe pour le
Portugal. 2*édit.Paris, 1809. 1 flle col, avec un texte explicatif in-8.
JEZIAN (Alexandre), professeur à la Faculté des sciences de Besançon.
| Prodrome de géologie, Paris, 1863-1866, 3 vol. in-8 de 2000 pa-
ges. Ouvrage complet. 1 ! : ART 508 2
Constitution physique du globe au point de vue géologique. — — Ori igine, du mode
| d'accroissementet de la structure générale del'écorce terrestre. —Phé inomènes géo-
logiques qui ont leur siége à la surface des continents et sur le sol émergé. — Des
Pphénomènes géologiques qui s'accomplissent au sein des eaux et sur le sol imme ré.
— Phénomènes géologiques dont le siége est dans l'intérieur de l'écorce terrestre,
— Phénomènes dont le siége est dans l'intérieur de l ‘écorce terrestre, action Leysé-
rienne, métämorphisme.— Actions dynamiques qui s'exercent sur l'écorce terre stre;
stratigraphie g générale.— Stratigraphie systématique; systèmes de montlag nes. — Struc-
ture intérieure et configuration générale de l'écorce terrestre. — Intervention de
l'organisme dans les phénomènes géologiques. — Révolutions de la surface du globe.
— Classification et description des terrains de la série paléozoïque. — Classilication et
description des terrains de la série mésozoïque. — Classification e! description des
terrains de la série néozoïque.
26 ZOOLOGIE.
WOO0BPWwWARD, ancien aide paléontologiste au British Museum. Manue
de conchyliolosie ou histoire naturelle des mollusques vi
vants et fossiles, augmenté d’un appendice, par Ralph Tate, traduit di
l'anglais sur la 2 édition, par Aloïs Humbert. 1 vol. petit in-8 cartonné ex
toile anglaise, non rogné, de 670 pages avec 25 planches contenant 51 |
figures et 20 mnures dans letexte. 4 4106 00.0... à 01480
LOOLOGIE
BAILEON (H.). Programme du cours d'histoire naturel
médicale, professé à la Faculté de médecine de Paris. [°° partie. Zoo
logie médicale. Paris, 1868. { vol. in-18 de 52 pages.. . . . 75 cl
BLANCHABH (E.), membre de l'Institut. professeur-administrateur à
Muséum d'histoire naturelle. Histoire naturelle des in-ectes, leur
mœurs, leurs métamorphoses et leur classification, ou traité élémentainr
d’entomolouie. ? beaux vol. in-18 de près de 900 p., avec 20 pl. grav. su
acier, représentant 218 fig. Cart. en toile anglaise, non rogné. 7 fr. 5!
Demi-reliure, chagrin M IVe lee | fr:
—— LE MÊME ouvrace, cartonné en toile, avec les planches gravées su
acier, coloriées avec soin. nT EÙ me oi 2 Ma CRC PRESS CRE
Demi-reliure chagrin , . . ue ATTERS
Cet ouvrage comprend un exposé des mœurs, habitudes, métamorphoses. ins
tincts des insectes, l'indication des localités qu'ils recherchent particuliéremenif
Les espêces utiles à l’industrie, comme les abeilles, les vers à soie, les cochenilles
les cantharides, etc., etc., sont étudiées dans leurs applications; les espêces nuïl
sibles à l’agriculture et à l’horticulture sont étudiées dans leurs habitudes
M. Blanchard, avec l'autorité qui s'attache à son nom, fait ressortir tout l'intérél |
que présente chaque genre d'insectes.
CHAPUIS (F.). Le pigeon voyageur belge. Verviers, 1865. 1 vol
An216 0 Vie ee un OR PA EE CU LOR E de CRS
—— De son instinct d'orientation et des moyens de le perfectionner
Vermiersr4868.-1n-8 de 42 pie eds den Oo OU UE OR
COMTE (Achille). Introduction à toutesles zoologies. Paris, 1855]
In-4avec 150 fig. dans le texte. (2 fr. 50)... . .: 2. , , . . 1001708)
DUPUY (B.). Histoire des mollusques terrestres et d’eau douce qui
vivent en France. Paris, 1848-1851. 6 fascicules in-4° avec 36 pl. 60 fr
GROGNOT. Mollusques testacés fluviaux et terrestres du
département de Saône-et-Loire, ete. Autun, 1865. In-8 de 22p}
et-tableaux (A 35045 SEC Guerre RON ARNO RECRUE
LAM£RCK (De). Philosophie zoolcegique. ou exposition de considé}
rations relatives à l'histoire naturelle des animaux, à la diversilé de lewl
organisation et des facultés qu’ils en obtiennent, aux causes physiques qui
maintiennent en eux la vie et donnent l'eu aux mouvements qu’ils exécu:|
tent ; enfin, à celles qui produisent les unes le sentiment, les autres l’intek
ligence de ceux qui en sont doués. Nouvelle édition, revue et précédée d’une
introduction biographique, par Charles Martins. professeur d'histoire natte|
relle à la Faculté de médecine de Montpellier, etc Paris, 1873. 2 vol
ms dé 90Dpages: 27 ENS RPM RENNES ROC a LU PSER ESS
Les faits acqui- à la science depuis la mort de Lamarck ont confirmé sa théorie]
fondamentale, désignée maintenant sous le nom de Théorie de la descendance. Lak
marck, das ses travaux spéciaux, avait étudié un nombre immense d'an:mat}
et de végétaux, condition nécessaire pour pouvoir s'élever à des sénéralisation!}
composant l’ensemble du monde organisé.
LIBRAIRIE F. SAVY, 24, RUE HAUTEFEUILLE. 27
———_—_—_—_———— _— ———
EFÈVRE. De la chasse et de la préparation des papill .
TOO URSS tom pl: 6 1. 1000) MANTAUSA 0, 9 r fr. 25
MAIRE. De la chasse et de la préparation des oiseaux.
Paris, 1863. In-8 avec pl. , lo + + oe COOL |" fr: 05
UCAS (h.), aide-naturaliste au Muséum d'histoire naturélle. Histoire
naturelle des lépidoptères d'Europe, suivie des instructions sur
la chasse, la préparation, la conservation des papillons, et sur la manière
de choisir et d'élever les chenilles. 2° édition revue et mise au courant de
la science. Paris, 1864. 1 beau vol grand in-8, cartonné en toile anglaise,
non rogné. avec 80 planches coloriées représentant plus de 400 sujets. 25fr,
= Le MÊME ouvrAGE, demi-rel. chagrin, non rogné.. , , 4 1770 001.
Dans cette 2° édition, la classificarion ayant été mise au courant de la science, nous
vons changé la lettre el les légendes de toutes les planches pour les mettre en har-
monie avec le Lexle réimprimé el augmenté.
Histoire naturelle des lépidoptéres exotiques. Paris, 1864
4 beau vol. gr. in-$, cartonné en toile anglaise, non rogné, avec 80 pl
coloriées, représentant près de 400 sujets. . . . . . . , . . . 25 fr.
Le MÊME ouvraGe, demi-rel. chagrin, non rogné. . , , , . , . S50fr.
Voy. Prévosr (Florent).
RCHAND (Léon), professeur agrégé à l'Ecole de pharmacie. De la
reproduction des animaux infusoires. Étude médico-zoologique.
2,100. :1n-5.de 90 p'et'2 phil. La LE 0074 149009 ANT sù Sésid 1P 8,
UVEAUX ELEMENTS D'HISTOIRE NATURELLE, à l'usage
es lycées, des candidats au baccalauréat ès sciences, etc., par M. E.
Lameerr. 5 vol. in-18 avec 440 gr. dans le texte, . . . . . .: fr. 50
— &éologie. 2° édition. Paris, 1867. 1 v. in-18 de 240 p. avec 142 grav.
lans le texte.
Botanique. 2° édit. Paris, 1870. 1 v.in-18 avec 202 grav. dans le texte.
— Zoologie. 2° édit. Paris, 1872. 1 vol.in-8 avec 100 grav. dans le texte:
Roque xolume.se. vend séparément... « oies sm à . 2efl. OÙ
Ces Nouveaux Eléments d histoire nalurelle ont été rédigés dans le but d'offrir aux
eunes gens un Cours clair et méthodique, pouvant leur servir de préparation immé-
iate aux examens du baccalauréat ès sciences et aux écoles du gouvernement.
| Plus de quatre cents ligures enrichissent ces trois volumes, qui sont imprimés sur
eau papier; c'est assez dire que nous n'avons rien négligé pour que l'exécution
natérielle soit irréprochable. x
| Nous avons fait précéder chacun des trois volumes de l'histoire abrégée de la
cience qu'il traite. N'est-il pas naturel, en effet, en étudiant une science, de chercher
connaître son origine, ses progrès ou le développement de l'esprit humain ? Nous
ensons que l’on nous saura gré de cette innovation,
HMALIUS D'HALLOY Des races humaines, ou Eléments d’ethno-
raphie. 5° édition, augmentée d'une Classification des connaissances hu-
maines et d’une Notice sur l'espèce. Paris, 1869. 1 vol. in-8 de 151 pages
DR planches! col." "004 SUUSSUPE I0NUIUne vb Ein MISE.
ŒIT DE LA SAUSSAYE, Catalogue des mollusques testacés
es mers d'Europe. Paris, 1869. 1 vol. grand im-8, . . . 7 fr. 50
Instruction sur la recherche des coquilles terrestres et
uviatiles Paris, 1851. In-8 de 16 pages. . . . . . . . . . . 7ù c.
Notice à l'usage des personnes qui Ssoccupent de la
recherche des coquilles. Paris, 1858. In-8 de 11 pages. . . 60 c.
— et G&. de LORIERE. Instruction sur la recherche des
oquiiles fossiles. Paris, 1852. In-8 de 16 pages. . . . . . . 70 c.
DEL (A.). Races indigènes de l'Algérie. Arabes, Kabyles, Maures
rule. Oran 1874/n-8 de 15 pages : 47,4 à à oo «#00 50
28 ZOOULOGIE.
PRÉVOST (Florent), aide-naturaliste de zoologie au Muséum d'histoïr
naturelle, et €. LEMAIRE. docteur en médecine. Histoire nat
reile des oiseaux d'Europe. Paris, 1864. 1 beau vol. gr. in-8, ca
tonné en toile anglaise, non rogné, avec 80 planches gravées en taille
douce et coloriées avec soin, représentant 200 sujets... . . . . . 25 f
Le MÊME ouvrage, demi-reliure chagrin, non rogné. . . . . . 30 f
-__—_ Histoire naturelledes oiseaux exotiques. Paris, 1864. 1 be
vol. gr. in-8, cartonné en toile anglaise, avec 80 pl. gr. en taille-douce.
col. avec soin, représentant 200 sujets... . . . . |... . 201
LE MÊME ouvrace, demi-reliure chagrin, non rogné. . . . . . 30 f
Il n’est rien de plus attrayant, pour les personnes qui ont le goût de l’histoire n:
turelle, que l'étude des oiseaux et des papillons. Les quatre volumes que nous anno
çons (H. Lucas, Florent Prévost et Lemaire) se recommandent aux gens du mom:
par la netteté des descriptions et la clarté du classement des espèces. Les no
des anteurs sont en outre une garantie de leur valeur scientifique. Le coloris d
planches, gravées en taille-douce avec le plus grand soin, a été exécuté d’après 1}
aquarelles des voyageurs et des artistes les plus distingués.
Un traité pour l'empaillage et la chasse des oiseaux, ainsi que pour la préparation
la conservation des papillons et des insectes, accompagne chaque traité.
Voy. Lucas. .
PRÉVOS®T (F.). Des animaux d'appartements et de jardin
oiseaux, poissons, chiens, chats. 2e édition revue et corrigée. Paris, 187
4 vol. in-32 de 192 pages, avec 46 gr. dans le texte. . . . . . . 1 fr.
La Société protectrice des animaux a décerné à ce volume une mention honorabl
SAPPEY (Ch.-C.), professeur d'anatomie à la Faculté de médecine «
Paris. Recherches sur l'appareil respiratoire des oiseau
Paris, 4847. À vol. in-4 de 100 pages avec 4 planches. (9). . . . 1 fr«
*
SICHEL. Études hyménoptérologiques. 1° fascicule, avec 2 1
coloriées "0 1° PACE RING TONNERRE US
—— et SAUSSURE (H de). Catalogus specierum gener)
scolia (sensu latiori), continens specierum diagnoses, description
synonymiamque, etc. Paris, 1864. 1 volume in 8, avec 2 planches cold
T1 CES 2 APS MU eee nan Le He din dr ede Ne Gt UE LS VE SES
__— Considérations pratiques sur la fixation des limites entre le
péceetlawariété. 1868. In-$ de 25 p.'. . . 4... . . + L'UMS
WO00DWARD, ancien aide paléontologiste au British Museum. Manul|\
de conchyliologie ou histoire naturelle des mollusques w|!
vants et fossiles, augmenté d'un appendice, par Ralph Tate, traduit
l'anglais sur la 2° édition, par Aloïs Humbert. Paris, 1870. 1 vol. pel
in-8 cartonné en toile anglaise, non rogné, de 670 pages, avec 25 planch!
contenant 579 figures et 297 gravures dans le texte.. . . . . . 14
Il n'existait jusqu’à présent, en France, pour ceux qui se livrent à l'étude dk
mollusques, que des compilations sans aucune valeur scientifique. 11 manquait
livre offrant les garanties que peuvent seules donner des études spéciales.
Le Manuel de conchyliologie de Woodward était considéré par tous les mal
cologistes comme un petit chef-d'œuvre en son genre. MM. les professeurs Deshayi
Gervais, Gratiolet, ete., le recommandaient à tous ceux de leurs élèves qui lisaie
l'anglais. Nous avons jugé utle d'offrir au public une édition française de &
excellent ouvrage.
> ©
LIBRAIRIE,F. SAYVY, 24, RUE IAUTEFEUILLE. s
AGRICULTURE — HORTICULTURE — ÉCONOMIE RURALE
ART VÉTÉRINAIRE
BERNARD (M) Guide des vendeurs et des acheteurs d'ani-
maux domestiques. 5° édition. InA18. ,,.,........,. 1fr.
CLÉMENT. Manuel forestier. 1 vol. in-18.. , , . . . , . . 30c.
CYURTOIS-GERAR D. De la culture des fleurs dans les petits
jardins, sur les fenêtres et dans les appartements. Paris, 1872, 5° édition.
1 vol. in? de 192 pages, avec 19 gravures. AIN EULE D: À
La Société centrale d'horticulture a décerné une médaille À cet ouvrage.
—— De la culture maraïichère dans les petits jardins, publié sous le
patronage de la Société impériale et centrale d’horticulture. Paris, 1872.
9° édition. 1 vol in-32 de 192 p., avec 415 grav. .. . . . . ©. Afr.
La Société impériale et centrale d'horticulture a décerné une médaille de vermeil à
cet ouvrage, et il a été honoré d'une souscription du ministre de l’agriculture,
DUPUIFTS DE MACONEX. Guide du propriétaire de vignes.
AD So Le, de ae nat to va tete) AIO OU
INSTRUMENTS D'AGRICULTURE (Les) à l'Exposition univer-
selle de Londres. 1 vol. in-18. .. .... . . . . .. 99 C.
OLTZ (J.-P.-J.), agent des eaux et forêts. Traitement du chêne
\
en taillis à écorces. 1859, 1 vol. in-18, avec 30 gravures. . . . . . 15 c.
LADREY, professeur à la Faculté des sciences de Dijon. Traité de vi-
ticulture et d'œnologie, 2° édition très-augmentée. Paris, 1872. 2 v.
RC RO, da) ae qe MS EN OT A NM TE CRE ES
Tome I. Viticulture. 1 vol. in-18 de 650 pages. . . . . . . Sfr.
— Il. Œnologie. 1 vol. in-18 (Sous presse.)
—— Art de faire le vin. 3° édition. Paris, 1871. 1 vol. in18. . 3 fr. 50
SOMMAIRE DES CHAPITRES DE LA TABLE DES MATIÈRES
L. Considération générale sur la fermentation — IL. Fermentation alcoolique.— III.
Fermentation du moût de raisin. — IV. Etude des substances produites pendant la
fermentation, — V. Préparation du vin, division et classification des opérations. —
| VI. Vendange, récolte et triage du raisin. — VIL. Foulage et égrappage. — VIII. Dis-
position des cuves pendant la fermentation. — IX. Implification du matériel des cu-
viers. — X. Hygiène des cuveries. — XI. Etat actuel de la chimie du vin. — XII. Durée
du curage. Foulage, décuvage, pressurage. — XIII. Mise en tonneau, remplissage,
— XIV. Soutirage. — XV. Collage. — XVI. Soufrage. — XVII. Mise en bouterlles. —
XVIII. Manière de servir le vin. — XIX. Vinification, — XX. Moldilications apportées
à la marche de la vinilication dans certaines conditions particulières. — XXI. Ma-
Hadies des vins. — XXII. Amélioration des vins.
La Cave, Almanach œnologique. 1° année 1871. In-32 de 160p. dc.
AUJOULET, professeur d'arboriculture. Taille et culture des ar-
bres fruitiers. Paris, 1865. 1 vol. in-18 avec pl.. . . . . . . #fr.
— Taille et culture de la vigne, Conduite perfectionnée du vi-
gnoble et de la treille, à l'usage des écoles normales primaires, des écoles
communales, des instituteurs, propriétaires et vignerons. Paris, 1866.
2 vol. in-18 avec'figures dans le texte . . . ...... 2fr. 50
ARÉÈS (H.)}, membre correspondant de l'Institut. Manuel pour le
soufrage des vignes malades. Emploi du soufre, ses effets.
3° édition, avec figures, augmentée d'un chapitre sur les soufres. Mont-
IEC LOT PCM 2: à Du LT: à 5: LS OPME
30 AGRICULTURE, HORTICULTURE, ÉCONOMIE RURALE.
Sn et US a OÙ UN 20 AU QU ONU NN
PASTEUR (L.), membre de l'Institut. Études sur le vin. Ses maladies,
causes qui les provoquent, procédé nouveau pour le conserver et pour le,
vieillir. 2° édit.on, remaniée et considérablement augmentée, principale-
ment en ce qui concerne les appareils sur le chauffage des vins. Paris;
4875. 1 vol. grand in-8 de 550 pages avec 92 planches gravées sur acier, /
imprimées en couleur et 25 grav. dans le texte dont 15 nouvelles. 18 fre}
M. Pasteur vient de recevoir à l'Exposition de Vienne (1873) un diplôme d’hon-
neur pour ses Etudes sur le vin. 11 avait reçu précédemment de la Société d'en-
couragement le grand prix de 12,000 francs (1872). Les Etudes sur le vin ont été,
couronnées par le Comité central agricole de Sologne et par le Jury de l'Exposition
universelle de 1807. d
PEERS (Baron E.). Be ia culture perfectionnée du froment,
traduit de l'anglais sur la 14° édition. 1856. 1 vol. in-18. . . . . 40 c,
RAREY (J.). Traité sur l'art de dompter, dresser les chevaux
et les taureaux vicieux et méchants. Paris, 1859. In-18 arec
nembréuses gravures aise est 6 matelas luée dus e CR
REY (A.), professeur de jurisprudence, de clinique et de maréchalerie à
l'École impériale vétérinaire de Lyon. ‘Æraité de jurisprudence
vétérinaire, contenant la législation sur les vices rédhibitorres et la
garantie dans les ventes d'animaux domestiques, suivi d’un ‘Æraité de
médecine légale sur les blessures et les accidents qui peuvent surve-=
nir en chemin de fer. Paris, 1865. 1 vol. in-8 de 600 p. . . . . 7 fr: ol
Traité de maréchalerie vétérinaire, comprenant l'étude de la
ferrure du cheval et des autres aniinaux domestiques, sous le rapport de
défauts d’aplomb, des défectuosités et des maladies du pied. 2° édition
augmentée. Paris, 1865. 1 vol. in-8, avec 174 fig. dans le texte.. . 9 fr.
RIVIÈRE (Aug.), jardinier en chef du jardin du Luxembourg. Muitipli-
cation de là vigne par bouturage souterrain. laris, 1872. In-&
de 55 pages‘avee figures: .» "+ 4 +. + 0.1.0. 7.4 POUR COCO ES
SAINT-CYR. professeur à l’École vétérinaire de Lyon. Recherches]
anatomiques. physiologiques et cliniques, sur la pleurésie
du cheyal- Paris, ,1860. À ,yol. in212.,, 4. er eus + < 2470
SERINGE (N.-C.). Description, culture et taille des müriers
leurs espèces et leurs variétés. Paris, 1853. T vol. in-8'et atlas in-4 di
26 pl. É ets: :,e eo: lof He lotion. dc ea ei tie be joli soute Le Melo. wi ieshe 8 fr
STENFORT (F.). ancien sous-directeur de l'Ecole normale primaire di
Rennes, ancien notaire. es coniitions des baux ruraux, Entre
tiens entre un propriétaire et son fermier sur la pratique de l’agriculturelf®
Lectures à l’usage des écoles primaires rurales et des écoles normales!
Paris, 1869. 1 vol. in-18 avec 24 gravures dans le texte. . . . 1 tr. 2
TABLEAU de l’art vétérinaire, contenant la description du chevalel
autres animaux domestiques, leurs pertections, leurs défauts, leurs maladie) ,
et leur traitement. { feuille avec 25 gravures, : . . . . . . . 41r2h
XISSERANT (E.), professeur à l'Ecole vétérinaire de Lyon. Guide de
propriétaires et des cultivateurs dans le choix, l'entretien et 1
multiplication des vaches laitières. 2° édition. Paris, 1861. À vol. in-12
APÉCIETANIRS ee, ee Vie ie le 0eme te ee eee je CU NS
VAN DEN BROEK (Victor). Catéchisme agricole. Notions très
élémentaires des sciences naturelles considérées dans leurs rapports ave
l'agricullure; ouvrage spécialement destiné aux écoles rurales, 185:
LAON ENS ARE LL Le de à UE Rte ST CRE
LIBRAIRIE F. SAVY, 24, RUE HAUTEFEUILL#. 51
a ——
ARTS INDUSTRIELS — | LITTÉRATURE SCIENTIFIQUE
RBOIS DE JUBAINVILLE (A. d). Tarif pour le cubage
des bois. Paris, 1872. In-18 cart de 105 pages... . 2 fr.
JERNARD (C.). Tables pour le tracé des courbes de tous les
rayons. Nantua, 4850. In-18 de 24p et tableau. .., ) SRE
ONNETF, Influence des lettres et des sciences sur l'édu-
cation. Lyon, 18595. In-8 de 5° p. . . . fous Air
‘oisiveté de la jeunesse dans les classes riches,
8. In-8 de 48 pages . . 3h «tlualw btfr,
(L.). Analyse des suhstances sucrées. Théorie des
iètres, etc. Paris, 1873 Gr. in-8 de 48 pages et 2 planches. 2 fr.
)ELVORDRE (1.). Traité pratique sur les chaudières à va-
peur. Paris, 1872. 1 vol. iu-8 de 565 pages avec 59 planches... 6 fr.
Ce traité, écrit en style simple et en termes d'atelier, est purement pratique.
J1 embrasse une foule de questions qui ne peuvent être résolues que par un
home du métier
)OLLFUS-AL SSET, manufacturier à Mulhouse, ancien préparateur de
M. Chevreul. Matériaux pour la coloration des étoffes. Paris,
4865. 2 vol, grand in-S., . LU ns à: À
'UMOUTIER (N.) L'art de travailler les pierres td
à l’usage de l'horlogerie et de l'optique. Paris, 1843. In-8 de 5: p. 2? fr.
IARTSEN (Docteur F, A.). Principes de logique exposés d'après
une méthode nouvelle, Ouvrage suivi d’un traité sur les principes de l’es-
.thétique. Paris, 1872. À vol. in-8 de m1-196 pages . . are y
— Principes de psychologie. avec une étude sur l'instinct et sur
la nature du génie. l'aris, 1873. 1 vol. in-18, avec 4 planches. . 3 fr. 50
IUBERT (D”. Esprit et matière. Réponse à M. le docteur Büchner.
Paris, 1871. 1 vol. in-8 de 260 p . . . «te 10e
IRARD (Jules). La chambre noire et le microscope. Photo
microsraphie pratique. 2° édition. Paris, 4870. 1 vol. in-1$ de 228 pages
avec 80 figures dans le texte . . .. fr. 50
— La photog zsraphie appliquée aux ‘études séographique.
Paris 1871. In-18 de 90 p. avec tig. dans le texte. . . . . . Aa 90
PORTE (D' de). Hygiène de la table. SEA M:
in-8° de 5/8 pages . . Va
PORTE (Ed.). Moyens ‘simplifiés ‘pour obte diffé-
rents produits que renferme un morceau de . In-
dispensuble aux personnes qui s'occupent de la houille. Bruxe 1871.
o0 c.
In-S de 8 pages . . ù
NOEL (Louis). professeur de gymnastique. Traité désréiiiue et
pratique de gymnastique, à l'usage des ‘lycées, colléges, et de tous
Me: établissements d'instruction publique. 4 vol. in-8 de 355 pages avec
550 figures dans le lexte. . . 4 2 ES 90
bur (M. Solution du problème de la locomotion aérienne.
aris. 1853. In-18 avec 1 figures. . . . adrien 0000
RVILLE (Henri de). Découvertes et inventions modernes.
oudre à tirer. — Pvyrotechnie. — Machines à vapeur. — Bateaux à \apeur
Chemins deter, — Télé:raphie électrique. Paris, 1866. 1 vol. in- d Far
60 grayures dans le texte.. . . 1 DS 00
Causeries scientifiques, découvertes et inventions, Re Fe la
ience et de l’industrie. Et 1861-1806, à vol. in-18, avec 165 gravures :
ns: le texte: : "2 y, d TES UIURRS A 4 17 fr. 50
Chaque année se vend sé parément. RU UE Le APRES ET
(La 2° année (1862) est épuisée.
32 ARTS INDUSTRIELS, LITTÉRATURE SCIENTIFIQUE.
PASSOT (?). Leçons d'uninstituteur, pour disposer les enfantd}
bons traitements enversles animaux. Paris, 1862. 1 v. in-52 de 192p.
REULEAUX, directeur de l’Académie industrielle de Berlin. Le €
structeur. Formules, règles, calculs, tracés de machines, rensei|
ments usuels, aide-mémoire des ingénieurs, constructeurs, architectes,
Traduit «de l'allemand sur la 3° édition pär MM. Demze et MÉRHOT, 18
nieurs des manufactures de l'Etat. Paris, 1875. 1 vol. in-8 de 700 y#
avec 115figures ‘dans le texte, tableaux, etc. LME 0, COR
M. Reuleaux, l'un des plus savants professeurs de mécanique industriell|
l'Allemagne, a écrit un ouvrage qui renferme des tables, des formules, vék
ee
des calculs, des tracés et des renseignements pour les ingénieurs, 1 S
teurs, les architectes et les mécaniciens. L'ouvrage complet est divis qu
parties principales : la première partie comprend la Résistance des : ra
la deuxième partie est consacrée à l'exposé des principes de {a Graphostati
la troisième partie comprend la Délermination des organes de machines. El
la quatrième partie renferme une série de tables.
. Le Constructeur de M. Reuleaux renferme, dans un ordre très-méthodique,
ce que la science et la pratique nous ont révélé jusqu'à présent sur la cons
tion des machines, et cet ouvrage est indispensable à tous ceux qui veulenl|
venter, dessiner, organiser, construire ou diriger des machines, ou enseign
mécanique industrielle. Les figures insérées dans le texe sont d’une exéclh
parfaite; l'ouvrage est imprimé avec soin.
SERAINE (L.). Les préceptes du mariage, suivis d’un essa|
l'idéal de l'amour, du mariage et de la famille. 4 édition. À volume if
de 02 pare MER Lt SEX able RCE ON ste CURE
Petit ouvrage plein de charme et de la plus haute moralité. Il devrait se tr:
dans toutes les corbeilles de mariage.
VINANT (Michel de), ancien fabricant. Traité pratique du br
chiment, de la teinture et de l'impression sur étofk
Du désuintage et du blanchissage de la laine, du blanchiment rt de la |
ture des fils et des étoffes écrues, de la teinture des housses en poils;
cuve, à chaud et en couleurs, de la peau, des plumes et de la chapelll
en flottes, soies, noir chargé de l’impression sur soie, genres garancél
vers, genre teinture avec réserve, genre vapeur, sur chaîne et sur él
veaux, fabrication d’indiennes en tous genres, sur laine et sur mélanges
cation et raffinage du sucre de betteraves, à l'usage des fh
cants de sucre, directeurs de sucrerie, contre-maitres, mécaniciens, if
nieurs, constructeurs d'appareils pour sucrerie, cultivateurs, chimistes|l
9e édition française, publiée sur la 4 édition allemande, par les soi
M. Méruor, ancien élève de l'École polytechnique. Paris 1874, 2 vol. 2
in-8. avec 200 sravi dans le’texte. "HN MER POS
Le peu d'ouvrages publiés sur le sucre de betteraves en France, écrits par del]
mistes de cabinet, n'est pas à la hauteur d’une industrie sans cesse en progr
ne fournissent au fabricant que des données insuffisantes sur les questions du
vail journalier de l'usine.
Pour quiconque s’est occupé de l’industrie du sucre, le nom seul de l’auteur e}
sûr garant de la valeur de son œuvre. L'ouvrage de M. Walkhoff est considér|
* tous pays, comme le traité le plus complet et le plus autorisé publié sur la falk
tion. Trois éditions ont été épuisées en Allemagne en quelques années. |
En quelques mois, la 1°° édition française de Walkhoff a été épuisée. Une 2}
dion est en vente; ce n’est point une simple réimpression, elle est complétemei}
refondue et mise en harmonie avec les conditions du travail de l’industrie su
én France. La compétence reconnue de M. Mérijot ajoute au livre sans rival de Wa
une valeur nouvelle.
PARIS. — IMP. SIMON RAGÇON ET COMP., RUE D'ERFUUTH. Î.
M
Ldn
rs 1 JE
US ZURT.
CA AE
STI N GA Co
_.
Chge
GTR
r Lo DT O pe